Armée du Levant
L'armée du Levant est l'ensemble des forces armées françaises en garnison au Levant (Asie occidentale) dans l'entre-deux-guerres jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, lorsque la défaite de l'Empire turc en 1918 a conduit les puissances victorieuses à se partager de larges pans de son territoire.
En 1920, les Français reçoivent un mandat de la Société des Nations sur la Syrie et le Liban. Pour maintenir l'ordre sur ces territoires, la France constitue une force armée, l'armée du Levant.
Constituée essentiellement par des unités de tirailleurs nord-africains de l'armée d'Afrique et dans une moindre mesure de tirailleurs sénégalais, l'armée du Levant est complétée par les troupes spéciales du Levant composées d'un personnel recruté localement.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, ces territoires deviennent un enjeu disputé entre la France et le Royaume-Uni, et entre les autorités fidèles à Vichy et les représentants de la France libre.
Entre 1920 et 1927, l'armée du Levant est amenée à combattre contre les Turcs de Mustafa Kemal Atatürk, lors de la campagne de Cilicie (1920-1921), contre les Syriens de Fayçal Ier durant la guerre franco-syrienne (1920) et enfin contre les Druzes du sultan el-Atrache lors de la révolte druze de 1925-1927. Par la suite le seul combat important a lieu durant la campagne de Syrie en juin-juillet 1941 contre les forces Alliés.
L'armée du Levant est dissoute à la fin de la Seconde guerre mondiale, après l'indépendance du Liban en 1943 et de la Syrie en 1946.
Historique des troupes françaises au Levant
modifierDurant la Première Guerre mondiale, de mars 1917 à octobre 1919, un détachement français de Palestine-Syrie (DFP), d'environ 7 000 hommes, aux ordres du lieutenant-colonel de Piépape, participe aux opérations au Levant[1],[2].
Le , Clemenceau et Lloyd George signent à Paris une convention qui organise la relève des troupes britanniques occupant le Proche-Orient par les troupes françaises. Sans préjuger de la solution à apporter aux questions de mandat et de frontières, elle oblige la France à constituer une armée au Levant.
Le , une conférence militaire se tient à Paris sous la présidence du maréchal Foch. Le général Henri Gouraud est nommé haut-commissaire de la république et, succédant au général Hamelin, commandant en chef de l'armée du Levant dont les effectifs sont fixés à 35 000 hommes. En avril 1920, la conférence de San Remo définit les termes du traité de paix avec l'Empire ottoman et officialise l’instauration des mandats[2].
Effectifs
modifierAu 1er janvier 1921, les effectifs sont de 2 200 officiers et 62 000 hommes de troupe plus 3 200 auxiliaires syriens[3].
Après la campagne de Cilicie (1920-1921) contre les Turcs, les effectifs sont ramenés à 35 000 hommes le 1er juillet 1922 pour passer à 20 000 au 1er janvier 1925[4].
Le 1er janvier 1925, les structures divisionnaires disparaissent et l’ensemble des troupes forment « l’armée du Levant »[4].
Au 1er juillet 1925, les effectifs (troupes françaises et syriennes) sont de 19 000 hommes. À partir d'août 1925, à la suite de la révolte druze, des bataillons arrivent en renfort de métropole et d'Afrique du Nord, jusqu'en octobre 1926, environ 19 500 hommes supplémentaires au total[5].
Selon l'historien Jean-David Mizrahi, au printemps 1926, «l’effectif total de l’armée du Levant peut être estimé à 40 000 hommes, répartis comme suit : 30 500 hommes des troupes métropolitaines et coloniales, 5 000 hommes des troupes auxiliaires (Légion syrienne) et 4 500 hommes des troupes supplétives (escadrons de gardes mobiles).»[6]
En 1927, après la fin de la révolte du Djebel druze, les unités venues en renfort sont rapatriées ou dissoutes sur place, seules quelques unités subsistent à la fin de l'année 1927[4].
Au 1er janvier 1931, l'armée du Levant compte 15 000 hommes dans les troupes françaises (dont 5 300 « indigènes nord-africains » et 3 700 « indigènes coloniaux »)[7] et 13 000 dans les troupes spéciales[5].
