Liste des vicomtes de Lautrec

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Ceci est la liste des vicomtes successifs ayant gouverné la vicomté de Lautrec.

Le blason de Lautrec

Les premiers vicomtes

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Le premier vicomte de Lautrec est Sicard Ier de Lautrec, frère présumé d'Aton Ier, fondateur de la maison Trencavel[1].

Le premier fils de Frotard III, Bertrand Ier de Lautrec, hérite de la première moitié de la vicomté, tandis que le second, Sicard VI, obtient l'autre partie[1]. Cela donne lieu à l'apparition de nombreuses grandes familles dans la lignée des vicomtes, mais aussi à une importante division territoriale.

La vicomté divisée

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La première partie

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Famille de Lautrec

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Les descendants de Bertrand Ier de Lautrec possèdent la première partie de la vicomté, et sont ainsi titré vicomtes de Lautrec.

En 1305, Bertrand III échange sa part de la vicomté de Lautrec avec le roi Philippe IV contre la vicomté de Caraman. Pendant 35 ans, le territoire sera ainsi rattaché au domaine royal, jusqu'à ce que le roi Philippe VI en fasse don à Gaston II de Foix-Béarn en 1340.

Famille de Foix

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Le plus proche héritier de Gaston III de Foix-Béarn est Mathieu de Foix-Castelbon, qu'il n'apprécie pas. Il lègue donc sa part de la vicomté au roi Charles VI, mais celui-ci rend finalement les terres à Mathieu, après sa contestation. Après la mort de ce dernier, sa sœur Isabelle de Foix-Castelbon hérite du domaine, mais se le voit confisquer : en effet, son mari Archambaud de Grailly est allié des anglais. Le 10 mai 1399, il fait allégeance au roi de France et récupère ses terres. On a ainsi :

Ce dernier meurt sans enfant, et la vicomté est confiée au roi de Navarre Henri II d'Albret. Néanmoins, Charles de Luxembourg la réclame en tant que mari de Claude de Foix, sœur d'Henri de Foix-Lautrec. Henri II de Navarre consent à lui laisser le domaine. Mais après la mort de Charles de Luxembourg, c'est la fille unique d'Henri II, Jeanne d'Albret, qui obtient la succession de la vicomté.

Famille de Bourbon

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Jeanne d'Albret épouse le 20 octobre 1548 Antoine de Bourbon, faisant de lui le roi de Navarre mais aussi le vicomte de Lautrec.

Cette part de la vicomté est donc de nouveau rattaché au domaine royal.

  • Louis XIII (roi de France), vicomte de 1610 à 1642.

En 1642, Louis XIII vend la vicomté de Lautrec à Hector-Louis de Gélas, déjà héritier d'une partie de la vicomté.

La seconde partie

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L'explosion de la vicomté

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Les descendants de Sicard VI de Lautrec possèdent la seconde partie de la vicomté. Néanmoins, celui-ci applique la tradition de la co-seigneurie et tous ses fils sont censés être titrés vicomtes de Lautrec. Néanmoins, et étonnamment, trois de ses sept fils ne sont pas cités comme tels. On trouve alors :

La situation est encore compliquée par la suite des événements. La vicomté se partage alors entre quatre personnes, dont Philippe Ier de Lévis-Mirepoix, qui hérite d'une partie grâce à son mariage avec Béatrix de Lautrec, seule héritière de Bertrand II de Lautrec. Celle-ci avait auparavant épousé Bertrand de Goth, qui est ainsi vicomte de Lautrec pendant quelques années (1290-1296).

La génération suivante présente à nouveau quatre co-vicomtes, sans compter l'autre moitié de la vicomté :

La suite de l'arbre généalogique des vicomtes de Lautrec se fait par lignées, et les liens familiaux entre vicomtes s'éloignent[2].

Les lignées

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Guillaume de Lautrec n'a pas d'héritier mâle, et sa part de la vicomté est transmise à Jean Ier d'Arpajon, fils de sa fille unique Hélène de Lautrec et d'Hugues II d'Arpajon.

