Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou 1993

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Le FESPACO 1993 est la 13e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Il se déroule du 20 au 27 février 1993 à Ouagadougou au Burkina Faso.

FESPACO 1993
Image liée à la cérémonie
13e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou
Détails
Dates Du 20 au
Lieu Ouagadougou, Burkina Faso
Site web fespaco.bf
Résumé
Au nom du Christ Gnoan Roger M'Bala
Chronologie

Le thème de cette édition est Cinéma et libertés. Le colloque porte sur Cinéma et droits de l’enfant[1].

Le film Au nom du Christ de Gnoan Roger M'Bala décroche l'Étalon de Yennenga.

Contexte

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Le Programme d'ajustement structurel (PAS) entraîne la réduction des dépenses publiques et des fermetures d'entreprises et donc du chômage au Burkina Faso. Le contexte socio-politique est très tendu. Policiers et gendarmes en armes occupent le campus universitaire de Ouagadougou le 21 janvier, à un mois du festival, pour empêcher la reprise de manifestations contre la baisse du montant des bourses qui, selon des sources hospitalières, avaient fait quinze blessés la veille[2]. L'armée tire sur la foule, mais cela n'empêche pas la bonne tenue du Fespaco[3].

Aux Journées cinématographiques de Carthage 1992, un colloque international La création cinématographique du Sud face aux marchés du Nord : perspectives pour les cinémas africains et arabes réunit les professionnels sous la direction d'Abdellatif Ben Ammar. Dans son texte de base, Férid Boughedir fait le constat de la nécessité des subventions et des coproductions pour produire les films africains et arabes, sans que les coproductions Sud-Sud ne décollent vraiment[4]. Le succès des films étant davantage au Nord, certains se modèlent sur les attentes de ce public : exotisme dépaysant, barbarie de coutumes rétrogrades, détresse née de l'appauvrissement. Cependant, les Fonds de soutien se sont multipliés comme la toute nouvelle Fondation française Écrans du Sud, et les films africains et arabes permettent une diversification des programmes face à l'hégémonie audiovisuelle américaine. C'est ainsi que l'enjeu est devenu de passer « de l'assistance au partenariat », axe du colloque[5].

Pour introduire le thème du festival, Cinéma et libertés en Afrique, le même Férid Boughedir pose son importance en rappelant « l'effondrement des grands systèmes idéologiques du XXe siècle » et note que de jeunes cinématographies confidentielles sont peu censurées. Les cinéastes se font « la voix des sans-voix », abordant les droits des femmes, ainsi que la condition des paysans et des nouveaux prolétaires face à des régimes autoritaires. En situant leurs films à l'époque coloniale, « ils suggèrent, à l'abri de la censure, que bien des manquements se perpétuent après les indépendances ». La lutte pour la liberté est ainsi ruse et stratégie[6].

Préparation

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Un colloque est organisé en mars 1992 par le Conseil économique et social (CES) où des recommandations sont prises sur l'évolution du festival. Le but est d'arriver à « un statut qui permette de travailler en toute indépendance, ce qui ne veut pas dire une coupure totale avec l'Etat mais davantage de souplesse », indique le Secrétaire général Filippe Sawadogo. Il indique en outre que le Fespaco a un contrat de régie avec deux journaux, Le Pays et L'Observateur paalga pour vendre leurs espaces publicitaires en touchant une commission[7].

Des conférences de presse de promotion du festival sont organisées à Lagos et Londres en plus de celle de Paris[7].

Déroulement

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Les autorités encouragent la population ouagalaise à suivre le festival pour en retrouver le caractère populaire. La journée continue dans les administrations et les écoles permet de travailler en continu du matin jusqu'au début d'après-midi pour laisser la fin d'après-midi et la soirée libre pour aller au cinéma. Même, les fonctionnaires sont payés 48 heures plus tôt que prévu pour avoir les fonds nécessaires pour les films, la rue marchande et les fêtes[8].

L'inauguration a lieu au stade du 4 août, avec les tambours du Burundi et la troupe de Doudou N'diaye Rose, et se termine sur des feux d'artifice. Le film inaugural est Guelwar d'Ousmane Sembène[9].

