Madeleine Lévy
Madeleine Lévy, née le à Paris et morte le à Auschwitz[2], est une résistante du mouvement Combat et assistante sociale française, petite-fille du capitaine Alfred Dreyfus, déportée à Auschwitz.
Naissance | |
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Décès |
(à 25 ans) Oświęcim |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Assistance sociale, résistante |
Père |
Pierre-Paul Louis Lévy (d) |
Mère |
Jeanne Lévy (d) |
Fratrie |
Simone Perl Jean-Louis Lévy (d) Étienne Lévy |
Parentèle |
Alfred Dreyfus (grand-père) |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Conflit | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 16 P 370515, AC 21 P 477 920)[1] |
Biographie
modifierJeunesse
modifierMadeleine Lévy est née le à Paris. Elle est la fille de Pierre-Paul Louis Lévy ( à Toulouse - à Paris 12e), docteur en médecine, et de Jeanne Lévy née Dreyfus ( à Paris 8e - à Paris 12e). Cette dernière est la fille du capitaine Alfred Dreyfus et de Lucie Dreyfus[3].
Madeleine Lévy a pour frères et sœur Simone Lévy (plus tard, Simone Perl), Jean-Louis Lévy et Étienne Lévy[4],[5]. Madeleine Lévy aurait été la petite-fille préférée d'Alfred Dreyfus[6].
À la suite d'une inflammation infantile, elle est sourde d'une oreille[7],[8].
A Paris, elle fait du scoutisme[9], au sein de la Fédération française des éclaireuses, section neutre (laïque)[7]. Comme sa sœur Simone, elle fait ses études au lycée Molière, où elle excelle en mathématiques et en philosophie[7].
Assistante sociale et résistante
modifierElle suit une formation à l'école des surintendantes d'usine de Paris[10]. En , avec l'invasion imminente de Paris, Madeleine Lévy et sa grand-mère Lucie Dreyfus, son oncle Pierre-Léon (1891-1945) (le frère de sa mère Jeanne) se préparent pour l'exode vers le Sud de la France[7].
Madeleine Lévy se réfugie à Toulouse où elle trouve à se loger au centre-ville avec d'anciennes éclaireuses et des camarades de classe[7]. Elle y travaille comme assistante sociale, pour le Secours national[7] et la Croix rouge française[11]. Elle prend part à la Résistance, au sein du mouvement Combat[11]. Elle aide des Juifs à quitter la France pour l'Espagne[12], en préparant itinéraire, nourriture et faux-papiers. Elle est nommée adjudante des Forces Françaises Intérieures, et refuse de rejoindre un groupe lyonnais pour rester à Toulouse[10]. Elle s'y sait surveillée par la Gestapo. Un tract la dénonçant circule dans la ville[10]. Elle utilise des faux-papiers au nom de Dupuy[7].
Sa dernière adresse était au 20 rue de la Dalbade à Toulouse[13].
Déportation à Auschwitz
modifierMadeleine Lévy est arrêtée par la milice en 1943 à Toulouse en raison de ses activités de résistante. Elle est déportée comme juive, et non comme résistante, par le convoi no 62, en date du , du Camp de Drancy vers Auschwitz,[14],[15],[16],[17]. Elle y meurt à l'âge de 25 ans, vraisemblablement du typhus, en [9].
Plusieurs auteurs remarquent qu'en l'an 1944, où disparaît Madeleine Lévy à Auschwitz, Charles du Paty de Clam devient le nouveau responsable du Commissariat général aux questions juives. C'est le fils du Commandant du Paty de Clam, le premier à interroger Alfred Dreyfus[18],[15].
La disparition de Madeleine Lévy à Auschwitz n'est pas supportée par sa grand-mère Lucie Dreyfus, qui meurt en 1945, inconsolable[19] sans savoir que sa petite-fille qu'elle aimait tant est morte à Auschwitz[20].
Sa mémoire
modifierSur la tombe d'Alfred et Lucie Dreyfus au Cimetière du Montparnasse, son nom est inscrit[11],[21]. On lit : A la Mémoire de Madeleine Lévy, déportée par les Allemands, disparue à Auschwitz A l'âge de 25 ans[22],[8].
Notes et références
modifier- ↑ Mémoire des hommes (base de données).
