Bertrand Ier de Lautrec

Bertrand Ier de Lautrec (vers 1200 - 1258) dit Bertrand l'Ancien, est vicomte de Lautrec, de 1219 à 1258[1]. Néanmoins, il ne possède que la moitié de la vicomté de Lautrec, partageant le domaine avec son frère Sicard VI.

Bertrand Ier de Lautrec
Image illustrative de l'article Bertrand Ier de Lautrec
Sceau de Bertrand Ier, conservé aux Archives Nationales de France

Titre Vicomte de Lautrec
(1219 - 1258)
Prédécesseur Frotard III de Lautrec
Successeur Sicard VII de Lautrec
Allégeance Comté de Toulouse Comté de Toulouse
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Suzerains Raimond VI
Raimond VII (1222-1249)
Alphonse de Poitiers (1249-1258)
Conflits Croisade des albigeois
Croisade en Terre Sainte
Biographie
Dynastie Famille de Lautrec
Nom de naissance Bertrand de Lautrec
Surnom Bertrand l'Ancien
Naissance vers 1200
Languedoc
Décès
Palestine
Père Frotard III de Lautrec
Enfants Sicard VII de Lautrec
Armoise de Lautrec
Comtors de Lautrec
Sybille de Lautrec
Famille Sicard VI de Lautrec (frère), vicomte de Lautrec
Adversaires Simon de Montfort

Image illustrative de l’article Bertrand Ier de Lautrec
Blason de la famille de Lautrec, probablement adopté par Bertrand au vu de son sceau

Biographie

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Croisade des albigeois

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Membre de la famille de Lautrec, Bertrand Ier est le fils de Frotard III de Lautrec.

Il combat au cours de la croisade des albigeois pour le parti cathare, aux côtés des comtes de Toulouse. Son frère Sicard VI de Lautrec s'étant allié aux croisés et combattant contre lui, il semble que cette stratégie soit un moyen de préserver l'intégrité de la famille de Lautrec : ainsi, si l'un ou l'autre des partis gagne, il y aura toujours un des frères parmi les vainqueurs.

Lors du siège de Toulouse (1218), Bertrand Ier est capitaine, et commande la barbacane du château Narbonnais. Entre-temps, son père meurt, et il obtient la moitié de la vicomté, c'est-à-dire « le nord et le cœur du Lautrécois avec le riche fief des évêques de Cahors, la seigneurie de Paulin au nord-est, ainsi que les villages de Saint-Julien-du-Puy et de Ganoubre, la bastide de Moulayrès et le château de Brametourte ».

Perte et restitution des biens

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Après la soumission du Languedoc en 1226, la vicomté est confisquée à Bertrand Ier, mais aussi à son frère, rallié aux cathares à la fin de la croisade. En 1230, Bertrand Ier, resté fidèle au comte Raimond VII de Toulouse l'accompagne en Provence pour lutter contre le comte Raimond-Bérenger.

En 1235, il se voit restituer la vicomté, probablement grâce à l'aide de sa fille Armoise de Lautrec, amie intime de la princesse Isabelle de France, fille de Louis VIII.

De nouveau en 1242, lors de la révolte languedocienne et poitevine, il combat de nouveau le roi de France aux côtés du comte de Toulouse. C'est de nouveau un échec, même si cela n'a pas d'influence sur le sort de la vicomté. En 1249, il est contraint de prêter serment de fidélité au nouveau comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, frère du roi.

Quelques années plus tard, mais à une date inconnue, Bertrand Ier tue le fils d'Ermengarde de Paulin, et est condamné à de la prison. Il est finalement libéré par ordre du roi Saint-Louis, contre 200 livres et la promesse de se rendre en croisade en Terre Sainte. Il obéit à cette injonction, et trouve la mort en 1258, alors qu'il se trouve en Palestine[2].

Descendance

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Il a un fils unique, Sicard VII de Lautrec, qui hérite de sa part de la vicomté à sa mort. Il a aussi trois filles :

Théories sur sa naissance

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Selon une historiographie du XVIIe siècle[3], Bertrand Ier et son frère Sicard VI ne seraient pas les fils de Frotard III de Lautrec, mort sans postérité, mais ceux d'Alix de Lautrec (sœur de Frotard III) et de Baudouin de Toulouse, vicomte de Bruniquel et frère du comte Raymond VI de Toulouse. Néanmoins, cette thèse est démentie par l'historien Philippe Zalmen Ben-Nathan[1], qui se base sur une archive plus ancienne de 1455. Celle-ci, écrite par Michel de Bernis, archiviste des comtes de Foix[4], prouve que Frotard III de Lautrec est bien le père de Sicard VI et de Bertrand Ier. Ceci est confirmé par la découverte d'une généalogie de la même époque allant en ce sens, dans les archives du Tarn[5].

Cette tradition selon laquelle la famille de Lautrec serait à partir de Frotard III issue de la maison de Toulouse a laissé des traces dans l'histoire : en effet, quelques générations plus tard, Pierre III de Lautrec se fera appeler de Toulouse-Lautrec, justifiant ce nom en déclarant descendre des de Toulouse. Ce nom restera, et la branche de Toulouse-Lautrec est la dernière subsistante aujourd'hui. De plus, le célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec est donc issu de cette ramification.

Notes et références

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  1. a et b Philippe Zalmen Ben-Nathan, « Une généalogie inédite des vicomtes de Lautrec du XIIIe au XVe siècle », Annales du Midi, vol. 114, no 239,‎ , p. 369–379 (DOI 10.3406/anami.2002.2777, lire en ligne, consulté le )
  2. Roger Gau, Petite histoire de la vicomté de Lautrec ; De sa création à sa disparition, (lire en ligne)
  3. Pierre Olhagaray - Histoire de Foix, Béarn et Navarre - Paris 1609 - p.264
  4. AD Pyrénées Atlantiques - E 491 folio 22v: Ecce la genolossia quant tot lo vescomtat de Lautrec era dun senhor, tot sol vescomte, (...). Dominus Frotardus, dominus et vicecomes Lautricensis, in solidum duos habuit filios legitimos et naturales, videlicet dominum Sicardum et dominum Bertrandum. Deinde vero dictus dominus Frotardus vicecomes in solidum dies suos clausit extremos relictis et sibi superstitibus prenominatis filiis suis, dominus Sicardo et Bertrando. Item ex dicto vero Sicardo, uno filio dicti domini Frotardi, primi vicecomitis, procreati fuerunt, videlicet dominus Petrus, dominus Amalricus "lo Pros", dominus Isarnus, dominus Frotardus et dominus Bertrandus fratres eius et filii dicti domini Sicardi. Item ex dicto vero domino Bertrando, fratre dicti domini Sicardi, fuit procreatus alter dominus Sicardus "lo Gros". (...)
  5. AD Tarn - 3 J 8, Cartulaire des seigneurs d'Ambres, p. XX, Publiée par Ph. Zalmen Ben-Nathan dans le Bulletin de la Société des Sciences, Arts et Belles Lettres du Tarn, t. 65 (2011), p. 210 - 230.