Jean-Luc Domenge

félibre

Jean-Luc Domenge est un écrivain et poète français d'expression provençale. Il est particulièrement connu pour ses collectages de contes, récits et chansons traditionnels, pour son étude des dialectes de l'occitan, son engagement dans la revalorisation des archives sonores du provençal et sa connaissance des formes de littératures traditionnelles provençales.

Jean-Luc Domenge
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Fonctions
Majoral du Félibrige
depuis
Syndic
Maintenance de Provence du Félibrige (d)
Pierre Fabre (d)
Guy Revest (d)
Président
Petra Castellana (d)
depuis
Biographie
Naissance
Formation
École normale de Draguignan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Rédacteur à
Annales de Haute-Provence (d), L'Astrado, AVEP (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Association varoise pour l'enseignement du provençal (d) ()
Commission des langues régionales du rectorat de Nice (d)
Félibrige
Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du VarVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Vouland (d) ()
Grand prix littéraire de Provence (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Né le [1] à Draguignan[2], fils de l'historien local Georges Domenge (d)[3], Jean-Luc Domenge apprend le provençal au sein de sa famille[4].

Il devient instituteur après avoir suivi les cours de l'école normale de cette commune[5]. Il enseigne également en parallèle le provençal à l'école Marie-Curie jusqu'en 2012[6], et dans le cadre associatif[1] du Centre culturel provençal de Draguignan[4]. Il anime également des stages organisés par Lou Prouvençau à l'escolo, et d'autres dans le cadre du festival de Martigues[4].

En 1986, il monte avec son ami Patrice Gauthier le groupe de musique Nosto Modo[4], qui durant dix ans se produit dans le Midi en chantant en provençal, dans l'esprit des anciennes veillées.

En 1992, il fonde la société d'histoire locale Petra Castellana, qu'il préside[5]. Il crée aussi le musée du Moyen-Verdon à Castellane[7], où il organise des expositions[4].

D'abord mainteneur du Félibrige en 1980[4] (mantenèire en provençal), il devient syndic de la maintenance de Provence[1] en 1993. Responsable du bulletin Talfort, il organise la mise en place du Centre d'oralité de la langue d'oc à Aix-en-Provence[4], puis quitte cette fonction en 2006[2]. Il est ensuite élu Majoral du Félibrige en 1999[2], où il est détenteur de la cigale de Nice, succédant ainsi à René Jouveau[4]. Il édite aussi L'Armana di felibre[2] (l'Almanach des félibres).

Membre de la Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, il est vice-président de l'Association varoise pour l'enseignement du provençal[1] et membre de la commission des langues régionales de l'académie de Nice[2].

Rédacteur en chef du Terraire pendant dix-sept ans[4], il collabore également aux Annales (devenues Cahiers) de Haute-Provence, à L'Astrado, et à L'AVEP[2].

Production intellectuelle et littéraire

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En 1984[8], il est lauréat de la Fondation de Lourmarin Laurent-Vibert[4]. De 1985 à 2000, il réalise alors une campagne de collectage de la mémoire populaire provençale, aussi bien écrite qu'orale[5], dans les départements du Var et des Alpes de Haute Provence[9]. Il reçoit le prix de la Vocation provençale du musée Vouland en 1986[2].

À partir de ses recherches il publie en 2003 un volume consacré aux Contes merveilleux de Provence, et reprenant 154 contes[10], dont trois connaissent quinze versions différentes, avec leur traduction française[7],[11]. Il poursuit son travail en 2006 avec un deuxième volume, les Contes du Diable et de l'Ogre en Provence, qui rassemble 37 pièces avec leurs variantes, ainsi qu'une bibliographie des autres recueils de l'aire occitane[5]. Jean-Claude Roux (d) y voit une « somme » qui s'inscrit dans la continuité d'Arnold van Gennep et Paul Sébillot[5]. Il fait preuve dans ces volumes « d'une grande précision », indiquant par exemple la généalogie précise et exhaustive de chaque version des contes, mais aussi si le texte est dans le registre oral ou écrit, transcrit ou remémoré par un ancien. Les contes sont enfin reliés aux contes-types, et accompagnés d'une bibliographie détaillée[9].

En 2004, il édite de façon posthume les papiers de Jean Caire, complétés par des entretiens avec cet auteur[7]. Selon Josiane Bru, ces derniers « témoignent de la vie et des reconfigurations des rapports humains entre les habitants de la région du Haut-Verdon ».

En 2009, ses Chants d'amour de Provence sont la première anthologie de chants provençaux depuis Damase Arbaud[12]. Des chanteurs contemporains y puisent alors[12].

Poète, il est l'auteur du recueil Arbasìo, demeuré inédit[13]. Il donne aussi des traductions des auteurs roumains Lucian Blaga et Ion Vinea, chez qui il trouve des « résonances » avec ses propres textes[13].

En 2011, il obtient le 51e grand prix littéraire de Provence pour l'ensemble de son œuvre[14],[15].

Ouvrages

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Références

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  1. a b c et d BNF 13334060.
  2. a b c d e f et g Fourié 2009.
  3. Cahiers de Haute-Provence, no 352, 2004, p. 280.
  4. a b c d e f g h i et j « Li majourau de l'an 1999 »Prouvènço d'aro, no 136, juillet 1999, p. 8 (lire en ligne).
  5. a b c d et e Recension des Contes du Diable et de l'Ogre en Provence par Jean-Claude Roux (d) dans Li Nouvello de Prouvènço, no 128, mars 2006, p. 46.
  6. Michel Neumuller (d), « L'école de Draguignan perd son provençal », Aquò d'aquí, 9 octobre 2012 (lire en ligne).
  7. a b et c Recension par Josiane Bru dans les Cahiers de littérature orale, no 62, 2007, p. 192-194 (lire en ligne).
  8. « Corpus ethnologique et linguistique de Rose Salle : interviews réalisés par… », sur var.fr (consulté le ).
  9. a et b Bru, Josiane, « Jean-Luc Domenge, Contes merveilleux de Provence et Contes du Diabl... », Cahiers de littérature orale, INALCO, no 62,‎ , p. 192–194 (ISBN 978-2-85831-174-3, ISSN 0396-891X, DOI 10.4000/clo.1239, lire en ligne, consulté le ).
  10. Recension par Jean-Claude Roux (d) dans Li Nouvello de Prouvènço, no 111, novembre 2003, p. 28.
  11. Recension dans Prouvènço d'aro, no 180, juillet 2003, p. 10 (lire en ligne).
  12. a et b Élisabeth Cestor, « Les nouvelles dynamiques de la création musicale contemporaine en occitan », Lengas, no 67,‎ (DOI 10.4000/lengas.704).
  13. a et b Introduction de Francis Martel (d) dans « Les quatre saisons de Jan-Lu Domenge », Verdons, no 7, 2002, p. 7.
  14. Fourié 2020.
  15. https://aeloc.fr/articles.php?lng=fr&pg=602&mnuid=1319&tconfig=0

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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