Claude Louis François de Régnier de Guerchy

diplomate français

Claude-Louis-François de Régnier, comte de Guerchy, marquis de Nangis, baron de la Guerche, né en 1715 et décédé en 1767 est un officier général et diplomate français.

Claude Louis François Régnier de Guerchy
Fonction
Ambassadeur de France au Royaume-Uni
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Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Diplomate, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Louis de Régnier Guerchy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Distinctions
Blason

Biographie

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D'une ancienne famille de Bourgogne[1], il est le fils de Louis de Régnier, marquis de Guerchy, comte de Druy et de Jeanne-Louise de Marion de Druy.

Il est le petit-fils de Henri de Régnier, baron de Guerchy, et de Marie de Brouilly, l'arrière-petit fils de Claude de Régnier, baron de Guerchy et de Lucie, ou Julie de Brichanteau.
C'est par cette parenté que lui échoient, par succession, le marquisat et le château de Nangis, Louis Armand de Brichanteau étant mort sans postérité.

Il est aussi vicomte de Fontenay le Marmion, seigneur de Fresney le Puceux, Bretteville sur Laize, en Normandie, domaines ayant appartenu à son arrière-grand-mère, Gilonne d'Harcourt, mère de Marie de Brouilly.

Carrière militaire

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Sa carrière est essentiellement militaire. Entré au service en 1729, il fait ses premières armes dans les mousquetaires du roi en 1730 sous le marquis de Guerchy son père.

Il s'illustre pendant les campagnes d'Italie (1733-1734), du Rhin (1735), en Bavière (1741), en Flandre (1741-1747), aux Pays-Bas (1748) et en Allemagne (1757-1760). En 1743, il est fait brigadier des armées du roi.

Pendant la guerre de succession d'Autriche, il sert au siège d'Ypres, à celui de Furnes (1744), à celui de Tournai (1745). Héroïque aux batailles de Fontenoy (où, à la tête de son régiment, il chargea trois fois la colonne anglaise) et de Minden, Voltaire lui dédie un vers de son Poème de Fontenoy : « Guerchy n'est point frappé, la vertu peut te plaire » [2].

En juin 1745, il est promu maréchal de camp. La même année, il sert au siège d'Oudenarde, en 1746 à la prise de Bruxelles, aux sièges de Charleroi, Mons et Namur. En 1746, il sert à la bataille de Raucoux, en 1747 à la bataille de Lawfeld, où il est blessé.

En 1748, il devient gouverneur de Huningue et participe au siège de Maestricht. Il porte au roi la nouvelle de la prise de la ville. La même année, il est fait lieutenant général des armées du roi.

De 1751 à 1761, pendant la guerre de Sept Ans, il sert en Allemagne. Il se trouve à la bataille d'Hastenbeck (1757), à la bataille de Krefeld (1758), à la bataille de Minden (1759)[3].

Ambassade de France à Londres

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Six mois après le traité de paix de 1763, il remplace le duc de Nivernais à l'ambassade de France à Londres dans les circonstances les plus critiques : sont à l'ordre du jour les questions des prisonniers de guerre, des fortifications de Dunkerque, les litiges que suscitent la pêche en Terre-Neuve et les îles Falkland.

Son prédécesseur estime ses capacités tout à fait médiocres. Le duc de Praslin, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, est lui-même circonspect et craint « ses dépêches comme le feu ». La correspondance entretenue entre le comte de Broglie, le chevalier d'Éon et Tercier dans le cadre du Secret du Roi le désigne d'ailleurs sous les noms de code de Novice, de Bélier ou de Mouton cornu[4].

Deux secrétaires, Leboucher et Bontemps, secondent Guerchy et fournissent la majeure partie du travail quand le marquis de Blosset le remplace pendant ses séjours annuels en France. Charles de Beaumont, chevalier d'Éon, doit lui servir de guide et tenir sa plume.

