César Gabriel de Choiseul-Praslin

personnalité politique française

César Gabriel de Choiseul-Chevigny, marquis de Choiseul, puis duc de Praslin et pair de France (1762), comte de Chevigny et de La Rivière, vicomte de Melun et de Vaux, baron de La Flèche, de Sainte-Suzanne, et de Giry, seigneur de Chassy, né le à Paris, et mort le , est un militaire, diplomate et homme d'État français.

César Gabriel de Choiseul
Image illustrative de l’article César Gabriel de Choiseul-Praslin
Alexandre Roslin, César Gabriel, Comte de Choiseul, Duc de Praslin (1762),
Stockholm, Nationalmuseum.

Titre 1er Duc de Praslin
et pair de France
(1762-1785)
Autres titres Marquis de Choiseul
Successeur Renaud César de Choiseul-Praslin
Arme Cavalerie
Grade militaire Lieutenant général des armées du Roi
Conflits Guerre de Sept Ans
En tant que ministre
Guerre d'indépendance des États-Unis
En tant que ministre
Autres fonctions Ambassadeur de France à Vienne (1758-1760)
Ministre des Affaires étrangères (1761-1766)
Secrétaire d'État à la Marine (1766-1770)
Biographie
Dynastie Maison de Choiseul
Surnom Choiseul-Praslin
Naissance
à Paris
Décès (à 73 ans)
à Paris, inhumé à Maincy Seine-et-Marne
Père Hubert de Choiseul
Mère Louise-Henriette de Beauvau
Conjoint Anne Marie de Champagne
Enfants Renaud César de Choiseul-Praslin
Élisabeth-Céleste Adélaïde de Choiseul

Gravure du Duc par François-Anne David d’après Alexandre Roslin.

Biographie

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Origines et famille

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César Gabriel de Choiseul est issu de la Maison de Choiseul, une famille noble originaire de Choiseul dans la Haute-Marne, et qui descend des comtes de Lanques, avec un lien possible avec les anciens comtes de Bassigny. Cette illustre famille a fourni un nombre important de serviteurs au royaume de France, cinq maréchaux, un cardinal, deux évêques, et plusieurs hommes d’État. Son origine remonte au XIIe siècle.

Il est le fils aîné d'Hubert de Choiseul, dit le marquis de Choiseul, seigneur et comte de Chevigny et de la Rivière et Couloutre, vicomte de Bouconville, baron de Lux. Il commande un temps le régiment de la Reine, cavalerie, en qualité de mestre de camp. Il est fait brigadier des armées du Roi le . Il meurt le .

Sa mère, Louise-Henriette de Beauvau, est la seconde épouse de son père. Elle est la fille de Gabriel-Henri de Beauvau du Rivau, marquis de Montgauguier, capitaine des gardes du corps de Philippe de France, duc d'Orléans, et de Marie-Angélique de Saint-André. De cette union naissent deux fils dont César Gabriel est l'aîné et Gabriel-Hubert de Choiseul, le cadet, meurt en bas âge.

Carrière militaire et diplomatique

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Il est lieutenant général de cavalerie, avant de quitter le service en raison de son mauvais état de santé. En 1758, il est nommé ambassadeur de France à Vienne, en remplacement de son cousin Étienne François de Choiseul, comte de Stainville, lorsque celui-ci est appelé au ministère des Affaires étrangères.

Deux ans plus tard, en 1760, il revient à Paris. Il reçoit, le , ce même ministère du duc de Choiseul, qui le lui remet, en gardant, pour le moment, celui de la Guerre et de la Marine. Il est reçu comme chevalier du Saint-Esprit le . Le duc de Praslin, après avoir négocié de concert avec son cousin, signe le traité de Paris de 1763, par lequel se termine la guerre de Sept Ans, dont les conditions sont en défaveur de la France. Le Canada, l'Acadie et une partie de la Louisiane, qu'on ne pouvait reconquérir, sont cédés aux Anglais mais cet abandon est compensé par la restitution des plus riches colonies françaises, celles des Antilles. Dunkerque ne peut être soustrait à la présence anglaise ; mais, à peine la paix est-elle signée, que se préparent de toutes parts, dans les ports de France, les moyens de balancer un jour la puissance navale des Anglais (notamment par le don des vaisseaux), et de soulever leurs États d'Amérique.

