Charles du Paty de Clam
Charles du Paty de Clam, né le à Paris[1] et mort le à Versailles, est un homme politique et haut fonctionnaire français.
Charles du Paty de Clam | |
Fonctions | |
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Commissaire général aux questions juives (Vichy) | |
– (3 mois et 5 jours) |
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Gouvernement | Laval (6) (Vichy) |
Prédécesseur | Louis Darquier de Pellepoix |
Successeur | Poste supprimé |
Biographie | |
Nom de naissance | Charles Claude Marie Victor Mercier du Paty de Clam |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris, France |
Date de décès | (à 53 ans) |
Lieu de décès | Versailles, France |
Nationalité | Français |
Père | Armand du Paty de Clam |
Profession | Haut fonctionnaire |
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Après avoir été haut fonctionnaire au Liban et en Syrie, lors du mandat français à compter de 1921, il est commissaire général aux questions juives du gouvernement de Vichy entre février 1944 et le 31 mai 1944, en remplacement de Louis Darquier de Pellepoix.
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierCharles Mercier du Paty de Clam est le fils du colonel Armand du Paty de Clam, un des protagonistes de l'affaire Dreyfus, mort pour la France en 1916, et de Marie-Henriette Nau de Champlouis.
Il suit des études de droit et obtient une licence de droit de l'université de Paris. Il fréquente l'École libre des sciences politiques, dont il est également diplômé[2].
Volontaire de guerre
modifierCharles Mercier du Paty de Clam participe à la guerre de 14-18 en tant qu'engagé volontaire. Ses actions brillantes et sa conduite au front lui valent la croix de chevalier de la Légion d'honneur, la croix de guerre avec trois citations à l'ordre de l'armée.
Il est également décoré de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (étoile de bronze) (16 août 1922), de la croix du combattant volontaire (12 mai 1937), de la croix des services militaires volontaires (3e classe) (16 février 1940) et de la médaille interalliée 1914-1918 (1920)[3].
Il devint fonctionnaire supérieur au ministère des Affaires étrangères, qui le mit à la disposition du Haut-Commissariat au Levant, début 1921.
Le 27 septembre 1928, il épouse Jeanne-Françoise d'Harcourt, petite-fille de Georges d'Harcourt-Olonde et de Philibert Bernard de La Guiche.
Carrière au Levant
modifierPendant vingt ans, il occupe plusieurs fonctions : chef de cabinet à Alep, inspecteur des services administratifs de l'État du Grand Liban, chef de cabinet à Damas, chef de la section financière de la Délégation de Syrie, président du Tribunal arbitral de Beyrouth, chef du service de presse du Haut-Commissariat, conseiller chargé de l'administration, faisant fonction en fait de gouverneur de la Province du Liban-Nord.
En 1940, il hésite entre Charles de Gaulle et Philippe Pétain et se range du côté de ce dernier. À l'été 1941, l'avance des troupes du général Catroux l'obligea de nouveau à choisir entre la France libre et le gouvernement de Pétain. Il retourne à Vichy. Là, il fut nommé directeur de l'Office du Levant, s'occupant principalement de la réintégration de ses anciens collaborateurs et collègues dans les services du gouvernement de Vichy.
Commissaire général aux questions juives
modifierEn février 1944, il fut nommé à la tête du commissariat général aux questions juives en remplacement de Louis Darquier de Pellepoix. Maurrassien, il fut préféré à d'autres postulants à ce poste sans doute parce qu'il était le fils du colonel Armand du Paty de Clam, qui fut accusateur durant l'affaire Dreyfus. Selon Xavier Vallat, qui avait précédé Darquier au commissariat général aux questions juives, du Paty de Clam présentait toutes les garanties d’intégrité et portait un nom historique[4].