Un hommage est ménagé à l'acteur sénégalais Douta Seck et un atelier est organisé sur la situation des comédiens[10].

Le Comité national d'organisation (CNO) est présidé par Simon Ouédraogo, secrétaire général du ministère de la Culture. François Vokouma, de la SONACIB (Société nationale cinématographique burkinabè), préside la commission programme, tandis que Boureima Sawadogo préside celle des finances. Un mini-Fespaco est organisé à Bobo-Dioulasso[11].

Le jury officiel est composé de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, l'historien Ibrahima Baba Kake, les cinéastes Taïeb Louhichi, Mariama Hima, Arnold Antonin, Ramalan Nuhu du Niger, Lionel Ngakane (en) d'Afrique du Sud et Eulalia Catherine Namai du Kenya, le critique italien Marco Müller, le journaliste burkinabè Jean-Pierre Ilboudo ainsi que l'avocat burkinabè Issouf Baadhio[12].

Le jury de la compétition télévisuelle est composé de Serge-Théophile Balima, le réalisateur Sibiri Raphaël Dakissaga, l'universitaire et cinéaste Claire Andrade-Watkins (en), la modèle Karen Alexander (en) et l'écrivaine Laura Gläser-Weisser[13].

Chiffres. Hamidou Ouedraogo dénombre 156 films de 71 pays, 421 journalistes, 187 cinéastes et 2426 festivaliers badgés.[14] Fespaco News précise que 13 salles de projections ont été ouvertes au festival, et qu'ont été accrédités en outre 127 producteurs, 63 cameramen et 92 VIP alors que 43 journaux et agences, 18 chaînes de télévision et 20 radios ont couvert l'événement[15]. Au niveau de la sélection, le comité n'accepte pas plus de trois longs métrage et de trois courts par pays, les autres films de moindre qualité doivent faire l'objet d'une autre section[16].

Les débats-forum qui se tenaient habituellement à l'Hôtel Indépendance se déroulent dans la salle de conférence de la Caisse Générale de Péréquation (250 places) pour mieux permettre la traduction simultanée[16], alors que le manque d'interprètes était mis en avant en 1991[17] .

Faits marquants

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Les films d'Afrique du Sud sont désormais bienvenus au Fespaco, mais ne se retrouvent que dans la sélection hors compétition. Selon le Secrétaire général permanent Filippe Savadogo, ils « insufflent une nouvelle dynamique au festival », tandis qu'une compétition TV/vidéo est créée à la suite d'« une longue réflexion »[18].

A l'initiative des organisateurs du Festival du film panafricain de Los Angeles, Ayoko Babu et Imani Brown, d'éminentes personnalités américaines sont présentes : les acteurs CCH Pounder et Antonio Fargas, le réalisateur John Singleton, l'écrivaine Alice Walker et la chanteuse Tracy Chapman[19].

La FEPACI tient les 21-24 février son Ve congrès et, forte de « sa crédibilité retrouvée », souligne « l'absence totale de politiques nationales dans la majorité des pays ». Un état du cinéma africain est en cours pour déterminer les stratégies futures[20]. June Givanni signale qu'un groupe de femmes informent le congrès des développement de l'association AWIFAV (African Women in Film & Video), créée en décembre 1991 lors d'une réunion professionnelle anglophone au Ghana à la suite de l'atelier du Fespaco 1991[19].

Sélections

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Longs métrages de fiction

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Vingt-cinq films de seize pays sont en compétition pour l'Étalon de Yennenga. Un seul est réalisé par une femme.

