Chronologie du statut des femmes

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Cet article donne une chronologie du statut juridique des femmes ; l'article est également relié à l'histoire des femmes. Sans données sociologiques, il est difficile d'évaluer dans quelle mesure une législation est réellement mise en œuvre et de quels droits une femme pouvait réellement faire usage.

Manifestation de suffragettes dans la ville de New York, le 6 mai 1912.

Préhistoire

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L'essor des sciences anthropologiques et préhistoriques dans la seconde moitié du XIXe siècle est dominé par la représentation stéréotypée de la femme préhistorique issue des clichés véhiculés par l'évolutionnisme culturel et les savants, en majorité des hommes, au gré de leurs convictions et/ou revendications. Les artistes et l'iconographie des ouvrages scientifiques, des manuels et des textes vulgarisés de préhistoire, reprennent ainsi la tradition culturelle judéo-chrétienne et victorienne qui imposent le modèle du patriarcat et de la femme soumise. Ce cadre de pensée reste prégnant dans les années 1950, lorsque des anthropologues américains (Irven DeVore (en), Sherwood Washburn) poussent à l’extrême le modèle androcentrique de « l'homme chasseur » qui rend compte selon eux de l'hominisation[1]. Dans le prolongement des mouvements féministes dits de la 2e vague, l'archéologie du genre remet en cause cette vision et propose le modèle tout aussi spéculatif et controversé, de la femme collectrice, centrale, active et dominante[2],[3]. Les dernières analyses archéologiques exposent cependant un changement important à partir du Néolithique, et plus particulièrement de la domestication animale. En effet, à partir des premières utilisations des bovins et ovins pour la traction (10 000 av. J.-C.), la figure masculine s'impose[4]. L’avènement des cités-États va instituer le patriarcat, appropriation du corps des femmes en vue de la reproduction, de la sexualité et du travail domestique par les hommes[5].

Antiquité

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Moyen Âge

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  • En Gaule, du Ve au IXe siècle, le droit du mariage est tributaire des lois des différents peuples, des différentes villes gallo-romaines, de convictions civiles et religieuses. Les évêques catholiques suivaient le droit romain, où c'est le consentement (souvent des parents) qui faisait le mariage, tandis que les tribus germaniques suivaient leurs droits propres, par lesquels c'est la relation sexuelle qui faisait le mariage.
  • en 757, le capitulaire de Compiègne dispose : « Si quelqu'un s'étant marié, trouve que son épouse n'est pas vierge, il a le droit de la renvoyer et de prendre une autre femme, mais si celle-ci n'est pas vierge, il ne pourra la renvoyer car lui non plus ne l'est pas ayant connu sa première femme » [citation douteuse].
  • En 1215, au IVe concile de Latran, la qualité du mariage est mise en exergue comme l'un des sept sacrements et définie comme l'union de deux volontés plus que comme celle de deux corps. Le Concile impose donc le consentement des deux conjoints. Cela ne signifie pas qu'il n'y pas de mariages arrangés, mais que cela ne peut se faire sans une forme de consentement de la part de l'épouse. De fortes pressions sur les femmes ont eu lieu, spécialement dans le cas de mariages politiques et royaux.
  • 1316, 1322 et 1328 : mise à l'écart de princesses de la succession royale et donc du trône de France, justifiée par le risque que le royaume tombe au main d'un souverain étranger par mariage. Le déclenchement de la guerre de Cent Ans, à la suite de l'alliance de deux fils de princesses éliminées (Charles de Navarre, le plus légitime, et Édouard III d'Angleterre, son cousin) qui contestent aux Valois le droit de régner, conduit à la redécouverte voire à la réinterprétation de la « loi salique ».
  • 1405 - France : Christine de Pizan, première femme française de lettres à vivre de sa plume, dénonce dans La Cité des dames la misogynie des clercs et s’insurge tant contre les discriminations dont les femmes sont victimes, que contre les propos de Jean de Meung sur elles, si opposés à ceux de Guillaume de Lorris.
  • 1428-1430 - France : années d'activités militaires de Jeanne d'Arc.
  • 1749 - France : alors que jusque-là les violences conjugales sont un motif tout à fait accessoire justifiant d'une séparation de biens, une telle séparation est obtenue dans le Poitou avec ce seul motif à l'appui de la demande[6].

Époque moderne

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  • Au XVIe siècle se répand une légende à propos d'un Concile de Mâcon qui aurait débattu de l'existence d'une âme chez la femme. Un tel débat n'a en fait jamais eu lieu, les femmes ayant été baptisées aussi bien que les hommes dès les origines de la chrétienté, voire ayant été martyres pour cette raison, comme Blandine de Lyon. Il s'agissait en réalité de clarifier la distinction entre les termes « homo » (être humain) et « vir » (homme mâle), ce qui fut fait.

1622 - France

  • Marie de Gournay réclame, dans son Égalité des hommes et des femmes, un meilleur accès à l’instruction pour toutes les femmes. Elle prend position dans le débat naissant sur la place de la femme, soutenant que celle-ci n’est pas inférieure à l'homme par nature mais du fait de son éducation.

1679 - Italie

1687 - France : Traité de l'éducation des filles, de Fénelon.

XVIIe siècle-XVIIIe siècle - France

  • Les femmes tiennent salon. Ces petits comités essentiellement masculins se réunissent souvent sous la protection de femmes qui leur garantissent une certaine liberté. Certaines femmes appartenant aux classes privilégiées se posent en effet en protectrices et rien, ou pas grand-chose, ne peut leur interdire une telle attitude. Ces « salons particuliers » reprennent la tradition des cercles des reines et des princesses à la cour qui émergent dès le XVe siècle. C'est dans le cadre de ces salons que les Lumières prennent leur essor en favorisant les libres débats.

1724 - France

  • Création de la Bourse de Paris. La présence des femmes y est proscrite, et ce jusqu'en 1967[7].

