Gustave V

roi de Suède de 1907 à 1950
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Gustave V (en suédois : Gustaf V), né Oscar Gustave Adolphe Bernadotte le au château de Drottningholm et mort le dans le même lieu, est roi de Suède de 1907 à sa mort.

Gustave V
(sv) Gustaf V
Illustration.
Le roi Gustave V à la fin des années 1940.
Titre
Roi de Suède

(42 ans, 10 mois et 21 jours)
Prédécesseur Oscar II
Successeur Gustave VI Adolphe
Vice-roi de Norvège

(7 jours)
Prédécesseur Charles
Successeur Aucun
Prince héritier de Suède

(35 ans, 2 mois et 20 jours)
Prédécesseur Oscar, duc d'Östergötland
Successeur Gustave Adolphe, duc de Scanie
Prince héritier de Norvège

(32 ans, 8 mois et 20 jours)
Prédécesseur Oscar, duc d'Östergötland
Successeur Olav
Biographie
Dynastie Maison Bernadotte
Nom de naissance Oscar Gustaf Adolf Bernadotte
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Drottningholm (Royaume de Suède et de Norvège)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Château de Drottningholm (Suède)
Sépulture Église de Riddarholmen (Stockholm)
Nationalité suédoise
suédo-norvégienne (1858-1905)
Père Oscar II
Mère Sophie de Nassau
Conjoint Victoria de Bade
Enfants Gustave VI Adolphe
Guillaume
Erik
Religion Luthéranisme suédois
Résidence Palais royal de Stockholm
Château de Drottningholm

Signature de Gustave V(sv) Gustaf V

Gustave V
Monarques de Suède

Biographie

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Premières années

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Naissance et famille

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Le prince héritier Gustave (à droite) avec sa femme et ses deux beaux-frères, le grand-duc héritier Frédéric (debout) et le prince Louis (assis) (1882).

Fils d'Oscar II de Suède et de Sophie de Nassau, il est d'abord titré duc de Värmland.

Mariage et descendance

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Le , il épouse la princesse Victoria de Bade (1862-1930), fille de Frédéric Ier, grand-duc de Bade et de Louise de Prusse. Par ce mariage, la famille Bernadotte s'allie à une princesse issue de l'ancienne famille Vasa, qu'elle remplace depuis 1818 et y gagne un surcroît de légitimité. En effet, la princesse est l'arrière-petite-fille du roi déchu Gustave IV de Suède. La princesse est aussi la seule cousine germaine allemande de l'empereur Guillaume II.

Trois enfants naissent de cette union :

  1. Le prince Gustave Adolphe de Suède ( - ), prince héritier (1907-1950) puis roi de Suède sous le nom de Gustave VI (1950-1973) ;
  2. Le prince Guillaume de Suède, duc de Södermanland ( - ) épouse en 1908 Marie Pavlovna de Russie d'où un fils (divorce en 1914) ;
  3. Le prince Erik de Suède, duc de Västmanland ( - ).

La princesse héritière puis reine Victoria souffre d'une santé fragile. Ses grossesses sont difficiles et ses médecins lui conseillent un climat plus chaud. Aussi la reine quitte-t-elle souvent la Suède pour l'Italie. D'un fort tempérament, elle exerce une grande influence sur son mari et le couple est soupçonné de germanophilie excessive. Pour autant, leur union n'est pas heureuse et les époux tentent de trouver dans d'autres bras l'amour qu'ils ne rencontrent pas chez eux. La reine meurt à Rome en 1930.

Roi de Suède

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Le roi Oscar II, le prince royal, le prince Gustave-Adolphe et son fils aîné (1906).

Accession au trône et début de règne

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Le duc de Värmland ceint la couronne à l'âge de 49 ans, deux ans après la rupture de l'union personnelle entre la Suède et la Norvège.

Le , le roi Gustave V accueille le président de la République française Armand Fallières en voyage officiel à Stockholm.

En 1912, il préside à Stockholm l'ouverture des cinquièmes Jeux olympiques d'été.

Le , la reine-mère Sophie de Nassau meurt.

Première Guerre mondiale

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Rencontre des trois rois Scandinaves à Malmö (1914).