Son ambassade et la fin de sa vie sont marquées par les difficultés qu'il rencontre avec l'étrange personnage qu'est le chevalier d'Éon. Au départ un simple problème de compétence : d'Éon, refuse son poste subalterne. Puis les crises se font de plus en plus scandaleuses et publiques et d'Éon prétend qu'on a voulu l'empoisonner à la table de l'ambassadeur. L'adversaire de Guerchy, disgracié par le roi, est devenu un renégat. Cependant, la double politique de Louis XV complique l'affaire [5]. Le souverain soutient ouvertement son ambassadeur et donne dans le même temps des gages de tranquillité au chevalier d'Éon, allant jusqu'à lui demander de surveiller l'ambassadeur.

« Incapable de mener à heureuse fin par lui-même ce complot, qui exigeait toute l'expérience d'une plume exercée (l'ambassadeur savait à peine tenir la sienne), il emprunta celles de deux hommes de lettres réunis[6] » à savoir celles d'Ange Goudar et de Treyssac de Vergy.

L'ambassadeur, invoquant le droit des gens, demanda une réparation en justice ; si le premier procès fut gagné, ses espérances furent vite déçues. Il adressa un mémoire à Lord Halifax, à la suite de ceux d'Éon, le , pour réclamer la protection des lois et du droit des gens[7] mais sans succès.

Le retournement de Treyssac de Vergy contre son ancien patron, fait pencher la balance du côté du chevalier en . Cet épisode devait marquer la mémoire de l'ambassade jusqu'aux dernières années de l'Ancien Régime. En définitive, l'affaire ne prit fin qu'avec la mort de l’ambassadeur voire au retour en France sous ses habits féminins, du chevalier d'Éon.

Lors de ses dernières vacances, Guerchy demande son rappel : ses querelles avec d'Éon, les procès qu'il vient de perdre à Londres contre l'aventurier l'empêchent de représenter comme il se doit la couronne de France. Selon Octave Homberg et Fernand Jousselin, Guerchy, à la suite de son procès contre d'Éon, est hué par la population londonienne et doit se faire passer pour son secrétaire afin de ne pas être malmené par la foule.

Âgé, malade, très fatigué, son rappel est accordé par Louis XV. Le , Guerchy quitte définitivement son poste.

« Cette ambassade si bien remplie eut un triste épilogue : à peine de retour en France, Guerchy reçut un paquet contenant une copie d'environ 600 vers du premier chant d'un poème héroï-comique intitulé la Guerchiade ; c'était une abominable charge contre son ambassade à Londres, remplie d'injures à son adresse et à celle de Choiseul[8]. » Treyssac de Vergy propose de remettre le manuscrit contre la somme de cent guinées, si le 1er septembre la somme n'est pas versée, le libelle sera publié. Le chantage ne prend pas car le comte meurt à Paris le 17 septembre. Le calomnieux libelle ne fut pas imprimé[9].

Le comte de Guerchy apparaît de façon anecdotique dans le roman de Diderot, Jacques le fataliste et son maître.

Son portrait, peint par Louis-Michel Van Loo, n'est plus connu que par des reproductions en gravure[10].

Distinctions

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Mariage et descendance

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Le comte de Guerchy épouse le 3 mai 1740 Gabrielle Lydie d'Harcourt (Paris, paroisse Saint Sulpice, 21 décembre 1722 - Paris, 13 février 1801), fille de François d'Harcourt, 2e duc d'Harcourt, pair de France, maréchal de France, et de Marie Madeleine Le Tellier de Barbezieux.

Tous deux sont inhumés à Guerchy[11].

Elle est la petite-fille de Louis François Marie Le Tellier, marquis de Barbezieux, ministre et secrétaire d'Etat à la Guerre, la belle-sœur d'Emmanuel Dieudonné de Hautefort, ambassadeur à Vienne de 1749 à 1751, celle aussi du maréchal-duc de Croÿ. Dont 6 enfants :

