Liste des présidents de la République française

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Cet article dresse la liste des présidents de la République française de 1848 à 1852, de 1871 à 1940 et depuis 1947.

La Première République ne figure pas dans cette liste car aucune de ses trois gouvernances successives ne prévoyait une présidence : la Convention nationale et le Directoire étaient des régimes entièrement parlementaires, le Consulat reposait sur un triumvirat. Le statut présidentiel n'arrivera qu'en 1848 lors de la rédaction de la constitution de la Deuxième République pendant le gouvernement provisoire, malgré de longs débats entre Félix Pyat et Alphonse de Lamartine à l'Assemblée sur la pertinence du rôle du président au sein d'une république.

Vingt-cinq personnes ont exercé la fonction de président de la République française depuis 1848. Parmi les vingt-quatre dont le ou les mandats se sont achevés avant 2018, quatorze sont décédées ou ont démissionné, en droit ou en fait, en cours de mandat. C'est le cas en particulier de dix des quatorze présidents de la Troisième République.

Sous la Deuxième République

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Dans les premiers mois de la République, de février à , soit jusqu'à l'élection présidentielle, les fonctions de chef de l'État sont exercées dans les faits, successivement, par :

L'élection présidentielle de 1848, organisée pour désigner le président de la Deuxième République française, s'est tenue les 10 et .

No  Portrait Nom Début du mandat Fin du mandat Appartenance politique Notes
1   Louis-Napoléon Bonaparte
(1808-1873)
Bonapartiste

[a]

Sous la Troisième République

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Le , en pleine guerre franco-allemande, la République est proclamée, avec dans un premier temps à sa tête :

No  Portrait Nom Début du mandat Fin du mandat Appartenance politique Notes
2   Adolphe
Thiers

(1797-1877)

(1 an et 9 mois)
Orléaniste [b]
3   Patrice
de Mac Mahon

(1808-1893)

(5 ans et 8 mois)
Légitimiste [c]
Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Dufaure V assure l'intérim.
4   Jules
Grévy

(1807-1891)

(7 ans)
Républicain modéré

[d]


(1 an et 11 mois)
[e]
Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Rouvier assure l'intérim.
5   Sadi
Carnot

(1837-1894)

(6 ans et demi)

Républicain modéré

[f]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Dupuy II assure l'intérim.
6   Jean
Casimir-Perier

(1847-1907)

(5 mois et 19 jours)
Républicain modéré

[g]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Dupuy III assure l'intérim.
7   Félix
Faure

(1841-1899)

(4 ans et 1 mois)

Républicain modéré

[h]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Dupuy IV assure l'intérim.
8   Émile
Loubet

(1838-1929)

(7 ans)
Alliance républicaine démocratique

[i]

9   Armand
Fallières

(1841-1931)

(7 ans)
Alliance républicaine démocratique

[j]

10   Raymond
Poincaré

(1860-1934)

(7 ans)
Alliance républicaine démocratique

[k]

11   Paul
Deschanel

(1855-1922)

(7 mois et 3 jours)
Alliance républicaine démocratique

[l]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Millerand II assure l'intérim.
12   Alexandre
Millerand

(1859-1943)

(3 ans, 2 mois et 15 jours)
Indépendant

[m]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement François-Marsal assure l'intérim.
13   Gaston
Doumergue

(1863-1937)

(7 ans)
Parti radical

[n]

14   Paul
Doumer

(1857-1932)

(10 mois et demi)
Indépendant

[o]

Conformément aux lois constitutionnelles, le gouvernement Tardieu III assure l'intérim.
15   Albert
Lebrun

(1871-1950)

(7 ans)
Alliance démocratique

[p]


(1 an et 2 mois)
[q]

Seconde Guerre mondiale

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Après l'invasion du pays par l'armée allemande, le président Albert Lebrun nomme à la présidence du Conseil le maréchal Pétain. Bien que n'ayant pas démissionné de son mandat, Albert Lebrun n'exerce plus aucun pouvoir, et la fonction présidentielle est officiellement considérée comme ayant été vacante après le vote des pleins pouvoirs constituants à Pétain[r].