Titre Réalisation Pays Minutes
Le Clandestin Benamar Bakhti   Algérie 103
Radhia Lamine Merbah   Algérie 90
Le 3ème acte Rachid Ben Brahim   Algérie 90
Rabi Gaston Kaboré   Burkina Faso 95
Toungan, Les Etrangers Mamadou Djim Kola   Burkina Faso 90
Wendemi Pierre Yaméogo   Burkina Faso 98
Gito, l'ingrat Léonce Ngabo   Burundi 90
Afrique, je te plumerai Jean-Marie Teno   Cameroun 88
Quartier Mozart Jean-Pierre Bekolo   Cameroun 80
Au nom du Christ Roger Gnoan M'Bala   Côte d'Ivoire 90
Contre le gouvernement Atef El Tayeb   Égypte 90
Sankofa Hailé Gerima   Éthiopie 125
Ama Kwesi Owusu (en), Nii Kwate Owoo (en)   Ghana 100
Blanc d'ébène Cheik Doukouré   Guinée 90
Les Yeux bleus de Yonta Flora Gomes   Guinée-Bissau 90
Saïkati Anne Mungai   Kenya 95
Yelema Mamo Cissé   Mali 78
Desillusion Olaniyi Areke   Nigeria 110
Kasarmu Ce Saddik Balewa   Nigeria 84
Kulba na barna Brendan Shehu   Nigeria 110
Niiwam Clarence Thomas Delgado   Sénégal 85
Toubab Bi Moussa Touré   Sénégal 96
Bezness Nouri Bouzid   Tunisie 100
Neria Godwin Mawuru (en)   Zimbabwe 1103
Pfuma Yedu Steven Chigorimbo (en)   Zimbabwe 80

Courts métrages

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Titre Réalisation Pays Minutes
Femmes d'Alger Kamal Dehane   Algérie 55
Le Paysagiste Ali Mouzaoui   Algérie 30
Le Vendeur de neige Achour Kessai   Algérie 32
Den Baya Dragoss Ouédraogo   Burkina Faso 28
Jigi (L'Espoir) Kollo Daniel Sanou   Burkina Faso 52
Un certain matin Fanta Régina Nacro   Burkina Faso 13
Mélina François Woukoache   Cameroun 52
Tala Tala David-Pierre Fila   République du Congo 26
L'Africaine d'Amérique Lanciné Diabi   Côte d'Ivoire 80
Ça n'arrive pas qu'aux autres Kitia Touré   Côte d'Ivoire 52
Denko Mohamed Camara   Guinée 20
Sabina's encounter Albert Wandago   Kenya 40
Airs en terre berbère Izza Génini   Maroc 2x25
Bird from another world Ingrid Sinclair   Zimbabwe 28
Boxulmaleen (L'an...fer) Amet Diallo   Sénégal 30
Piccmi Mansour Sora Wade   Sénégal 20
Yexu (Le Mariage) Fousseynou Diagola   Sénégal 18
Aleel Ahmed Saïd   Somalie 30
Ces mains-là (These Hands) Flora M'mBugu Schelling (en)   Tanzanie 45
Tanitez-moi Nadia El Fani   Tunisie 26
Le Crapaud chez ses beaux parents Jean-Michel Kibushi Ndjate Wooto   Zaïre 8
Thomas Sankara Balufu Bakupa-Kanyinda   Zaïre 21
Wendo, le père de la rumba zaïroise (Tango Ya Ba Wendo) Roger Kwami Zinga   Zaïre 52

Longs métrages de la diaspora

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Titre Réalisation Pays Minutes
Abolicao Zózimo Bulbul (en)   Brésil 150
Oggun Gloria Rolando (en)   Cuba 57
Young Soul Rebels (en) Isaac Julien   Royaume-Uni 103
Lumumba, la mort d'un prophète Raoul Peck   Haïti 69
Siméon Euzhan Palcy   Martinique 115
Kiss Grandmama Goodbye Debra J. Robinson   États-Unis 70
Love your Mama Ruby L. Oliver   États-Unis 92
Walls and Bridges Uzo   États-Unis 87

Courts métrages de la diaspora

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A Darker Side Errol Williams   Canada 24
Brothers in Music Christene Browne (en)   Canada 25
A Family called Abrew Maureen Blackwood   Royaume-Uni 40
In Between Robert Crusz   Royaume-Uni 40
Kanga Ian Watts   Royaume-Uni 15
The Second Coming Blair Underwood   États-Unis 30
The Rhyming Zoo Michael Brewer   États-Unis 25

