Haplogroupe L
En génétique humaine, l’haplogroupe L (M20) est un haplogroupe du chromosome Y. Il est fréquent en Asie du Sud et, dans une moindre mesure, au Moyen-Orient.
Origine
modifierL'haplogroupe L est issu du macro-haplogroupe K. C'est le groupe-frère de l'haplogroupe T dont il se sépare il y a environ 45 000 ans[1].
Distribution
modifierCet haplogroupe est associé à l'Asie du Sud. Il est aussi présent, selon une moindre fréquence, parmi les populations d'Asie centrale, du Moyen-Orient, et d'Europe du Sud, le long de la mer Méditerranée.
L'haplogroupe L est significativement présent au sein de la population indienne, à une fréquence moyenne d'environ 7 à 15 %, surtout chez les Dravidiens (environ 17 à 19 %) et nettement moins chez les Indo-Aryens (environ 5 à 6 %)[2]. Il est aussi plus rare parmi les groupes tribaux (environ 5 à 7 %)[2].
Sous-clades
modifierIl y a environ 23 500 ans, l'haplogroupe L-M20 a divergé en haplogroupes L1 et L2 définis respectivement par les marqueurs M2264 et L595[1]. Le L1-M22 est la branche principale et serait apparu au Moyen-Orient. L1 pourrait être lié au groupe des chasseurs-cueilleurs du plateau Iranien et du Caucase. Une étude publiée en 2024 a identifié deux groupes appartenant à L1-M22 au début de l'Holocène. L’un a connu une expansion avec le Néolithique du Moyen-Orient. L'autre s'est déplacé vers l'Asie du Sud entre 6000 et mais n'aurait pas connu d'expansion. Ce dernier groupe a peut-être participé à la diffusion des langues dravidiennes[1]. Le sous-clade L1-M22 s'est ensuite répandu entre environ 2000 et , peut-être en lien avec les invasions indo-européennes.
Les premiers individus anciens affiliés à cet haplogroupe sont largement postérieurs à son apparition. On les trouve à la fin du Néolithique/Chalcolithique (∼6 600 AP) dans l'actuel Turkménistan dans un site limitrophe de l'Iran actuel et au Chalcolithique (∼6 100 AP) dans l'actuelle Arménie dans la région du Caucase[1].
Le sous-clade L2-L595 a été trouvé en Europe du Sud et au Moyen-Orient, mais est rare[1]. Les premiers représentants (∼5 200 AP) de la lignée L2-L595 ont été découverts dans la culture de Maïkop tardif, à la fois dans le nord-ouest et le nord-est du Caucase. Leur profil ancestral ressemble à celui des populations chalcolithiques de l'Arménie et de l'Iran actuels, ainsi qu'à celui des individus de la Koura et de l'Araxe de l'Arménie actuelle et du Caucase du nord-est[1].
Arbre phylogénétique
modifierArbre phylogénétique proposé par le Centre de recherche génomique pour l'haplogroupe L-M20 :
- L-M20 M11, M20, M61, M185, L656, L863, L878, L879
- L-M22 (L1) M22, M295, PAGES00121
- L-M317 (L1b) M317, L655
- L-L656 (L1b1) L656
- L-M349 (L1b1a) M349
- L-M274 M274
- L-L1310 L1310
- L-SK1412
- L-L656 (L1b1) L656
- L-L1304 L1304
- L-M27 (L1a1) M27, M76, P329.1, L1318, L1319, L1320, L1321
- L-M357 (L1a2) M357, L1307
- L-PK3 PK3
- L-L1305 L1305, L1306, L1307
- L-M317 (L1b) M317, L655
- L-L595 (L2) L595
- L-L864 L864, L865, L866, L867, L868, L869, L870, L877
- L-M22 (L1) M22, M295, PAGES00121
Références
modifier- (en) Ajai Kumar Pathak, Hovann Simonian, Ibrahim Abdel Aziz Ibrahim et al., Human Y chromosome haplogroup L1-M22 traces Neolithic expansion in West Asia and supports the Elamite and Dravidian connection, sciencedirect.com, 17 mai 2024, doi.org/10.1016/j.isci.2024.110016
- Cordaux et al. 2004, Sengupta et al. 2006, Thamseem et al. 2006
Haplogroupes du chromosome Y (Y-ADN) | ||||||||||||||||||||||||
Plus récent ancêtre patrilinéaire commun | ||||||||||||||||||||||||
A | ||||||||||||||||||||||||
BT | ||||||||||||||||||||||||
B | CT | |||||||||||||||||||||||
DE | CF | |||||||||||||||||||||||
D | E | C | F | |||||||||||||||||||||
G | H | IJK | ||||||||||||||||||||||
IJ | K | |||||||||||||||||||||||
I | J | LT | K2 | |||||||||||||||||||||
I1 | L | T | MS | P | NO | |||||||||||||||||||
M | S | Q | R | N | O | |||||||||||||||||||
R1 | R2 | |||||||||||||||||||||||
R1a | R1b | |||||||||||||||||||||||