Jules Grandjouan

dessinateur, peintre et affichiste français

Jules Grandjouan, né le à Nantes et mort le dans la même ville, est un dessinateur, peintre, affichiste, syndicaliste révolutionnaire et anarchiste libertaire français.

Jules Grandjouan
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
NantesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Période d'activité
Nationalité
Activités
Conjoint
Bettina Simon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Vige Langevin (en)
Jacques-Olivier Grandjouan
Henri Grandjouan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Bernard Tiapa Langevin (petit-fils)
Noémie Koechlin (petite-fille)
Sylvestre Langevin (petit-fils)
Clairève Grandjouan (petite-fille)
Gilles Grandjouan (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Famille et formation

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Jules Grandjouan est issu par son père, Julien Grandjouan, d'une famille de la bourgeoisie nantaise[1], dont est notamment issu son oncle l'industriel Paul Grandjouan (1841-1907), entrepreneur du service de répurgation de la ville de Nantes (Grandjouan Onyx)[2] ; il est le cousin de Jean Émile Laboureur.

Il suit le cursus scolaire lycée-faculté de droit, mais son goût pour le dessin l'emporte sur l'étude notariale où il fait ses débuts professionnels en 1897.

Le syndicaliste révolutionnaire

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Précurseur en matière d'affiches sociales et politiques, il est à partir de 1900, année de son installation à Paris, un dessinateur de presse prolifique, illustrant et popularisant ses convictions syndicalistes révolutionnaires. L'analyse de sa participation à L'Assiette au beurre de 1901 à 1912, notamment aux côtés de Václav Hradecký, permet de dégager ses thèmes favoris : antimilitarisme, antipatriotisme et anticléricalisme.

Jusqu'à l'année 1914, il dessine pour deux types de journaux et revues : d'une part la presse syndicaliste et libertaire à laquelle le rattachent ses idées, Le Libertaire, La Voix du Peuple, Les Temps nouveaux, La Guerre sociale, La Bataille syndicaliste, Le Travailleur du bâtimentetc.[3] et pour l'autre part la presse humoristique, dont l'abondance des titres montrent un lectorat friand de rire, plus que de politique révolutionnaire, Le Rire, Le Sourire, Le Charivari.

Il illustre ainsi les conditions de travail dans l'industrie du verre pour La Voix des verriers, journal des travailleurs du verre et la céramique CGT.

À côté de cela restent ses nombreuses contributions à L'Assiette au beurre[4], inclassable dans les deux catégories précédentes, qu'il signe parfois Crésus, Otto Bleitstift, To Day, Frisco Othman. Sa collaboration à ce magazine hebdomadaire, commencée en 1902, se poursuit plus de dix ans. Selon l'inventaire réalisé par Élisabeth et Michel Dixmier, il y dessine 46 numéros complets, participe à 38 autres et livre au moins 900 dessins soit 10 % de l'ensemble publié par ce journal.

Le crayon au service du communisme (1920-1930)

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Après la Première Guerre mondiale, admirateur de la révolution d'Octobre, il prend parti de mettre son talent au service du communisme[5].

En 1924 il est candidat du Bloc ouvrier et paysan en Loire-Atlantique, en tête de liste. Il obtient 2 495 voix (sur plus de 73 900 suffrages exprimés[6]).

En , il participe au 10e anniversaire de la révolution russe à Moscou[7].

Jusque vers 1930, il publie ses dessins sous deux médias :

  • Il collabore à la presse du PCF et de la CGTU. En 1926 L'Humanité fait paraître sur plusieurs numéros une série de ses dessins consacrée à l'URSS. Il dessine aussi pour La Vie ouvrière.
  • Il utilise l'édition de cartes postales pour populariser ses idées. La CGTU est son principal éditeur, et il s'auto-édite à l'occasion. Ainsi, vers 1925, il publie une série de cinq cartes postales dont l'objet serait, par cinq timbres poste, dont il propose la maquette à un hypothétique Soviet des PTT, d'illustrer sa vision de la société communiste future, la République soviétique française[8].