Longs métrages hors compétition

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Titre Réalisation Pays Minutes
Have You Seen Drum Recently? (en) Jürgen Schadeberg (en)   Afrique du Sud 77
Sarafina ! Darrell Roodt   Afrique du Sud 115
The Schoolmaster Jean Delbeke   Afrique du Sud 97
Cheb (film) Rachid Bouchareb   Algérie 90
Ombres blanches Saïd Ould Khelifa   Algérie 90
Sahara Blues Rabah Bouberras   Algérie 82
Djadje Herbert Broedl   Allemagne 89
Ava and Gabriel: A Love Story Felix de Rooy (en)   Antilles néerlandaises 103
Sango Nini ? Anne Deligne, D. De Walck   Belgique 50
Zaïre, le cycle du serpent Thierry Michel   Belgique 85
Sababu Nissi Joanny Traoré   Burkina Faso 90
Samba Traoré Idrissa Ouedraogo   Burkina Faso 85
L'Amour en trop (Rich in Love) Bruce Beresford   États-Unis 105
Djembefola Laurent Chevallier   France 67
Goulili dis-moi ma soeur, femmes du Sahara Collectif Iskra Films   France 82
Quelque part vers Conakry Françoise Ebrard   France 83
O Santo Daime Patrick Deshayes   France 97
Un vampire au paradis Abdelkrim Bahloul   France 90
La Dame du Caire (en) Moumen Smihi   Maroc 90
La Plage des enfants perdus Jilali Ferhati   Maroc 85
Agbo Meji (Two forces) Dr. Ola Makinwa   Nigeria 125
Vendor Ladi Ladebo (en)   Nigeria 96
Siki Niek Koppen   Pays-Bas 60
Guelwaar Ousmane Sembène   Sénégal 105
Hyènes (film) Djibril Diop Mambety   Sénégal 110
Les Zazous de la vague Ali El Okby   Tunisie 90

Courts métrages hors compétition

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Titre Réalisation Pays Minutes
Le Marcheur solitaire Nasser Bakhti   Algérie 26
Une main pour une sorcière' Achour Kessai   Algérie 16
Quem faz correz quim ? Mariano A. Bartolomeu   Angola 20
Confessions d’une loge Kamanda Manu   Belgique 25
Aba Raquel Gerber   Brésil 5
Baoré Maurice Kaboré   Burkina Faso 26
L’Enfant et le caïman Mustapha Dao   Burkina Faso 17
Madame Hado Gaston Kaboré   Burkina Faso 13
Les Mémoires de Binduté Da Michelle Fieloux, Jacques Lombard   Burkina Faso 52
Le Pari culturel Dadjoari Lompo   Burkina Faso
Le Silence de la famine Ismaël Ouedraogo   Burkina Faso 7
Sida ya sida Christian Boglo   Burkina Faso 7
Tiibo Jean-Claude Bandé   Burkina Faso 26
Une chanson à deux voix Dominique T. Zeida   Burkina Faso 20
Histoires burundaises Artistes burundais   Burundi 11
L’Epreuve du feu Camille Mouyéké   République du Congo 26
Au nom de l’amour Kitia Touré   Côte d'Ivoire 26
Joli-Coeur Henri Duparc   Côte d'Ivoire 19
Les Raisons de la peur Kitia Touré   Côte d'Ivoire 26
Ancien combattant Béatrice Jalbert   France 8
Ibani ou l’écharpe bleue Nadine Wanono   France 51
L’Hor vert Jacques Fusilier   France 13
Nikinanka Laurence Gavron   France 45
Hidden Faces Hunt Longinetto, C. Kim   Royaume-Uni 52
Kofi chez les Français Carlyn Saltman   Royaume-Uni 58
Once upon a time Ian Roberts   Royaume-Uni 24
Le Message du baobab Léopold Togo   Mali 45
Tazz’unt Moustapha Hasnaoui   Maroc 26
Aïda Souka Mansour Sora Wade   Sénégal 16
Dakar-Bamako Samba Félix Ndiaye   Sénégal 58
Le Casseur de pierres Mohamed Zran   Tunisie 27
Ya Nabil Mohamed Zran   Tunisie 26
Driftwood Errol Williams   États-Unis 14
No Choices Christene Browne (en)   États-Unis 6
Dix-mille ans de cinéma Balufu Bakupa-Kanyinda   Zaïre 13