1788-1789 - France

  • Convocation des États généraux pour la 22e fois en 488 ans (première en 1302). Les femmes veuves ou nobles tenant fief prennent part au vote mais elles ne sont pas directement éligibles. Elles peuvent toutefois être représentées par une sorte de suppléant comme c’est le cas notamment dans les assemblées locales. Les femmes prennent également une part très active à la rédaction des cahiers de doléances.

Époque contemporaine

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Révolution française

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Pastel représentant Olympe de Gouges.
  • 1790 - France :
    • Condorcet plaide pour le droit de vote aux femmes dans son Admission des femmes au droit de cité : « songez qu’il s’agit des droits de la moitié du genre humain ».
    • le droit d'aînesse masculin est supprimé par la loi. Tous les enfants sont désormais égaux devant la succession, quel que soit leur rang de naissance et leur sexe.
  • 1793 - France
    • Instauration du suffrage « universel » ; mais les femmes sont toujours exclues de la citoyenneté au même titre que les mineurs, les domestiques, les aliénés et les religieux cloîtrés.
    • Les femmes de Paris coiffées d’un bonnet rouge prennent d’assaut le Conseil général de la Commune de Paris, avec à leur tête, Claire Lacombe. Elles sont repoussées aux accents d’un discours clairement misogyne du procureur général Chaumette. Dans la foulée de ce coup de force, un décret de la Convention montagnarde interdit tous les clubs politiques de femmes[8].
  • 1795 - France : les femmes sont exclues de la vie politique. Tenaces, elles s’installent alors dans les travées réservées au public dans les différentes assemblées et ne manquent jamais une occasion pour émettre des avis en pleine délibération des législateurs. Ces femmes qui occupent littéralement les bancs du public sont vite taxées du nom de « tricoteuses », car nombre d’entre elles pratiquent effectivement le tricot en séance ou entre deux débats.
  • 1804 - France : le Code civil français déclare la femme incapable juridiquement ; elle est sous l'autorité de son père puis de son mari. En revanche, la veuve jouit, en théorie, de la plénitude de ses capacités juridiques, droit de vote exclu. En effet, la veuve ayant eu des enfants reste surveillée par un Conseil de famille composé de membres de la famille de son mari. Napoléon, en homme de son temps, n’est pas très sensible à la cause féministe et déclare « je n’aime pas les femmes qui se mêlent de politique »[9].
  • 1808 - France : Charles Fourier réclame le droit de vote des femmes et la liberté en amour. Saint-Simon et Fourier sont considérés[Par qui ?] comme les précurseurs des socialistes.
  • 1810 - France :
    • Le Code pénal qualifie l'adultère de délit. L’adultère de l'époux est puni d’une amende, celui de l'épouse d’une peine de prison (de 3 à 24 mois).
    • Le Code pénal punit de réclusion les personnes qui pratiquent, aident ou subissent un avortement. Les médecins et pharmaciens impliqués sont condamnés aux travaux forcés.
 
Affiche américaine de 1939 pour un service de travail domestique. Au XIXe siècle, la discrimination sexuelle maintient des rôles stéréotypés envers la domesticité : liée à généralisation de la société bourgeoise occidentale, la figure de la soubrette devient incontournable dans les vaudevilles qui font la satire des mœurs de ladite « bonne société ».
  • 1829 - Inde : Le Sati Prevention Regulation Act interdit la pratique de la satî, le sacrifice des veuves qui se jettent dans le bûcher crématoire de leur époux. Cette réforme qui prétend mettre un terme à une pratique vieille de plus de 2000 ans provoque inévitablement de farouches résistances parmi les traditionalistes, même de nos jours.
  • 1832 - France :
    • Fondation du journal La femme libre.
    • Jusque-là délit, le viol est désormais un crime, mais c’est le père ou le mari qui est considéré comme lésé.
  • 1839 - France : de retour d’un voyage d’étude au Royaume-Uni, Flora Tristan avoue dans son Promenades dans Londres qu’« en France, de tradition, la femme y est l'être le plus honoré, en Angleterre, c'est le cheval ».
  • 1844 - France : quelques jours avant son décès, Flora Tristan concède dans une lettre : « que j’ai tout le monde contre moi. Les hommes parce que je demande l’émancipation de la femme et les propriétaires parce que je demande celle des ouvriers ».
  • 1846 - Suisse : Premières étudiantes en philosophie à l'université de Zurich[11].
  • 1848 - France
    • 5 mars. Deuxième République. Rétablissement du suffrage « universel » après un système censitaire, mais les femmes sont toujours exclues du droit de vote.
    • Les Vésuviennes, femmes parisiennes qui avaient pris les armes lors de la révolution de 1848, revendiquent une Constitution politique des femmes, le port du pantalon[12],[13] l'accès à tous les emplois publics, civils, religieux et militaires. Ultra-radicales, les Vésuviennes desservent toutefois la cause féministe en réclamant des réformes comme l’obligation du mariage féminin à 21 ans, la mise en place d’un service militaire obligatoire féminin et le doublement du service militaire masculin pour les hommes qui refuseraient les tâches ménagères. La radicalité des Vésuviennes permet aux hommes hostiles à la cause féministe de s'en servir comme repoussoir.
    • Autres féministes de 1848 :
  • 1849 - France : Jeanne Deroin tente de se présenter aux élections législatives. Le socialiste Proudhon est l’un des plus virulents opposants à cette candidature féminine : « L'humanité ne doit aux femmes aucune idée morale, politique, philosophique. L'homme invente, perfectionne, travaille, produit et nourrit la femme. Celle-ci n'a même pas inventé son fuseau et sa quenouille ».
  • 1850 - France : la loi Falloux fait obligation pour les communes de plus de huit cents habitants d'ouvrir et d'entretenir une école publique de garçons comme de filles. La scolarité n'est cependant pas encore ni gratuite ni obligatoire.
  • 1851 - France : le premier projet de loi proposant le droit de vote des femmes aux élections municipales voit le jour : il est dû à Pierre Leroux.

vers 1860 - Royaume-Uni : les suffragettes britanniques commencent à mener un combat d'envergure pour obtenir le droit de vote.