Après la libération de Paris, en , le général de Gaulle, chef de la France libre en exil depuis l'armistice de 1940, exerce à son tour les fonctions de chef de l'État, cumulées avec celles de chef du gouvernement, en tant que président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF)[3]. En désaccord avec le projet de Constitution que proposent les ministres communistes, il démissionne en 1946. Lui succèdent Félix Gouin et Georges Bidault.

Après la promulgation de la Constitution de la Quatrième République, le , et jusqu'à ce que l'ensemble des organes de celle-ci soient mis en place, Vincent Auriol, président de l'Assemblée nationale, exerce les fonctions de chef de l'État. Le GPRF disparaît peu de temps après l'adoption de la Constitution de la Quatrième République[3].

Sous la Quatrième République

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No  Portrait Nom Début du mandat Fin du mandat Appartenance politique Notes
16   Vincent
Auriol

(1884-1966)

7 ans
Parti socialiste - Section française de l'Internationale ouvrière

[s]

17   René
Coty

(1882-1962)

4 ans, 11 mois et 23 jours
Centre national des indépendants et paysans

[t]

Sous la Cinquième République

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No  Portrait Nom Période Appartenance politique Notes
18   Charles
de Gaulle

(1890-1970)

7 ans
Soutenu par
Union pour la nouvelle République
(1959-1967)
Union des démocrates pour la Cinquième République
(1967-1969)

[u]


3 ans, 3 mois et 20 jours
[v]
Conformément à la Constitution, le président du sénat Alain Poher assure l'intérim.
19   Georges
Pompidou

(1911-1974)

4 ans, 9 mois et 13 jours
Union des démocrates pour la République [w]
Conformément à la Constitution, le président du sénat Alain Poher assure l'intérim.
20   Valéry Giscard d'Estaing
(1926-2020)

6 ans, 11 mois et 24 jours
Fédération nationale des républicains indépendants
(1974-1977)
Parti républicain
(1977-1981)
Union pour la démocratie française
(1978-1981)

[x]

21   François
Mitterrand

(1916-1996)

7 ans
Parti socialiste

[y]


6 ans, 11 mois et 26 jours

[z]

22   Jacques
Chirac

(1932-2019)

7 ans
Rassemblement pour la République
(1995-2002)
Union pour un mouvement populaire
(2002-2007)
[aa]

4 ans, 11 mois et 29 jours
[ab]
23   Nicolas
Sarkozy

(1955)

4 ans, 11 mois et 29 jours
Union pour un mouvement populaire

[ac]

24   François
Hollande

(1954)

4 ans, 11 mois et 29 jours
Parti socialiste

[ad]

25   Emmanuel
Macron

(1977)

5 ans
La République en marche
(2017-2022)
Renaissance
(depuis 2022)

[ae]

En cours
2 ans, 6 mois et 13 jours

[af]

Frise chronologique

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Cette frise chronologique ne présente pas la Première République car la fonction de président de la République n'avait pas été créée. Le mandat de Président de la Convention nationale était de seulement deux semaines, soit 26 mandats par an.

Cinquième République (France)Quatrième République (France)Troisième République (France)Deuxième République (France)Emmanuel MacronFrançois HollandeNicolas SarkozyJacques ChiracFrançois MitterrandValéry Giscard d'EstaingGeorges PompidouCharles de GaulleRené CotyVincent AuriolAlbert LebrunPaul DoumerGaston DoumergueAlexandre MillerandPaul DeschanelRaymond PoincaréArmand FallièresÉmile LoubetFélix FaureJean Casimir-PerierSadi Carnot (homme d'État)Jules GrévyPatrice de Mac MahonAdolphe ThiersLouis-Napoléon Bonaparte