Palmarès

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Prix Lauréat Film Pays
Grand prix Étalon de Yennenga Roger Gnoan M'Bala Au nom du Christ   Côte d'Ivoire
Prix Oumarou Ganda Léonce Ngabo Gito, l'ingrat   Burundi
Prix d'interprétation féminine Maysa Marta Les Yeux bleus de Yonta de Flora Gomes   Guinée-Bissau
Prix d'interprétation masculine Josef Kumbela (en) Gito, l'ingrat de Léonce Ngabo   Burundi
Prix du meilleur scénario Bachir El Dick Contre le gouvernement d'Atef El Tayeb   Égypte
Prix spécial du jury (longs métrages) Mamadou Djim Kola Toungan, les Etrangers   Burkina Faso
Prix du meilleur court métrage Mohamed Camara Denko   Guinée
Prix de la meilleure musique Abdullah Ibrahim Yelema de Mamo Cissé   Mali
Prix de la meilleure image Augustin Cubano Sankofa de Hailé Gerima   Éthiopie
Prix du meilleur film documentaire Kamal Dehane Femmes d'Alger   Algérie
Prix spécial du jury (longs métrages) Mamadou Djim Kola Les Etrangers   Burkina Faso
Prix spécial du jury (courts métrages) Amet Diallo Boxumaleen !! L'an... Fer   Sénégal
Prix Paul Robeson de la diaspora Raoul Peck Lumumba, la mort d’un prophète   Haïti
Prix du meilleur montage Kahena Attia Bezness de Nouri Bouzid   Tunisie
Prix du meilleur son Newton Aduaka Quartier Mozart de Jean-Pierre Bekolo   Cameroun

Prix spéciaux

Prix Lauréat Film Pays
Prix Colombe de la paix Mansour Sora Wade Picc Mi   Sénégal
Prix PROMACO Kitia Touré Ça n'arrive pas qu'aux autres   Côte d'Ivoire
Prix AVS Hassan Benjelloun Setta, ville de l'an 2000   Maroc
Prix INALCO Djibril Diop Mambety Hyènes   Sénégal
Prix UNICEF enfants Pierre Yaméogo Wendemi (l'enfant du bon Dieu)   Burkina Faso
Prix UNICEF femmes Anne Mungai Saïkati   Kenya
Prix Mobil Honoré Compaoré Jigi (l'Espoir) de Kollo Daniel Sanou   Burkina Faso
Prix APAC Anne Mungai Saïkati   Kenya
Prix COE Gaston Kaboré Rabi   Burkina Faso
Prix CDEAO Mamadou Djim Kola Toungan, les Etrangers   Burkina Faso
Prix UICN Saddik Balewa Kasamu Ce   Nigeria
Prix de la ville de Ouagadougou Pierre Yaméogo Wendemi (l'enfant du bon Dieu)   Burkina Faso
Prix OUA Mamadou Djim Kola Toungan, les Etrangers   Burkina Faso
Prix Canal+ et Canal+ Horizons David-Pierre Fila Tala Tala   République du Congo
Prix de la ville de Pérouse Flora M'mbugu-Schelling (en) These Hands   République du Congo
Prix IPN Euzhan Palcy Siméon (film)   Martinique
Prix Ligue française de l'enseignement et Abola Gaston Kaboré Rabi   Burkina Faso
Prix Air Afrique David-Pierre Fila Tala Tala   République du Congo
Prix ACCT long métrage 1 Nouri Bouzid Bezness   Tunisie
Prix ACCT long métrage 2 Pierre Yaméogo Wendemi (l'enfant du bon Dieu)   Burkina Faso
Prix ACCT court métrage Mohamed Camara Denko   Guinée
Prix CRDI long métrage Léonce Ngabo Gito, l'ingrat   Burundi
Prix CRDI court métrage Kollo Daniel Sanou Jigi (l'Espoir)   Burkina Faso
Prix TV Gaston Kaboré, Pascal Didier Ouedraogo La Vie en fumée   Burkina Faso
Prix TELCIPRO long métrage Clarence Thomas Delgado Niiwam   Sénégal
Prix TELCIPRO court métrage Kitia Touré Ça n'arrive pas qu'aux autres   Côte d'Ivoire
Prix OCIC Mamo Cissé Yelema   Mali
Prix Afrique en créations long métrage[21] Roger Gnoan M'Bala Au nom du Christ   Côte d'Ivoire
Prix Afrique en créations court métrage Mansour Sora Wade Picc Mi   Sénégal
Prix Afrique en créations technique Moktar Ba (ingénieur du son) Pour l'ensemble de son œuvre   Sénégal
Prix Jeune public Gaston Kaboré Rabi   Burkina Faso


