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[...] Le cheval d’Hector, dès qu’il eut dépassé l’Arc de Triomphe, fut saisi soudain d’une ardeur nouvelle, et il filait à travers les roues, au grand trot, vers l'écurie, malgré toutes les tentatives d’apaisement de son cavalier. La voiture était loin maintenant, loin derrière; et voilà qu'en face du Palais de l'Industrie, l’animal, se voyant du champ, tourna à droite et prit le galop. Une vieille femme en tablier traversait la chaussée d’un pas tranquille; elle se trouvait juste sur le chemin d’Hector, qui arrivait à fond de train. Impuissant à maîtriser sa bête, il se mit à crier de toute sa force : « Holà ! hé ! hola ! là-bas ! » Elle était sourde peut-être, car elle continua paisiblement sa route jusqu’au moment où, heurtée par le poitrail du cheval lancé comme une locomotive, elle alla rouler dix pas plus loin, les jupes en l'air, après trois culbutes sur la tête. Des voix criaient : « Arrêtez-le ! » Hector, éperdu, se cramponnait à la crinière en hurlant : « Au secours ! » Une secousse terrible le fit passer comme une balle par-dessus les oreilles de son coursier et tomber dans les bras d’un sergent de ville qui venait de se jeter à sa rencontre. En une seconde, un groupe furieux, gesticulant, vociférant, se forma autour de lui. |
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modifierJanvier | Février | Mars |
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Il y avait autrefois, aux environs de Morlaix, un fort joli manoir, appelé le château de Kermac’hek, habité par une noble dame qui était veuve et n’avait qu’un fils. Malheureusement, une méchante fée avait condamné cet unique enfant à être métamorphosé en cheval jusqu’au jour où certaines circonstances auraient lieu. Quand Yves de Kermac’hek (ou plutôt le cheval dans la peau duquel il était) vit arriver la vingtième année, il dit un soir à sa mère qu’il voulait se marier, et la pria de lui trouver une femme. La pauvre dame fut bien en peine à cette nouvelle, car, hélas ! quelle jeune fille consentirait à s’unir à un cheval ? Elle ne dormit pas de la nuit, mais, quand vint le petit jour, une idée lui vint aussi. Non loin du château habitait un meunier qui avait trois filles et qui lui devait plusieurs années de location. Elle résolut d’aller le trouver. Elle se rendit donc au moulin et fit part de ses projets au meunier. Celui-ci résista d’abord, mais comme il réfléchit que si le mariage se faisait, cela pourrait le libérer de ses dettes, il n’osa refuser, et il fut convenu que le lendemain matin, il enverrait l’ainée de ses filles au château pour blanchir du linge. |
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[...] Cette passion soudaine pour le Turf paraissait d’autant plus étrange que si je savais mon cousin capable de distinguer un cheval d’une vache, c’était tout ce que ses amis pouvaient lui accorder en fait de connaissances de cette sorte. [...] Le nouvel élément d’entrain qu’avaient apporté les courses de chevaux semblait avoir chassé entièrement de leur esprit leur première passion. Jamais on ne vit maison envahie à ce point par les tuyaux spéciaux, par un tel nombre d’odieux imprimés, où il pourrait par hasard se trouver un mot relatif à la forme des chevaux ou à leurs antécédents. Les grooms de l’écurie eux-mêmes étaient las de raconter comme quoi Bicyclette descendait de Vélocipède, ou d’expliquer à l’étudiant en médecine comment Eurydice était issue de Hadès par Orphée. L’un d’eux découvrit que la grand-mère maternelle d’Eurydice était arrivée troisième au Handicap d’Ebor ; mais la façon bizarre dont il se mettait sur l’œil gauche la demi-couronne qu’il avait reçue, tout en adressant de l’œil droit un clin d’œil au cocher, donne quelque lieu de mettre en doute son affirmation. Et d’une voix qui sentait la bière, il dit tout bas ce soir-là : – Ce nigaud ! Il ne s’apercevra pas de la différence, et rien que de s’imaginer que c’est la vérité, ça vaut un dollar pour lui... |
Avril | Mai | Juin |
