Patrimoine syrien pendant la guerre civile

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Le patrimoine syrien durant la guerre civile syrienne et depuis l'année 2011, a fait l'objet par ses protagonistes, d'importantes et étendues destructions par tirs et bombardements, et aussi par occupations illégales et pillages des sites.

Description de l'image UNSMIS map 2012.png.
Informations générales
Date en cours
(13 ans, 8 mois et 9 jours)
Lieu Syrie
Issue En cours

Batailles





Débordements du conflit

Interventions internationales

La plupart des centres anciens des villes importantes ont été atteints par des projectiles de tous calibres. Presque tous les sites syriens classés au patrimoine mondial à l'UNESCO ont été endommagés ou détruits.

Et pour compléter ce désastre, le pillage des sites archéologiques est devenu une source de revenus pour les combattants et certains habitants soudoyés par de riches trafiquants internationaux d'œuvres d'art[1].

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Contexte

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À partir du , le conflit syrien très fortement médiatisé en Occident, a commencé dans le Machrek (Proche-Orient) par six longs mois de manifestations dans les grandes villes syriennes. Les auteurs de ces insurrections semblant inspirés par les soulèvements du printemps arabe du Maghreb (Afrique du nord), étaient soutenus par plusieurs pays occidentaux et encouragés par certains acteurs anonymes du web.

Début de la guerre de Syrie en 2011

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Dès le milieu de l'année 2011, en Syrie, pays de 22,5 millions d'habitants (en 2011), de sanglantes batailles sont déclenchées contre les forces du régime loyaliste syrien par une rébellion multipartite soutenue financièrement et médiatiquement par certains pays étrangers.

À l'été 2011, des premiers combats sporadiques ont débuté. Mais les véritables combats militaires n'ont réellement commencé qu'à partir de l'automne 2011.

Et en fin de l'année, cette phase d'insurrections armées a laissé la place à une guerre complexe à triple orientation :

  • une guerre civile : les Syriens du sud et de l'ouest contre les Syriens et autres populations (Kurdes, entre autres) du nord et de l'est du pays ;
  • une guerre religieuse nationale : des chiites alaouites ou « Nusayri » de Syrie soutenus par la minorité chrétienne apeurée de Syrie contre des sunnites syriens sympathisants des frères musulmans et des sunnites islamistes syriens ;
  • une guerre d’intérêts géopolitiques internationaux secrète et souterraine focalisée sur l'ensemble du Proche-Orient et du Moyen-Orient, et liée :
    • aux luttes contre le terrorisme arabe (groupes fondamentalistes Islamistes et Al-Qaïda),
    • à la distribution et la gestion de l'eau des fleuves Euphrate et Tigre, et de certaines autres importantes réserves d'eau souterraine (sur une ligne: Turquie - Syrie - Israël),
    • à l'acheminement du pétrole et du gaz arabe (sur une ligne: Qatar - Arabie saoudite - Irak - Syrie - Turquie - Europe),
    • et à des intérêts politico-militaires : certains pays limitrophes de la Syrie désirent être les leaders politiques du Machrek et imposer leur suprématie militaire.

En fin d'année 2011, des foyers centraux de guérillas ont été implantés dans la plupart des 14 provinces de la Syrie ; Damas, la capitale en étant leur point central et directeur.

Les 14 provinces (muhafazah) de Syrie, dont Damas et Rif Dimashq
 
100 km
1:7 130 000
  Capitale nationale
  Population > 500 000 hab.
  Population > 100 000 hab.
  Population > 50 000 hab.
  Population < 50 000 hab.
Nom
1 Alep
2 Al-Hasaka
3 As-Suwayda
4 Damas
5 Darʿā (Deraa)
6 Deir ez-Zor
7 Hama
8 Homs
9 Idlib
10 Lattaquié
11 Quneitra
12 Rakka
13 Rif Dimashq
14 Tartous

Dès l'été 2012, le conflit armé s'est transformé en une véritable guerre d'usure sur la moitié du pays. La moitié restante de la Syrie étant désertique, est laissée - en dehors de quelques points de contrôle - non défendue par les camps en présence.