Le Secrétaire général, Filippe Sawadogo, se félicite que le Fespaco soit désormais « le second événement médiatique du continent, après la Coupe d'Afrique de football ». Les journalistes soulignent cependant les défauts de la programmation « où figurent, par idéal panafricain ou calcul diplomatique, des titres manifestement immatures »[22].

De son côté, le jury officiel souhaite que « compte tenu de l'importance et de la qualité toujours croissantes des films en compétition, il soit établi pour la prochaine édition deux jury officiels distincts, l'un chargé d'apprécier les longs métrages et l'autre les courts métrages ». Il suggère en outre « d'accorder une attention particulière à la présélection des films en compétition et que toutes les copies arrivent à temps à Ouagadougou afin que le jury puisse les visionner et les juger avec tout le temps nécessaire ». Enfin, il « attire l'attention sur la qualité des films suivants : Wendemi (l'enfant du bon Dieu)de Pierre Yameogo, Blanc d'ébène de Cheik Doukouré, Niiwam de Clarence Thomas Delgado et Rabi de Gaston Kaboré »[23].

Pour Acéta Konaté, la dépendance budgétaire du Fespaco vis-à-vis des organisations et coopérations internationales est à l'image de la dépendance des cinématographies africaines[9]. Manthia Diawara indique que le 13ème Fespaco a coûté 1,5 million de dollars (300 millions de francs CFA)[24], avec l'aide du gouvernement français, de l'ACCT, de l'UNESCO, de la CEE et donateurs d'autres pays européens, ce qui veut dire que « le Fespaco est un festival européen organisé en Afrique »[25]. Colin Dupré précise cependant que la moitié du budget est apporté par le gouvernement, « ce qui montre à quel point le Burkina Faso est le principal moteur du Fespaco »[26]. Diawara indique par ailleurs qu'on estime que ce Fespaco a rapporté 3,5 millions de dollars[27].

Selon Colin Dupré, « tous les témoignages s'accordent sur le fait que rien n'est à redire au niveau de l'organisation ». Cela tient au maintien de la même équipe depuis 1984. Par contre, le marché du cinéma (MICA), qui a lieu dans la rotonde du Centre culturel français de Ouagadougou, « est complètement désorganisé ». Cela ne l'empêche pas d'être en plein essor : 879 projections, un record[28], alors que 230 films étaient inscrits[29] et 360 sont venus[30]. Son responsable, Abel Nadié, « regrette la faible présence des chaînes africaines »[22]. Par ailleurs, la forte délégation venue du Ghana montre que « les pays anglophones accordent plus de crédit au festival »[31].

« Après plus de deux décennies d'existence, des cinéastes continuent d'ignorer le règlement du Fespaco », écrit Cheick Kolla Maïga dans Ecrans d'Afrique. Le fait que le Secrétariat général permanent soit coiffé par un Comité national d'organisation conduit à « multiplier les centres de décision voire à créer par moment des conflits de compétence »[32].

Le critique burkinabè Clément Tapsoba signale que sur 26 films longs métrages en compétition, plus du tiers étaient des premières œuvres et plus de la moitié avait déjà été sélectionnée dans des festivals européens ou aux Journées cinématographiques de Carthage 1992. En outre, les cinéastes historiques ont écarté leurs films de la compétition pour « laisser la place aux jeunes talents ». Ils avaient déjà été primés ailleurs : Guelwaar d'Ousmane Sembène à Venise, Hyènes de Djibril Diop Mambety à Cannes, Samba Traoré d'Idrissa Ouedraogo à Carthage et Berlin[33].