  • Anne Louise de Régnier de Guerchy (Paris, paroisse Saint Sulpice, 25 novembre 1741 - ibidem, 9 novembre 1749) ;
  • Henri Louis de Régnier de Guerchy (Paris, paroisse Saint Sulpice, 23 juin 1743 - ibidem, 20 février 1745) ;
  • Félicité Victoire de Régnier de Guerchy (Paris, paroisse Saint Sulpice, 26 novembre 1745 - ibidem, 30 décembre 1759) ;
  • Antoinette Marie de Régnier de Guerchy (Paris, paroisse Saint Sulpice, 6 juillet 1748 - 1837), mariée en 1768 avec Joseph Louis Bernard de Cléron d'Haussonville, brigadier des armées du Roi, colonel du régiment de la Marine (1737-1806), dont postérité ;
  • Angélique Louise de Régnier de Guerchy (Paris, paroisse Saint Sulpice, 9 février 1752 - ibidem, 22 juin 1756) ;
  • Anne Louis de Régnier de Guerchy, marquis de Guerchy, marquis de Nangis, maréchal des camps et armées du Roi, colonel en second du régiment lyonnais, puis colonel du régiment d'Artois infanterie, chevalier de Saint-Louis, il n'émigre pas à la Révolution (Paris, paroisse Saint Sulpice, 3 février 1755[12] - 1806), marié en 1780 avec Marie-Françoise du Roux de Sigy, dont postérité. Ils ont pour descendant Pierre Jacobé de Haut de Sigy.

Notes et références

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  1. Emmanuel de Blic, Les Derniers Guerchy: leur descendance dans les familles de Chabenat de Bonneuil et Jacobé de Haut, 1951
  2. A. M. Moreau, Essai historique sur la commune de Guerchy et ses seigneurs, Auxerre, Librairie ancienne F. Fauchereau, , 172 p. (lire en ligne), p. 78
  3. Tribout de Morembert, Dictionnaire de Biographie française, tome 16, Paris, Letouzey & Ané, , col. 1474
  4. Louis XV (King of France) et Edgard Boutaric, Correspondance secrète inédite de Louis XV sur la politique étrangère avec le comte de Broglie, H. Plon, (lire en ligne)
  5. Voir sur ce point les Mémoires secrets de Bachaumont en date du 15 janvier 1776
  6. Frédéric Gaillardet, op. cit., t. II, p. 31
  7. Archives des Affaires étrangères, Angleterre, Supplément 13 / f. 175r – 176r
  8. P. Coquelle, article cité
  9. AAE CP Ang. 474 / f. 286 et 325
  10. « Claude Louis François de Regnier, Comte de Guerchy », sur virtuelles.kupferstichkabinett.de (consulté le )
  11. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison d'Harcourt, tome 2, Lyon, l'auteur, (ISBN 978-2-901990-11-6), p. 75-77.
  12. Comte de Chastellux, Notes prises aux archives de l'Etat-civil de Paris, Paris, Librairie historique de Jean-Baptiste Dumoulin, , 634 p. (lire en ligne), p. 507-508.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Édgard Boutaric, Correspondance secrète inédite de Louis XV sur la politique étrangère avec le comte de Broglie, Tercier, etc., et autres documents relatifs au Ministère secret publiés d'après les originaux conservés aux Archives de l'Empire, Paris 1866, 2 vol. in-8°.
  • Pierre Coquelle, Le comte de Guerchy, ambassadeur de France à Londres (1763-1767), Paris, Picard et fils, 1908, 44 p.
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires sur la Chevalière d'Eon, avec son portrait d'après Latour : la vérité sur les mystères de sa vie d'après des documents authentiques suivis de douze lettres inédites de Beaumarchais, Paris, Dentu, 1866, 2 vol.
  • Octave Homberg et Fernand Jousselin, Un Aventurier au XVIIIe siècle. Le Chevalier d'Eon (1728-1810) ; Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1904, 312 p.
  • Louis-Gabriel Michaud (ed.), Biographie universelle ancienne et moderne, t. XXI, Leipzig, 1856.
  • Paul Vaucher, Recueil des instructions aux ambassadeurs et ministres de France depuis le traité de Westphalie jusqu’à la Révolution française, t. III (Angleterre), Paris, CNRS, 1965, 583 p.

Lien interne

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Liens externes

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