Classements

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Durée de mandat

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Rang Nom En jours En années Dates Commentaire
1 François Mitterrand 5 109 jours 13 ans, 11 mois et 26 jours 21 1981-1995 Deux septennats complets. Il ne se représente pas.
2 Jacques Chirac 4 382 jours 11 ans, 11 mois et 29 jours 22 1995-2007 Un septennat puis un quinquennat complets. Il ne se représente pas.
3 Charles de Gaulle 3 763 jours 10 ans, 3 mois et 20 jours 18 1959-1969 Un septennat complet. Il est réélu, puis démissionne à la suite d'un référendum perdu.
4 Jules Grévy 3 228 jours 8 ans, 10 mois et 2 jours 4 1879-1887 Un septennat complet. Il est réélu, puis démissionne à la suite d'un scandale politique.
5 Albert Lebrun 2 984 jours 8 ans, 2 mois et 1 jour 15 1932-1940 Un septennat complet. Il est réélu, puis démis de ses fonctions par l'Assemblée nationale.
6 Emmanuel Macron 2 754 jours 7 ans, 6 mois et 13 jours 25 depuis 2017 Un quinquennat complet. Il est réélu lors de l'élection de 2022 (mandat en cours).
7 Armand Fallières 2 557 jours 7 ans 9 1906-1913 Un septennat complet. Il ne se représente pas.
Vincent Auriol 2 557 jours 7 ans 16 1947-1954 Un septennat complet. Il ne se représente pas.
9 Émile Loubet 2 556 jours 7 ans 8 1899-1906 Un septennat complet. Il ne se représente pas.
Raymond Poincaré 2 556 jours 7 ans 10 1913-1920 Un septennat complet. Il ne se représente pas.
Gaston Doumergue 2 556 jours 7 ans 13 1924-1931 Un septennat complet. Il ne se représente pas.
12 Valéry Giscard d'Estaing 2 551 jours 6 ans, 11 mois et 24 jours 20 1974-1981 Un septennat complet. Il se représente mais est battu à l'élection de 1981.
13 Sadi Carnot 2 396 jours 6 ans, 6 mois et 22 jours 5 1887-1894 Mort en fonction (assassinat).
14 Patrice de Mac Mahon 2 077 jours 5 ans, 8 mois et 6 jours 3 1873-1879 Il démissionne pour raisons politiques.
15 Nicolas Sarkozy 1 826 jours 4 ans, 11 mois et 29 jours 23 2007-2012 Un quinquennat complet. Il se représente mais est battu à l'élection de 2012.
16 François Hollande 1 825 jours 4 ans, 11 mois et 29 jours 24 2012-2017 Un quinquennat complet. Il ne se représente pas.
17 René Coty 1 818 jours 4 ans, 11 mois et 23 jours 17 1954-1959 Mandat interrompu par la nouvelle Constitution.
18 Georges Pompidou 1 747 jours 4 ans, 9 mois et 13 jours 19 1969-1974 Mort en fonction (causes naturelles).
19 Félix Faure 1 491 jours 4 ans et 30 jours 7 1895-1899 Mort en fonction (causes naturelles).
20 Louis-Napoléon Bonaparte 1 443 jours 3 ans, 11 mois et 12 jours 1 1848-1852 Un quadriennat complet. Il fait un coup d'État et devient empereur.
21 Alexandre Millerand 1 357 jours 3 ans, 8 mois et 19 jours 12 1920-1924 Il démissionne pour raisons politiques.
22 Adolphe Thiers 632 jours 1 an, 8 mois et 23 jours 2 1871-1873 Il démissionne pour raisons politiques.
23 Paul Doumer 329 jours 10 mois et 24 jours 14 1931-1932 Mort en fonction (assassinat).
24 Paul Deschanel 216 jours 7 mois et 3 jours 11 1920-1920 Il démissionne pour raisons médicales.
25 Jean Casimir-Perier 203 jours 6 mois et 20 jours 6 1894-1895 Il démissionne pour raisons politiques.

Popularité

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À la question (à réponse unique) « Selon vous, quel a été le meilleur président de la Ve République ? », posée par les instituts CSA, BVA et Odoxa, les sondés se répartissent de la façon suivante :

Président 2001
(CSA)[4]
2006
(CSA)[4]
2014
(BVA)[5]
2018
(Odoxa)[6]
Charles de Gaulle 32 % 30 % 36 % non testé
François Mitterrand 30 % 35 % 27 % 31 %
Jacques Chirac 10 % 12 % 8 % 26 %
Nicolas Sarkozy 10 % 14 %
Valéry Giscard d'Estaing 5 % 5 % 8 % 13 %
Emmanuel Macron 10 %
Georges Pompidou 7 % 7 % 7 % non testé
François Hollande 0 % 4 %
Ne se prononcent pas 16 % 11 % 4 % 2 %