Notes et références

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  1. « FESPACO : Les 50 ans sous différents thèmes et visuels » (consulté le )
  2. AFP, « BURKINA : le campus de Ouagadougou occupé par les forces de l'ordre »  , sur Le Monde, (consulté le )
  3. Dupré 2012, p. 267.
  4. Ont notamment été coproduits sans apport du Nord, Le Moineau, Le Retour de l'enfant prodigue et Alexandrie pourquoi ? (Egypte-Algérie), Amok et Naitou l'orpheline (Maroc-Guinée), Le Porteur d'eau est mort de Salah Abou Seif (Egypte-Tunis) et Camp de Thiaroye (Sénégal, Algérie, Tunisie).
  5. Férid Boughedir, « Colloque international », FEPACI info, no 9,‎ , p. 3-5
  6. Catalogue du 13ème Fespaco, p.35-36
  7. a et b Hamado Nana, « "Installer le Fespaco dans l'arène des grands festivals", interview de Filippe Sawadogo », Carrefour africain, no spécial Fespaco,‎ , p. 7-8
  8. Dupré 2012, p. 263.
  9. a et b Acéta Konaté, « Fespaco 93 - Festival panafricain de cinéma », Journal des anthropologues, no 52,‎ , p. 121-124 (lire en ligne)
  10. Catalogue du 13ème Fespaco, p.56-58
  11. Catalogue du 13ème Fespaco, p.78
  12. Catalogue du 13ème Fespaco, p.62-63
  13. Catalogue du 13ème Fespaco, p.7
  14. Ouédraogo 1995, p. 207.
  15. Fespaco News du 20 février 1995, p. 6.
  16. a et b Yirzaola Méda, « Les innovations du 13e Fespaco », Carrefour africain, no Spécial Fespaco,‎ , p. 6
  17. Dupré 2012, p. 245.
  18. Catalogue du 13ème Fespaco, p.5
  19. a et b (en) June Givanni, « Report: Fespaco Festival », Black Film Bulletin, vol. 1, no 1,‎ , p. 4
  20. Catalogue du 13ème Fespaco, Construire une cinématographie viable, p.95
  21. Le jury du 4ème prix Afriques en création - cinéma était composé de Béatrice Soulé (productrice, réalisatrice, France), Daniel Spencer Brito (producteur Cap-Vert), Dani Kouyaté (réalisateur, Burkina Faso), Mohamed Challouf (directeur des Journées du cinéma africain de Pérouse, Tunisie), Jean-Pierre Garcia (directeur du Festival international du film d'Amiens, France). Le Film africain, no 12, mai 1993, p.18
  22. a et b « La fête du cinéma africain Au Burkina-Faso, l'édition 1993 du Fespaco a cristallisé les réussites, les dérives et les interrogations des réalisateurs du continent »  , sur Le Monde, (consulté le )
  23. « Rétro-Fespaco : le 13ème Fespaco », Fespaco News, no 8,‎ , p. 9
  24. Information donnée par le bulletin Fespaco news
  25. Fespaco, Black Camera et Institut Imagine 2020, Manthia Diawara, « Sur les traces du cinéma mondial », p. 54.
  26. Dupré 2012, p. 240.
  27. Fespaco, Black Camera et Institut Imagine 2020, Manthia Diawara, « Sur les traces du cinéma mondial », p. 56.
  28. « Le Fespaco en 1995 : une manifestation reconnue et respectée », Document édité par le Fespaco,‎
  29. L'inscription est à 6 000 FCFA pour le 1er film et 2 000 FCFA pour les suivants.
  30. Erika Denis, « Interview d'Abel Nadié, responsable du MICA », Le Film africain, no 12,‎ , p. 18
  31. Dupré 2012, p. 239-240.
  32. Cheick Kolla Maïga, « Quel Fespaco demain ? » Ecrans d'Afrique n°2, p.59, à lire sur Africultures [1]
  33. Clément Tapsoba, « Les défis nouveaux du Fespaco » Ecrans d'Afrique n°3, p.47, à lire sur Africultures [2]

Bibliographie

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  • Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d'État(s), 1969-2009, L'Harmattan, , 406 p. (ISBN 978-2-336-00163-0)
  • Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain - Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie - le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, , 786 p. (ISBN 978-2-9578579-4-4).
  • Hamidou Ouédraogo, Naissance et évolution du FESPACO de 1969 à 1973, Ouagadougou, Chez l'auteur, , 224 p.