Bibliothèques-médiathèques de Metz

Les bibliothèques-médiathèques de Metz sont organisées en réseau de quatre médiathèques, de deux bibliothèques et d'un espace autour de la culture numérique de la ville de Metz : la médiathèque du Pontiffroy (tête de réseau), la médiathèque Jean-Macé à Borny, l'Agora à Patrotte Metz-Nord, et celle du Sablon, et les bibliothèques de Magny et de Bellecroix[1]. L'Arob@se, dans le quartier du Pontiffroy est le lieu de la culture numérique du réseau des bibliothèques-médiathèques de Metz.

Bibliothèques-Médiathèques de Metz
Informations générales
Type
Ouverture
1809
Surface
7 sites
Site web
Localisation
Pays
France
Région
Département
Commune
Coordonnées
Carte

Histoire

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Bibliothèque municipale, 1806

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Partie intégrante des Musées de la Cour d'Or, la chapelle possède encore ses anciens rayonnages de bibliothèque.

La bibliothèque municipale est installée en 1806 dans l’ancienne chapelle des Carmes, construite dans le dernier tiers du XVIIe siècle[2]. À la Révolution, les locaux abritent l’école centrale de la Moselle avant de recevoir les collections issues des mesures de confiscation prises par la Convention. Quelque 60 000 volumes sont rassemblés, provenant du chapitre de la cathédrale — lequel détenait le plus bel ensemble de manuscrits —, de la collégiale Saint-Sauveur, des quatre abbayes masculines de Saint-Arnould, Saint-Clément, Saint-Symphorien et Saint-Vincent, de l’abbaye de femmes Sainte-Glossinde, ainsi que la maison des Jésuites, des Célestins, des Dominicains, grands et petits Carmes, des Trinitaires, des Récollets, prêtres de la Mission, etc. On y joint également les livres ayant appartenu à différentes bibliothèques ecclésiastiques des environs de Metz ainsi que les collections de plusieurs institutions d’Ancien régime telles que l’ordre des avocats au parlement de Metz ou la Société royale des arts et des sciences.

L’ensemble, confié à la garde de bibliothécaires improvisés, se voit rapidement amputé de ses plus belles pièces. L’humidité, la poussière et les rongeurs détruisent une partie de ce que le vandalisme et l’indifférence ont épargné. La bibliothèque de la ville ouvre ses portes au public en [3], huit ans plus tard, avec 25 000 volumes seulement.

Au long du XIXe siècle, les collections s’accroissent de façon régulière en raison des achats effectués et grâce à des dons émanant notamment de l’État, ainsi que des legs, parfois très importants, si bien que le fonds initial se trouve multiplié par deux vers 1880. Parmi les donateurs les plus remarquables, il convient de citer le baron Louis Numa de Salis, lequel laissa à la ville 124 manuscrits[4], une vingtaine d’incunables, une collection de parchemins médiévaux et plusieurs milliers d’éditions anciennes, de gravures, de dessins.

Pendant l’Annexion (1870-1918), la bibliothèque se modernise, le chauffage central est installé, l’éclairage électrique remplace l’éclairage au gaz. En 1907, une bibliothèque publique de prêt est ouverte, incluant dans ses collections des romans, des ouvrages scientifiques récents dans les domaines les plus modernes, des livres d’art et des ouvrages pratiques à portée du plus grand nombre. Il y aura même de 1912 à 1918 une section spécialement destinée aux enfants ! Le retour à la France entérine ces innovations. La bibliothèque publique de prêt est maintenue, mais ses collections sont largement francisées.

Pendant la seconde guerre mondiale, une partie des collections patrimoniales entreposées au fort Saint-Quentin pour les protéger, disparaît dans un incendie dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1944. Ce qui subsiste part en Allemagne et ne sera rapatrié qu’après-guerre à Metz grâce à l’action de Robert Schuman. Les collections patrimoniales restantes sont cependant assez remarquables pour que la bibliothèque municipale obtienne de figurer parmi les 56 bibliothèques municipales françaises classées en raison de la richesse de leurs collections. Ces collections patrimoniales ont d’ailleurs constamment été enrichies depuis.


Médiathèque du Pontiffroy, 1977

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La médiathèque centrale de Metz est intégrée au quartier reconstruit du Pontiffroy.