René d'Arpajon étant mort sans héritier, c'est le fils aîné de son frère Jacques d'Arpajon (mort en 1536), et donc son neveu Charles d'Arpajon qui hérite :

La fille de Louis II d'Arpajon, Anne Claude Louise d'Arpajon transmet la part de la vicomté à son mari, le maréchal de France Philippe de Noailles[2].

Amalric II conserve le nom de Toulouse-Lautrec (qui restera ; cf. Lautrec) et transmet sa part à son fils aîné, Pierre IV de Toulouse-Lautrec.

Alexandre de Toulouse-Lautrec, ancêtre direct du peintre Henri de Toulouse-Lautrec, vend sa part de la vicomté à François de Gélas le 22 octobre 1670[2].

Amalric III a un fils, Almaric IV de Lautrec mais qui meurt sans héritier masculin. Sa fille Catherine de Lautrec hérite de sa part et la transmet à son mari Jean Ier d'Astarac. Néanmoins, la sœur de Catherine, Brunisende de Lautrec, plaide contre son beau-frère et obtient gain de cause : celui-ci déchu, elle devient vicomtesse de Lautrec par arrêt du Parlement de Paris (le 8 mars 1383), titre qu'elle donne à son mari Yves de Garancières (Garencières).

Néanmoins, Brunisende et son mari n'ont pas d'enfants, et la vicomté est légué à Jean II de Voisins (arrière-petit-fils d'Hélix de Lautrec — fille de Sicard IX — et Pierre III de Voisins) par testament.

Les deux frères Louis et Jacques n'ont pas de descendance mâle, et c'est leur sœur, Ambroise de Voisins, qui hérite du domaine avant de la transmettre à son mari Lysander de Gélas.

Ce dernier va réunir une grande partie du territoire originel de la vicomté, transmis à ces descendants[2].

Philippe II perpétue la lignée de Lévis-Mirepoix, qui est aussi connue sous le nom de Lévis-Lautrec, avec son fils Guigues de Lévis.

Antoine II de Lévis vend la quasi-totalité de ses biens, ainsi que l'héritage de son frère à Jean II de Bourbon. Il semble que la vicomté de Lautrec ait fait partie de cette vente, mais on ne retrouve plus de trace de cette part de la vicomté après cela[3].

La réunification et la dissolution

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Hector-Louis de Gélas hérite d'un huitième de la vicomté de par son père, Lysander. Il se porte aussi acquéreur de la première moitié de la vicomté, vendue par le roi Louis XIII en 1642. Son fils unique, François de Gélas, est ainsi vicomte de Lautrec de 1645 à 1721, et possède les trois quarts de la vicomté, après avoir racheté la part d'Alexandre de Toulouse-Lautrec. Les deux fils de François de Gélas, Louis-Hector de Gélas (vicomte de 1721 à 1757) et Daniel-François de Gélas de Lautrec (vicomte de 1721 à 1762) mourront sans héritiers, et il semble impossible de savoir ce qu'il est advenu de leurs parts de la vicomté.

Néanmoins, dans le même temps, l'autre partie de la vicomté appartient à la famille de Noailles, depuis que Philippe de Noailles a épousé Anne Claude Louise d'Arpajon. Les deux mourront sur l'échafaud à la Révolution, tandis que dès le 4 août 1789, après les États généraux, la vicomté de Lautrec est dissoute. Leur fils, Philippe Louis Marc Antoine de Noailles aura été le dernier titré vicomte de Lautrec[2].

Les personnalités

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Les armoiries des vicomtes

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Notes et références

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Articles connexes

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Références

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  1. a et b Philippe Zalmen Ben-Nathan, « Une généalogie inédite des vicomtes de Lautrec du XIIIe au XVe siècle », Annales du Midi, vol. 114, no 239,‎ , p. 369–379 (DOI 10.3406/anami.2002.2777, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e Roger Gau, Petite histoire de la vicomté de Lautrec ; De sa création à sa disparition, (lire en ligne)
  3. Etienne Pattou, La maison de Lévis, 2004-2007