Napoléon (mini-série)
Napoléon est une mini-série historique franco-canadienne en quatre épisodes de 100 minutes, réalisée par Yves Simoneau et diffusée en France à partir du sur France 2, au Québec du 2 au à Super Écran puis rediffusée à la Télévision de Radio-Canada.
Titre original | Napoléon |
---|---|
Genre | Mini-série historique |
Acteurs principaux |
Christian Clavier Isabella Rossellini Gérard Depardieu John Malkovich |
Pays d'origine |
France Canada |
Chaîne d'origine |
France 2 Super Écran |
Nb. de saisons | 1 |
Nb. d'épisodes | 4 |
Durée | 360 minutes |
Diff. originale | – |
Synopsis
modifierCette série retrace l'histoire du Général Bonaparte, devenu consul à la suite du coup d'état du 18 Brumaire, puis Empereur en 1804 à la demande du Sénat. Basée sur le roman de Max Gallo dont elle respecte la division en quatre parties, elle présente un Napoléon plus humain et parfois même manipulé par son entourage contrairement aux idées reçues.
- Le Chant du départ (1795 - 1800)
- Le Soleil d’Austerlitz (1800 - 1807)
- L’Empereur des rois (1807 - 1812)
- L’Immortel de Sainte-Hélène (1812 - 1821)
Déroulement
modifierLors du premier épisode de la série, on voit le général Bonaparte épouser Joséphine de Beauharnais et se lancer dans la campagne d'Italie avec la fougue de la jeunesse, n'hésitant pas à risquer sa vie dans les combats. Il remarque que Joséphine le trompe avec un autre militaire, mais finit par lui pardonner, abandonnant son projet de divorce. Il se lance par la suite dans la campagne d'Égypte en 1798 et rentre en France en 1799. Son frère Joseph lui propose de faire un Coup d'État et choisit comme partenaires Roger Ducos et Emmanuel-Joseph Sieyès pour renverser le Directoire. Le coup d'État manque de peu d'échouer mais Bonaparte devient Premier Consul. Réorganisant profondément la société, il établit le Concordat en 1801 et devient consul à vie en 1802.
La mini-série reproduit le sacre le et explique la victoire d'Austerlitz un an après jour pour jour. On voit ensuite Napoléon lors de la bataille d'Iéna. Il rencontre la jeune Marie Waleska, remporte la bataille d'Eylau et écrase les Russes à la bataille de Friedland. Il conclut la paix de Tilsit avec le tsar Alexandre mais piétine en Espagne. En 1808 il organise une autre rencontre avec celui-ci à Erfurt, où il comprend qu'il n'obtiendra pas le soutien du tsar pendant qu'il est en Espagne. En 1809, il divorce de Joséphine qui est stérile et ne peut lui donner une descendance directe pour asseoir sa dynastie. Cette même année l'empire d'Autriche lui déclare la guerre et c'est la victoire de Wagram, bien que le maréchal Lannes soit mort à Essling. En 1810, il épouse Marie-Louise d'Autriche et le , après un accouchement difficile, la nouvelle impératrice donne naissance à un fils : le Roi de Rome, que l'on croyait mort-né. En 1812 il se lance avec 600 000 hommes dans la campagne de Russie, entre à Moscou mais doit se replier, n'obtenant pas la paix souhaitée. La retraite s'engage par des températures négatives et l'armée est presque intégralement détruite.
En 1813 les principales puissances européennes se liguent contre l'Aigle affaibli, à savoir l'empire d'Autriche, l'Empire russe, le royaume de Prusse, le Royaume-Uni et la Suède. Il est vaincu et doit se battre sur le territoire national lors de la campagne de France en 1814. L'Empire s'effondre, il abdique et obtient la souveraineté de l'ile d'Elbe. Échappant à la surveillance des Anglais, il tente un dernier éclat lors des Cent-Jours mais est définitivement vaincu à Waterloo le et doit de nouveau abdiquer en faveur de son fils Napoléon II. Napoléon Ier finit sa vie sur l'ile de Sainte-Hélène, en tissant sa légende.
Fiche technique
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original : Napoléon
- Réalisation : Yves Simoneau
- Scénario : Didier Decoin, d'après la biographie de Napoléon par Max Gallo.