Le comte de Choiseul est, à cette époque, créé duc et pair, sous le nom de duc de Praslin. Le , il rend à son cousin le ministère des Affaires étrangères, et reçoit celui de la marine. Sous son ministère, il répand, parmi les officiers, un vif désir d'instruction, et exige d'eux des connaissances approfondies. Les élèves sont soumis à des examens sévères : Borda est admis dans le corps de la marine, auquel ses talents devaient être si utiles ; Chabert et La Cardonnie sont chargés de lever, l'un la carte de la Méditerranée, l'autre celle des parages de Saint-Domingue. Deux grands voyages sont exécutés pour s'assurer de la perfection des nouvelles montres marines de Le Roy, et Berthoud, etc. Le duc de Praslin conçoit le projet d'un nouveau voyage autour du monde, qu'un seul Français avait fait jusqu'à cette époque. Il confie ce projet à Bougainville et ne néglige aucun moyen d'en assurer le succès, et de le rendre utile à la navigation et aux sciences.

Lorsqu'il est disgracié, il s'occupait déjà depuis longtemps d'un code de législation pour les colonies, qui tendait à une amélioration progressive du sort des esclaves. Cependant la plus grande activité régnait dans les arsenaux : les ingénieurs portaient l'art de la construction plus loin que les Anglais eux-mêmes. Quelques-uns de ces ingénieurs, demandés par la cour d'Espagne, partent à Cadix, à Carthagène, et jusque dans l'île de Cuba, donner aux Espagnols des leçons et des exemples.

Lorsque le duc de Praslin partage, le , la disgrâce de son cousin, il laisse dans les ports 70 vaisseaux de ligne, 50 frégates, et, dans les magasins, les bois et tous les matériaux nécessaires pour accélérer de nouvelles constructions. D'immenses travaux avaient agrandi et fortifié le port de Brest ; et l'artillerie de la marine avait été entièrement régénérée. À l'époque où Louis XV exile ses ministres, tout était prêt pour recommencer la guerre avec une supériorité due à des forces réelles. Il est remplacé par l'abbé Terray.

Nommé membre honoraire de l'Académie des sciences le , il meurt le , à l'âge de 73 ans. À sa mort, son éloge funèbre est dit par Condorcet.

Le château de Vaux-le-Vicomte

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En 1764, il acquiert auprès de Honoré de Villars l'ancien domaine de Fouquet, qui prend alors le nom de Vaux-Praslin (Vaux-Le-Vicomte à Maincy)

« Homme réservé, impassible et érudit, il n'apporta aucune modification si ce n'est l'actuelle bibliothèque et des aménagements de confort au 1er étage du château. Sa descendance, vénérée par les habitants de la région, conserva le domaine pendant six générations (en 1842, le duc Théobald fit réparer le château; le dôme fut refait. Ils demeuraient très attachés au domaine, mais les jardins n'étaient plus entretenus[1]. »

Mariage et descendance

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Il épouse, le , Anne Marie de Champagne de Villaines de La Suze (morte le ), fille de René Brandelis de Champagne, marquis de Villaines et de la Varenne, et Catherine Thérèse Le Royer, qui donna naissance à :

Armoiries

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Écartelé, aux 1 et 4, d’azur à la « croix billettée » d'or ; aux 2 et 3 de gueules au lion couronné d'or qui est Aigremont.[3]

Iconographie

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Notes et références

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  1. Vaux-Le-Vicomte, guide du domaine, 1983. Son portrait, acquis grâce à l'aide financière de l' Association des Amis du Château, y est conservé (2009).
  2. Chanoine Le Paige, Dictionnaire topographique, historique et généalogique du Maine, Le Mans, Paris, 1777, t. II. p. 522.
  3. Popoff 1996, p. 102.

Voir aussi

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Sources et bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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