À partir d'août 1939, à la suite des tensions avec l'Allemagne, les troupes françaises du Levant sont renforcées avec l'arrivée de nouveaux bataillons. Après la défaite de juin 1940, l'armée du Levant comprend, au 1er septembre 1940, près de 70 000 hommes (2 173 officiers, 7 313 sous-officiers et 59 800 hommes de troupes). À ces effectifs, s'ajoutent les « troupes spéciales », libanaises et syriennes, fortes de 14 000 hommes encadrés par 340 officiers et 1 500 sous-officiers. À partir du 1er octobre 1940, beaucoup sont démobilisés et rentrent chez eux[8].
Début 1941, un peu avant les affrontements de juin-juillet 1941 face aux alliés, les effectifs sont de 50 000 militaires dont 12 000 Français, 20 000 soldats « indigènes » nord-africains et coloniaux et 17 000 autochtones[9].
Durant toute la période, l'Afrique du Nord fourni la plupart des unités d'infanterie du Levant (tirailleurs algériens (RTA), tunisiens (RTT) et dans une moindre mesure marocains (RTM)). Les autres unités proviennent de l'armée coloniale (tirailleurs sénégalais (RTS) surtout) et de métropole. L'armée du Levant fait aussi appel à des troupes autochtones et supplétives organisées dans les troupes spéciales du Levant[4].
Commandants des troupes françaises au Levant
modifier- 8 octobre 1919 au 8 mai 1923 : Henri Gouraud
- 9 mai 1923 au 1er janvier 1925 : Maxime Weygand
- 2 janvier 1925 au 4 novembre 1925 : Maurice Sarrail
- 14 septembre 1925 au 28 août 1928 : Maurice Gamelin
- 1929-1932 : Louis Paul Gaston de Bigault du Granrut
- 1933-1938 : Charles Huntziger
- 1938-1940 : Henri Léon Caillaut
- 15 juillet 1940–29 décembre 1940 : François Fougère
- 1941 : Henri Dentz
- 1941 - 1943 : Georges Catroux (nommé par le général de Gaulle)
- 1943 - 1944 : Georges Chadebec de Lavalde
- 1944 - 1946 : Étienne Beynet
- 1946 : Henri Borgnis-Desbordes
Rôle
modifierL’armée française au Levant, n’est pas seulement une force d’occupation. Outre l’encadrement des états-majors ou des unités, les officiers ont des fonctions politiques et administratives. Chaque territoire se voit attribuer une structure militaire. L'armée, tout en poursuivant son instruction, est impliquée dans le maintien de l'ordre et la surveillance des frontières. L'Armée construit aussi des routes, des pistes, des réseaux d'adduction d’eau et effectue également des fouilles archéologiques[10].
Chronologie des opérations
modifier- Mars 1917 à octobre 1919 : détachement français de Palestine-Syrie (DFP) (7 000 hommes) aux ordres du lieutenant-colonel de Piépape[1]
- Novembre 1919 à février 1921 : campagne de Cilicie
- Mars 1921 à juillet 1925 : pacification
- Août 1925 à juin 1927 : insurrection du Djebel Druze
- Juillet 1927 à juillet 1939 : stabilisation
- Août 1939 à juin 1941 : avant la campagne de Syrie
- Juin-juillet 1941 : campagne de Syrie
Campagnes
modifierCampagne de Cilicie (1920-1921)
modifierGuerre franco-syrienne (mars 1920- juillet 1920)
modifierRévolte druze de 1925-1927
modifierCampagne de Syrie (1941)
modifierComposition de l'armée du Levant
modifierDe 1920 à 1924, les unités sont rattachés à une des quatre divisions. Les structures divisionnaires disparaissent le 1er janvier 1925, et l’ensemble des troupes forment « l’armée du Levant ». Après la révolte druze de 1925-1927, les unités venues en renfort sont rapatriées ou dissoutes sur place, seuls les 16e RTT (dans le Djebel Druze) et les IV/6e RTA et IV/1er RTM subsistent à la fin de l'année 1927. L'armée est à nouveau renforcée à partir de 1939 peu avant la Seconde Guerre mondiale[4],[11],[12].
Au cours des différentes périodes, la plupart des unités d'infanterie du Levant proviennent de l'armée d'Afrique (les 2e, 17e, 18e, 19e, 21e, 22e, 27e, 29e et 31e/47e RTA, les 16e, 20e et 36e RTT ainsi que les 65e et 66e RTM)[4].
1920-1924
modifierListe des unités d'infanterie et de cavalerie composant les divisions de 1920 à 1924[4].