À cette époque, dans cette Syrie divisée, et hors désert (50 % environ) : le camp loyal au président Bachar el-Assad y contrôle environ 25 % du territoire national : Provinces de : Damas {4}, Tartous {14} et de Lattaquié {10} (le « pays alaouit e», la confession du président syrien), alors que dans le camp rebelle : les sunnites, islamistes et djihadistes étrangers se partagent environ 20 % du territoire (Provinces de : Idlib {9}, Alep {1} et Raqqa {12}) et celui des Kurdes seulement 5 % du territoire syrien, et situé au nord-est de la Syrie (Partie nord de la province de Al-Hasaka-Hassaké {2})[2].

Les provinces du nord (Idlib, Alep et Raqqa), celles du Sud (Quneitra {11}, Deraa {5}, et As-Suwayda {3}) et la province de l'est (Deir ez-Zor {6}) sont devenues stratégiques pour la rébellion qui désire atteindre Damas pour y prendre le pouvoir. Car ces provinces sont les points de passages des aides et soutiens militaires à partir des pays frontaliers de la Syrie : Turquie (au nord), Irak (à l'est), Jordanie (au sud), Israël et Liban (au sud-ouest).

Les provinces du centre (Hama {7}, Homs {8}, et Rif Dimashq {13}) points de jonction entre ces sept provinces frontalières stratégiques font ainsi l'objet d'âpres combats des deux camps qui désirent en prendre la possession pour isoler les armées de l'ennemi.

 
Graphique des décès dans les premières années de guerre, selon évaluation de l'armée rebelle (ASL) et avant intervention russe.

Internationalisation de la guerre dès 2013

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Dès le , alors que l'UNESCO était en passe de classer en péril, les sites syriens inscrits à notre patrimoine de l'humanité, l'ONU décomptait déjà 93 000 morts depuis le début du conflit[3].

À l'été 2013, malgré une grande offensive générale rebelle intitulée « bataille de l'Armageddon » (lancée en début de février 2013) dirigée vers la capitale Damas, les choses n'ont pas évolué comme souhaité par les Occidentaux et les nombres de victimes et de dégâts sur le patrimoine syrien ont encore augmenté de manière exponentielle.

Intervention irano-russe de 2015

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Dès le , la coalition internationale se dévoile et commence sans autorisation onusienne ou syrienne des opérations militaires sur le sol syrien.

Le , à la demande officielle d'« aide militaire » du président Bachar el-Assad et de l’État syrien, débute l'intervention militaire de la Russie pour protéger sa base portuaire syrienne, détruire les nombreux foyers terroristes et annihiler les multiples conflits armés déclenchés et alimentés sur le sol syrien. Peu à peu et mois après mois, la moitié ouest du pays qui est très peuplée, est pacifiée.

Malgré les fortes aides financières et importants soutiens militaires plus ou moins officieux (armements, observations satellite, encadrements militaires, , etc.) des pays du golfe persique et des occidentaux (qui aujourd'hui, ne s'en cachent même plus[4],[5]), les forces rebelles ont perdu du terrain sur les provinces de Darā, Idlib, Lattaquié, Quneitra, Hama et Homs. Certaines de ces provinces (Hama, Alep et Lattaquié) sont même définitivement perdues par la rébellion et ses associés. L'Est peu peuplé de la Syrie reste occupé illégalement et ses ressources exploitées sans autorisation par une coalition sous direction des États-Unis.

Situation de l'année en cours 2018

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En début de l'année en cours, dans cette très longue (13 ans, 8 mois et 9 jours) et dévastatrice guerre multipolaire les combats continuent encore dans les parties nord ouest du pays (Afrine), à l'est sur le fleuve Euphrate et aussi au Sud (Région Goutha et frontière jordano-israélienne). Les combats n’en finissent pas de détruire l'ensemble des êtres et des biens de la Syrie.

En janvier et février 2018, dans le nord-ouest de la Syrie, l'armée turque et ses mercenaires attaquent l'enclave kurde syrienne d'Afrine. Leurs projectiles endommagent le temple néo-hittite d'Ain Dara âgé de 3 000 années. Les avions du régime turc bombardent Brad, un site archéologique situé à 15 km au sud de la ville d'Afrin qui comprend notamment plusieurs églises et monastères byzantins et des tombes de la période romaine. L'ensemble de ces sites étaient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011[6].