À la question « Comment qualifieriez vous l'action de X en tant que président de la République ? », posée par l'institut BVA, les sondés répondent « bon » ou « très bon » selon la répartition suivante :

Président 2009[7] 2013[8] 2015[9]
Charles de Gaulle 87 % 89 % non testé
Georges Pompidou 74 % 83 % non testé
Jacques Chirac 60 % 58 % 63 %
François Mitterrand 67 % 55 % 61 %
Valéry Giscard d'Estaing 54 % 57 % 57 %
Nicolas Sarkozy 48 % 39 %
François Hollande 29 % 21 %

À la question « Dans quelle mesure diriez-vous avoir une bonne ou mauvaise image de chacun des présidents de la République suivants ? », posée par l'institut YouGov, les sondés répondent « une très bonne image » ou « une assez bonne image » selon la répartition suivante :

Président 2018[10]
Charles de Gaulle 65 %
Jacques Chirac 48 %
Georges Pompidou 47 %
François Mitterrand 39 %
Valéry Giscard d'Estaing 33 %
Nicolas Sarkozy 29 %
Emmanuel Macron 20 %
François Hollande 16 %

Caractéristiques

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Records

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Longévités des présidents de la République française (décembre 2020), la couleur bleue indique la période de leurs mandats, la couleur jaune, la période hors fonction présidentielle.

Origine sociale

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IIe République :

IIIe République :

IVe République :

Ve République :

Profession d'origine

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Onze avocats
Cinq journalistes
Cinq hauts fonctionnaires
Deux industriels
Trois ingénieurs polytechniciens
Deux professeurs
Trois militaires


Fonction au moment de l'élection

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Membres de l'Académie française