  • 1862 - France : Elisa Lemonnier crée l'enseignement professionnel féminin, public et laïque.
  • 1863
    • Finlande : dans les campagnes, les femmes qui administrent leurs biens peuvent voter aux élections communales, pour la première fois[15].
    • France : Emma Chenu devient bachelière ès science[11].
  • 1865
    • Royaume-Uni : Développement du mouvement des suffragistes au sein d'un groupe de discussions la Kensington Society pour débattre du droit de vote pour les femmes[16].
    • Suisse : Les femmes peuvent accéder aux études de médecine à l'université de Zurich ; de nombreuses étudiantes étrangères se formeront dans cette université, dans différents cursus[11].
  • 1865 - 1870 - Suisse : les universités suisses de Zurich, puis de Berne sont les premières à s'ouvrir progressivement aux femmes. Des jeunes filles viennent de toute l’Europe pour y étudier.
  • 1867 - France : Victor Duruy crée les cours secondaires publics destinés aux filles ; ils restent cependant payants.
  • 1868 - France :
    • Emma Chenu devient licenciée ès science[11].
    • Droit d'étudier la médecine pour les femmes[11].
  • 1869
    • Royaume-Uni :
    • États-Unis : le Wyoming est le premier État du pays à accorder le droit de vote aux femmes[15].
  • 1870
    • Finlande et Suède : les femmes peuvent accéder à l'université[11].
    • France : la première femme médecin diplômée dans le pays est l'Anglaise Elizabeth Garrett[11].
    • Inde : Rappel de l'interdiction d'infanticide des filles et obligation de déclarer chaque naissance.
  • 1871 - France :
  • 1872 - Finlande : en ville, les femmes qui administrent leurs biens peuvent voter aux élections communales, pour la première fois[15].
  • 1873 - États-Unis : ouverture de la première université qui ouvre toutes ses sections aux femmes, à Boston
  • 1874 - France
    • Le travail des femmes est interdit dans les mines et les carrières.
    • Le travail de nuit des femmes non majeures est interdit.
    • Joséphine Andrée, syndicaliste fonde le Syndicat féminin de la couture, premier syndicat féminin.
  • 1876 - France :
    • Hubertine Auclert fonde Le Droit des femmes, groupe suffragiste qui devient Le Suffrage des femmes en 1883.
    • Lors du congrès de Marseille, Hubertine Auclert proclame : « Qui dit droit, dit responsabilité, la femme doit travailler, n'étant pas moins tenue de produire que l'homme, vu qu'elle consomme… qu'il y ait pour les deux sexes même facilité de production, et application rigoureuse de cette formule économique : à production égale, salaire égal ».
  • 1880 - Japon : profitant de l'ouverture du pays à l'Occident, les femmes japonaises manifestent afin d'obtenir des réformes. En réponse à ces manifestations, une loi interdit désormais la présence des femmes sur la scène politique.
  • 1891 - Inde : l'âge du mariage est porté à un minimum de 12 ans pour les filles.
  • 1892 - France
    • Le travail de nuit est interdit à toutes les femmes, quel que soit leur âge.
    • Le port du pantalon, interdit pour les femmes depuis le Directoire, est désormais possible à condition qu’elles tiennent à la main une bicyclette ou un cheval (cette loi n'a été abrogée qu'en 2013 mais était tombée en désuétude).
    • Possibilité de devenir dentistes pour les femmes[11].
  • 1893
    • Nouvelle-Zélande : premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes Néo-Zélandaises ; elles n'ont pas encore le droit d'éligibilité[15].
    • États-Unis : le Colorado est le second État du pays à accorder le droit de vote aux femmes[15].
    • Australie : à partir de cette année, État par État, le pays commence à donner le droit de vote aux femmes[15].
  • 1896
    • Empire allemand : les premières bachelières allemandes sont fêtées à Berlin[11].
    • États-Unis : l'Idaho et l'Utah sont les troisième et quatrième États du pays à accorder le droit de vote aux femmes[15].
  • 1897 - France :
    • Les femmes peuvent désormais témoigner dans les actes d'état-civil, et dans les actes notariés.
    • Fondation du journal quotidien féministe La Fronde par Marguerite Durand.
 
La joueuse de tennis Charlotte Cooper, médaillée d'or aux Jeux olympiques de 1900.
  • 1900
    • « International » : Deuxièmes Jeux olympiques, à Paris ; les femmes y concourent pour la première fois[11]. Ce sont 12 femmes issues de 5 pays qui peuvent participer au golf et au tennis, sports qui ne nécessitent pas de tenues considérées comme « indécentes » et ne mènent pas au contact[11]. Les médaillées d'or sont Margaret Abbott au golf et Charlotte Cooper au tennis[11].
    • Égypte : création d'un enseignement secondaire féminin[17].
    • Empire allemand : le Land de Bade est le premier de l'Empire à accepter et « immatriculer » des étudiantes de nationalité allemande[11].
    • France :
    • Tunisie : inauguration de la première école de filles[11].
    • Belgique : premières libertés économiques des femmes établies légalement, droit à l’épargne personnelle de la femme mariée, droit de signer un contrat de travail et d’encaisser un salaire.
  • Fin du XIXe siècle - Grèce : la réalisation d'établissements d'enseignement pour filles est financée par la fortune de Catherine Lascaridou[11].

Début du siècle

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  • 1902 - Australie : les Australiennes peuvent désormais voter.
     