Au sud, en mars, après un conflit armé de sept années contre l'armée syrienne et ses alliés russes, irakiens, iraniens et palestiniens, les groupes rebelles syriens Jaish al Islam et Faylaq Ar Rahman capitulent au sud de la capitale Damas (sa banlieue de Goutha). Puis ces milices et leurs chefs sont évacués avec leurs familles hors des territoires de la Ghouta orientale. Depuis 2012, les forces Armées loyalistes syriennes et leurs milices associés assiégent le district Jobar et ses immenses réseaux souterrains construits pour relier les localités rebelles de Douma, Ain Terma, Hazah, Zamalka, Irbin et autres (Goutha orientale). La région de la Ghouta, bastion de la contestation de 2011 contre le régime de Bachar el Assad, a subi de lourdes destructions et pertes civiles dues aux bombardements de l'Armée Syrienne et de l'aviation russe, incriminées et accusées de crimes de guerre pour avoir entre autres visé des hôpitaux et des écoles[7].

Au nord de la Syrie, les bombardements turcs du 17 mars ont détruit de nombreux bâtiments anciens et secteurs archéologiques dont l'église et mausolée Julianus, l'une des plus anciennes églises chrétiennes dans le monde (construite à la fin du quatrième siècle), ainsi que le tombeau de saint Maron, le saint patron chrétien maronite. Une mission archéologique française avait découvert le tombeau de saint Maron en 2002 dans le village de Brad qui était devenu un site renommé attirant les touristes du monde entier et aussi la communauté maronite qui y avait rétabli un certain nombre d'activités culturelles et rituels religieux. Les sites atteints comprennent également de nombreuses églises et monastères byzantins, temples, bains et maisons antiques, ainsi que des tombes datant de la période romaine (IIe et IIIe siècles). Ces agressions patrimoniales surviennent à la suite de la destruction de plusieurs sites archéologiques dans la région d'Afrin, y compris le temple d'Ain Dara et l'emplacement du prophète Hori (Qurosh), et Tal Jendyres[8].

Les experts ont exprimé des préoccupations au sujet d'une quarantaine de villages chrétiens de la région d'Afrin, que l'Unesco qualifie d'anciens villages du nord de la Syrie» et qui ont été inclus dans ses sites du patrimoine mondial. En plus des destructions de biens et patrimoines liées aux combats, les organisations de défense de l’héritage culturel syrien dénoncent aussi d'incessants pillages de sites archéologiques et des vols de musées (tels ceux commis dans la province de Hama).

La Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie appelle une fois de plus les organisations internationales concernées, qui ont inscrit ces sites sur leurs listes, à s'acquitter de leur devoir moral et humanitaire de condamner la poursuite des agressions sur les sites du patrimoine archéologique syrien[9].

Liste des sites syriens en danger (par province)

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Vieilles villes de la Syrie du IIe millénaire av. J.-C.
Gauche à droite : Damas, Qadesh, Ugarit, Alalakh, Qatna, Ebla, Alep, Karkemish, Emar, Harran, Tuttul, Tadmor, Urkish, Nagar, Dur-Katlimmu, Terqa, Mari, et Shekhna

Le , les 7 sites exceptionnels et classés du Patrimoine mondial en Syrie sont inscrits d'urgence sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Ancienne ville d’Alep
  • Ancienne ville de Damas
  • Ancienne ville de Bosra
  • Krac des Chevaliers, Qal’at Salah El-Din
  • Site de Palmyre
  • Villages antiques du Nord de la Syrie].

L'Unesco informe que : « L’inscription sur la Liste en péril vise à mobiliser tous les soutiens possibles afin d’assurer la sauvegarde de ces sites reconnus par la communauté internationale comme présentant une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité tout entière. »[10]

Ces sites patrimoniaux de haute valeur culturelle, et bien d'autres sites syriens non encore classés, sont en danger. Ils ont été soit endommagés ou détruits et/ou pillés. Presque tous les sites historiques syriens sont actuellement sans surveillance et donc en très grand danger. Mais il faut saluer le courage des nombreux lanceurs d'alertes locaux qui se rendent sur place et signalent ensuite les dégradations et vols. Leurs photographies et vidéos seront les bienvenus sur cette page qui se veut, une tentative d'état des lieux du patrimoine culturel de la Syrie; et ceci en vue de sauvetages et restaurations futures (si cela s'avère encore possible).

Alep (Ḥalab ou Alepp)

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Citadelle d'Alep avant destruction à la mi-octobre 2012 (Syrie)
 
Grande Mosquée d'Alep avant des destructions à la mi-octobre 2012
 
Souk d'Alep, le très ancien marché couvert classé d'Alep
 
L'amphithéâtre de la citadelle d'Alep (après restauration avant la guerre civile)
 
Vue panoramique à Alep prise de sa citadelle.