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Notes et références

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  1. Le neveu de Napoléon Ier est largement élu premier président de la République lors de l'élection de 1848. Surnommé le « prince-président », son mandat est marqué par l'expédition de Rome et par le conflit avec l'Assemblée, conservatrice et anti-républicaine, qui culmine en 1851. Interdit de se représenter à la présidence par la Constitution, il provoque un coup d'État le 2 décembre 1851, et se fait proclamer empereur sous le nom de Napoléon III l'année suivante au même jour, marquant la fin de la Deuxième République et le début du Second Empire.
  2. Président du Conseil sous la monarchie de Juillet, il est « chef du pouvoir exécutif » avant d’être nommé président de la République avec l'adoption de la loi Rivet. Il négocie notamment le départ des troupes d'occupation allemande, présentes en France depuis la défaite de 1870. Il fait face aux Communes insurrectionnelles qui sont écrasées militairement. Irrité par la discorde entre les légitimistes et les orléanistes, il se rallie à une République « conservatrice » en cours de mandat et doit démissionner face à l'hostilité de l'Assemblée nationale, majoritairement favorable au retour de la monarchie.
  3. Duc de Magenta et maréchal de France, il est élu par l’Assemblée nationale de 1871 pour occuper la tête de l'État en attendant une troisième restauration qui fut abandonnée en raison du refus du prétendant bourboniste Henri d’Artois d’accepter le drapeau tricolore. En , une crise institutionnelle éclate lorsqu’il veut imposer le duc de Broglie à la tête du gouvernement ; face à la résistance des républicains menés par Léon Gambetta, il dissout la Chambre des députés, à dominante républicaine depuis les élections législatives de 1876. Il démissionne plus d'un an après les élections anticipées, marquées par une nouvelle victoire des républicains.
  4. Élu par la Chambre des députés et le Sénat réunis en Assemblée nationale, il est le premier président à accomplir un mandat complet. Il adopte un style plus discret que son prédécesseur et favorise un régime d'assemblée qui perdurera, avec une pratique du pouvoir résumée par l’expression « Constitution Grévy ». Alors que sa présidence achève l’épuration de la fonction publique par les républicains, il échoue à freiner l'expansion coloniale défendue par Jules Ferry. À la mort de Victor Hugo, il rend au Panthéon son rôle de mausolée national.
  5. En 1885, à 78 ans, il est réélu à la présidence de la République. Il continue de militer pour la paix dans le domaine de la politique étrangère tandis que le boulangisme naissant se montre revanchard face à l’Allemagne. En raison du scandale des décorations, dans lequel est impliqué son gendre Daniel Wilson, il est contraint à la démission.
  6. Après avoir devancé Jules Ferry, il est élu chef de l’État. Son mandat est marqué par la crise boulangiste (1887-1889) et le scandale de Panama (1892), ainsi que par l'alliance avec la Russie (signée en 1892). En pleine période d'attentats anarchistes et peu après le vote des premières « lois scélérates », il est assassiné à Lyon par l'un d’entre eux, Sante Geronimo Caserio, moins de six mois avant la fin de son mandat. Il est enterré au Panthéon.
  7. Il est depuis peu président de la Chambre des députés lors de son élection à la présidence de la République, face notamment au radical Henri Brisson. Rapidement, il déplore le peu de pouvoirs procurés par sa fonction et se voit vivement attaqué par la gauche. Il démissionne après six mois et vingt jours de mandat (le plus court d'un président français) et quitte la politique.
  8. Élu face au radical Henri Brisson, il favorise l'expansion coloniale et le renforcement des liens avec la Russie, où il se rend en 1897. C'est à lui qu'est adressée en 1898 la lettre ouverte J'accuse… ! d'Émile Zola qui relance l'affaire Dreyfus, durant laquelle le chef de l’État n’apparaît pas comme un défenseur du militaire juif. Il meurt au palais de l'Élysée d'une congestion cérébrale alors qu'il est en compagnie de sa maîtresse Marguerite Steinheil.
  9. Son élection intervient en pleine affaire Dreyfus, dont il signe rapidement la grâce. Sous son septennat, marqué par une relative stabilité ministérielle, la loi de séparation des Églises et de l'État est adoptée dans un contexte de fortes tensions. Alors qu’il améliore les relations entre la France et l'Italie, l'Entente cordiale est signée avec le Royaume-Uni en 1904. Il est le premier président français à ne pas se représenter à l'issue d’un mandat arrivé à son terme.
  10. Il est élu face au radical Paul Doumer. Durant son mandat se termine l’affaire Dreyfus et a lieu le coup d'Agadir alors que les troupes françaises commencent à occuper le Maroc. Il contribue à renforcer la Triple-Entente face à la Triplice. Tout comme son prédécesseur, il ne brigue pas sa réélection et se retire de la vie politique.
  11. Élu face à Jules Pams, il soutient la loi des Trois ans sur la durée du service militaire. Après l'attentat de Sarajevo, il pousse Nicolas II à la fermeté face à l'Allemagne, ce qui contribue au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Durant le conflit, il encourage l'Union sacrée et se rend plusieurs fois sur le front, parfois au péril de sa vie. En 1917, il rappelle à la tête du gouvernement Clemenceau, qui réduit son influence et l'exclut des négociations de paix. Après son départ de l’Élysée, il redevient président du Conseil.
  12. Écrivain siégeant à l’Académie française, président de la Chambre des députés durant l’intégralité de la Grande Guerre, il devance le populaire Georges Clemenceau lors de l'élection présidentielle de janvier 1920. En politique étrangère, il appelle à l'absolu respect des obligations incombant à l’Allemagne. Après sept mois de mandat, il est contraint de démissionner en raison de problèmes de santé. Il est élu au Sénat l’année suivante.