1re division du Levant (ex Division de Cilicie renommée le 15 mars 1920)
Les premiers éléments de cette force proviennent de l'ancienne armée d'Orient avec la 156e division d'infanterie, complètement remaniée, qui prend le nom de « division de Cilicie », sous le commandement du général Julien Dufieux. La division comprend alors un régiment métropolitain, le 412e régiment d'infanterie, un régiment colonial, le 17e régiment de tirailleurs sénégalais, un régiment de la Légion arménienne encadré par des officiers et des sous-officiers français et le 18e régiment de tirailleurs algériens. Elle devient la 1re division du Levant en mars 1920.
La division débarque à partir du 1 novembre 1919. Elle et dissoute en décembre 1921.
- PC à Adana : général Dufieux
- 1re brigade : général Bordeaux
- 2e brigade : général Martz
- 412e RI
- 18e RTA
- Cavalerie
2e division du Levant (ex Division de Syrie renommée le 15 mars 1920)
Une « division de Syrie », commandée par le général Maurice de Lamothe, est réorganisée en agglomérant le 415e d'infanterie, le 3e mixte de zouaves et de tirailleurs, et les 19e et 22e régiments de tirailleurs algériens. Les éléments d'armée comprennent enfin le 21e régiment de tirailleurs algériens. Elle devient la 2e division du Levant en mars 1920.
La division est créée au début de 1920 et dissoute en novembre 1924.
- PC à Alep : général Lamothe
- Infanterie divisionnaire : général Ronneaux
- 19e RTA
- 22e RTA
- RIC du Levant (20 février 1920)
- 17e RTS (12 juin 1920)
- Cavalerie
- 11e régiment de spahis Algériens (11e RSA)
3e division du Levant (ex Brigade mixte du littoral)
La division est créée en avril 1920 et dissoute en août 1921.
- PC à Damas : général Goybet
- Infanterie divisionnaire
- Cavalerie
4e division du Levant (ex 122e division d'infanterie)
La division est créée en mai 1920 à partir de la 122e division d'infanterie et dissoute en août 1921.
- PC à Alexandrette : général Goubeau
- Infanterie divisionnaire
- Cavalerie
1925-1927
modifierListe des principales unités d'infanterie et de cavalerie rattachées à l'armée du Levant[4].
Infanterie
- 16e RTT
- 18e RTA
- 20e RTT
- 21e RTA
- 65e RTM
- 66e RTM
- 17e RTS
- 4e régiment étranger (4e RE)
- 1er régiment étranger (1er RE)
- Bataillons des 35e régiment d'infanterie (35e RI) et 121e régiment d'infanterie (121e RI)
Cavalerie
À partir de 1939
modifierListe des principales unités rattachées à l'armée du Levant.
- 86e division d'infanterie d'Afrique[13],[14]
- 191e division d'infanterie[13],[14]
- 10e demi-brigade nord-africaine
- 16e régiment de tirailleurs tunisiens
- 24e régiment mixte d'infanterie coloniale
- Ier et IIIe groupes du 41e régiment d'artillerie coloniale
- IIIe groupe du 80e régiment d'artillerie nord-africaine
- XIe groupe du 93e régiment d'artillerie de montagne
- 192e division d'infanterie
- Autres unités :
- 8e groupe d'automitrailleuses[15]
- 1er régiment de spahis marocains (pour mémoire car dispersé dans les divisions d'infanterie)[16]
- 523e groupe de bataillons de chars[17]
- Régiment d'artillerie coloniale du Levant[14]
- 352e régiment d'artillerie lourde automobile[14]
- 421e groupe d'artillerie de défense contre aéronefs[14]
1941
modifierListe des principales unités rattachées à l'armée du Levant[18].
Infanterie
- 6e régiment étranger d'infanterie
- Ve bataillon du 1er régiment de tirailleurs marocains
- 16e régiment de tirailleurs tunisiens
- 22e régiment de tirailleurs algériens
- 29e régiment de tirailleurs algériens
- 17e régiment de tirailleurs sénégalais
- 24e régiment mixte d'infanterie coloniale
Cavalerie (dont cavalerie blindée)
- 1er régiment de spahis marocains
- 2e régiment de marche de spahis
- 8e groupe de spahis algériens
- 4e groupe de spahis tunisiens
- 6e régiment de chasseurs d'Afrique
- 7e régiment de chasseurs d'Afrique
Artillerie
1945
modifierListe des principales unités rattachées à l'armée du Levant début 1945[13],[19].