Le bâtiment historique au cœur de la cité devient trop exigu. En vue d'une meilleure protection des collections et pour accroitre le confort offert à des usagers beaucoup plus nombreux qu’autrefois, une bibliothèque est conçue par l’architecte Michel Folliasson dans les années 1970 dans le quartier du Pontiffroy face à l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Clément au centre d’un quartier nouvellement urbanisé. Elle ouvre ses portes au public le , après deux ans de travaux[5]. Le , la nouvelle bibliothèque prend le nom de médiathèque (première utilisation en France) tout en conservant, pour familiariser le public à ce néologisme, l'appellation de « Bibliothèque-Médiathèque ». C'est le que l'ensemble des services (sections Études et Adultes, bibliothèque enfantine avec salle d'Heure du conte et atelier d'expression, Relais de littérature Jeunesse pour les enseignants et formateurs, salle d'exposition et discothèque) fut ouvert à tous sur les 1 800 m2 d'espaces au public, alors que près de onze kilomètres de rayonnages étaient répartis sur les trois niveaux de réserves.

Lors de l'inauguration officielle, le , Jean-Philippe Lecat, ministre de la Culture et de la Communication, se plut à saluer le caractère novateur et la dimension régionale de la Médiathèque du Pontiffroy qui s'inspirait de l'expérience du centre Beaubourg ouvert depuis moins de deux ans, après que le maire Jean-Marie Rausch, eut consacré cette bibliothèque comme véritable lieu d'animation et de communication.

Architecture

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Le site construit sur dalle à proximité de la vieille ville (400 m à vol d'oiseau de la préfecture et 600 m de la cathédrale) bénéficie d'un espace entièrement dévolu aux piétons, soustrait à la circulation automobile. Le parti architectural rend lisibles, par un jeu de décrochement de volumes simples et géométriques supportant des toitures-terrasses sur différents niveaux, les fonctions différenciées des espaces internes de la bibliothèque.

Les façades présentent par leur aspect une unité de matériaux : les parties pleines ont des teintes naturelles ocre et claires sans solution de continuité ; de larges surfaces vitrées aux menuiseries métalliques affleurent en façade tandis que les parois de certains éléments fonctionnels tels les cages d'escaliers sont recouvertes d’ardoise.

Missions et développement

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Depuis 1990, la Médiathèque du Pontiffroy a mis en place de nouveaux services pour ses usagers : une salle d'actualités, un service d'apprentissage des langues et une Marmothèque dédiée aux tout-petits.

Aujourd'hui, plus de 5 400 m2 de surface mettent à disposition une collection importante de livres, une discothèque, un service audiovisuel, un relais de documentation en littérature jeunesse, une salle d'exposition, des collections patrimoniales numérisées, un service Wi-Fi, une bibliothèque de service numérique[6]

En 2016 elle a fait l'objet d'une remise à niveau des plateaux publics.

Communication innovante

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Le souhait de mettre en place une nouvelle forme de diffusion, d'adopter une démarche marketing, d'être en adéquation aux modes de pensées de la communication, incitaient à s'affranchir des pratiques traditionnelles en bibliothèque. De quelles manières métamorphoser simultanément l'image du métier et celles des bibliothèques messines, tout en amplifiant leur notoriété[7]?

Création de Miss Média
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Miss Média, bibliothécaire atypique et avatar des bibliothèques-médiathèques de Metz est apparue la première fois sur le site des bibliothèques-médiathèques de Metz dans un strip de presse (BD en trois cases) en . Sa création annonçait en même temps la baisse des tarifs municipaux concernant les bibliothèques. Selon la commande graphique des BMM, André Faber, dessinateur, journaliste et infographiste, dessina le personnage. Sobre de tenue, les couleurs blanche et noire correspondent au blason de la ville de Metz, elle incarne les BMM ainsi que la profession de bibliothécaire[8].

 
Miss Média et le Graoully

Pleine d'humour, elle aime dans ses réparties contrarier les idées convenues circulant à propos des bibliothèques et de la société de l'information.

En 2014 Jean Chauvelot a repris la suite en redessinant Miss Média sous de nouveaux traits. Pour la suite de ses aventures graphiques elle est accompagnée du remarquable Graoully, dragon messin.

Médiathèque Jean-Macé de Borny, 1993

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En 1993, l'ouverture de la médiathèque Jean-Macé de Borny[9], voulue moderne elle offre un large accès aux contenus culturels et propose également des expositions temporaires. Son implantation à proximité directe du secteur des Hauts-de-Blémont amorce un long processus de modernisation et de désenclavement du quartier de Borny dénommé Grand projet de ville.

Elle a été agrandie en 2008 et relie désormais toutes ses activités sur un seul niveau[10].

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2023, la médiathèque Jean-Macé a été incendiée et brûlé lors d'émeutes qui se sont propagées à toute la France après la mort d'un jeune homme tué par la police près de Paris[11].

L'Arob@se, 2022

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Depuis mai 2022, le réseau des Bibliothèques-Médiathèques offre un espace autour de la culture numérique[12].