  13. « Socialiste indépendant » de plus en plus orienté à droite, il devient président du Conseil après la victoire du Bloc national aux élections législatives de 1919. Élu face au socialiste Gustave Delory, il souhaite s’impliquer activement dans les affaires publiques et appelle à une révision constitutionnelle pour accroître les prérogatives du chef de l’État. Il démissionne après l’arrivée au pouvoir du Cartel des gauches et devient ensuite sénateur.
  14. Élu face au républicain-socialiste Paul Painlevé, il est le premier président de la République de confession protestante. Son septennat est marqué par une forte instabilité ministérielle, par la croissance économique de l’entre-deux-guerres et les années folles, ainsi que par la guerre du Rif, où il envoie le maréchal Pétain. Ne briguant pas un second mandat, il occupe à nouveau la fonction de président du Conseil en 1934.
  15. Radical ayant évolué à droite, il est élu au second tour de scrutin, après avoir devancé au premier tour le candidat de gauche et figure du pacifisme Aristide Briand. Durant son mandat, il appelle à l’union nationale et défend le renforcement de la puissance militaire française. Après moins d'un an de présidence, il est assassiné à Paris par Paul Gorgulov, un Russe aux motivations confuses.
  16. Élu alors qu’il est président du Sénat, il est l'unique président de la IIIe République né sous ce régime. Son mandat est marqué par la montée du nazisme en Allemagne, par la crise du 6 février 1934 et par la victoire aux élections législatives de 1936 du Front populaire, dont il accepte les réformes avec réticences.
  17. Il est élu pour un second mandat, devant se terminer en principe en 1946. Face à l'offensive allemande de 1940, il est partisan d'un repli du gouvernement en Afrique du Nord pour continuer la guerre ; après avoir appelé le maréchal Pétain au gouvernement et la signature de l'armistice, il refuse de démissionner, obligeant les assemblées à le contourner en votant les pleins pouvoirs à Pétain. Il se retire ensuite en province puis est brièvement captif en Allemagne en 1943.
  18. L'Assemblée nationale vote le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Par deux actes constitutionnels, Philippe Pétain abroge l'article 2 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875 concernant l'élection du président de la République : il prend le 11 juillet 1940 le titre « chef de l'État français », qu'il conserve jusqu'au 20 août 1944[1]. Le projet constitutionnel de Vichy du 30 janvier 1944, qui, entre autres, prévoyait de conserver le titre de « président de la République » pour le chef de l'État, ne sera jamais promulgué[2].
  19. Premier président de la Quatrième République, son mandat est marqué par la guerre d'Indochine. Il ne se représente pas à l'issue de son septennat. À compter du , il est membre de droit du Conseil constitutionnel mais refuse d'y siéger à partir de 1960.
  20. Son mandat est marqué par la guerre d'Algérie. Il fait appel au général de Gaulle pour résoudre la crise de mai 1958. Il démissionne trois mois après la promulgation de la Cinquième République, au bout de cinq ans de présidence. Il est, à compter du , membre de droit du Conseil constitutionnel.
  21. Héros de la seconde guerre mondiale, président du gouvernement provisoire, il est nommé président du Conseil par René Coty en 1958 pour résoudre la crise algérienne. Il fait adopter par référendum une Constitution, (avec l'aide de Michel Debré) instaurant la Ve République, dont il est élu président par un collège électoral. En période de forte croissance économique, sa présidence est marquée par la décolonisation de l'Afrique, conclue par l'indépendance de l'Algérie en 1962. Il engage une politique d'« indépendance nationale » illustrée par l'obtention de l'arme atomique (1960), le traité d'amitié avec l'Allemagne (1963) ou encore les développements du nucléaire civil. En 1962, après une tentative d'assassinat, il fait adopter par référendum l'élection du président au suffrage universel.
  22. Réélu au suffrage universel face à François Mitterrand, il affiche des divergences avec les États-Unis et retire la France du commandement intégré de l'OTAN. En 1967, il soutient le souverainisme québécois à Montréal. Ayant refusé de se retirer pendant la crise de Mai 68, il finit par démissionner à la suite de l'échec d'un référendum en 1969. Il reste dès lors en retrait de la vie politique, dont il demeure une référence.
  23. Premier ministre de Charles de Gaulle de 1962 à 1968, il est élu président face au centriste Alain Poher. Ancien directeur de la banque Rothschild et europhile, il donne une nouvelle dynamique à la CEE et fait adopter par référendum son élargissement en 1972. Il engage une politique de modernisation de l'économie et d'industrialisation au niveau national, notamment favorable à l'automobile. Il meurt des suites de la maladie de Waldenström deux ans avant la fin de son mandat.
  24. Élu face à François Mitterrand, il engage des réformes sociétales comme l'abaissement de la majorité civile à 18 ans, la dépénalisation de l'avortement ou l’instauration du divorce par consentement mutuel. Confronté aux deux premiers chocs pétroliers, il mène une politique d’austérité et fait face aux divisions de sa majorité, qui remporte pourtant les élections législatives de 1978. Il lutte contre l’immigration et engage les troupes françaises en Mauritanie, au Tchad, au Zaïre et en Centrafrique. Longtemps donné réélu, il est finalement battu par François Mitterrand. Il est par la suite à nouveau parlementaire, président du conseil régional d'Auvergne ou encore président de la Convention sur l'avenir de l'Europe. Il siège au Conseil constitutionnel de 2004 à sa mort.
