Bataille de Machecoul (10 juin 1793)

La bataille de Machecoul se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des Vendéens qui reprennent la ville de Machecoul aux républicains.

Bataille de Machecoul
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Machecoul, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu Machecoul
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
• Alexis-Nicolas Prat François Athanase Charette de La Contrie
Louis-François Ripault de La Cathelinière
• Gabriel-Esprit Vrignault †
Jean Savin
François Pajot
Forces en présence
1 300 hommes[1],[2],[3]
10 à 15 canons[2]
12 000 à 15 000 hommes[1],[2]
1 canon[4]
Pertes
100 à 350 morts[5],[2]
400 à 500 prisonniers[5],[2],[6]
10 à 15 canons capturés[2]
40 à 500 morts ou blessés[5]

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 59′ 38″ nord, 1° 49′ 18″ ouest
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Prélude

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Après la bataille de Palluau et la retraite des forces républicaines du général Boulard, l'armée du chef vendéen Charette demeure inactive à Legé pendant près d'un mois[7]. Les chefs et les insurgés passent alors une grande partie de leur temps à festoyer[8],[7],[6]. Selon les mémoires du chef vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière : « Plusieurs demoiselles et dames du pays vinrent habiter le cantonnement. Les jeux et les ris les accompagnèrent »[8],[6]. La Cathelinière, à la tête des bandes du Pays de Retz, arrive cependant à Legé pour rejoindre Charette, lequel ambitionne de remettre la main sur Machecoul, perdue en avril[8].

Le 29 mai, les troupes républicaines de Baudry d'Asson abandonnent Challans, au sud-ouest de Legé[9],[10]. Le 5 juin, les administrateurs du district se replient à leur tour sur Les Sables-d'Olonne et le 6, Challans est brièvement réoccupée par les Vendéens[10]. N'étant plus menacé de ce côté, Charette se tourne vers le nord et décide d'attaquer Machecoul[2].

Forces en présence

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Côté républicain, la garnison de Machecoul, placée sous les ordres du chef de brigade Prat[2],[11],[3], compte 1 300 hommes selon le rapport[A 1] au ministre de la Guerre du chef de demi-brigade Vertamy[11],[3],[2]. Dans ses mémoires[A 2], le chef vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière donne le même nombre[6]. Savary porte quant à lui le nombre des défenseurs entre 1 000 et 1 200[12].

Différentes armées insurgées du Pays de Retz, du Loroux et peut-être du marais breton, se réunissent à Legé[2],[6],[4]. Elles sont commandées par Charette, La Cathelinière, Vrignault, Pajot et Savin[4],[2],[6]. Selon Lucas de La Championnière, ce rassemblement est le plus nombreux jamais effectué jusqu'alors[6]. Les effectifs vendéens sont estimés de 15 000 à 25 000 par Vertamy[11],[3]. Le comité central des corps administratifs de Nantes parle de 20 000 hommes[2],[12] et le général Agathon Pinot du Petit-Bois de 18 000 à 20 000[12]. Du côté des historiens, Émile Gabory chiffre les forces vendéennes à 12 000[2] et Lionel Dumarcet entre 12 000 et 15 000[1]. Selon Lucas de La Championnière, les Vendéens laissent tous leurs canons à Legé, car lors de batailles précédentes des redéploiements de pièces d'artillerie avaient été pris par erreur pour des fuites par le reste de l'armée et avaient occasionné des mouvements de panique[5],[6],[2]. Cependant selon le récit d'un combattant nommé Honoré Valé, l'armée emporte en réalité une unique pièce d'artillerie[4].

Déroulement

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Le [2], les Vendéens marchent sur Machecoul au son des veuzes[2],[6]. Ils s'arrêtent au Grenil, à un tiers de lieue de Machecoul, où ils attendent les traînards et disposent l'ordre de marche des troupes[6]. Une avant-garde constituée de Paydrets, de Maraîchins et de 400 hommes du Loroux est placée sous les ordres de La Cathelinière et de Pajot[6]. Celle-ci contourne la ville et attaque par la route de Nantes[6], où elle repousse un peloton de cavalerie ayant fait une sortie avec deux canons[6],[2].