Isadora Duncan

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Isadora Duncan dansant sur la plage.

Sa rencontre avec Isadora Duncan se traduit par l'admiration vouée à la danseuse, engendrant de nombreux dessins que Grandjouan lui consacre[9]. De plus, une amitié profonde se crée entre eux[10].

Vie privée

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Jules Grandjouan a eu quatre enfants avec Bettina Simon, institutrice proche des milieux ouvriers : Henri Grandjouan, ingénieur des mines, Jacques-Olivier Grandjouan, professeur de latin et promoteur du scoutisme, Edwige Grandjouan, dite Vige, professeur aux Beaux-Arts de Paris, qui épouse Jean Langevin, le premier fils de Paul Langevin[11], et Claire, morte en bas âge. Il a eu dix petits-enfants.

Décès

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Il meurt le à Nantes, et est enterré dans cette ville, au cimetière La Bouteillerie[12].

Ouvrages illustrés

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Rééditions

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Ses œuvres ont été rééditées par sa petite-fille, Noémie Koechlin, la fille de Vige Langevin, à partir de 1995 :

  • Inventaire Noémie Koechlin (inventaire de l'œuvre de Jules Grandjouan), Noémie Koechlin, Paris, 1995.
  • Portraits de famille dessinés ou peints par Jules Grandjouan, Noémie Koechlin, Paris, 1995.
  • Les ouvriers et les métiers, et Mes juges, 87 pages, Coiffard, Nantes, 1996.
  • Vendée et Bretagne, 76 pages, Coiffard, Nantes, 1997.
  • À Nantes, 152 pages, Noémie Koechlin, Paris, 1998.
  • Dessins et textes de Jules Grandjouan, affichiste, 108 pages, Noémie Koechlin, Paris, 1999. (Autre forme du titre : Jules Grandjouan, affichiste)
  • Jules Grandjouan dessine Isadora Duncan et l'Égypte et Venise, 144 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2000.
  • Dessins et légendes de Grandjouan dans l'Assiette au beurre, 208 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2001.
  • Jules Grandjouan, dessinateur de presse et illustrateur, 348 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2003.

Notes et références

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  1. Jules Grandjouan, catalogue de l'exposition nantaise de 1998, page 105.
  2. Yves Rochcongar, Capitaines d'industrie à Nantes au XIXe siècle, éditions MeMo, Nantes, 2003.
  3. François Solo, Dico Solo. (Plus de 5 000 dessinateurs de presse et 600 supports en France de Daumier à nos jours), éditions Aedis, Vichy 2004, notice « Grandjouan Jules ».
    Voir également sa notice biographique, rédigée par Jean Maitron, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, notice sous-titrée : dessinateur « engagé ».
  4. Élisabeth et Michel Dixmier, L'Assiette au Beurre, François Maspero, Paris, 1974. Les contributions de Grandjouan y sont étudiées en pages 294-299.
  5. Notice « Jules Grandjouan », dans Le Maitron en ligne, op. cit.
  6. Journal Le Temps, 13 mai 1924, sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.
  7. Journal inédit du médecin belge Robert Sœur, cf. José Gotovitch: Du communisme et des communistes en Belgique, Bruxelles, éditions Aden, 2012, pp. 167-185.
  8. Cf. Christian Henrisey, Postiers en grèves 1906-1909, C.E. P.T.T. sud-est, Paris, 1995 : en page 198, les cinq futurs timbres.
  9. Musée d'arts de Nantes, « Isadora Duncan », sur museedartsdenantes.nantesmetropole.fr (consulté le ).
  10. « Fonds Noémie Koechlin-Jules Grandjouan », médiathèque du Centre national de la danse.
  11. « Jules Grandjouan », sur le site geni.com.
  12. Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie de Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 88 p. (ISBN 978-2-9528652-5-8), p. 24.

Voir aussi

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Bibliographie

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Iconographie

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Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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