  25. Victorieux après ses échecs en 1965 et 1974, François Mitterrand est élu face à Valéry Giscard d'Estaing et devient le premier président de gauche de la Cinquième République. Les deux premières années de son mandat sont marquées par des réformes sociales et sociétales (abolition de la peine de mort, cinquième semaine de congés payés, abaissement de l'âge de départ à la retraite à 60 ans, semaine de 39 heures, suppression de la différence d'âge de majorité sexuelle pour les personnes homosexuelles). Sur le plan économique, il mène d’abord une politique de la demande et procède à des nationalisations, notamment dans le secteur bancaire. Mais, confronté à un échec partiel de son plan de relance, il opte pour un « tournant de la rigueur » en 1983. À la suite de la victoire de la droite aux élections législatives de 1986, il nomme Jacques Chirac comme Premier ministre, inaugurant ainsi la première cohabitation de la Cinquième République.
  26. Il est réélu en 1988 face à Jacques Chirac. Ne disposant à l'Assemblée que d'une majorité relative, son parti s’allie tantôt avec le centre, tantôt avec les communistes. Il mène une politique économique plus libérale que sous son précédent mandat ; celle-ci est toutefois marquée par la création du RMI. En politique étrangère, son mandat est marqué par la chute du communisme à l'Est et par la réunification allemande, à laquelle il est d'abord réticent mais qu'il soutient moyennant des garanties sur la fixité des frontières de l'Allemagne. En 1991, il engage la France dans la guerre du Golfe. Avec le chancelier allemand Helmut Kohl, il approfondit la coopération européenne : le traité de Maastricht est ainsi ratifié de justesse par référendum en 1992. Il achève sa présidence sur une nouvelle cohabitation, avec Édouard Balladur. Seul président à avoir réalisé deux septennats complets, il est la personnalité ayant exercé la plus longue présidence française. Il meurt peu après son départ de l’Élysée, des suites d'un cancer diagnostiqué en 1981 et longtemps caché.
  27. Jacques Chirac est élu président de la République en 1995 face à Lionel Jospin, après deux échecs en 1981 et 1988. Il ordonne une dernière campagne d'essais nucléaires aux îles Tuamotu. Il tente de mettre en place des réformes économiques importantes, mais échoue à les imposer. En 1996, il suspend le service militaire. Après qu'il eut dissout l'Assemblée nationale, la gauche remporte les élections législatives de 1997, ce qui le contraint à une cohabitation avec Lionel Jospin à la tête du gouvernement. En 2000, le quinquennat présidentiel est approuvé par référendum.
  28. En 2002, il est réélu face au nationaliste Jean-Marie Le Pen. Il engage la France dans la guerre d’Afghanistan mais s'oppose à une nouvelle guerre en Irak. En 2005, il se maintient au pouvoir malgré l'échec du référendum sur la Constitution européenne, un AVC et de violentes émeutes urbaines, contre lesquelles il instaure deux mois d'état d'urgence. Il siège un temps au Conseil constitutionnel après sa présidence, avant de se voir condamner dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.
  29. Élu face à Ségolène Royal, il amorce une politique extérieure atlantiste et europhile. Il affiche un activisme lors de la crise économique, qui s'étend au monde entier à l'automne 2008. À la suite d'une révision constitutionnelle, il est le premier président depuis Louis-Napoléon Bonaparte à s'exprimer devant le Congrès de Versailles. Il fait notamment voter une réforme des universités et des retraites. En 2011, il envoie les troupes françaises en Libye. Il est le premier président de la Ve République à n'avoir qu'un seul Premier ministre au cours de son mandat (François Fillon). Battu de justesse en 2012, il siège pendant quelques mois au Conseil constitutionnel, puis échoue à remporter la primaire de la droite en vue de l'élection présidentielle de 2017. Il est condamné en première instance dans l'affaire Bismuth en 2021, mais fait appel.
  30. Élu face à Nicolas Sarkozy, il promulgue la loi sur le mariage homosexuel. Sa présidence est surtout marquée par plusieurs attentats d'une ampleur inédite, qui le poussent à déclarer l'état d'urgence. Il est partisan d'une politique économique social-libérale mise notamment en pratique par la loi Travail, qui suscite une forte contestation. Sous son mandat, l'armée intervient au Mali, en Irak et en Syrie, ainsi qu'en Centrafrique. Il participe à la signature de l'accord de Paris sur le climat. Confronté à une très forte impopularité et à des divisions au sein du Parti socialiste, il renonce à briguer un second mandat, une première sous la Cinquième République.
  31. Élu en 2017 face à Marine Le Pen, il devient, à 39 ans, le plus jeune président de la République française et le premier président de la Ve République à être né sous ce régime. Il mène un politique économique d’orientation liberale et fait adopter une réforme du code du travail d’inspiration social-libérale, une loi de « moralisation » de la politique. Alors que son mandat est marqué par des attentats, il soutient une loi anti-terroriste et une législation contre le « séparatisme » islamiste. À partir de 2018, il doit faire face au mouvement des Gilets jaunes, qui le conduit à organiser un grand débat national. L'année suivante, son projet de réforme des retraites (finalement abandonné) provoque d'importants mouvements sociaux. Face à la pandémie de Covid-19, il met ensuite en place des confinements nationaux et des couvre-feu, décrète l’état d'urgence sanitaire et fait instaurer un passe sanitaire controversé. En 2022, il annonce la fin de l'opération Barkhane et s'implique dans la gestion de la crise russo-ukrainienne.
  32. Il est réélu en 2022 face à Marine Le Pen, devenant ainsi le premier président de la Ve République à être réélu hors période de cohabitation mais également le premier à effectuer un deuxième quinquennat. Les élections législatives suivantes n'octroient qu'une majorité relative, la plus réduite depuis 1988, à la coalition menée par son parti. Il fait voter l’année suivante, (après de nouveaux mouvements sociaux et un parcours législatif compliqué) une réforme des retraites et engage des réformes sociétales comme la constitutionnalisation de l'IVG. À la suite des élections européennes, il dissout l'Assemblée nationale, entraînant ainsi des élections législatives anticipées à l'été 2024 qui voit alors la gauche, avec le Nouveau Front populaire, obtenir une majorité relative, devant la majorité présidentielle sortante.

