Combat de la vallée d'Eranga
Le combat de la vallée d'Eranga se déroule lors de la guerre du Mali. L'opération, débutée le , est marquée le 25 novembre par l'abordage de deux hélicoptères qui cause la mort de treize militaires, ce qui constitue les plus lourdes pertes en une seule journée pour les Forces armées françaises depuis le début de leur intervention au Mali en 2013.
Date | - |
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Lieu | Vallée d'Eranga, au sud d'Indelimane |
Issue | Incertaine |
France | État islamique dans le Grand Sahara |
Inconnues 2 hélicoptères Tigre[1],[2] 1 hélicoptère Cougar[1],[2] 2 avions Mirage 2000[1],[2] |
Inconnues |
13 morts[3] 1 hélicoptère Tigre détruit[3] 1 hélicoptère Cougar détruit[3] |
Aucune |
Batailles
- Konna
- Gao (bombardement)
- Diabaly
- Gao (2e)
- Gao (3e)
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- Ténenkou (2e)
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- Sévaré
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- Dogofry (2e)
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- Sokoura
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- Aguel'hoc (4e)
- Nokara
- Dangarous
- Bodio
- Mondoro
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- Andéramboukane (2e)
- Tessit (3e)
- Talataye (2e)
- Tadjalalt et de Haroum
- Diafarabé et Koumara
- 3e Ber
- Le Tombouctou et Bamba
- Bourem
- 2e Léré
- 2e Dioura
- 2e Bamba
- Taoussa
- Région de Kidal
- 5e Kidal
- Niafunké
- Labbezanga
- Farabougou
- Dinangourou
- Kwala
- 2e Wagadou
- Mourdiah
- 2e Tinzawatène
- Bamako
Coordonnées | 15° 52′ 00″ nord, 1° 31′ 00″ est | |
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Contexte
modifierEn novembre 2019, la ville d'Indelimane et ses environs, situés entre Ansongo et Ménaka, sont le théâtre de nombreux affrontements. La région est alors une des zones d'action de l'État islamique dans le Grand Sahara[1]. Le 1er novembre, au moins 49 soldats maliens sont tués par une attaque djihadiste contre la base militaire de la ville[1]. Le 2 novembre, un VBL assurant l'escorte d'un convoi entre Gao et Ménaka saute sur un IED à 20 kilomètres d'Indelimane : un militaire français trouve la mort[4],[5]. Le 16 novembre, à environ 20 kilomètres au sud d'Indelimane, des commandos du GCP mènent une attaque contre un campement : cinq djihadistes de l'État islamique sont tués et un commando français est grièvement blessé lors du combat[6],[7].
Déroulement
modifierLe , l'armée française lance une opération d'envergure dans la vallée d'Eranga située à une vingtaine de kilomètres au sud d'Indelimane[1],[2].
Le 25, en fin de journée, les forces françaises lancent une attaque dans la région du Liptako Gourma contre des djihadistes se déplaçant en pick-up et à moto[3],[8]. Au sol, vers 17 h, des militaires du Groupement des commandos parachutistes entrent en contact avec les djihadistes[1]. À la nuit tombée, ils demandent un soutien aérien pour franchir l'oued[1]. Deux hélicoptères Tigre et un Cougar ainsi qu'une patrouille de deux Mirage 2000 sont alors mobilisés[3],[1],[2]. Vers 19 h 40, alors que les appareils effectuent une manœuvre destinée à préparer l’engagement de l'ennemi, un des deux Tigres et le Cougar entrent accidentellement en collision[3]. Le choc ne laisse aucun survivant[3],[9]. Treize militaires français — dont sept du 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC), et six opérateurs du Groupement de commandos de montagne : quatre du 4e régiment de chasseurs (4e RCH), un du 93e régiment d'artillerie de montagne (93e RAM) et un du 2e régiment étranger de génie (2e REG) — y trouvent la mort[3],[10],[11],[12].
Le 28 novembre, l'État islamique en Afrique de l'Ouest revendique avoir provoqué l'accident du 25 novembre : « les soldats du califat ont tiré en direction de l'appareil, le forçant à se retirer et finalement il est entré en collision avec un autre hélicoptère causant la mort de treize soldats »[13],[14],[15]. Le lendemain, le général François Lecointre, chef d'État-Major des armées, dément que des tirs djihadistes aient provoqué l'abordage : « C’est absolument faux. [...] Il n’y a pas eu de prise à partie par les jihadistes, qui étaient poursuivis et qui étaient marqués d’une certaine manière au sol. Et il n’y a pas eu donc de retrait d’un appareil face à un tir des jihadistes »[16],[17],[15].