- 3e brigade française libre
- Bataillon de marche no 6
- Bataillon de marche no 7
- Bataillon de marche no 9
- 1er groupe d'artillerie coloniale du Levant
- Groupement nord-africain du Levant (deux compagnies)
- 2e groupe d'artillerie coloniale du Levant[14]
- Compagnie autonome de chars du Levant
Hommages
modifierInscriptions aux drapeaux
modifierL'inscription Levant est attribuée à la plupart des drapeaux des RTA, RTT, RTM, RTS ayant servi au cours des opérations militaires entre 1920 et 1927.
Monuments et plaques commémoratives
modifierCitations militaires
modifier- 16e régiment de tirailleurs tunisiens (16e RTT)
« 16e régiment de tirailleurs tunisiens, sous les ordres du colonel Daumont jusqu’au 6 avril 1926, puis commandé par le colonel Henry. Magnifique régiment dont les bataillons, séparés ou réunis, sont en opérations depuis septembre 1925. Après avoir, le 23 septembre 1925, au cours de la progression vers Soueïda, brillamment enlevé la position du Tell I Hadid, fortement tenue par un ennemi résolu, et pendant tout l’hiver, maintenu l’ordre et le calme dans la région où il se trouvait isolé, à proximité immédiate du principal foyer de l’insurrection, s’est à nouveau distingué dans l’Hermon en mars et avril 1926. A, le 24 avril 1926, enlevé le Karakol et la crête d’Aeré puis, le 25, la citadelle de Soueïda. Les 15 et 16 mai, à l’avant-garde de la colonne de Chaaba, a refoulé l’ennemi sur un terrain particulièrement difficile. Formant l’avant-garde pendant la colonne de Bosra à Salkhad, a enlevé le 4 juin, par une manœuvre de nuit, un Tell rocheux, dont la prise était indispensable pour l’attaque de la ville. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 16e RTT après les combats en Syrie en 1926, Ordre du 1er août 1926 de l'armée du Levant
- 19e régiment de tirailleurs algériens (19e RTA)
« Superbe et inlassable régiment, qui s’est classé d’emblée l’égal des plus vaillants parmi les vieux régiments de tirailleurs algériens. Sous les ordres d’un magnifique soldat, le lieutenant-colonel Andréa, a, depuis le 6 novembre 1919, promené victorieusement ses fanions, de la Palestine au Taurus, de la Méditerranée à la Djézireh. A abordé et battu l’ennemi dans plus de 30 combats, en particulier en 1920 et 1921 à Biredjick, au Sadjour, au Sinab Sou, à El Mali, à Sis, à Bos Tépé, Arab-Pounar, Ulu Mezré, Kul Tépé, à Idlib, Feltina, Djirs-el-Chogour, Djenkeine. S’est couvert de gloire au siège d’Aïntab d’août 1920 à février 1921, ne se laissant pas plus arrêter par le soleil torride de l’été ou les neiges de l’hiver, que par le feu de l’ennemi ; enlevant un QG de corps d’armée turc et prenant un canon à Sankeui (21/8/1920) soutenant à Idiz-Kouyou (18/1/1921) avec un de ses bataillons et une batterie de 65 une lutte épique contre 5 000 réguliers turcs appuyés par 18 canons, les battant et forçant le passage. Sous le commandement du lieutenant-colonel Fouin, puis du colonel Pichot-Duclos, a continué à écrire sa glorieuse histoire, conquérant de haute lutte en mars 1921 dans le Djebel Zaouié les hauteurs d’Eriha et les rochers de Seredje. Sur l’Euphrate, en octobre 1921 enlevant d’assaut dans un magnifique élan, au pas de course, les tranchées âprement défendues d’Acham, le village et la citadelle de Bessiré, occupant Rakka ; soutenant enfin, pendant l’été et l’automne 1922, la lutte contre les bandes à l’ouest d’Alep et pacifiant pendant la même période la région à l’ouest de l’Euphrate. A couvert plus de 15 000 km perdant par le feu de l’ennemi 13 officiers, 29 sous-officiers, 329 tirailleurs. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 19e RTA après les combats en Cilicie puis en Syrie, Ordre général n°163 du 11 décembre 1922 de l'armée du Levant
- 20e régiment de tirailleurs tunisiens (20e RTT)
« Sous le commandement énergique et avisé du colonel Vergne, gravement blessé le 8 mars 1926, au cours d’une colonne qu’il commandait. Après une dure campagne de trois mois au Maroc, où il mérita les félicitations du général commandant supérieur, le 20e régiment de tirailleurs, arrivé en Syrie fin novembre 1925, fut immédiatement engagé sans répit dans toutes les opérations actives : combats de Hasbaya (décembre et janvier), combats nombreux dans la région de Damas et du Bassa (décembre 1925 à mars 1926). Ce beau régiment de haute valeur guerrière a obtenu partout un plein succès, contre un ennemi souvent mordant et malgré les rigueurs d’un hiver particulièrement pluvieux et froid. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 20e RTT après les combats en Syrie en 1926, Ordre du 18 mars 1926 de l'armée du Levant