    Marie Curie, physicienne et chimiste, deux fois récompensée par des prix Nobel (1903 puis 1911).
  • 1905
    • International : Conférence internationale sur la protection du travail, à Berne (Suisse) ; elle concerne le travail de nuit des femmes dans l'industrie[19].
    • Grande-Bretagne : Les manifestantes féministes Annie Kenney et Christabel Pankhurst sont arrêtées ; elles sont surnommées « Suffragettes »[19].
  • 1906
    • Finlande : les Finlandaises obtiennent le droit de vote et d'éligibilité[15].
    • France :
      • Isabelle Bogelot est la première femme nommée au Conseil supérieur de l'assistance et de l'hygiène publique, grâce au travail du Conseil national des femmes françaises
      • Le couturier Paul Poiret supprime le corset, en créant des robes taille haute. Il devient ainsi un pionnier de l'émancipation féminine.
      • Grève des transbordeuses d'oranges de Cerbère (Pyrénées) demandant l'augmentation des salaires et la reprise d'ouvrières précédemment licenciées[20].
      • Grève de 8000 ouvriers de la chaussure (la moitié étant des femmes), durant 110 jours, à Fougères (Bretagne)[20].
    • Grande-Bretagne : Afin de lutter contre l'exploitation des femmes travaillant à domicile, création de l'Anti-Sweating League (le sweating system désignant en anglais des conditions de travail touchant cette catégorie de travailleuses, qui ont des salaires très bas, des horaires variables avec parfois des journées de 18 heures et d'autres moments de l'année où elles sont au chômage)[20].
  • 1907
    • États-Unis :
      • Kate Barnard est la première femme du pays élue à un Parlement d'État, en Oklahoma[21].
      • Le chirurgien Halsted décrit l'opération du cancer du sein, selon un protocole qui sera utilisé jusqu'au milieu du XXe siècle (suppression du sein malade, des muscles pectoraux et des ganglions axillaires, avec des résultats limités, des répercussions négatives liées à la mutilation et des complications invalidantes ; plus tard, l'opération sera remplacée par uniquement l'ablation de la tumeur si elle est de taille réduite[22].
    • Finlande : pour la première fois, 19 députées entrent au Parlement[15].
    • France :
      • La loi permet aux femmes d'être électrices et éligibles aux tribunaux de prud'hommes.
      • Loi sur les biens réservés pour que les femmes (mariées) puissent disposer librement de leur salaire[23].
      • Dufaut et Charnier sont les deux premières cochères de fiacre du pays validées par l'examen professionnel[21].
    • Grande-Bretagne : Plusieurs manifestations demandant le droit de vote et le droit d'être élues pour les femmes[24].
  • 1908
    • International : Jeux olympiques à Londres, avec trois disciplines ouvertes aux femmes : tennis, tir à l'arc et patinage artistique[21]. 3 pays sont représentés par 43 sportives[21]. En parallèle à ces jeux, des démonstrations sportives jugées plus « féminines » sont organisées : en gymnastique, natation et plongeon[25].
    • Empire allemand
      • Le droit d'association et de réunion concerne aussi les femmes : celles-ci peuvent alors s'inscrire dans un parti politique, mais elles sont alors réduites à des tâches subalternes[21].
      • Les femmes allemandes sont acceptées à l'université en Prusse[11].
      • Rahel Straus devient la première femme médecin[21].
    • Grande-Bretagne :
    • Finlande : 25 députées au Parlement[15].
    • Italie : Premier Congrès de la femme italienne ; il concerne le statut juridique des femmes, leur travail mal payé, et les conséquences de l'émigration des hommes[21].
  • 1910
    • International :
      • Lors de leur conférence internationale, les femmes socialistes créent la « Journée des femmes », sur l'initiative de l'Allemande Clara Zetkin, en vue notamment de promouvoir le droit de vote des femmes ; le 19 mars 1911, cette journée a lieu en Allemagne, Autriche, Suisse et au Danemark[28]. D'autres pays suivront, dont la France le 5 juillet 1914[28]. En Russie, la Révolution de Février commence le 23 février 1917 du calendrier grégorien (8 mars du calendrier julien) avec une manifestation d'ouvrières à Saint-Pétersbourg : en commémoration, Lénine décidera en 1921 que la Journée des femmes aura lieu le 8 mars ; cette date de célébration se répandra dans les pays communistes : Chine dès 1924, Europe de l'Est dès 1946 ; les socialistes restent sur une date selon le pays (en Belgique, le 11 novembre)[28]. Le mythe d'un 8 mars commémorant une grève d'ouvrières à New-York en 1857 naît en France le 5 mars 1955 : cela permet que la journée s'affranchisse de son image liée au communisme et trouve de nouvelles racines américaines ; or, la grève en question n'a jamais existé, ce que révèleront les chercheuses Liliane Kandel et Françoise Picq en 1982[28]. La célébration de la Journée internationale des femmes du 8 mars perd plus tard une part de sa valeur de protestation dans certains pays, mais elle la conserve dans d'autres : par exemple, en Algérie, ou au Chili en 1986 avec une répression violente d'une manifestation[28].
      • Élisa Deroche est la première femme au monde qui obtient le brevet de pilote d'avion, 36 hommes l'ayant eu auparavant[28].
    • Espagne : L'inscription à l'université est ouverte aux femmes[28].
    • France :
  • 1911
    • Commonwealth : Emily Murphy est la première femme juge.
    • France :
      • Au sein du syndicat CGT des employés, création d'une section féminine.
      • Les employées des PTT obtiennent la rémunération de leur congé maternité.
      • Marie Curie reçoit le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le radium. Marie Curie est la première scientifique, hommes et femmes confondus, à obtenir deux prix Nobel.
  • 1912 - Chine : Pour réclamer le droit de vote, les femmes chinoises envahissent l'enceinte du nouveau Parlement, en vain.
  • 1914 - Islande : Droit de vote pour les Islandaises.
  • 1915 - France : La modiste Coco Chanel raccourcit les jupes et supprime la taille. Elle conçoit aussi des vêtements pour les femmes, simples et pratiques, dont l’esthétique s’inspire d'une vie dynamique et sportive qui aime jouer avec les codes féminins-masculins.