- Décors : Richard Cunin
- Costumes : Pierre-Jean Larroque
- Musique : Richard Grégoire
- Photographie : Guy Dufaux
- Montage : Yves Langlois, Isabelle Malenfant
- Sociétés de production : A+E Networks, ASP Productions, GMT Productions, Kekchi Films Productions, KirchMedia, MA Films, Okko Productions, Spice Factory, Transfilm, Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF)
- Pays de production : France - Italie - Allemagne - Canada - États-Unis - Royaume-Uni - Hongrie - Espagne - Tchéquie
- Langue de tournage : français
- Tournage : mai 2001 à octobre 2001 en Hongrie, Tchéquie, Canada, France, Maroc, Autriche, Saint-Hélène.
- Budget : 40 millions d'euros[1]
- Format : Couleur - 1,78:1 - Son stéréo - 35 mm
- Genre : Film historique
- Durée : 357 minutes (5h57) à la télévision ; 380 minutes (6h20) en DVD
- Date de diffusion sur France 2 :
- Première partie :
- Deuxième partie :
- Troisième partie :
- Quatrième partie :
Distribution
modifier- Christian Clavier : Napoléon Bonaparte
- Isabella Rossellini : Joséphine de Beauharnais
- Gérard Depardieu : Joseph Fouché
- John Malkovich (VF: Edgar Givry) : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
- Anouk Aimée : Letizia Bonaparte
- Philippe Volter : Paul Barras
- Heino Ferch (VF: Patrick Poivey) : Armand Augustin Louis de Caulaincourt
- Sebastian Koch : Maréchal Jean Lannes
- Ennio Fantastichini : Joseph Bonaparte
- Guillaume Depardieu : Muiron
- Mavie Hörbiger : Marie Louise d'Autriche
- Alexandra Maria Lara : Comtesse Marie Walewska
- Toby Stephens : Tsar Alexandre Ier de Russie
- Marie Bäumer : Caroline Bonaparte
- Claudio Amendola (VF: Gilbert Lachance) : Maréchal Joachim Murat
- John Wood : Pape Pie VII
- Yves Jacques : Lucien Bonaparte
- Julian Sands : Klemens von Metternich
- Natacha Amal : Madame Bertrand
- Jacky Nercessian : Roustam Raza
- Serge Dupire : Pierre Cambronne
- Ludivine Sagnier : Hortense de Beauharnais
- Alain Doutey : Maréchal Michel Ney
- Tamsin Egerton : Miss Betzy
- David Francis : Hudson Lowe
- André Chaumeau : Louis XVIII
- André Oumansky : Sieyès
- Jacques Brunet : Roger-Ducos
- Jean-Gabriel Nordmann : Roederer
- Sylvain Corthay : Docteur Corvisart
- Florence Darel : Mme Récamier
- Alain Teulié : Hippolyte Charles
- Michel Ouimet : Docteur Ivan
- Philip Lenkowsky : Jean Baptiste Cipriani
- Christopher Heyerdahl : Geoffroy St-Hilaire
- Deborah Rudetzki : Julie
- Grégoire Bonnet : Louis
- Laurence Margerie : Élisa
- Constance Dollé : Pauline
- Dimitri Michelsen : Eugène
- László Görög : Marbot
- Doug Rand : Percier
- Mike Dineen : Fortin
- David La Haye : Duc d'Enghien
- Vincent Grass : Charles IV d'Espagne
- Alain Flick : Ferdinand des Asturies
Accueil
modifierAudiences
modifierLes deux premiers épisodes obtiennent un très bon score lors de leur première diffusion française avec respectivement 37,6 % le lundi et 31,5 % le lendemain[2].
Titre | Date de diffusion | Audience France | PDM | |
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Napoléon | Le Chant du départ (1/4) | 7 octobre 2002 | 9 063 000 téléspectateurs | 37,6 % |
Le Soleil d’Austerlitz (2/4) | 8 octobre 2002 | 7 632 000 téléspectateurs | 31,5 % | |
L’Empereur des rois (3/4) | 14 octobre 2002 | 7 208 000 téléspectateurs | 29 % | |
L’Immortel de Sainte-Hélène (4/4) | 21 octobre 2002 | 6 731 000 téléspectateurs | 27,4 % |
Polémique
modifierL'homme politique italien Umberto Bossi, fondateur de la Ligue du Nord, a dénoncé le téléfilm comme étant « de la pure propagande de style jacobin » qui vise à « transformer en héros celui qui est responsable de la mort de pas moins de 200 000 Italiens ». Selon lui, « Napoléon n'est qu'un dictateur qui, en Italie, a effacé les principes démocratiques et anéanti les peuples du Nord ». Bossi a également critiqué le fait que le téléfilm soit financé et diffusé par la chaîne italienne Rai Uno. L'acteur Gérard Depardieu lui a répondu que « Ce n'est pas Bossi qui décide si Napoléon a été ou pas un monstre. ». Isabella Rossellini a aussi pris la parole pour défendre la fidélité historique du téléfilm. Les polémiques autour de Napoléon ont ainsi alimenté les revendications pour la production de téléfilms consacrés à des épisodes méconnus de l'histoire italienne[3].