[...] Auguste se mordit les lèvres, devint rouge, mais ne répondit pas. Il finit par se hisser sur le poney, et il se mit à tirer sur la bride ; le poney recula ; Auguste se cramponna à la selle. « Ne tirez pas, monsieur, ne tirez pas ; un cheval ne se mène pas comme un âne, » dit le cocher en riant. Auguste lâcha la bride. Je partis en avant avec Henri. Pierre suivit sur l’âne de la ferme. J’eus la malice de prendre le galop ; le poney cherchait à me devancer ; je n’en courais que plus vite ; Pierre et Henri riaient. Auguste criait et se tenait à la crinière ; nous courions tous, et j’étais décidé à n’arrêter que lorsque Auguste serait par terre. Le poney, excité par les rires et les cris, ne tarda pas à me devancer ; je le suivis de près, lui mordillant la queue lorsqu’il semblait vouloir se ralentir. Nous galopâmes ainsi pendant un grand quart d’heure, Auguste manquant tomber à chaque pas, et se retenant toujours au cou du cheval. Pour hâter sa chute, je donnai un coup de dent plus fort à la queue du poney, qui se mit à lancer des ruades avec une telle force, qu’à la première Auguste se trouva sur son cou, à la seconde il passa par-dessus la tête de sa monture, tomba sur le gazon, et resta étendu sans mouvement. Pierre et Henri, le croyant blessé, sautèrent à terre, et accoururent à lui pour le relever. |
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Quand on a des chevaux comme il faut, on doit exercer les cavaliers, et tout d’abord leur apprendre à sauter dessus, car nombre de gens y ont trouvé leur salut; puis à manœuvrer sur toutes sortes de terrains, l’ennemi se portant ici sur un point et là sur un autre. Lorsqu’ils sont solides en selle, il faut veiller à ce qu’ils sachent presque tous lancer le javelot de dessus le cheval, et exécuter les autres manœuvres des gens à cheval. Cela fait, on doit armer chevaux et cavaliers, de manière qu’ils aient le moins de mal possible, et qu’ils en fassent le plus possible à l’ennemi. Il faut aussi s’arranger pour avoir des hommes obéissants : sans cela, et les bons chevaux, et les hommes solides, et les belles armes ne serviront de rien. Veiller à ce que tout cela s’exécute ponctuellement, c’est le devoir du commandant de cavalerie. La république, convaincue qu’il suffirait difficilement seul à tant de soins, lui adjoint pour collaborateurs des phylarques, et ordonne au sénat de veiller, de concert avec lui, à la tenue de la cavalerie. Il est donc bon, selon moi, d’inspirer aux phylarques l’intérêt que tu prends toi-même aux cavaliers, et d’avoir dans le sénat des orateurs bien disposés, dont la parole impose aux cavaliers, qui alors feront mieux leur devoir, et adoucisse le sénat, s’il était porté à une sévérité austère. Voilà ce que j’avais à te rappeler pour les objets qui réclament ta vigilance ; mais quels sont les meilleurs moyens d’y réussir ? C’est ce que je vais tâcher d’indiquer. |
Juillet | Août | Septembre |
Un Thessalien, nommé Philonicus, amena un jour à Philippe un cheval nommé Bucéphale, qu'il voulait vendre treize talents. On descendit dans la plaine pour l'essayer ; mais on le trouva difficile, farouche et impossible à manier : il ne souffrait pas que personne le montât ; il ne pouvait supporter la voix d'aucun des écuyers de Philippe et se cabrait contre tous ceux qui voulaient l'approcher. Philippe, mécontent et croyant qu'un cheval si sauvage ne pourrait jamais être dompté, ordonna qu'on l'emmenât. Alexandre, qui était présent, ne put s'empêcher de dire : « Quel cheval ils perdent là par leur inexpérience et leur timidité ! » Philippe, qui l'entendit, ne dit rien d'abord ; mais Alexandre ayant répété plusieurs fois la même chose et témoigné sa peine de ce qu'on renvoyait le cheval, Philippe lui dit enfin : « Tu blâmes des gens plus âgés que toi, comme si tu étais plus habile qu'eux et que tu fusses plus capable de conduire ce cheval.
- Sans doute, reprit Alexandre, je le conduirais mieux qu'eux.
- Mais si tu n'en viens pas à bout, quelle sera la peine de ta présomption ?
