« NATIVITÉ, in L’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, première édition, tome 11, p. 36-37 1765
NATIVITÉ, (Théol.) nativitas, natalis dies, natalitium, expressions qui sont principalement d’usage en style de calendrier ecclésiastique, & quand on parle des saints, comme la nativité de la sainte Vierge, la nativité de saint Jean-Baptiste, &c. quand on dit simplement la nativité, on entend le jour de la naissance de Notre Seigneur, ou la fête de Noel. Voyez Fête & Noel.
On croit communément que c’est le pape Thelesphore qui a ordonné que la fête de la nativité se célebreroit le 25 Décembre. Jean, archevêque de Nice, dans une lettre sur la nativité de J. C. rapporte qu’à la priere de S. Cyrille de Jerusalem le pape Jules I. fit faire des recherches très-exactes sur le jour de la nativité de N. S. & qu’ayant trouvé qu’elle étoit arrivée le 25 de Décembre, on commença dès-lors à célebrer cette fête ce jour-là. Voyez Incarnation.
Les mots natalis dies, natalitium, étoient autrefois usités parmi les Romains pour signifier la fête que l’on célebroit le jour de l’anniversaire de la naissance d’un empereur ; depuis ce tems on les a étendus peu-à-peu à signifier toutes sortes de fêtes ; c’est pourquoi l’on trouve dans les fastes des anciens, natalis solis pour la fête du soleil. Voyez Fête.
Quelques auteurs pensent que les premiers chrétiens trouvant ces expressions consacrées par l’usage pour signifier une fête, les employerent aussi dans le même tems ; & que c’est pour cela qu’on trouve dans les anciens martyrologes, natalis calicis, pour dire le jeudi-saint, ou la fête de l’institution de l’eucharistie ; natalis cathedræ, pour la fête de la chaire de S. Pierre ; natalis ou natalitium ecclesiæ N, pour la fête de la dédicace de telle ou telle église. Mais outre qu’on n’a pas des preuves bien certaines de cette opinion, il est probable que comme la naissance, natalitium, se prend communément pour le commencement de la vie de l’homme, les chrétiens employerent le même terme par analogie pour exprimer l’anniversaire du commencement ou de l’institution de telle ou telle céremonie religieuse.»