Lecture
Dmitri Chostakovitch
France Culture
Le Monde
Pink Floyd
Péon
Élève ou étudiant de l'ENS

« Alors
Je prie le ciel
Que nul ne me regarde
Si ce n’est au travers d’un verre d’illusion
Retenant seulement
Sur l’écran glacé d’un horizon qui boude
Ce fin profil de fil de fer amer
Si délicatement délavé
Par l’eau qui coule
Les larmes de rosée
Les gouttes de soleil
Les embruns de la mer »

Pierre Reverdy - Sable Mouvant

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  1. Robert Delaunay 
  2. William Carlos Williams
  3. Pierre Reverdy
  4. Tristan Tzara
  5. Lautréamont
  6. Gilles Deleuze
  7. Günther Anders
  8. Georges de La Tour
  9. Peinture surréaliste
  10. Techniques surréalistes
  11. Littérature dada
  12. Littérature surréaliste
  13. Théâtre dada
  14. Théâtre surréaliste
  15. Photographie surréaliste
  16. Andreï Tarkovski
  17. Quatre Quatuors
  18. Burnt Norton
  19. East Coker (poème)
  20. East Coker
  21. Michelangelo Antonioni
  22. Edouard Limonov
  23. Paul Nizan
  24. Jean-Pierre Siméon
  25. Tomas Tranströmer
  26. Sable mouvant (poème)
  27. La liberté des mers
  28. Faux site
  29. Cette émotion appelée poésie
  30. Pierre Michon
  31. Vaclav Havel
  32. Boualem Sansal
  33. Haruki Murakami
  34. Le Roi vient quand il veut
  35. Lautréamont et Sade
  36. Brisure à senestre
  37. La Méprise
  38. Journal d'un raté
  39. Salade niçoise
  40. Marc Chagall
  41. Frantisek Kupka
  42. Julie Mehretu
  43. Piet Mondrian
  44. Vik Muniz
  45. Les Fenêtres (Robert Delaunay)
  46. Tour Eiffel (Delaunay)
  47. Disque simultané
  48. Portrait de Tristan Tzara
  49. Leos Carax
  50. Moonrise Kingdom
  51. The Tree of Life
  52. Holy Motors
  53. Cosmopolis
  54. Le Jeune Werther
  55. Ladybird
  56. Zabriskie Point
  57. Michael Kohlhaas (film, 2013)
  58. Adieu au langage
  59. Pete Doherty
  60. Citizens!
  61. Histoire de l'anarchisme
  62. Années 2010
  63. Equitan
  64. Chaitivel
  65. Laüstic
  66. Milun
  67. Chevrefoil
  68. Eliduc
  69. Bisclavret
  70. Les Deus Amanz
  71. Le Fresne (poésie)
  72. Lanval
  73. Du monde entier au cœur du monde
  74. Acméisme
  75. L'Olive
  76. Feu de joie (poèmes)
  77. Le Mouvement perpétuel
  78. Le Crève-cœur
  79. Elsa
  80. La Diane française
  81. Front rouge
  82. Louis Aragon
  83. Paterson
  84. Asphodèle
  85. La Brouette rouge
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Poème du jour

« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
              Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
              Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
              Sur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient- il ? nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
              Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
              Laissa tomber ces mots :

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
              Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
              Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent :
              Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
              Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,
              Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : ‹ Sois plus lente › ; et l’aurore
              Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
              Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
              Il coule, et nous passons ! »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
              Que les jours de malheur ?

Hé quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
              Ne nous les rendra plus ?

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
              Que vous nous ravissez ?

Ô lac! rochers muets ! grottes! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
              Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
              Qui pendent sur tes eaux !

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
              De ses molles clartés!

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
              Tout dise : « Ils ont aimé ! » »


Le Lac
Extrait de Premières méditations poétiques
1820
Alphonse de Lamartine

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  Équipe 17
Avec les félicitations du jury
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