Al-Hasaka (Hassaké)

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À l'image de Tell Mozan, les Tell (ou Tel) et Tumulus sont des monticules occupés par les hommes. Ces sites naturels ou artificiels résultent d'une longue accumulation de matières.
 
Cathédrale Saint-Georges à Hassaké (Syrie)
 
L'église arménienne de Hassaké

As-Suwayda (Suweyda ou Soueïda)

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Ruines d'une église du IVe siècle à Qanawat, Syrie
 
L'agora de Dionysos à As-Suwayda, Syrie
  • Ville de Soueïda ou Swaida ou Suwayda
  • Château de Salkhad
    • C'est une place forte située dans la ville syrienne de Salkhad
  • Shahba ou Chabbat ou Chahba :
    • Philippopolis, près d'As-Suwayda (au sud de Damas) et qui reprend plus tard son ancien nom de Shahba
      • Son 1er nom Chabbat remonte à l'Antiquité (Ier ou IIe siècle de notre ère). Au IIIe siècle, elle fut renommée Philippopolis (en grec, la « ville de Philippe ») et promue colonie romaine par l'empereur Philippe l'Arabe (244-249) qui était lui-même originaire de la région. Il y fit construire : un rempart, un théâtre, un aqueduc avec des thermes, et des temples.
  • Canatha (Qanawat ou Qanaouat), au sud de Damas, près d'As-Suwayda
 
Le château de Philippopolis

Damas (Dimachq al-Cham ou Dimachq ou Dimashq)

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Temple de Jupiter dans la vieille ville de Damas : ce patrimoine de l'humanité est aujourd'hui classé en péril.
 
Mausolée de Saladin à Damas : il fut l'artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187
 
Le musée de la Guerre d'octobre à Damas
 
Vue panoramique de la Grande Mosquée des Omeyyades, à Damas, en Syrie

Darʿā (Deraa, Dara, Daraa ou Dera)

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Image satellite US ciblant des chars à Dara. Une mosquée (à gauche) y apparait encore intacte le 5 avril 2012.
 
Théâtre antique de Bosra sur l'importante étape de Bosra (ancienne route caravanière de La Mecque).
 
La citadelle de Bosra (de nuit et avant destruction)

Deir ez-Zor (Deir-Zor ou Der Zor)

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Le Temple de Bêl (Baal) à Doura Europos.
 
Synagogue de Doura Europos, une des plus anciennes synagogues connues en la diaspora juive (vers 245)
 
Vue de nuit du Pont suspendu de Deir ez-Zor avant qu'il ne soit détruit par la guerre.

Hama (Hamah ou Hamath)

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Des sites historiques de Hama, dont une grande noria (roue à eau).
 
Cardo de Apamée: Cardo maximus et ses colonnades à Apamée
 
Pendant les croisades, la citadelle de Shayzar (forteresse) est à la frontière entre la principauté d'Antioche et les Seldjoukides.

Avant la guerre civile, le patrimoine de la province de Hama a déjà été mis en danger de 1976 à 1982. Sur cette période se déroule épisodiquement une insurrection armée islamique Sunnite (surtout des Frères musulmans). Finalement brutalement réprimée par le régime (à majorité Chiite Alaouite), elle prend fin avec le massacre de Hama perpétré par l'armée syrienne en 1982.

 
Devant la mosquée Al Nouri de Hama, trois immenses norias : Al-Jabariyya, As-Sahuniyya et Al-Kaylaniyya.
 
Vue de l'ancien caravansérail ottoman de Qalaat al-Moudiq

Homs (Himṣ ou Émèse)

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Krak des Chevaliers, Qal`at al-Hosn (La forteresse imprenable)
 
Partie du Site de Palmyre avec son agora (à l'avant) et son Temple de Bel (en arrière-plan)
 
Le « Camp de Dioclétien » du Site de Palmyre et an arrière-plan le château Qalaat ibn Maan
 
Mosquée Khaled Ibn Al-Walid de Homs avant destructions de la guerre
 
Une noria à Rastane (Al-Rastan) sur la rivière Oronte
 
Vue panoramique de Palmyre, une oasis sur le chemin marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne.