Vers deux heures de l'après-midi[3], les Vendéens se lancent de tous côtés à l'assaut de la ville, en formation dispersée et dissimulés dans les sillons de blés pour se protéger du feu des canons républicains et se jetant à plat ventre à chaque décharge[4],[6]. Les insurgés arrivent au pied des redoutes et s'emparent du poste des deux-Moulins et du poste de la Chaume[6].

Le combat se porte alors à l'intérieur de la ville[6],[2]. Les combattants s'affrontent au corps-à-corps, parfois à mains nues, jusque dans les jardins[6]. Des soldats républicains se barricadent à l'intérieur de maisons, tirant depuis les fenêtres, avant d'être attaqués depuis les toits[6],[2]. Le château, bien que fortifié, est également emporté par les Vendéens qui s'engouffrent dans des brèches[6],[2].

Les républicains, encerclés, parviennent à faire une percée en bousculant les troupes de Savin dans le faubourg Saint-Martin[6],[2]. Ils doivent cependant abandonner toute leur artillerie qui est enclouée[3]. Ils se rallient sur le chemin de Saint-Même, au nord de la ville, mais quelques tirs de canons retournés les dissuadent de lancer une contre-attaque[6]. Les républicains abandonnent Machecoul aux Vendéens et se replient sur Nantes[6],[2]. Les combats s'achèvent après avoir duré entre trois heures et demie[5],[6] et quatre heures[5],[3].

Les républicains avouent de lourdes pertes. Le 12 juin, le général républicain Agathon Pinot du Petit-Bois, commandant de la place de Nantes, écrit au ministre de la guerre que la garnison de Machecoul a « perdu beaucoup de monde »[12]. Dans son rapport du 16 juin, le chef de demi-brigade Vertamy reconnait quant à lui qu'un tiers des 1 300 hommes de la garnison sont manquants[5],[11]. Il fait état de prisonniers mais indique que les blessés ont pu être évacués[11].

Pour le chef vendéen Lucas de La Championnière, les républicains laissent environ 100 tués[6],[2], 500 prisonniers[6] et quinze canons[4],[6]. Un autre chef insurgé, William Bulkeley, donne quant à lui dans une lettre adressée à Mercier, un chef des Clouzeaux, un bilan de 350 républicains tués, 400 prisonniers, dix canons capturés, dont deux pièces de huit livres et les autres de six ou de quatre, neuf caissons et 20 000 cartouches saisies[2],[3],[11]. Honoré Valé fait état de 400 prisonniers[5]. Charette garde les canons pour son armée et distribue aux autres commandants quelques gargousses[5].

Du côté des Vendéens, Lucas de La Championnière écrit que les pertes se limitent à « fort peu de monde »[5],[6]. Honoré Valé, un combattant insurgé de Saint-Père-en-Retz capturé par la suite par les républicains, affirmera lors de son interrogatoire[A 3] que l'armée a perdu 4 000 à 5 000 hommes lors de la prise de la ville[5]. L'historien Lionel Dumarcet juge que le bilan donné par Valé est fantaisiste et qu'une estimation de 400 à 500 hommes, voire de 40 à 50, semble raisonnable[5]. Un des chefs, Gabriel-Esprit Vrignault, trouve la mort lors du combat[4],[6].

Selon Lucas de La Championnière, un chirurgien républicain fait prisonnier est mis à la tête de l'hôpital pour soigner les malades et les blessés des deux camps[4],[6].

Conséquences

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L'armée de Charette retourne à Legé après la bataille[4]. La garnison républicaine de Machecoul arrive quant à elle à Port-Saint-Père à onze heures du soir[3],[4]. Le bourg est rapidement abandonné et les républicains se replient tous sur Nantes[3],[4]. Le lendemain, Port-Saint-Père est repris par La Cathelinière, tandis que Charette retourne à Legé[6]. Pornic est évacué[12] et Bourgneuf-en-Retz retombe aux mains des Vendéens[6]. Les républicains n'ont alors plus de défense au-delà des faubourgs de Nantes[2],[12].

Notes et références

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  1. « Citoyen ministre, C'est avec la plus vive douleur que je vais vous donner les détails de la reprise de Machecoul par l'armée des rebelles, malgré la résistance la plus vigoureuse et la plus opiniâtre de la garnison.