- Je paierai le prix du cheval », repartit Alexandre. Cette réponse fit rire tout le monde ; et Philippe convint avec son fils que celui qui perdrait paierait les treize talents. Alexandre s'approche du cheval, prend les rênes et lui tourne la tête en face du soleil, parce qu'il avait apparemment observé qu'il était effarouché par son ombre, qui tombait devant lui et suivait tous ses mouvements. |
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C’est en Chine qu’apparaissent pour la première fois la selle d’abord, au VIe siècle, de notre ère, puis, au VIIe, les étriers. Ces inventions passent dans le Turkestan, puis dans l’Inde, et, peut-être apportées par les Arabes, sont adoptées par l’Europe occidentale au IXe siècle, en même temps que le fer à clous. Au bout de trois siècles seulement, semble-t-il, on s’avise qu’elles permettent une nouvelle tactique : le cavalier, bien emboîté dans sa selle, solidement appuyé sur les étriers, peut désormais, la lance sous le bras, se précipiter sur l’ennemi et user du poids et de la vitesse de son cheval pour le choc : c’est la charge véritable. Cette tactique nouvelle dure jusqu’au XVIe siècle, où le prestige des armes à feu, joint à quelques autres circonstances, la fait abandonner pour le « caracol », tactique dans laquelle la cavalerie n’use plus que du pistolet. Malgré les efforts de quelques grands capitaines, ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que l’on revient à la pratique de la charge. Mais au XIXe siècle les progrès constants des armes à feu réduisent de plus en plus le rôle de la cavalerie sur le champ de bataille, où l’auteur juge qu’elle pourra encore faire office d’infanterie montée. Le cheval de bataille a vécu. |
Octobre | Novembre | Décembre |
Scheherazade, en continuant de raconter au sultan des Indes ses histoires si agréables, et auxquelles il prenoit un si grand plaisir, l’entretint de celle du cheval enchanté. Sire, dit elle, comme votre Majesté ne l’ignore pas, le Nevroux, c’est-à-dire le nouveau jour, qui est le premier de l’année et du printemps, ainsi nommé par excellence, est une fête si solennelle et si ancienne dans toute l’étendue de la Perse, dès les premiers temps même de l’idolâtrie, que la religion de notre prophète, toute pure qu’elle est, et que nous tenons pour la véritable, en s’y introduisant, n’a pu jusqu’à nos jours venir à bout de l’abolir, quoique l’on puisse dire qu’elle est toute païenne, et que les cérémonies qu’on y observe sont superstitieuses. Sans parler des grandes villes, il n’y en a ni petite, ni bourg, ni village, ni hameau, où elle ne soit célébrée avec des réjouissances extraordinaires. Mais les réjouissances qui se font à la cour les surpassent toutes infiniment par la variété des spectacles surprenans et nouveaux, et les étrangers des états voisins, et même des plus éloignés, attirés par les récompenses et par la libéralité des rois envers ceux qui excellent par leurs inventions et par leur industrie ; de manière qu’on ne voit rien dans les autres parties du monde qui approche de cette magnificence. Lire la suite sur Wikisource |
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[...] Le cheval d’Hector, dès qu’il eut dépassé l’Arc de Triomphe, fut saisi soudain d’une ardeur nouvelle, et il filait à travers les roues, au grand trot, vers l'écurie, malgré toutes les tentatives d’apaisement de son cavalier. La voiture était loin maintenant, loin derrière; et voilà qu'en face du Palais de l'Industrie, l’animal, se voyant du champ, tourna à droite et prit le galop. Une vieille femme en tablier traversait la chaussée d’un pas tranquille; elle se trouvait juste sur le chemin d’Hector, qui arrivait à fond de train. Impuissant à maîtriser sa bête, il se mit à crier de toute sa force : « Holà ! hé ! hola ! là-bas ! » Elle était sourde peut-être, car elle continua paisiblement sa route jusqu’au moment où, heurtée par le poitrail du cheval lancé comme une locomotive, elle alla rouler dix pas plus loin, les jupes en l'air, après trois culbutes sur la tête. Des voix criaient : « Arrêtez-le ! » Hector, éperdu, se cramponnait à la crinière en hurlant : « Au secours ! » Une secousse terrible le fit passer comme une balle par-dessus les oreilles de son coursier et tomber dans les bras d’un sergent de ville qui venait de se jeter à sa rencontre. En une seconde, un groupe furieux, gesticulant, vociférant, se forma autour de lui. |