Le , il accueille à Malmö les rois Christian X de Danemark et Haakon VII de Norvège afin de définir une politique commune de neutralité face à l'Europe en guerre.

En 1918, les souverains allemands dont le grand-duc Frédéric II de Bade, frère de la reine Victoria, abdiquent et l'Allemagne devient une république.

Seconde Guerre mondiale

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En 1932, le prince Gustave-Adolphe, aîné des petits-fils du roi et appelé à ceindre la couronne, épouse en Allemagne la princesse Sibylle de Saxe-Cobourg et Gotha dont le père est un nazi notoire. Ce mariage fera jaser et le prince sera soupçonné d'être favorable au national-socialisme.

En 1940, le Danemark puis la Norvège sont envahis par les troupes du Troisième Reich. Située entre l'Allemagne nazie, le Danemark et la Norvège occupés et la Russie soviétique, la Suède reste prudemment neutre, ce qui lui permet d'accueillir les Danois juifs en fuite.

Toutefois, l'attitude du roi vis-à-vis du régime nazi est ambiguë. Lorsqu'en 1941, le Reich demande à faire transiter ses troupes reliant la Norvège et la Finlande par les chemins de fer suédois, Gustave V menace d'abdiquer si Hitler n'obtient pas satisfaction. Afin de sauver le gouvernement d'union nationale, le Premier ministre Per Albin Hansson se résout à accepter le transit des troupes[1]. De même, après le début de l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie, le roi de Suède envoie à Berlin un télégramme dans lequel, parlant du bolchevisme, il félicite Hitler pour « avoir décidé d'écraser cette peste »[2].

Dernières années de règne

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Le roi Gustave V, alors âgé de 80 ans, en 1938.

En 1946, après quatre filles, le prince Gustave-Adolphe et la princesse ont un fils appelé à devenir le roi Charles XVI. L'année suivante, le prince Gustave-Adolphe trouve la mort dans un accident d'avion. Le roi étant âgé de 88 ans et son fils aîné de 64 ans sont susceptibles de mourir avant la majorité du jeune prince. Une régence est envisageable. Or les petits-fils du roi ayant contracté des unions inégales, s'étaient exclus de la succession au trône. Seul le prince Bertil, bien qu'il entretînt une relation sérieuse avec une jeune femme britannique roturière, était encore célibataire. Le roi invita donc son petit-fils à renoncer sinon à la femme qu'il aimait, du moins à se marier avec elle. Le prince obtempéra et attendit l'accession au trône de son neveu en 1973 pour épouser la femme de sa vie. En juin 1948, des festivités et des parades grandioses ont lieu à travers tout le pays, pour le 90e anniversaire du roi.

Ultime scandale

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À la fin de sa vie, le roi se retrouve plongé dans l'affaire Haijby (es) qui aurait révélé ses tendances homosexuelles[3].

Fin de règne et mort

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Après plus de 40 ans de règne, le roi Gustave V meurt le 29 octobre 1950 en son château de Drottningholm, à l'âge de 92 ans. Optimiste, il commence son testament par ces mots : « Si je meurs un jour, ... »[4]. Son fils et héritier, déjà âgé de plus de 67 ans, lui succède sur le trône et devient le roi Gustave VI Adolphe. Le 9 novembre 1950, le roi Gustave V est inhumé en la nécropole royale de l'église de Riddarholmen à Stockholm, aux côtés de sa défunte épouse, morte vingt ans avant, la reine Victoria.

Un passionné de tennis

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Gustave V apprend à jouer au tennis en 1878, à l'occasion d'un séjour au Royaume-Uni, et fonde dès son retour en Suède le premier club consacré à ce sport de son pays.

Il appréciait la France et plus particulièrement Nice où il prit l'habitude de séjourner chaque année à partir de 1904[5]. En tant que roi, il joue fréquemment sous le pseudonyme de Mr G. dans des tournois de double et handicaps. Il participe également à de nombreuses exhibitions sur les courts du Nice LTC où il s'entraîne fréquemment avec Suzanne Lenglen[6]. Ses principaux partenaires masculins sont Henri Cochet, Jacques Brugnon et Jean Lesueur. Son jeu s'appuie alors sur de bons lobs, une excellente volée et un service lifté[7]. Il crée en 1936 la King's Cup, une compétition de tennis par équipe européenne et fait don du trophée au tournoi.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il intervient auprès des autorités nazies afin d'obtenir la grâce de champions de tennis emprisonnés. Gottfried Von Cramm peut ainsi s'exiler en Suède[8]. Il permet aussi à Jean Borotra d'éviter les camps de concentration et d'être enfermé dans le château d'Itter, réservé aux personnalités.