    Le 10 au soir, sur les deux heures, il fut annoncé que l'ennemi marchait vers cette place sur plusieurs colonnes. Le chef de brigade, Prat, qui la commandait, après s'être assuré de la réalité du fait, fit aussitôt battre la générale et exécuter les dispositions de défense qu'il avait concertées. La garnison, composée de 1 300 hommes, était déjà aux postes qui lui avaient été assignés, lorsqu'elle vit fondre de toutes parts une troupe considérable d'hommes très bien armés, dont le nombre, suivant l'aperçu général, pouvait être de 15 à 20 000, mais qui, suivant les renseignements donnés par le commandant des forts de la côte, devait être de 25 000.

    Au même instant le feu venait de se manifester avec la plus grande force dans une maison, la plus centrale de la ville; ce qui ne permettaitpas de douter que ce ne fût un signal pour la marche de l'ennemi et l'exécution de son plan d'attaque.

    Malgré l'immense disproportion de force, les troupes de la République combattirent, pendant quatre heures, avec un courage inébranlable. Mais alors les munitions, tant pour la mousqueterie que pour l'artillerie, étaient presque épuisées ; il ne nous restait d'autre ressource que dans la retraite. Quelque impraticable qu'elle dût paraître parce que l'ennemi avait principalement disposé son corps de réserve sur le chemin de Machecoul au Port Saint-Père, le seul point où (la troupe) pouvait se replier, vu l'évacuation de Challans, (la retraite) dut s'effectuer assez heureusement, mais à travers des bois et des champs entre-coupés de haies et de fossés. Les pièces de campagne ne pouvant suivre à cause des obstacles du terrain, on fut forcé de les abandonner après les avoir enclouées.

    La colonne fut poursuivie, pendant près de deux lieues, par la cavalerie et arriva, sur les onze heures du soir, au Port-Saint-Père. Alors, du vœu unanime des chefs militaires et des commissaires civils, il fut arrêté que la garnison de cette place se replierait avec la colonne sur Nantes. Les motifs de cette résolution, qui fut aussitôt exécutée, étaient la disette des munitions, malgré les demandes réitérées qui en ont été faites; la force supérieure des ennemis à Machecoul et la possibilité où ils étaient de prendre le Port Saint-Père entre deux feux, puisque depuis plusieurs jours ils reparaissaient dans les bois situés entre cette dernière place et Nantes.

    Tels sont, citoyen, les détails de cette fatale journée. La perte que nous avons faite prouve assez l'opiniâtreté du combal. Il nous manque un tiers de la garnison ; il est vrai que, dans ce nombre, nous devons avoir laissé des prisonniers, en ayant su amener nos blessés. Je ne puis vous apprécier au juste la perte de l'ennemi ; en portant le fanatisme jusqu'à courir sous le feu des batteries, il a dû recevoir le prix de sa témérité[11],[3]. »

    — Rapport du chef de demi-brigade Vertamy au ministre de la guerre, le 16 juin 1793.

  2. « A Legé on ne fut longtemps occupé que de plaisirs. Plusieurs demoiselles et dames du pays vinrent habiter le cantonnement. Les jeux et les ris les accompagnèrent. La plus belle de ces dames était sans contredit Mme de La Rochefoucauld. On a souvent dit qu'elle commandait une partie de l'armée et que son courage la portait toujours au premier rang. Rien n'est plus faux : « Semblable à Vénus plutôt qu'à Minerve, on croyait alors que le dieu Mars de nos armées se délassait auprès d'elle des travaux pénibles de la guerre.

    Les officiers les plus remarquables étaient les frères Robrie, la N06 jeune, Pinaud, Dargent, Duchafaud, etc., mais tous ceux—là n'étaient point encore élevés aux premiers grades. M. Charette n'ayant pas trouvé à Machecoul de sujets capables de le seconder, avait nommé son domestique commandant de la cavalerie, ses autres officiers étaient à peu près du même genre.

    Malgré l'abondance et les plaisirs continuels les soldats s’ennuyèrent de l'oisiveté; on n'avait pas vu l'ennemi depuis un mois et cependant la grande Armée nous envoyait chaque jour le récit de ses grands exploits. Deux prisonniers qu'on avait fait dans une rencontre à Sainte-Lumine annonçaient que Machecoul manquait de vivres et que la garnison serait peut-être obligée d'évacuer ; on disposa tout pour la prévenir et en former l'attaque. Le rassemblement se trouva le plus nombreux qu'on eût encore fait jusqu'alors et l'on partit de Legé au son des vèzes et des chansons. Nous ne conduisîmes point nos canons ; ils devenaient dangereux attendu qu'on ne pouvait les changer de place sans courir risque d'occasionner la déroute.