Il se montra plus modéré que Darquier, pratiquant un antisémitisme à la française, éloigné des préoccupations raciales des nazis. Il aurait accepté ce poste sur les conseils de son cousin, Antoine d'Ursel, membre de réseaux de renseignements et par la suite chef du Réseau Comète pour la Belgique « pour rendre le C.G.Q.J. aussi inoffensif que possible », ce qu'il aurait fait, en premier lieu par une grande passivité et une désorganisation des services. Le , il déclare : « J’ai accepté le poste de commissaire d’accord avec les représentants des services de renseignements alliés et français ». Malheureusement, Antoine d'Ursel, effectivement en contact avec les alliés, meurt en traversant la frontière franco-espagnole en en tentant de rallier Londres et ne pouvant plus désormais ni confirmer, ni infirmer ces propos[5].
Constatant toutefois l'impossibilité de satisfaire aux exigences de l'occupant sans s'engager dangereusement dans la collaboration, il décida qu'il valait mieux ne pas s'attarder dans un poste qui ne présentait de toute façon aucun avenir. Il le quitta le .
En 2007, un journaliste du Figaro, rendant compte de l'ouvrage Au bureau des affaires juives – L'administration française et l'application de la législation antisémite (1940-1944) (La Découverte, 2006), rédigé par Tal Bruttmann, écrit de lui : « Appelé à ces fonctions uniquement parce qu'il était le fils de l'accusateur de Dreyfus, il s'acquitta de sa triste tâche sans dureté, en portant un intérêt sincère à la détresse des représentants de la communauté juive. »[6]
Après la Libération
modifierAprès la Libération, un mandat d'arrêt à son encontre est délivré le . Il est arrêté à son domicile de Versailles en novembre 1946 et écroué[7]. Le dossier d'instruction évolua complètement en sa faveur, le juge d'instruction acceptant même qu'il eût pu jouer un rôle de " saboteur " en accord avec la Résistance. Le , son affaire fut classée sans suite par la Commission d'instruction près la Haute Cour de justice, par une décision de non-lieu. Il fut immédiatement libéré.
Tombé malade durant sa détention, mal soigné, il mourut quelques mois après sa sortie de prison.
Distinctions
modifier- Chevalier de la Légion d'honneur (7 juillet 1927)[3]
- Croix de guerre 1914-1918, avec 3 palmes (3 citations à l'ordre de l'armée)[3]
- Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs, avec 1 étoile de bronze (16 août 1922)[3]
- Croix du combattant volontaire (12 mai 1937)[3]
- Croix des services militaires volontaires (3e classe) (16 février 1940)[3]
- Médaille interalliée de la Victoire (1920)[3]
- Médaille commémorative de la guerre –
Bibliographie
modifier- Joseph Billig (préface d'Edmond Vermeil, avant-propos d'Isaac Schneersohn), Le Commissariat général aux questions juives (1941-1944), vol. 1, 2 et 3, Paris, Centre de documentation juive contemporaine, 1955-1957-1960, 392, 382 et 344 (ISBN 2-7071-4593-9, présentation en ligne).
- Laurent Joly, Vichy dans la « Solution finale » : histoire du Commissariat général aux questions juives (1941-1944), Paris, Grasset, , 1014 p. (ISBN 2-246-63841-0, présentation en ligne).
Notes et références
modifier- Archives de Paris en ligne, Paris 7, acte de naissance V4E 8623, vue 16/31, acte 203 du 18 février 1895.
- Philippe Valode, Shoah française, les responsables impunis, edi8, (ISBN 978-2-7357-0404-0, lire en ligne)
- Archives familiales
- Marc Knobel, « L’affaire Dreyfus, une affaire toujours actuelle pour l’extrême droite ? », 11 mai 2006, sur le site du CRIF.
- Marc Knobel, « C.-M.-V. du Paty de Clam, commissaire général aux questions juives », Le Monde Juif, vol. 117, no 1, , p. 18–24 (ISSN 0026-9425, lire en ligne, consulté le )
- Eric Roussel, « Un antisémitisme administratif », Le Figaro, 15 octobre 2007, sur lefigaro.fr.
- France-Soir, 21 novembre 1946 : "Les inspecteurs de la Sûreté nationale ont appréhendé M. Charles Mercier du Paty de Clam, ancien commissaire général aux questions juives, ex-gouverneur du Liban-Nord, demeurant 2, impasse des Chevau-Légers à Versailles. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré le 30 août 1945. Il a été écroué."