Entre-deux-guerres

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  • 1918 - Europe : La plupart des Européennes obtiennent le droit de vote entre 1918 et 1920 (Royaume-Uni, Russie soviétique, Pologne, Tchécoslovaquie en 1918, Allemagne le 12 novembre 1918[28], Pays-Bas, Luxembourg, Belgique et Suède en 1919, Albanie, Autriche et Hongrie en 1920).
  • 1921
    • International : Deuxième conférence internationale des femmes communistes, à Moscou, avec le thème principal « Comment faire participer la masse des femmes à la lutte contre l'impérialisme ? » ; 28 pays sont représentés par 82 déléguées[31].
    • Canada :
    • Danemark : Femmes et hommes ont l'égalité d'accès à la fonction publique[31].
    • États-Unis : Inauguration du monument au mouvement des femmes, de la sculptrice Adelaide Johnson, à l'intérieur du Capitole des États-Unis à Washington ; l’œuvre a été financée par le National Woman's Party[31].
    • Irlande : Frances Kyle est la première avocate du pays[31].
    • Suède : Nouveau Code matrimonial : « aucun des deux (époux) ne jouit de droits supérieurs à ceux de l'autre et chacun peut disposer de son propre travail »[31].
  • 1922
    • France : Le Sénat refuse d'examiner la proposition de loi sur le vote des femmes, par 134 voix sur 156[32].
    • Japon : Abrogation de la loi interdisant aux femmes toute activité politique.
  • 1923 - France : L'avortement est un crime passible de la cour d'assises.
  • 1924 - France : Le décret Bérard institue des horaires et des programmes d'études identiques dans les établissements secondaires de garçons et de filles, ce qui créé l'équivalence entre les baccalauréats masculin et féminin.
  • 1925 - France :
    • Création de l'École polytechnique féminine.
    • La Chambre des députés adopte par 389 voix contre 140 une proposition de loi instaurant le vote des femmes lors des élections municipales et cantonales.
    • Tour de France suffragiste de Marthe Bray.
    • Des candidates communistes sont élues aux municipales. Mme Variot siège par exemple au conseil municipal de Malakoff. Ces élues sont finalement écartées par les tribunaux.
  • 1927 - France
    • Les employés des deux sexes des PTT, de la Caisse des Dépôts et Consignations, et les professeurs du secondaire à niveau de diplôme égal ont désormais le même traitement.
    • Une Française mariée à un étranger conserve sa nationalité.
    • L’Assemblée vote une quatrième fois en faveur du droit de vote aux femmes par 396 voix contre 94. Le Sénat fait barrage.
  • 1929 - Inde : L'âge du mariage est porté à un minimum de 14 ans pour les filles.
  • 1930 - France : Les femmes peuvent être juges.
  • 1932 - France : La Chambre des députés vote par 446 voix contre 60 une résolution invitant le gouvernement à faire pression sur le Sénat afin de rendre possible l’adoption du texte sur le droit de vote aux femmes. Sans suites.
  • 1935
    • Philippines : Droit de vote pour les femmes philippines.
    • France : La Chambre des députés se prononce pour la cinquième fois pour le vote des femmes par 453 voix contre 124. À nouveau, le Sénat bloque.
  • 1935-1936 - France : Plusieurs communes organisent des scrutins parallèles mixtes aboutissant à faire élire des conseillères municipales supplémentaires ; à Louviers, dont le maire est Pierre Mendès France, six conseillères sont ainsi élues et siègent avec voix consultative.
  • 1936
    • France :
      • Le 4 juin, Blum nomme trois femmes dans son gouvernement. Il s'agit de Cécile Brunschvicg, présidente de l'UFSF, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie.
      • Le 30 juillet, la Chambre des députés se prononce pour la sixième et dernière fois pour le vote des femmes par 495 voix contre 0. Le gouvernement s'abstient. Le Sénat n'inscrira jamais ce texte à son ordre du jour.
    • Allemagne nazie :
      • Promulgation d'une loi interdisant certaines hautes fonctions aux femmes dans la magistrature (juge et procureur notamment) ainsi que dans le corps médical. Les femmes conservent le droit de vote, mais ne sont plus éligibles (cf. : condition des femmes sous le Troisième Reich).
  • 1937 - France :
    • Les femmes sont autorisées à enseigner le latin, le grec et la philosophie.
    • Les femmes mariées peuvent obtenir un passeport sans l’autorisation de leur mari.

Seconde Guerre mondiale

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Durant la Seconde Guerre mondiale les femmes ont accédé à des postes de travail dans les usines pour soutenir l'effort de guerre.
 
Deux ouvrières de maintenance chargées de nettoyer à intervalles réguliers les sommets de 12 hauts fourneaux à l'aciérie Gary Works (en), Indiana. À titre de précaution, elles portent des masques à oxygène. Les femmes américaines ont largement contribué au Victory Program[33].
  • 1939 - France : Création de brigades policières chargées de traquer les « faiseuse d'anges ». La répression contre l’avortement et la contraception s'accroît. L'une des premières militantes pro-IVG, Madeleine Pelletier — également médecin —, est arrêtée et menée à l'asile, où elle meurt six mois plus tard.
  • 1940 - France :
    • Régime de Vichy. Un décret-loi de Vichy rend très restrictif l'accès des femmes à l'emploi public.
  • 1941 - France :
    • Régime de Vichy. Les époux mariés depuis moins de 3 ans ne peuvent pas divorcer.
  • 1942 - France
    • Régime de Vichy. L'avortement, qui était un délit, devient un crime contre la sûreté de l'État ; il est puni de la peine de mort.
    • France libre. 23 juin. Le général de Gaulle déclare : « Une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l'Assemblée nationale ».
  • 1944 - France :
    • 24 mars. France Libre. Vote de l’Assemblée réunie à Alger du droit de vote pour les femmes par 51 voix sur 67.
    • 21 avril. France Libre. Après un vote de l’Assemblée réunie à Alger, De Gaulle signe l’ordonnance donnant le droit de vote et l'éligibilité aux femmes. Les militaires de carrière, hommes ou femmes, attendent 1945 pour obtenir le droit de vote (cf. : ordonnance du 21 avril 1944).
    • En novembre, l'Assemblée consultative provisoire, pour l'ouverture de sa session à Paris, compte dix femmes.