« Beau régiment qui, sous les ordres du lieutenant-colonel Caucanas, a pris une part glorieuse aux opérations du Djebel Druze d’avril à juillet 1926. S’est montré digne du passé des vieux régiments de tirailleurs dans tous les combats auxquels il a participé. S’est particulièrement distingué à la prise de Soueïda, le 25 avril 1926 et Chaaba le 16 mai. A affirmé à nouveau sa valeur guerrière dans la marche sur Salkhad, les 2, 3 et 4 juin 1926, où ses bataillons ont livré de nombreux et durs combats aux bandes Soltan Attrache qu’ils ont réussi à disperser et à démoraliser. Le 19 juillet 1926, participant aux opérations générales dans la Ghouta, a brillamment enlevé le village de Mnin et de Berze, obligeant l’ennemi à abandonner sur le terrain de nombreux cadavres et du matériel de guerre. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 20e RTT après les combats en Syrie en 1926, Ordre du 1er décembre 1926) de l'armée du Levant
- 21e régiment de tirailleurs algériens (21e RTA)
« Unité de combat parfaitement entraînée et instruite par son chef, le lieutenant-colonel Clément-Grandcourt, qui, en entretenant la vigueur et le moral de ses troupes, a su donner à ses officiers et à ses hommes un esprit offensif, qu’aucune difficulté ne rebute. Après avoir combattu pendant cinq mois sans arrêt, d’Aïntab au Kosseir, sur le Kurd-Dagh et au Djebel Zaviyé, a pris part, de mai à juillet 1921, aux opérations chez les Alaouites menant en haute montagne une série de combats, notamment les 24 mai, 12 et 18 juin, surprenant toujours l’ennemi par la rapidité de ses attaques et de sa manœuvre, le poursuivant sans lui laisser de répit malgré l’extrême difficulté du terrain et les fatigues qui en résultaient, servant ainsi d’exemple aux jeunes unités combattant avec lui et leur donnant confiance en elles-mêmes en leur montrant à ne pas craindre la difficulté et à la vaincre. » »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 21e RTA après les combats en Cilicie puis en Syrie, Ordre général n° 80 du 22 août 1921 de l'armée du Levant
« Splendide régiment possédant toutes les vieilles et bonnes traditions de l’armée d’Afrique. Déjà cité à l’ordre de l’armée du Levant, le 22 août 1921, pour les glorieux combats qu’il a livrés en Cilicie et en Syrie. Continuellement sur la brèche depuis fin juillet 1925, les deux bataillons du 21e régiment de tirailleurs combattant dans des secteurs différents, sous les ordres du commandant Loynet et du capitaine Moreau, ont rivalisé d’entrain, de courage et d’endurance, notamment dans les colonnes du Djebel Druze, en août et septembre 1925, dans les opérations autour de Damas, à Kalaat-Djendal, dans le Liban sud à Hasbaya et Rachaya, dans la région Sasa-Kuneitra, à la colonne de l’Hermon nord, obtenant partout les plus brillants résultats. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 21e RTA après les combats en Syrie, Ordre n° 531 du 18 mars 1926 de l'armée du Levant
« Magnifique régiment déjà cité à l’ordre de l’armée par ordre général n° 531 du 18 mars 1926. Depuis, a pris une part brillante aux opérations de l’Hermon sud, et notamment enlevé la forteresse de Banias. Engagé, à partir du 24 avril 1926 dans le Djebel Druze, le 21e régiment de tirailleurs algériens a participé sous les ordres de ses chefs, le colonel Pichot-Duclos jusqu’au 10 juillet, et le lieutenant-colonel Beaujan, à partir du 5 août, à toutes les opérations qui ont été conduites, contribuant, pour une part importante, à la répression de la révolte et à la pacification du pays. Au cours de ces nombreux combats, s’est affirmé de nouveau comme une unité de guerre de premier ordre et a maintenu ses hautes traditions de bravoure et d’abnégation. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 21e RTA après les combats en Syrie, Ordre du 30 septembre 1926 de l'armée du Levant
- 65e régiment de tirailleurs marocains (65e RTM)