Idlib (Edleb ou Idleb ou Idlip)

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Tombeau pyramidal à Al-Bara, une des antiques villes mortes du Jebel Riha
 
Ara : Grande rue, Bazaar, Grande Mosquée, Minaret, Musée de la mosaïque
 
Un antique bâtiment dans la Ville morte de Sergilla

La province d'Idlib est une région importante sur le plan historique et compte un certain nombre de grandes cités antiques.

 
De son acropole, une vue panoramique des ruines du site de Ebla

Lattaquié (Al-lāḏiqīya)

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La Forteresse de Saladin est très ancienne. À l'origine, sa première version phénicienne date du Ier millénaire av. J.-C.
 
L'arc tétrapyle de la Laodicée de Syrie (Lattaquié).
 
Tombeau du site de Ras Ibn Hani

Quneitra (Kuneitra ou Al Qunaytirah)

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Site mégalithique de Rujm el-Hiri, sur le plateau du Golan
 
Sur le plateau du Golan, un site touristique aménagé

Le 10 juin 1967, le dernier jour de la guerre des Six Jours, l'armée israélienne prit le contrôle (voir : Relations entre Israël et la Syrie et Chronologie) de la quasi-totalité du gouvernorat de Quneitra (qui intégrait le plateau du Golan). Depuis cette période, les villes et villages syriens du Golan sont soit détruits, soit dépeuplés (en:Syrian towns and villages depopulated in the Arab–Israeli conflict). De plus, une grande partie de ses sites archéologique syriens ont disparu. Et de nos jours, le plateau du Golan est toujours une zone militaire aménagée par Tsahal et une région de colonies israéliennes (district Golan).

  • Ville de Kuneitra, Quneitra ou Al Qunaytirah ou Qunaytra
    • Ville étape sur la route caravanière de Damas, Kuneitra a été fondée à environ mille mètres d'altitude, sous le règne des Ottomans. Aujourd’hui, elle est une ville fantôme syrienne sur le Golan annexé par Israël.
  • Forteresse de Nimrod, Qala'at al-Subeiba ou Qala'at Namrud
    • Forteresse médiévale bâtie aux environs de 1229, sur le plateau du Golan (à 800 m d’altitude) par Al-Aziz Uthman, neveu de Saladin.
  • Rujm el-Hiri (Rujm al-Hiri ou Guilgal Refa'im)
    • Ce site comprend un monument mégalithique composé de cercles concentriques de pierres avec tumulus, des grottes funéraires et des centaines de dolmens répartis sur le plateau. Il est situé sur le plateau du Golan (à 16 kilomètres à l'est de la côte orientale de la mer de Galilée) et datant du Bronze ancien II (3000-2700 avant notre ère).
 
Vue panoramique de Kuneitra sur un champ de ruines, à la suite de la guerre israélo-syrienne.

Rakka (Racca ou Ar-Raqqa)

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Forteresse Jaabar près d'Ar-Raqqa (Vue nord de Qal'at Ja'bar entouré des eaux du Lac el-Assad
 
Qasr al-Banat, ancienne cité de Ar-Raqqa au XIIe siècle

Rif Dimashq (Rif Dimachq)

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Deir Mar Musa al-Habashi ou Monastère de Saint Moïse l'Abyssin
 
Deir Mar Elias, le Monastère de St Elias, à Fairouzeh
 
Habitat troglodytique devant une gorge menant au Deir Mar Takla, le Monastère de Sainte-Thècle

Rif Dimachq, que l'on peut traduire par Damas-campagne, et qui correspond à la partie non-urbaine de la capitale Damas. Cette vaste région rurale s'étend des frontières du Liban jusqu'à celle de la Jordanie.

 
Vue panoramique de Maaloula, un très ancien village chrétien à l'origine troglodyte, dont la population parle encore l'araméen.

Tartous (Tortose)

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Image satellite de l'ile de Arwad fortifiée par les templiers, et qui résista jusqu'au bout…
 
Chastel Blanc, le « blanc château », était l'une des forteresses orientales des chevaliers du Temple.
 