Après-guerre

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  • 1945
     
    Préambule de la Charte des Nations Unies (en anglais).
    • Organisation des Nations unies (ONU) : « principe d'égalité sans discrimination de sexe » dans la Charte des Nations unies de 26 juin 1945 : Article 55 alinéa 3[34].
    • France :
      • La notion de « salaire féminin » est supprimée. « À travail égal, salaire égal » s'inscrit dans la législation française. Plusieurs lois rappelleront ce principe en 1972, 1983 et 2005, notamment.
      • 29 avril : premier vote féminin, lors des élections municipales.
      • En octobre : premier vote féminin lors d'un scrutin national : 34 femmes élues membres de l'Assemblée nationale constituante.
      • Loi instaurant le congé de maternité obligatoire et rémunéré de 8 semaines (2 semaines avant et 6 semaines après l’accouchement). Ce congé est rémunéré à hauteur de 50 % du salaire, 100 % pour les fonctionnaires.
    • Japon : Sous l'influence américaine, la loi japonaise admet désormais l'égalité entre hommes et femmes. Droit de vote accordé aux femmes japonaises. Mixité de l'éducation.
  • 1948
    • ONU : La Déclaration universelle des droits de l'homme reconnaît la pleine égalité entre hommes et femmes. Quelques pays ne ratifient pas la DUDH, en raison précisément de cet article, et beaucoup d'autres n'ont toujours pas harmonisé leur droit interne à la DUDH.
    • Belgique : droit de vote pour les femmes.
  • 1954 - France : Publication de Bonjour tristesse de Françoise Sagan, qui fait scandale en raison de son « immoralité ». Sagan réplique en signalant : « Aujourd’hui, les jeunes filles écrivent ce qu’elles veulent ».
 
Rosa Parks, vers 1955.
  • 1956
    • France : création de « la maternité heureuse » qui devient le « Planning familial » en 1960.
    • Tunisie : adoption du Code du statut personnel qui abolit la polygamie et institue le divorce judiciaire notamment. La Tunisie fait figure de pays arabo-musulman le plus avancé dans le domaine de la condition féminine.
  • 1963
    • France : la mixité des élèves est instituée, par décret, comme le régime normal des Collèges d'enseignement secondaire.
    • États-Unis : la notion « à travail égal, salaire égal » entre dans la législation américaine.
  • 1965
    • France : une épouse peut avoir un emploi et un compte en banque sans avoir à obtenir l'autorisation de son époux, et dispose librement de ses biens propres grâce à la loi du 13 juillet 1965 sur la réforme des régimes matrimoniaux[36].
    • Tunisie : nouvelles réformes de la condition féminine en Tunisie : égalité des salaires, scolarisation obligatoire pour les filles et les garçons de 6 à 12 puis à 16 ans, interventions contre le port du voile. Ces réformes voulues par le président Habib Bourguiba malgré de fortes résistances des milieux traditionalistes sont expliquées par un discours : « Il faut rendre la femme tunisienne à sa société pour qu’elle puisse jouer convenablement son rôle d’épouse, de mère et de citoyenne ; elle doit rattraper des siècles de retard pour vivre en femme du XXe siècle. ».
    • Algérie : manifestations importantes de femmes algériennes afin de réclamer des réformes, mais l'exemple tunisien ne fait pas école.
  • 1966
    • France : la loi interdit de licencier une femme enceinte et pendant les 12 semaines suivant l'accouchement.
    • Algérie : le débat sur l'adoption d'un Code de la famille tourne court. Le projet de réforme est abandonné.

Des années 1970 à la fin du siècle

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  • 1972 - France :
    • La loi réaffirme la reconnaissance du principe de l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes, pour des travaux de valeur égale.
    • Huit femmes sont reçues à l'École Polytechnique ; le major de la promotion est Anne Chopinet.
    • Égalité des droits des enfants légitimes et naturels.
    • Possibilité pour les femmes mariées de contester la paternité du mari et de reconnaître un enfant sous son nom de naissance.
  • 1973
    • Algérie : mécontentes de la teneur du Code de la famille à nouveau en débat, les femmes algériennes font capoter le projet de réforme qui prévoyait le maintien de la polygamie ou l'interdiction de se marier avec un étranger.
    • France :
      • La mère peut, comme le père, transmettre sa nationalité à son enfant (légitime ou naturel).
      • L'éducation sexuelle fait son apparition dans les programmes scolaires.Algérie : mécontentes de la teneur du Code de la famille à nouveau en débat, les femmes algériennes font capoter le projet de réforme qui prévoyait le maintien de la polygamie ou l'interdiction de se marier avec un étranger.
  • 1975
    • ONU : l'année 1975 est déclarée « année internationale de la femme » par l'ONU et la première conférence internationale qui leur est consacrée est organisée à Mexico. Déclaration de la décennie de la femme (1976-1985).
    • France
      • 17 janvier : promulgation de la loi Veil autorisant l'interruption volontaire de grossesse.
      • La loi Haby, en créant le collège unique, réaffirme l'obligation de mixité dans l'enseignement primaire et secondaire, tant pour les élèves que pour les enseignements : « Tout enseignement et toute spécialité professionnelle… sous réserve des dispositions du Code du travail, sont accessibles aux élèves des deux sexes ».
      • La loi sanctionne désormais les discriminations fondées sur le sexe, en particulier en matière d'embauche, et garantit l'accès à l'emploi des femmes enceintes.
      • La loi soumet à un accord commun entre les époux le choix du domicile conjugal.
      • La loi supprime également la possibilité laissée à l'époux de contrôler les correspondances de son épouse.
      • Instauration du divorce par consentement mutuel.
      • Ouverture du « refuge Flora Tristan » pour femmes battues à Clichy (voir : refuge pour femmes battues.
 