- ↑ Acte de naissance à Paris 17e, n° 1290, vue 18/31 [archive], avec mention marginale du décès à Auschwitz le 25 novembre 1943.
- ↑ Alfred Dreyfus. Arbre généalogique. [archive]
- ↑ (en) Madeleine Lévy (1918-1944). Geni.com [archive]
- ↑ (en) Pierre Paul Levy Jeanne Dreyfus. farhi.org. [archive]
- ↑ (en) George Whyte. Poison of Dreyfus Affair remains potent. The Jewish Chronicle, May 3, 2012. [archive]
- Michael Burns, Dreyfus : a family affair, 1789-1945, HarperCollins, (ISBN 0-06-016366-6 et 978-0-06-016366-2, OCLC 23141318, lire en ligne [archive])
- (en) Davi Walders. In a quiet corner (Poem). Feminist Studies College Park, Vol. 36, Issue 1, Spring 2010, p. 126. [archive]
- Michael Palin, Traveller : observations from an American in exile, Burton and Park, (ISBN 978-0-9820007-0-0, 0-9820007-0-7 et 978-1-4391-7570-5, OCLC 277067768, lire en ligne [archive])
- Michèle Bitton, 110 femmes juives qui ont marqué la France : XIXe et XXe siècles : dictionnaire, (ISBN 978-2-915685-61-9 et 2-915685-61-4, OCLC 884417882, lire en ligne [archive])
- (en) The Dreyfus Family in the Aftermath. The National Library Of Israel. [archive]
- ↑ (en) David B. Green. This Day in Jewish History//1945: Dreyfus's Widow Dies. Haaretz. December 14, 2012. [archive]
- ↑ Voir, Klarsfeld, 2012.
- ↑ (en) Michael Curtis, 2003. [archive]
- (en) Phyllis Appel, 2013. [archive]
- ↑ (en) Constance Harris, 2008, p. 225. [archive]
- ↑ Annette Lévy-Willard. Interview avec Michel Drouin. L'affaire Dreyfus a accéléré l'histoire de France. Libération, 1er juillet 2006. [archive]
- ↑ (en) Bruce Afran & Robert A. Garber, 2005, p. 44. [archive]
- ↑ (en) Erol Araf. Backstory: Dreyfus: From Devil's Island To Auschwitz. The Canadian Jewish News, April 7, 2016.[ [archive]
- ↑ Épisode 9/10 : Le patriote contre les nationalistes [archive] [Podcast], Philippe Collin, dans Série « Alfred Dreyfus, le combat de la République » sur France Inter (, 54:59 minutes), France Inter, consulté le , la scène se produit à 38:32 : « Et elle meurt peu de temps après la fin de la guerre, en n'ayant jamais su d'ailleurs que sa petite fille, qu'elle aimait tant ne reviendra jamais, puisqu'elle est morte du typhus à Auschwitz »
- ↑ (en) Michael Katakis, 2009, p. 35. Katakis décrit sa visite sur cette tombe. [archive]
- ↑ (en) Madeleine Lévy (1918-1944). Find A Grave Memorial. [archive]
Bibliographie
modifier- (en) Michael Curtis. Verdict on Vichy: Power and Prejudice in the Vichy France Regime. Skyhorse Publishing, 2003. (ISBN 1628720638), (ISBN 9781628720631)
- (en) Bruce Afran & Robert A. Garber. Jews on Trial. KTAV Publishing House, 2005. (ISBN 0881258687), (ISBN 9780881258684)
- (en) Constance Harris. The Way Jews Lived: Five Hundred Years of Printed Words and Images. McFarland, 2008. (ISBN 0786434406), (ISBN 9780786434404)
- (en) Michael Katakis. Traveller Observations from an American in Exile. Simon and Schuster, 2009. (ISBN 0743599683), (ISBN 9780743599689)
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
- (en) Phyllis Appel. The Jewish Connection. Graystone Enterprises, 2013. (ISBN 1301060933), (ISBN 9781301060931)
- (en) Norman Simms. Alfred and Lucie Dreyfus in the Phantasmagoria. Cambridge Scholars Publishing, 2014. (ISBN 144386076X), (ISBN 9781443860765)
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative aux militaires :