Pertes
modifierTreize militaires français trouvent la mort dans l'accident du 25 novembre :
- Capitaine Nicolas Mégard, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Capitaine Benjamin Gireud, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Capitaine Clément Frison-Roche, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Lieutenant Alex Morisse, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Lieutenant Pierre-Emmanuel Bockel, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ; fils du sénateur et ancien ministre Jean-Marie Bockel[18] ;
- Adjudant-chef Julien Carette, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;
- Capitaine Romain Chomel de Jarnieu, 4e régiment de chasseurs de Gap ; fils de l'amiral Benoît Chomel de Jarnieu[19] ;
- Maréchal des logis-chef Alexandre Protin, 4e régiment de chasseurs de Gap ;
- Maréchal des logis Antoine Serre, 4e régiment de chasseurs de Gap ;
- Maréchal des logis Valentin Duval, 4e régiment de chasseurs de Gap ;
- Maréchal des logis-chef Jérémy Leusie, 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces-Allières-et-Risset ;
- Sergent-chef Andreï Jouk, 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol.
Le 2 décembre, la France leur rend un hommage national dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides[20]. Le président de la République Emmanuel Macron leur remet la Légion d'honneur à titre posthume[20].
Vidéographie
modifier- [vidéo] Treize militaires tués au Mali : "Une opération qui se déroulait au sol contre des jihadistes", France 24, 26 novembre 2019.
Bibliographie
modifierRapport d'enquête et de sécurité
- BEA-É, Rapport d'enquête et de sécurité (rapport no T-2019-15-A), Ministère de la Défense, , 54 p. (lire en ligne).
Références
modifier- Nathalie Guibert et Cédric Pietralunga, Après la mort de treize soldats au Mali, Macron face au défi de la présence française au Sahel, Le Monde, 27 novembre 2019.
- Ava Djamshidi, Militaires tués au Mali : les circonstances du tragique accident, Le Parisien, 26 novembre 2019.
- Barkhane : Mort en opération de treize militaires lors de la collision de deux hélicoptères au Mali, Ministère des Armées, 26 novembre 2019.
- Mort en opération du brigadier Ronan Pointeau, Ministère des Armées, 2 novembre 2019.
- Mali : ce que l'on sait de l'attentat revendiqué par Daech qui a tué un militaire français, L'Express avec AFP, 3 novembre 2019.
- Un soldat de la force Barkhane blessé dans une opération au Mali, AFP, 18 novembre 2019.
- BARKHANE : Action d'opportunité dans le Liptako malien, Ministère des Armées, 18 novembre 2019.
- Soldats français morts au Mali: le Liptako Gourma, zone de combats, RFI, 26 novembre 2019.
- Robin Korda, Militaires français tués au Mali : ce que l’on sait de l’accident d’hélicoptères, Le Parisien, 26 novembre 2019.
- Mali : 13 soldats français morts dans une collision d'hélicoptères, Le Point avec AFP, 26 novembre 2019.
- Nathalie Guibert, L’armée française perd treize militaires dans un accident d’hélicoptères au Mali, Le Monde, 26 novembre 2019.
- Mali: treize soldats français tués lors dans un accident d’hélicoptères, RFI, 26 novembre 2019.
- Militaires français morts au Mali : l'État islamique affirme être à l'origine de l'accident, Le Point avec AFP et Reuters, 28 novembre 2019.
- Mali: le groupe EI affirme avoir provoqué la collision des hélicoptères français, RFI, 29 novembre 2019.
- Iris Peron, Mort de 13 militaires au Mali : qui est le groupe djihadiste qui revendique l’attaque ?, Le Parisien, 29 novembre 2019.
- Christophe Boisbouvier Frédéric Rivière, Soldats français tués au Mali: le général Lecointre dément la revendication de l'EI, RFI, 29 novembre 2019.
- Militaires tués au Mali : Paris dément la revendication de l’organisation Etat islamique, Le Monde avec AFP et Reuters, 29 novembre 2019.
- Claude Lepiouff, Mort de treize militaires au Mali : Pierre Bockel, fils de Jean-Marie Bockel, figure parmi les victimes, France info avec AFP, 26 novembre 2019.
- « Qui était Romain Chomel de Jarnieu, "enfant de Toulon", mort lors de l'accident d'hélicoptères au Mali », sur nicematin.com, (consulté le ).
- L’hommage national aux treize soldats morts au Mali : « La liberté a souvent, hélas, le goût du sang versé », Le Monde avec AFP, 2 décembre 2019.