    Nous fûmes ainsi gaiement jusqu'au Grenil, petit endroit distant d'un tiers de lieue de Machecoul. C'est là qu'après une pause assez longue pour faire reposer l'armée et attendre les traînards, on dispose la marche des troupes sous les différents chefs réunis. M. de la Cathelinière et Pajot furent mis à la tête de l'avant—garde; Elle était composée des hommes du pays de Retz, de ceux de Machecoul et de 400 hommes du Loroux qui firent des prodiges de valeur. Nous tournâmes les chaumes pour arriver au grand chemin de Nantes; c'est là que commença le combat. Un peloton de cavalerie sortit de Machecoul pour venir nous reconnaître ou pour nous effrayer. Il était plus dangereux qu'on ne le jugeait à son nombre, car il masquait deux pièces de canon qui, tirées sur nous à propos, nous blessèrent plusieurs hommes; mais un des nôtres, armé d'un long fusil, ayant ajusté dans le peloton, il y eut un cheval blessé, comme nous le reconnûmes à ses haut-le-corps, et le détachement rentra dans la ville.

    Ce petit triomphe nous fit gagner du terrain, la plaine était couverte de blé, nous nous dispersâmes aux travers des sillons. Voici la méthode que nous suivions quand on nous opposait de l'artillerie; on évitait d'être serrés, ce qui s'appelait s'égailler, et ayant toujours l'œil sur le canon, on se couchait ventre à terre, dès qu'on voyait la lumière. C'était même l'ordre des chefs et le commandement était : ventre à terre, à peu près comme ont dit : portez vos armes ; mais dès que le coup était parti on se relevait précipitamment et le cri : en avant, répété de toute part devait sans doute inspirer quelques effroi à l'ennemi. C'est ainsi que nous approchâmes jusqu'à la portée de fusil des petites redoutes que l'on avait élevées autour de la ville. Il y avait aux approches de ces redoutes des carrières qui paraissaient avoir été creusées depuis longtemps et qu'on avait négligé de combler. Lorsque nous y fûmes arrivés nous nous trouvâmes absolument à l'abri et tandis que nos coups étaient sûrs, le feu terrible qu'on faisait sur nous nous passait sur la tête. L'ennemi fut bientôt chassé du poste des Deux-Moulins ; à la gauche du grand chemin, un moment plus tard, le poste de la Chaume allait être coupé, mais dans sa retraite il éprouva toute notre fusillade qui ne laissa pas que d'en renverser. On se battit dans la ville avec un acharnement effroyable jusque dans les jardins ; après avoir épuisé toutes leurs cartouches et les pierres qui se trouvaient sous la main, des soldats se prirent au corps et plusieurs furent étranglés de cette manière. Des républicains s'étaient enfermés dans des maisons et par les fenêtres nous criblaient sans qu'on pût leur riposter ; on grimpa sur les toits pour les écraser à leur tour avec les débris. Le château avait été préparé pour une longue résistance ; mais déjà les Vendéens entraient par les brèches et il n'y avait plus de retraite que par le chemin de Challans ; c'en était fait et les républicains allaient mettre bas les armes, si Savin posté de ce côté avait su le défendre. Ils sortirent malgré lui par le faubourg Saint-Martin et traversèrent la plaine en bon ordre, drapeau déployé pour gagner le chemin de Saint—Même. Ils semblèrent un moment avoir envie de recommencer le combat. Mais M. Charette qui était venu à notre suite avec le corps d'armée fit pointer les deux pièces de canon que nous avions prises au premier poste et quelques coups suffirent pour les disperser tout à fait. Nous fimes cinq cents prisonniers : un cent à peu près fut tué dans le combat. La garnison était de 1300 hommes ; le combat dura trois heures et demie : quinze pièces de canon et leurs caissons furent le prix de la victoire.