« Sous le commandement du colonel Goudot, régiment d’élite dont l’arrivée au Levant a produit une grande impression sur les rebelles. Ses bataillons vigoureusement commandés participent à partir du 18 juillet [1926] à de nombreuses opérations dans la Gouta. Les 19 et 20 juillet, ils prennent part à une offensive d’ensemble ayant pour but la dislocation des bandes qui menaçaient Damas. Du 21 juillet au 11 août, ils sont employés dans la même région à toute une série d’opérations dans lesquelles ils déploient la plus grande vigueur, désarmant plusieurs villages hostiles, infligeant aux rebelles des pertes élevées, capturant un important matériel. Du 17 au 28 août, le régiment groupé est employé dans l’Hermon, dont il parcourt le versant est sur toute son étendue, au prix de fatigues considérables, assurant la soumission des populations et la fuite des bandes. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 65e régiment de tirailleurs marocains après les combats en Syrie en 1926, Ordre Général n° 713 du 17/9/1926 de l'armée du Levant
- 66e régiment de tirailleurs marocains (66e RTM)
« Commandé par le colonel Callais, vient d’affirmer pendant les dernières opérations entreprises pour la pacification du Djebel Druze la valeur offensive de ces magnifiques unités, en particulier au cours des combats livrés dans le Makran et du 29 septembre au 5 octobre 1926, dans lesquels il a poursuivi dans le désert de Safa, où aucune troupe n’avait jamais pénétré, les débris des bandes druzes. A ensuite attaqué sans répit à partir du 20 octobre 1926 les rebelles réfugiés dans le Léja, région très chaotique facile à défendre, d’un parcours très pénible, infligeant aux combats de Rebene, Lahete, Semeid et Bakir des pertes sévères à un ennemi mordant et fanatique. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 66e régiment de tirailleurs marocains après les combats en Syrie en 1926, Ordre du 22 septembre 1926 de l'armée du Levant
- 2e bataillon du 412e régiment d'infanterie (412e RI)
« Bataillon superbe, qui a toujours montré les plus belles qualités d'ardeur au combat, de discipline et d'endurance. Sous le commandement habile et énergique du chef de bataillon Mesnil, a organisé et tenu, de janvier à mai 1920, dans des circonstances particulièrement difficiles, le secteur de Bozanti. Au cours des durs combats livrés par un ennemi supérieur en nombre et pourvu d'artillerie, a fait preuve d'une ténacité et d'un esprit offensif admirables. Repoussant toutes les attaques, contre-attaquant victorieusement, lui a infligé de lourdes pertes, et l'a obligé à garder une attitude défensive. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 2e bataillon du 412e RI après le combat de Bozanti en mai 1920, ordre général n° 51, du 16 janvier 1921, de l'armée du Levant
- Général Maurice Abadie (1877-1948), commandant la zone et la garnison d'Aïntab en 1920-1921
- Général Édouard Andréa (1871-1954), victorieux du siège d'Aintab en février 1921. Prend la citadelle de Soueïda le 25 avril 1926 et conquiert le sud du djebel Druze le 4 juin 1926 lors de la révolte druze
- Colonel Gabriel Carbillet (1884-1940), gouverneur de l’État druze en 1924-1925,
- Général Philibert Collet (1896-1945), commande des cavaliers Tcherkess, faisant partie des Troupes spéciales du Levant, pendant la révolte druze de 1925-1927
- Général Charles de Gaulle (1890-1970) : de novembre 1929 à janvier 1932
- Général Fernand Goubeau (1872-1935), commandant de la 4e division du Levant en 1920-1921
- Général Maurice de Lamothe (1866-1929), grand-croix de la légion d'Honneur, commandant de la 2e division du Levant en 1920-1921
- Général Julien Dufieux (1873-1959), commandant de la 1re division du Levant en 1920-1921
- Général Noël Garnier-Duplessix (en) (1860-1928)
- Général Mariano Goybet (1861-1943), commandant de la 3e division du Levant en 1920-1921, victorieux à Damas le 24 juillet 1920
- Général Roger Michaud (1871-1947), notamment connu pour la colonne Michaud massacrée le 3 août 1925 par les Druzes
- Général Robert Normand (1873-1929)
- Général René Pichot-Duclos (1874-1968)
Descendants de tirailleurs au Liban
modifierDes descendants de tirailleurs "sénégalais" vivent au Liban, selon un reportage d'un magazine libanais en 2019 ; ils seraient 2000 selon le chef de la municipalité d’al-Mina, partie côtière de Tripoli, où ils résident[21].