Sanctuaire sacré d'Amrit : une petite chapelle au centre d'un bassin de forme rectangulaire.
  • Ville de Tartous : Aucune information sur ce site
  • Amrit, un site archéologique phénicien près de Tartous, en Syrie
    • Ce centre commercial très actif du nord de la Phénicie faisait face à Arwad. Les rois venus de Mésopotamie et de Perse s'y arrêtaient quand ils faisaient route vers la Méditerranée.
  • Arwad (« Arouad » ou « Rouad »), une ile fortifiée en face de Tartous
    • Les Templiers arrivés sur l'ile, ils y construisent une forteresse. Ils y resteront jusqu'en 1302, faisant de l'île le dernier territoire croisé, en « terre sainte ».
  • Banias, sis sur la mer Méditerranée, entre Lattaquié et Tartous :
    •   Ce site a subi les dommages du siège de Banias en mai 2011 (Reprise et positionnement des loyalistes)
    • Cette ville portuaire de Syrie remontent à l'époque phénicienne. Elle est appelée « Leucas », ou bien « Balanea » (par Pline l'Ancien). Les Croisés s'y établirent en 1098, la nommèrent « Valénie », et en firent une ville fortifiée. Elle appartenait à la principauté d'Antioche et était stratégique : le ruisseau qui passe au sud la séparait du comté de Tripoli. C'est à cette époque que fut alors construit la forteresse du Margat (Qalaat Marqab).
  • Château de Al-Kahf, situé à 30 km au sud-est de la forteresse du Margat
  • Chastel Rouge Qal`at Yahmour ou qalʿa yaḥmur
  • Forteresse d'Arima, située au sud-est de Tortose.
    • C'est une forteresse franque et templière de trois cents mètres de long qui appartenait au Comté de Tripoli. Gardienne de la plaine de la Bocquée, elle était de haut intérêt stratégique.
  • Minet el-Beida, « le port blanc »
    • Ce site archéologique date de l'âge du bronze.
  • Qalaat Marqab, « Le Margat », situé à quelques km au sud du port de Baniyas sur la côte syrienne
    • Cette forteresse (un krak) est « le Margat » du temps des Croisés. En 1281, « le Margat » est assiégé par 7000 musulmans. Les 420 défenseurs croisés les mettront pourtant en fuite…
  • Qala'at al-Khawabi, à 20 km au nord-est de Tartous et 12 km à l'est de al-Sawda (en:Khawabi)
    • C'est à la fois un village d'origine phénicienne et une forteresse médiévale de 350 m sur 200 m.
  • Ras Shamra, l'ancienne cité de « Mahadou »
    • C'était le port du royaume d'Ougarit (voir à Lattaquié), situé aujourd'hui un kilomètre vers l'intérieur des terres. Les marins de Mahadou menaient des expéditions sur un rayon de plus de 600 km autour du port.
  • Safita, ville au sud-est de Tartous et au nord-ouest du Krak des Chevaliers.
    • Chastel Blanc, au sud de Lattaquié
      • Dans le cadre des forteresses templières, la tour templière du Chastel Blanc n’était pas l'unique fortification de la ville syrienne de Safita. Mais c’est la seule du site à avoir résisté au cours du temps.
 
Le Margat, invincible forteresse de Qalaat Marqab

Réactions

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À l'image de ce qui s'est passé dès l'année 2003 pendant la guerre d'Irak, ou aussi en Égypte en 2012, l'ensemble de la communauté internationale assiste impuissante à la destruction quasi systématique d’un patrimoine architectural inégalé dans la région du Machrek ou Proche-Orient. Les protestations contre ce massacre du patrimoine syrien affluent de toutes parts. Mais les pilleurs et combattants n'en ont cure. Ils restent sourds à toutes protestations internationales :

  • Au début de 2012, l'archéologue et chercheur Ali Othman, aidé par plusieurs archéologues et chercheurs syriens et européens (dont Ghayad Daoud, Shaker al Shbib et Taysir al Halebi), a créé le groupe "Le patrimoine archéologique syrien en danger".
    • Le but de cette organisation est de recenser et documenter les dommages subis par le patrimoine historique syrien.
    • Leur porte-parole actuel est l'archéologue espagnol Rodrigo Martin[22].
  • Dès le 1er mars 2012, Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco, a appelé à l’arrêt des violences et à la protection des richesses archéologiques de Syrie.
    • Le 30 mars, madame Bokova a lancé un appel public international pour la protection du patrimoine culturel de la Syrie. Et elle a exprimé sa «grave préoccupation au sujet de possibles dommages sur des sites si précieux."[23]
    • Le 2 octobre, Mme Bokova a publié une nouvelle déclaration spécifique au sujet de l'incendie qui a détruit le très ancien souk de la vieille ville de Alep. Elle l'a qualifié de «carrefour des cultures depuis le IIe millénaire avant notre ère". Elle a appelé les parties concernées à se conformer strictement à la Convention de La Haye de 1954 (sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé). De plus, elle a promis d'envoyer une équipe dans la province d'Alep, pour évaluer la situation et fournir une assistance d'urgence[24].