Il est membre du International Tennis Hall Of Fame depuis 1980[9].

Le roi Gustave V de Suède est mentionné dans le roman autobiographique de Romain Gary La promesse de l'aube à la fin du XIXe chapitre. Il y relate comment il rencontre le roi et parvint à le convaincre, grâce à l'insistance de sa mère, de financer sa licence de tennis à la suite d'une démonstration. L'écrivain mentionne un homme habitué des courts de tennis et de la Côte d'Azur[10].

Ascendance

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Titres et honneurs

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Titulature

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  • -  : Son Altesse Royale le prince Gustave de Suède et de Norvège, duc de Värmland ;
  • -  : Son Altesse Royale le prince héritier Gustave de Suède et de Norvège, duc de Värmland ;
  • -  : Son Altesse Royale le prince héritier Gustave de Suède, duc de Värmland ;
  • -  : Sa Majesté le roi de Suède.

Le roi Gustave V était le grand-maître de l'ordre des Séraphins et ses armoiries sont exposées dans l'église de Riddarholmen :

  Blasonnement :
Écartelé : à la croix pattée d'or, qui est la Croix de Saint-Eric, cantonnée en 1 et 4, d'azur à trois couronnes d'or posées 2 et 1 (qui est de Suède moderne), en 2 et 3, d'azur, à trois barres ondées d'argent, au lion couronné d'or armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout (qui est de Suède ancien), sur-le-tout parti de Vasa (tiercé en bande d'azur, d'argent et de gueules à la gerbe d'or brochant) et de Pontecorvo (d'azur, au pont à trois arches d'argent, sur une rivière de même, ombrée d'azur, et supportant deux tours du second ; le tout surmonté d'une aigle contournée au vol abaissé, becquée et membrée d'or empiétant un foudre de même accompagné en chef de sept étoiles d'or aussi rangées en forme de la constellation de la Grande Ourse (de Bernadotte))[11].

Décorations et honneurs

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Il existe depuis 1951 une avenue Gustave-V-de-Suède dans le 16e arrondissement de Paris.

Notes et références

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  1. Julien Colliat, « La Suède : La quête difficile du bonheur (1844-2018) », sur herodote.net, (consulté le ).
  2. « De nouveaux documents allemands inédits mettent en lumière : Les illusions de Hitler à propos de l'U.R.S.S. ; Ses hésitations envers la France ; Ses tentatives pour faire entrer le Japon en guerre contre la Russie ; Les sympathies de Pie XII pour l'Allemagne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (sv) Per Svensson, « Lena Ebervall och Per Samuelsson / Ers Majestäts olycklige Kurt », sur expressen.se, (consulté le ).
  4. Armand Isnard, Le Dictionnaire des anecdotes historiques, FeniXX réédition numérique, , 371 p. (ISBN 978-2-402-06480-4, lire en ligne)
  5. Voir L’Éclaireur de Nice, 22 mars 1921, page 3.
  6. « Partenaire des Rois au tennis », Le Petit Journal,‎ (lire en ligne).
  7. « Sa Majesté le roi de Suède sur les "courts" de France », Le Monde illustré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (fr) « Les héros du grand chelem » sur bmarcore.club. fr.
  9. (en) King Gustav V
  10. Roman Gary, La promesse de l'aube, Gallimard, , 456 p. (ISBN 978-2-07-036373-5), p. 180-183.
  11. http://www.ordersandmedals.net/Sweden/Seraphim/Shields/Seraphim%20shield%20339%20Gustaf%20V.jpg

Annexes

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Bibliographie

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  • Revue du centenaire du Nice Lawn Tennis Club, 1990.
  • Jean Charles Volkmann, Généalogie des rois et des princes, éditions Jean-Paul Gisserot, 1998.

Article connexe

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Liens externes

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