Références

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  2. Projet de constitution du 30 janvier 1944 – Projet du maréchal Pétain, sur le site de l'université de Perpignan, mjp.univ-perp.fr
  3. a et b « Vacance de la fonction présidentielle de 1940 à 1947 » sur le site officiel de la présidence de la République, elysee.fr, consulté le 2 février 2009.
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  11. Thiers est âgé de 73 ans en février 1871 quand il accède au pouvoir, mais il occupe alors le poste de « chef du pouvoir exécutif », ne devenant « président de la République » qu'en août de la même année. Ne comptent pas : Philippe Pétain (84 ans en 1940), qui ne porte pas le titre de « président de la République » mais de « chef de l'État français » ; Jacques Charles Dupont de l'Eure (fête son 81e anniversaire quelques jours après son entrée en fonction en 1848), simple chef de l'État de facto et par intérim.
  12. « Qui sont les quatre chefs d'Etat en exercice plus jeunes qu'Emmanuel Macron ? », sur francetvinfo.fr, en ligne le 7 mai 2017 (consulté le ).
  13. Anne-Aël Durand, Eléa Pommiers et Maxime Delrue, « Elu président à l’âge de 39 ans, Emmanuel Macron sera le plus jeune chef d’Etat en fonction dans une démocratie », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
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  15. Armand Fallières, président du Sénat en 1900 - www.senat.fr
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  22. Gérard Aubray, « Georges Pompidou: Un portrait », FeniXX, 148 pages.
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  24. Centenaire de la naissance du président Georges Pompidou 1911-2011, Repères biographiques de Georges Pompidou (p. 18), Centre Pompidou, direction de la communication, dossier de presse.

Voir aussi

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Articles connexes

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