1979 : Margaret Thatcher, la « Dame de Fer », prend les rênes du gouvernement britannique. Première femme devenue premier ministre d'un pays d'Europe occidentale, ici avec Ronald Reagan ; leur politique sera assimilée à une « révolution conservatrice ».
  • 1979
    • ONU : Adoption de la résolution 34/180 du 18 décembre 1979 relative à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, connue aussi sous le nom de Convention CEDAW (Convention on the Elimination off all forms of Discimination Against Women). Ouverture des ratifications (entrée en vigueur en 1981).
    • Europe : Simone Veil devient la première femme présidente du Parlement européen.
    • Royaume-Uni : Margaret Thatcher devient la première femme Premier ministre du Royaume-Uni. De ce fait, elle est la première femme élue chef de gouvernement dans un pays d'Europe et la première femme représentant son pays au G8 (alors G7).
    • France : l'interdiction du travail de nuit est supprimée pour les femmes occupant des postes de responsabilité.
    • Iran : La Révolution islamique iranienne impose le port du voile aux femmes.
    • Algérie : Les femmes algériennes sont interdites de sortie du territoire national si elles ne sont pas accompagnées d'un « tuteur » (père ou mari).
  • 1980
    • International : 2e Conférence mondiale de la décennie des Nations unies pour la femme : égalité, développement et paix.
    • Islande : Vigdís Finnbogadóttir devient la première femme élue présidente d'un État européen.
    • France : Le congé maternité est porté à 16 semaines minimum (6 semaines avant et 10 semaines après l’accouchement) avec versement complet du salaire. À partir du troisième enfant, le congé maternité minimum est de 24 semaines.
  • 1981 - Algérie
    • 8 mars. Manifestation des femmes algériennes contre l'interdiction de sortie du territoire valable depuis 1979. Elles obtiennent gain de cause et cette mesure discriminatoire est levée.
    • Septembre. Le gouvernement soumet au parlement un Code de la famille rédigé dans le plus grand secret. Texte et méthode sont rejetés par les femmes algériennes qui manifestent jusqu'au retrait du projet de loi en janvier 1982.
  • 1982 - France
    • Les conjointes d'artisans ou de commerçants peuvent choisir entre trois statuts : conjointe collaboratrice, salariée ou associée.
    • Remboursement de l'interruption volontaire de grossesse par la Sécurité Sociale.
    • Un projet de loi prévoit d'instaurer un quota de 25 % de femmes pour les listes de candidatures. Elle est rejetée par le Conseil constitutionnel.
  • 1984
    • Algérie : adoption en force d'un Code de la famille insatisfaisant pour les femmes algériennes : maintien de la polygamie, répudiation possible et mariage avec tuteur matrimonial obligatoire pour la femme majeure.
    • France
      • Le congé parental est ouvert à chacun des parents salariés sans distinction de sexe.
      • La loi confie aux deux parents la gestion conjointe des biens de leurs enfants mineurs.
      • Désormais, les parents ont la possibilité d'ajouter au nom patronymique de l'enfant le nom de son autre parent (en général celui de la mère).
    • Suisse : le 2 octobre, Elisabeth Kopp est la première femme à accéder au poste de Conseillère fédérale.
  • 1985
    • International : 3e Conférence mondiale sur les femmes de l'ONU (à Nairobi, au Kenya).
    • France : Les femmes sont autorisées à intégrer le corps des agents de change[7].
  • 1988 - Tunisie : Pacte national qui réaffirme l'égalité entre femmes et hommes. Le président Ben Ali s'inscrit en héritier du président Bourguiba sur la question de la condition féminine et les réformes égalitaires s'accélèrent.
  • 1992
    • Europe : Une directive européenne fixe à 14 semaines la durée minimum du congé maternité pour les salariées de l’Union. La France (16 à 24) et le Danemark (jusqu’à 28) sont les plus avancés sur ce thème.
    • France
      • La loi Neiertz sanctionne le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
      • La loi du 22 juillet réprime les violences conjugales. Aggravation des peines pour les époux ou concubins coupables de violences familiales.
      • Au nom de l’égalité, dénonciation par la France de la convention no 89 interdisant le travail de nuit des femmes.
    • Inde : La loi prévoit que 30 % (minimum) des sièges d'élus locaux ou régionaux soient réservés aux femmes.
  • 1993
    • France
      • L'autorité parentale devient conjointe, quelle que soit la situation des parents (mariés, divorcés ou concubins).
      • Dépénalisation de l'auto-avortement.
      • Le tribunal de Bordeaux prononce des peines de prison ferme pour les membres d’un « commando anti-IVG ».
    • Tunisie : Réforme du Code du statut personnel : Le devoir d'obéissance au mari disparaît tandis que les époux divorcés sont parfaitement égaux en droit. L'adultère n'est plus considéré pour une circonstance atténuante en cas de tentative d'assassinat.
 
Femme afghane portant un enfant. Photo prise dans la province du Parwan, en 2005.
  • 1997 - France : le Premier ministre Lionel Jospin déclare dans son discours de politique générale : « Il faut permettre aux Françaises de s'engager sans entrave dans la vie publique. Dans ce domaine, le progrès passe d'abord par l'évolution des mentalités et le changement des comportements. Une révision de la Constitution, afin d'y inscrire l'objectif de la parité entre les femmes et les hommes sera proposée ».
  • 1998 - France : La loi détermine « les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». En décembre, le gouvernement rend public un projet de loi qui prévoit 50 % de candidates pour les scrutins de liste. Pour les élections législatives, les partis doivent également présenter 50 % de femmes, sous peine de sanctions pécuniaires.
  • 2000 - France
    • Le Conseil constitutionnel valide le texte sur la parité.
    • Loi sur la contraception d'urgence : pilule du lendemain en vente libre en pharmacie, gratuite pour les mineures.
  • 2001 - France : Le délai légal pour procéder à un avortement passe de 10 à 12 semaines.
  • 2003 - France
    • Fondation de l’association « Ni putes ni soumises ». Ce mouvement mixte dénonce la situation des filles et des femmes dans certains quartiers difficiles.
    • Le 3 août, arrivée à Paris de la Marche des « Ni putes, ni soumises » après un Tour de France dans plus de 20 villes.
  • 2004 - Janvier - Australie : Le Parlement australien se propose d'examiner une loi accordant un congé de maternité payé aux Australiennes salariées. Jusque-là, il n'existait pas de congé de maternité en Australie.
  • 2004 - Février - Maroc : Entrée en vigueur du nouveau Code de la famille ; il établit dans certains domaines une égalité de droits entre les conjoints, il limite la polygamie et la répudiation, et, enfin, il porte l'âge légal du mariage des femmes à 18 ans.
  • 2006 - 11 mars - Chili : Michelle Bachelet est la première femme à accéder au poste de présidente du Chili. C'est également la première fois en Amérique du Sud, qu'une femme est élue présidente au suffrage universel direct.
  • 2006 - Mars - France : Vote à l'unanimité d'une loi qui porte l'âge légal du mariage des femmes à 18 ans (au lieu de 15 ans) afin de lutter contre les mariages forcés.
 