Notes et références
modifier- Jacques Frémeaux, « Les interventions militaires françaises au Levant pendant la Grande Guerre », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 262, no 2, , p. 49-72 (lire en ligne).
- Albord 2000, p. 9-23.
- Général Hays, Les Armées françaises au Levant: Le temps des combats, 1920-1921, Service historique des armées, p. 103
- (en) Alexis Mehtidis, « Armée du Levant-French Army of the Levant 1920-1946-Notes on its organisation and orders-of-battle », [non publié], (lire en ligne, consulté le )
- Charles de Gaulle, Articles et écrits, Perrin, 1975 p. 159
- MIZRAHI Jean-David, « Armée, état et nation au moyen-orient. La naissance des troupes spéciales du Levant à l'époque du mandat français, Syrie, 1919-1930 », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2002/3 (n° 207), p. 107-123. DOI : 10.3917/gmcc.207.0107. URL : https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2002-3-page-107.htm
- Rapport du Sénat - Année 1931, 13 mars 1931, p.342
- Albord 2000, p. 90.
- Albord 2000, p. 130.
- Albord 2000.
- Général Hays, Les Armées françaises au Levant 1919-1939, Service historique des armées
- Annuaire officiel de l'Armée française au 30 juin 1920
- Jacques Sicard, « L'infanterie des troupes du Levant et ses insignes », Armes Militaria magazine, no 156, , p. 44-53
- Jacques Sicard, « L'artillerie au Levant et ses insignes », Militaria magazine, no 180, , p. 28-34
- Jacques Sicard, « Les automitrailleuses au Levant : 1920-1946 », Armes Militaria Magazine, no 61, , p. 46-50
- Jacques Sicard, « Les cavaliers du Levant et leurs insignes (1) », Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 68, , p. 46-51
- Jacques Sicard, « Les unités de chars au Levant, 1920-1946 », Militaria Magazine, nos 59-60, , p. 78-82.
- Paul Gaujac, L'armée de la victoire, vol. 1 : Le Réarmement, 1942-1943, Charles-Lavauzelle, (ISBN 2-7025-0055-2 et 978-2-7025-0055-2, OCLC 12664929), « L'affaire du Levant », p. 14-39
- Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne), p. 74-76
- Autres que les hauts-commissaires et commandants des troupes françaises au Levant mentionnés dans l'article
- (en-US) admin@mews, « La «cour des esclaves» à al-Mina. Le fief des descendants des tirailleurs sénégalais », sur Magazine Le Mensuel, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Général Humbert du Hays, Les armées françaises au Levant, 1919-1923, Vincennes, Service historique de l’armée de Terre, 1978-1979, 2 vol.
- Maurice Albord, L’Armée française et les États du Levant – 1936-1946, CNRS Éditions, coll. « Moyen-Orient », , 336 p. (ISBN 2271057132 et 978-2271057136, lire en ligne).
- Charles de Gaulle et commandant Yvon, « Histoire des Troupes du Levant (1931) » dans La France et son armée , Tempus Perrin, 2016, p. 299-381
- (en) Alexis Mehtidis, « Armée du Levant-French Army of the Levant 1920-1946-Notes on its organisation and orders-of-battle », [non publié], (lire en ligne, consulté le )
Articles connexes
modifierMandat français en Syrie et au Liban
modifierCampagnes
modifier- Campagne de Cilicie, franco-turque (1918-1921)
- Guerre franco-syrienne (1920)
- Grande révolte syrienne, révolte druze de 1925-1927
Troupes
modifier- Armée d'Afrique
- Troupes spéciales du Levant
- Escadrons tcherkesses
- Compagnie autonome de chars du Levant (1944-1945)