    Nous perdîmes fort peu de monde mais nous eûmes à regretter le brave commandant de Viellevigne, Vrignaud. Cet ancien militaire quoique simple sellier dans son endroit, était tellement aimé des paysans que tous pleuraient à sa mort comme s'ils avaient perdu leur père. Les blessés des deux partis furent confiés aux soins des plus habiles. Un chirurgien fait prisonnier fut mis à la tête de l'hôpital et tous les malades furent traités sans distinction.

    Comme après une défaite, le parti vaincu aime toujours à trouver des excuses, les républicains prétendirent que M. Charette avait des intelligences avec Machecoul, et qu'à l'arrivée des brigands, M. Plantier avait mis le feu dans sa maison pour occuper les républicains à l'éteindre. Il avait reçu dit-on, 30 000 francs d'indemnité; je puis assurer qu'alors M. Charette n'avait pas 30 écus et que le soir même les domestiques de M. Plantier me dirent que le feu avait été allumé par deux soldats qui demeuraient dans la maison et qu'on leur avait expressément défendu de l'éteindre.

    La victoire de Machecoul nous valut la possession de tout le pays. Les garnisons qui occupaient différents postes s'enfuirent à Nantes dans la nuit et M. de la Cathelinière qui le lendemain marcha sur Port-Saint-Père pour en faire l'attaque trouva l'endroit abandonné et trois pièces de canon sur leurs affûts. Bourgneuf nous fut cédé à aussi bon marché et tous nos chefs allèrent établir leurs quartiers, chacun dans leur pays. M. Charette retourna à Legé ; quoique les autres généraux crussent alors ne point dépendre de lui, il agit cependant comme le chef de toute l'armée ; il garda pour lui seul les pièces de campagne et distribua aux autres quelques gargousses en petite quantité. Aucun alors s'osa se plaindre, mais bientôt en se rappelant les circonstances du combat, plusieurs prétendirent être les seuls auteurs de la victoire ; ceux-ci furent jaloux de n'avoir pas une plus grande part dans la prise, et de la naquirent les premières semences de division[6]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  3. « Le dit jour dix, Charette et Cathelinière firent mettre leur troupes en bataille environ soleil levé, qu'il l'arranguat en disant qu'il ne falloit point fuire qu'au contraire il falloit toujours avancer, alors la troupe se mit en marche ayant à sa tête ceux qui avoient des fusils et des piques, que étoit fermée par ceux qui avoient des batons et cent hommes de cavalerie armés de fusils, de pistolets et de sabre et en trainant avec eux une pièce de canon, que la troupe sortant de Legé ne connaissoit point sa destination mais qu'elle la connue à mesure qu'elle s'approchoit de Machecoul. Qu'elle se rendit dans cet ordre jusqu'au Greny que rendu là la troupe fit halte et alors elle se divisat en trois colonnes commandées par Charette, Cathelinière et Savin de Saint Etienne du Bois en Poitou et se porta sur Machecoul que ces trois colonnes d'hommes attaquèrent Machecoul environ une heure et demie après midi et que le combat finit environ les sept heures du soir. [...] Qu'ils avoient perdu quatre à cinq mille hommes, qu'il est entré dans la ville de Machecoult qu'après le combat finit mais qu'il a vu beaucoup de mort dans les rues et dans les champs et trois chevaux de cavalerie, que Charette a fait quatre cents prisonniers a qui il a fait mettre bas les armes en leur promettant de ne point leur fair de mal[4]. »

    — Interrogatoire d'Honoré Valé

Références

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  1. a b et c Dumarcet 1998, p. 532.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y Gabory 2009, p. 176.
  3. a b c d e f g h i j et k Brégeon et Guicheteau 2017, p. 125-126.
  4. a b c d e f g h i j k et l Dumarcet 1998, p. 233-236.
  5. a b c d e f g h i j k et l Dumarcet 1998, p. 238.
  6. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af Lucas de La Championnière 1994, p. 24-28.
  7. a et b Gabory 2009, p. 168-169.
  8. a b et c Dumarcet 1998, p. 226-232.
  9. Savary, t. I, 1824, p. 193.
  10. a et b Dumarcet 1998, p. 232.
  11. a b c d e f et g Chassin, t. II, 1894, p. 61-62.
  12. a b c d e et f Savary, t. I, 1824, p. 287-290.

Bibliographie

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