Coup Ricou
Type |
Coup aux dames (d) |
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Le coup Ricou désigne trois combinaisons du jeu de dames qui doivent leur nom au maître international marseillais Frédéric Dutto, alias Ricou, qui les a placées lors de parties historiques[1],[2].
Si plusieurs coups portent le nom de ce joueur, comme c'est aussi le cas pour d'autres champions de la première moitié du XXe siècle, Fabre, Molimard, Raichenbach, Sonier, c'est que des répertoires de combinaisons types ont puisé diversement des appellations dans les périodiques d'avant-guerre et les ont pérennisées.
Coup Ricou avec choix de prise
modifierC'est la désignation la plus internationale des trois, proposée par Springer en 1936[3].
Il s'agit souvent d'exploiter les pions adverses 16, 26 et 29 en utilisant une formation de pions appelée la « pyramide gauche »[4]. Voir la première animation qui illustre le schéma de base.
Avec un pion noir en 29, qu'un coup préalable peut avoir placé, les Blancs jouent 27–21 laissant aux Noirs le choix typique du coup Ricou. Quelle que soit la prise choisie, un pion adverse va finir sur la case 17.
Le pion 29 est ensuite déplacé en 27 pour faire la rafle caractéristique 31x2 et quelquefois au delà[5].
Il est notable que le pion 32 de la « pyramide gauche » peut manquer si un pion adverse mal défendu se trouve en 18. Le pion blanc 38 pouvant alors indifféremment être en 39.
Ainsi parfois, le coup Ricou est une façon de se libérer d'un enchaînement de son aile gauche[6].
Coup Ricou avec prise majoritaire
modifierLe deuxième « coup Ricou », joué en 1921[7], est une des formes élémentaires du coup de la trappe[8], plus précisément une variante du « coup du levier »[9].
C'est une « trappe simple », c'est-à-dire réalisée par simple déplacement.
Elle impose ici une prise majoritaire à l'adversaire, ce qui offre un temps de repos ou, en cas de reprise, permet simplement de conserver le trait.
Au temps suivant le pion adverse tombe dans la trappe et permet la rafle[10]. Voir la deuxième animation.
Ce mécanisme permet de se libérer avantageusement d'un enchaînement par tenailles[11].
Coup Ricou de début de partie
modifierCet autre « coup Ricou » intervient sur une faute des Noirs au sixième temps de la partie après le début symétrique :
1. 33-28 (18-23)
2. 39-33 (12-18)
3. 44-39 (7-12)
4. 50-44 (1-7)
5. 34-30 (17-21) et l'attaque 6. 31-26.
Si les Noirs refusent l'échange en jouant le coup fautif 6. … (12-17?), les Blancs gagnent un pion (voir troisième diagramme) après :
7. 30-24! (20x29)
8. 33x24 (19x30)
9. 35x24 (14-19)A
10. 40-35 (19x30)
11. 35x24 (9-14)B
12. 28x19 (14x23)
13. 24-20 (15x24)
14. 32-27 (21x32)
15. 37x30 B+1.
Sur la variante A, 9. … (14-20) 10. 28x19 (20x29) 11. 39-34 (13x24) 12. 34x1 les Blancs font une dame et gagnent deux pions.
Les autres variantes des Noirs (B) ne peuvent rien changer au résultat.
Ce déroulement ressemble beaucoup à celui intervenant en faveur des Noirs dans un autre coup de début, le « coup Labouret »[12].
Notes et références
modifier- Lanfrey. « Ce mécanisme employé par un grand joueur marseillais F. Ricou lors d’une partie porte son nom. »
- Stoep, p. 172-173. « Een “type-zetje” waar de Marseillaansche kampioen Ricou nogal successen mee heeft geboekt » N.D.L.R. Traduction : « Un « coup typique » avec lequel le champion marseillais Ricou a connu un certain succès »
- Stoep, p. 172-173. « Springer [HD 1936:52] gebruikte de naam Ricou bij zijn analyse van een partij uit 1935. » N.D.L.R. Traduction : « Springer [HD 1936:52] a utilisé le nom de Ricou dans son analyse d'une partie de 1935. »
- KNDB, la scène se produit à 1'.
- Goedmoed, p. 41. « Coup Ricou : Après que les blancs aient amené un pion en 29, ils jouent 27–21 laissant aux Noirs le choix typique du coup Ricou. Le choix noir n'a pas d'importance, le but est d'amener un pion à la case 17 puis de transporter le pion 29 en 27 pour faire le coup 31x2 ». Voir aussi pages 42 (C 11.7), 80 et 101.
- Winkel, p. 78. « RICOU, COUP- Combinatie in de linker vleugelopsluiting. » N.D.L.R. Traduction : « Combinaison dans l'enfermement de l'aile gauche. »
- Coutelan, p. 48. « COUP RICOU Fig. 57 Ricou (1921) »
- Lanfrey. « Le coup Ricou : Cas de figure sur le thème du coup de la trappe »
- Fougeret, diagramme n°24b « le levier (coup Ricou) ».
- Lanfrey. « Le pion de dessous joué, est pris par une autre pièce, en vertu d’une prise majoritaire. Au temps suivant le pion noir tombe dans la trappe. »
- Doubovy 2019, p. 6, 105. « Famille 8 : Le temps de repos », « Le coup du levier Un genre de balancement renversé donne un temps de repos, en laissant deux prises à l'adversaire. Le pion adverse "trappé" est en prise minoritaire. ». Voir diagramme II « Coup Ricou » dans un enchaînement de l'aile droite.
- Cantalupo 1955, p. 98 et 100.
Bibliographie
modifier- Daniel Lanfrey, « Le coup Ricou », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
- (nl + fr) Arie van der Stoep, Alle typezetjes. Tous les coups pratiques, van der Stoep, , 2e éd. (1re éd. 2002), 232 p. (ISBN 9070871297).
- (nl) Coup Ricou - Jan legt uit!, KNDB ().
- Tjalling Goedmoed (trad. Dominique Thiney, Serge Minaux), « Cours de jeu de dames », sur www.fmjd.org, , p. 168.
- (nl) Gerrit de Winkel, Dammen van A tot Z, Bennekom, , 116 p..
- Rodolphe Cantalupo et Louis Coutelan, Tous les thèmes du Jeu de Dames, Le Triboulet Monaco, (ASIN B00185X8VO).
- Claude Fougeret (en collaboration avec Pierre Lucot, Germain Avid, Jean Gamen, Johann Friedrich Moser), Incroyable… mais vrai - les blancs jouent… et gagnent : Répertoire des coups au jeu de dames, Claude Fougeret, , 20 p..
- Daniel Lanfrey, Gérard Rajaut, Tactique au jeu de Dames, t. 3, Longechenal, , 52 p..
- Nicolas Doubovy, « Jeu de dames - Coups basiques », sur damier31.free.fr, , p. 202.
- Rodolphe Cantalupo, L'art de jouer aux dames : La conduite de la partie, Le Triboulet Monaco, , 361 p..