Lieux de tournage
modifierParmi les lieux de tournage, on peut voir le Château de Compiègne, censé représenter le Palais des Tuileries. Le Château de Kroměříž en Tchéquie fait office de Kremlin. On reconnaît également le Château de Vaux-le-Vicomte.
Dans les autres lieux de tournage de la série, notons que le Château d'Austerlitz en Tchéquie, le Château de Versailles, et le Château de Malmaison sont tous des lieux qui ont réellement été occupés par Napoléon au cours de sa vie.
Anecdotes
modifier- Le rôle du prince Murat est joué par Claudio Amendola. Dans le Napoléon de Sacha Guitry, le rôle de Caroline Murat, sœur de l'empereur et épouse du prince Murat, était tenu par Anna Amendola.
- Le téléfilm fut réalisé en plusieurs versions, en français avec les acteurs francophones et anglais avec les acteurs anglophones. Les voix du téléfilm final sont post-synchronisées.
- Avec un budget de 40 millions d'euros, la mini-série est la fiction télévisée française la plus chère de l'histoire à sa sortie, battant la mini-série Le Comte de Monte-Cristo (100 millions de francs soit 25 millions d'euros) et proche du film français le plus cher, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (43 millions d'euros)[1].
Analyse historique
modifierDans un entretien pour Le Parisien, l'historien Jean Tulard note quelques "erreurs de détail" en citant par exemple la charge tête nue de Joachim Murat à la bataille d'Eylau contrairement aux tableaux, l'apparition à l'écran de drapeaux anachroniques ou encore la présence de Joseph Fouché à Varsovie, en 1807, lors de la rencontre avec Marie Walewska alors qu'il n'était pas là[4]. Dans Valeurs actuelles, il cite également les valses de Strauss (1867) utilisées comme fond musical lors de cette même rencontre, ce qui est anachronique[5]. L'historien critique également le casting qui "décrédibilisent le film". Selon lui les acteurs sont trop connus, citant en particulier Christian Clavier et ses célèbres rôles de Jacquouille la Fripouille dans les séries de films des Visiteurs ou d'Astérix[4]. Si Jean Tulard ne remet pas en cause les talents de l'acteur, il ne voit pas Clavier en Napoléon. Le choix d'un acteur connu risque selon lui d'éclipser le rôle joué au profit de son acteur. Aussi, Joseph Fouché est interprété par Gérard Depardieu ce qui n'est pas cohérent selon Tulard car Fouché était un homme maigre et sec contrairement à l'acteur[4]. Il l'aurait plutôt vu en Joachim Murat. Enfin, le choix de John Malkovich pour interprété Talleyrand manque de cohérence dans la mesure où l'acteur est étranger et que Talleyrand représente l'élégance française de l'époque[4]. Selon lui, la mini-série est une succession de scènes[4], à la façon d'un manuel d'histoire, dans un contexte de commémoration du Bicentenaire[5]. Dans Valeurs actuelles, Tulard assimile la minisérie à un documentaire interprété par des stars et parle d'image d'Epinal[5].
Réception
modifierLe site Allo-ciné recense un taux d'approbation de 4,1 / 5
Notes et références
modifier- « « Napoléon » part à la conquête des téléspectateurs », Le Parisien, (lire en ligne).
- « SUPERPJ - AUDIENCES TV DEPUIS 1990 - AUDIENCES TELE », sur web.archive.org, (consulté le )
- Salvatore Aloise, « Polémique en Italie », sur lemonde.fr,
- « Une succession d'erreurs », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean Tulard, « Napoléon à la télévisation. Un Empereur de service public », Valeurs actuelles, no 3437, , p. 64-65.
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à l'audiovisuel :