Tawakkul Karman, Leymah Gbowee et Ellen Johnson Sirleaf, Prix Nobel de la paix 2011.

Notes et références

modifier
  1. Claudine Cohen, La femme des origines. Images de la femme dans la préhistoire occidentale, , p. 80-100.
  2. Claudine Cohen, La femme des origines. Images de la femme dans la préhistoire occidentale, , p. 144.
  3. (en) Lori D. Hager, Women In Human Evolution, Taylor & Francis, , p. 18.
  4. Ana Minski, Sagesses Incivilisées. Sous les pavés la sauvageresse !, M-Éditeur (ISBN 9782924924358)
  5. Ana Minski, Sagesses Incivilisées, sous les pavés la sauvageresse !, M Éditeur (ISBN 9782924924358)
  6. Gwénael Murphy, « "Justice, sociétés et violences conjugales aux XVIIe et XVIIIe siècles : les seuils de tolérance", Sources. Arts, Civilisation et Histoire de l'Europe, n°14-15, p. 115-134. », sur ResearchGate, (consulté le ), p. 126
  7. a b et c Paul Lagneau-Ymonet, « La Masculinité d'affaires. Le cas de la Bourse de Paris. 1724-1988 », in Régis Reventin (dir.), Hommes et masculinités de 1789 à nos jours, Éditions Autrement, 2007, p. 113-127, ici p. 113.
  8. Recueil général des lois, décrets, ordonnances, etc. depuis le mois de juin 1789 jusqu'au mois d'août 1830, Barrot, Administration du Journal des notaires, 1839.
  9. Laurence de Cambronne, Madame de Staël, la femme qui faisait trembler Napoléon, Paris, Allary éditions, , 243 p. (ISBN 978-2-37073-045-9)
  10. Edouard Dolléans, Histoire du mouvement ouvrier, paris, Armand Colin,
  11. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj et ak Florence Montreynaud 1995, p. 20-21
  12. Christine Bard, Une histoire politique du pantalon, Paris, Seuil, .
  13. Nejma Omari (trad. Adriënne Ummels), « Femmes en pantalons », NewsEye, .
  14. Marie-Ève Thérenty, Femmes de presse, femme de Lettres. De Delphine de Girardin à Florence Aubenas, Paris, CNRS Éditions, , 400 p. (ISBN 2-2711-1792-5).
  15. a b c d e f g h i j k et l Florence Montreynaud, Le XXe siècle des femmes, Paris, Nathan, , 782 p. (ISBN 2-09-290579-1), p. 62-63
  16. « Les droits des femmes en Angleterre au 19ème siècle : la lutte pour les droits au sein de la sphère publique (II) – L'oiseau moqueur », sur loiseaumoqueur.com (consulté le )
  17. a et b Florence Montreynaud 1995, p. 24
  18. Florence Montreynaud 1995, p. 26
  19. a et b Florence Montreynaud 1995, p. 54
  20. a b et c Florence Montreynaud 1995, p. 60
  21. a b c d e f g h et i Florence Montreynaud 1995
  22. Florence Montreynaud 1995, p. 66-67
  23. Laura L. Frader, « Définir le droit au travail: rapports sociaux de sexe, famille et salaire en France aux XIXe et XXe siècles », Le Mouvement social, no 184,‎ , p. 5–22 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3779456, lire en ligne, consulté le )
  24. Florence Montreynaud 1995, p. 64
  25. Florence Montreynaud 1995, p. 72-73
  26. a b c d e f g et h Florence Montreynaud 1995, p. 76-81
  27. Florence Rochefort, « La citoyenneté interdite ou les enjeux du suffragisme », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 42, no 1,‎ , p. 41–51 (DOI 10.3406/xxs.1994.3043, lire en ligne, consulté le )
  28. a b c d e f g h i et j Florence Montreynaud 1995, p. 82-91
  29. En commémoration de la Journée de l’Égalité des Femmes
  30. Yvonne Knibiehler, « L'éducation sexuelle des filles au XXe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 4,‎ (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.436, lire en ligne, consulté le )
  31. a b c d e f et g Florence Montreynaud 1995, p. 158
  32. Lola Gonzalez-Quijano, « Anne-Sarah Bouglé-Moalic, Le vote des Françaises. Cent ans de débats 1848-1944. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, 392 pages », Travail, genre et sociétés, vol. 40, no 2,‎ , p. 200 (ISSN 1294-6303 et 2105-2174, DOI 10.3917/tgs.040.0200, lire en ligne, consulté le )
  33. Image du United States Women's Bureau (en), par le fond historique de la NARA.
  34. un.org
  35. « Convention sur les droits politiques de la femme » [PDF], Association ADATE, .
  36. Benoît de Boysson, « Promulgation de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux », sur francearchives.fr
  37. Henri Tincq, « Jean Paul II déclare hors la loi l'avortement et l'euthanasie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. « Manifestations en Turquie après que le pays s’est retiré de la convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Lien externe

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