En juin 2013, et après toutes ces alertes, l'UNESCO a fini par placer les sept sites classés du patrimoine mondial de la Syrie sur la liste des sites en péril[25]. Mais cet organisme reste totalement impuissant face à tous les autres sites syriens en danger…

Selon un rapport publié le 21 octobre 2015 par Near Eastern Archaeology et rédigé par Jesse Casana, professeur et spécialiste d'archéologie du Moyen-Orient de l'université de Dartmouth, 26 % des sites occupés par les rebelles et les Kurdes ont été pillés ainsi que 21,4 % des sites tenus par l'État islamique et 16,5 % des sites tenus par le régime syrien. Cependant 42,7 % des dégradations opérées par l'EI sont qualifiées de « lourdes », ainsi que 22,9 % dans les zones tenues par le régime, 14,3 % du côté des rebelles et 9,4 % chez les Kurdes. Le rapport se base sur l'analyse de données satellites de 1 300 des 8 000 sites archéologiques que compte la Syrie[26].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i
    Syrie : Pillages et destructions des trésors archéologiques
    , RFI, 6 avril 2012
  2. Syrie: deux ans de guerre, un pays morcelé, Lefigaro, le 15 mars 2013
  3. « La guerre en Syrie a fait plus de 93 000 morts, selon l'ONU »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur liberation.fr, (consulté le ).
  4. Guerre civile syrienne, citations sur la guerre civile syrienne, Encyclopédie Wikiquote
  5. L’Algérie est clairement la suivante sur la liste', de Michel Collon, écrivain et journaliste, La Nouvelle République, le 30 janvier 2013
  6. (en) « Turkish air raids devastate UNESCO heritage site near Afrin », sur asianews (consulté le ).
  7. « Ce qui se passe en Ghouta orientale est bel et bien un crime de guerre », sur huffingtonpost.fr (consulté le ).
  8. « Syrie: l’aviation turque détruit la tombe du Saint fondateur de l’Église Maronite », sur libnanews.
  9. (en) « Turkish aggression destroys the archaeological site of Brad in Afrin », sur dgam.gov.sy, (consulté le ).
  10. Les sites du patrimoine mondial de Syrie sont inscrits en juin 2013 sur la Liste du patrimoine en péril par l'Unesco
  11. Footage Shows Damage to Aleppo Citadel, The New York Times
  12. Syrie : La Grande Mosquée d'Alep endommagée par le conflit, 20 minutes, 24 avril 2013
  13. Combats en Syrie : le souk médiéval d'Alep ravagé par un incendie, Le Monde, 30 septembre 2012
  14. Une synagogue millénaire de Damas pillée et ravagée, Le Monde, 2 avril 2013
  15. La disparition des chrétiens de Deir Ezzor, en Syrie
  16. http://paul-barford.blogspot.fr/2012/11/looting-and-destruction-in-mari-tell.html ; P. Butterlin, « Croissant fertile, croissant fragile », dans Qantara 94, février 2015, p. 28-33
  17. a b c d e f g h i j et k Le patrimoine archéologique syrien est en danger, Euromed Heritage
  18. Syrie : les experts archéologiques inquiets, Le Figaro, 6 avril 2012.
  19. Liste du patrimoine syrien en danger, Infographie France24
  20. a b c et d Bastien Varoutsikos, Syria: The destruction and shelling of sites, Saving Antiquities for Everyone
  21. Antonio Pampliega, Sermin, a Syrian town left reeling in shock, The Daily Star (Liban), 25 mars 2012
  22. Michel Moutot, Syrie: le patrimoine archéologique victime de la guerre, Cross-culture, Agence France-Presse
  23. Director-General of UNESCO appeals for protection of Syria’s cultural heritage, Friday, March 30, 2012.
  24. Bokova, Irena., UNESCO Director general deplores destruction of ancient aleppo markets, a world heritage site, unesco.org, 2 October 2012.
  25. Six Syrian heritage sites declared endangered, 21 June 2013.
  26. Syrie : le groupe État islamique n'est pas le seul à piller, Le Point avec AFP, 21 octobre 2015.

Voir aussi

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Articles connexes

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Sergilla, l'un des 40 villages antiques entre Alep et Idlib

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