Aménagé avec différents espaces, le lieu offre de la découverte de jeux vidéo, un studio d'image et son et des ateliers autour de la culture numérique[13].

Collections patrimoniales

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La bibliothèque municipale de Metz conserve de très riches collections patrimoniales, parmi lesquelles :

  • Un important ensemble de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains ;
  • Un fonds d’environ 700 incunables et plusieurs centaines de milliers d’imprimés anciens ;
  • Un fonds de près de 2900 titres de périodiques en grande partie locaux ;
  • Des fonds d’auteurs locaux (Paul Verlaine, Maurice Barrès, François de Curel, Frédéric Estre, Gustave Kahn, Bernard-Marie Koltès, Jean Vodaine) ;
  • De riches collections iconographiques marquées notamment par les figures de Jacques Callot, Sébastien Leclerc, Charles-André Malardot, et plusieurs milliers de photographies anciennes et cartes postales, ainsi qu'un riche fonds de cartes et plans ;
  • Des partitions musicales dont certaines autographes (Gabriel Pierné, Ambroise Thomas, Camille Durutte) ;
  • Des livres d’artistes ;
  • Un important fonds local, et d’autres fonds spécifiques : hebraïca, science-fiction, littérature jeunesse, gastronomie, fonds des annexions allemandes.

Galerie

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Notes et références

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  1. « Bibliothèques - Médiathèques - metz.fr », sur metz.fr (consulté le )
  2. « Médiathèque Verlaine - Pontiffroy », sur metz.fr (consulté le )
  3. « PHOTOS . Metz : Une nouvelle entrée pour la Cour d'Or », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  4. Dominique Varry, « Vllle de Metz, Bibliothèques offertes. Hommages aux donateurs. Un siècle d'enrichissement des collections anciennes et précieuses de la bibliothèque municipale », sur bbf.enssib.fr, (consulté le )
  5. « Metz : la première médiathèque de France... en 1977 », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  6. La médiathèque fête ses 6 lustres au Pontiffroy, Vivre à Metz, no 329, décembre 2007, p. 18.
  7. Bibliothèques(s), no 62, Revue de l'Association des bibliothécaires de France, juin 2012.
  8. « Faire connaître et valoriser sa bibliothèque. Communiquer avec les publics », sous la dir. de Jean-Marc Vidal, Presses de l'Enssib, décembre 2012 (La Boîte à outils) avec la contribution de Marie-Paule Doncque "Miss Média, nouvelle figure de Metz" p. 61-69.
  9. Incroyable, « Médiathèque Jean-Macé », sur Les Incroyables Messins (consulté le )
  10. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, METZ / MOSELLE 2016 Petit Futé, Petit Futé, (ISBN 979-10-331-0006-5, lire en ligne)
  11. « Émeutes en France: «C’est un cataclysme incroyable, toute la médiathèque a brûlé» », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  12. « metz.fr - Inauguration de L'Arob@se, espace dédié au numérique », sur metz.fr (consulté le )
  13. « L'Arobase », sur bm.metz.fr (consulté le )

Voir aussi

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Ressources externes

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Bibliographie

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  • Encyclopédie de la Lorraine, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1988, Tome : « La Vie intellectuelle », article « Médiathèque du Pontiffroy » p. 228.
  • Moselle, Éditions Projection, 2009 (Les itinéraires), article « Bibliothèques-Médiathèques de Metz », pages 122-128.
  • Les Cahiers Elie-Fleur, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, 1990-2004.
  • Les Carnets de Medamothi, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, depuis 2007.
  • Bibliothèques offertes, un siècle d’enrichissement des collections précieuses de la Bibliothèque municipale de Metz, Médiathèque du Pontiffroy, 1991.

Références

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  • Épreuves du temps, 200 ans de la bibliothèque de Metz 1804-2004, sous la direction de Pierre Louis à l'occasion de l'exposition présentée à la Médiathèque du Pontiffroy de février à , Bibliothèques-Médiathèques de la Ville de Metz, 2004.
  • Encyclopédie de la Lorraine, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1988, Tome : « La Vie intellectuelle », article « Médiathèque du Pontiffroy » p. 228
  • Moselle, Éditions Projection, 2009 (Les itinéraires), article « Bibliothèques-Médiathèques de Metz », pages 122-128
  • Les Cahiers Elie-Fleur, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, 1990-2004
  • Les Carnets de Medamothi, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, depuis 2007.
  • Bibliothèques offertes, un siècle d’enrichissement des collections précieuses de la Bibliothèque municipale de Metz, Médiathèque du Pontiffroy, 1991