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- Histoire du cheval enchanté
- Conte des Mille et une nuits traduit par Antoine Galland
Scheherazade, en continuant de raconter au sultan des Indes ses histoires si agréables, et auxquelles il prenoit un si grand plaisir, l’entretint de celle du cheval enchanté.
Sire, dit elle, comme votre Majesté ne l’ignore pas, le Nevroux, c’est-à-dire le nouveau jour, qui est le premier de l’année et du printemps, ainsi nommé par excellence, est une fête si solennelle et si ancienne dans toute l’étendue de la Perse, dès les premiers temps même de l’idolâtrie, que la religion de notre prophète, toute pure qu’elle est, et que nous tenons pour la véritable, en s’y introduisant, n’a pu jusqu’à nos jours venir à bout de l’abolir, quoique l’on puisse dire qu’elle est toute païenne, et que les cérémonies qu’on y observe sont superstitieuses. Sans parler des grandes villes, il n’y en a ni petite, ni bourg, ni village, ni hameau, où elle ne soit célébrée avec des réjouissances extraordinaires.
Mais les réjouissances qui se font à la cour les surpassent toutes infiniment par la variété des spectacles surprenans et nouveaux, et les étrangers des états voisins, et même des plus éloignés, attirés par les récompenses et par la libéralité des rois envers ceux qui excellent par leurs inventions et par leur industrie ; de manière qu’on ne voit rien dans les autres parties du monde qui approche de cette magnificence. Lire la suite sur Wikisource