Bataille d'Attu

engagement terrestre allié, campagne des Aléoutiennes (1943) Guerre du Nord Pacifique

La bataille d'Attu se déroula du 11 au sur l'île d'Attu à l'extrémité occidentale de l'arc des îles Aléoutiennes lors de la campagne des îles Aléoutiennes entre les troupes américaines et les troupes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale. C'est la seule bataille terrestre sur le territoire même des États-Unis. Elle se conclut par de furieux combats au corps à corps lors d'une attaque suicide des derniers défenseurs[1].

Bataille d'Attu
Description de cette image, également commentée ci-après
Attu, à l'extrémité occidentale de l'arc aléoutien.
Informations générales
Date 11 mai -
Lieu Attu (îles Aléoutiennes, Alaska, États-Unis)
Issue Victoire américaine
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Commandants
Thomas C. Kinkaid
John L. DeWitt
Archibald V. Arnold
Albert E. Brown
Yasuyo Yamasaki
Forces en présence
Drapeau des États-Unis 15 000 Américains
Drapeau du Canada 3 escadrilles de l'ARC
  • 2 de chasseurs-bombardiers
  • 1 d'avions de reconnaissance
Drapeau du Japon 2 900
Pertes
549 morts, 1 148 blessés 2 850 morts, 29 prisonniers

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Batailles et opérations de la guerre du Pacifique
Japon :

Pacifique central :

Pacifique du sud-ouest :

Asie du sud-est :


Guerre sino-japonaise


Front d'Europe de l’Ouest


Front d'Europe de l’Est


Bataille de l'Atlantique


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Théâtre américain

Coordonnées 52° 52′ 45″ nord, 173° 09′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte : Alaska
(Voir situation sur carte : Alaska)
Bataille d'Attu

Contexte

modifier
 
Soldats américains durant la bataille d'Attu.

Cette zone est l'une des plus inhospitalières de la planète. La mer de Béring qui borde les îles Aléoutiennes est connue pour la fréquence et la violence de ses tempêtes, spécialement en hiver. Ce fait, conjugué aux températures du Grand Nord, y rend problématique l'installation et le ravitaillement de bases militaires. Mais la position des îles Attu et Kiska était stratégique pour le contrôle du Pacifique nord.

Du 3 au , six mois après l'entrée en guerre des États-Unis, les Japonais commencèrent par bombarder Unalaska, sans beaucoup de succès à cause des conditions climatiques. Le , les deux porte-avions légers Jun'yō et Ryūjō furent rappelés pour participer à la bataille de Midway. Le , les troupes japonaises prirent possession de l'île voisine de Kiska. le 301e bataillon d'infanterie de l'armée japonaise du Nord débarque sans opposition sur Attu le jour suivant. Pour les Américains, le risque est de voir l'établissement d'une base stratégique qui pourrait lancer des attaques aériennes sur la côte ouest des États-Unis.

Bataille

modifier
 
L'artillerie japonaise à l'entrainement sur l'île d'Attu courant 1943.
 
Corps de soldats japonais après une « attaque banzaï » ratée pendant la bataille d'Attu le [2].

L'armée américaine débarqua sur l'île le pour les en déloger. Elles étaient menées par Albert E. Brown puis par Eugene M. Landrum. Les troupes japonaises, sous le commandement de Yasuyo Yamasaki avaient installé un système défensif plus efficace que ce à quoi les Américains s'attendaient. Les conditions climatiques de l'Arctique causèrent aussi de nombreuses gelures et d'autres problèmes de santé parmi les troupes américaines qui n'étaient pas acclimatées à de telles conditions météorologiques.

Avec difficulté, les Américains réussirent à repousser les troupes de Yamasaki dans une poche près de la côte. Yamasaki et ses troupes restantes lancèrent alors une contre-attaque désespérée mais qui surprit les Américains, avec une charge frontale qui perça la ligne de défense américaine, des combats au corps à corps s'engagèrent alors avec des soldats américains des lignes arrières, sous le choc, avant que les Américains ne reprennent le dessus et que le gros des troupes japonaises soit tué. La plupart des survivants japonais de cette charge préférèrent alors se suicider, marquant la fin de la bataille. Seuls 29 des 1 200 défenseurs japonais présents sur l'île survécurent et furent faits prisonniers.

Attu fut le seul combat terrestre de la campagne. Les Japonais réussirent à évacuer leur garnison de l'île proche de Kiska le mettant fin à la présence japonaise dans les îles Aléoutiennes.

Les combats sur l'île sont racontés par le médecin nippon Paul Nobuo Tatsuguchi dans son journal intime.

Un porte-avions d'escorte de l'US Navy de la classe Casablanca lancé en porte le nom d'USS Attu en l'honneur de cette bataille.

 
Soldats américains débarquant de LCVP
 
Carte américaine des opérations (1943).

Notes et références

modifier
  1. « La bataille des îles inconnues.... Les îles aléoutiennes! », sur ostfront.forumpro.fr (consulté le )
  2. « Attaque banzaï » est le terme utilisé par les Alliés de la Seconde Guerre mondiale pour désigner les attaques-suicide japonaises pendant la guerre du Pacifique. Ce terme provient du cri japonais Tenno Heika Banzai (天皇陛下万歳?) « Longue vie à l'Empereur »).

Bibliographie

modifier
  • (en) John Haile Cloe, The Aleutian Warriors : A History of the 11th Air Force and Fleet Air Wing 4, Missoula, Montana, Pictorial Histories Publishing Co. and Anchorage Chapter – Air Force Association, (ISBN 0-929521-35-8, OCLC 25370916)
  • (en) Jeff Dickrell, Center of the Storm : The Bombing of Dutch Harbor and the Experience of Patrol Wing Four in the Aleutians, Summer 1942, Missoula, Montana, Pictorial Histories Publishing Co., Inc., (ISBN 1-57510-092-4, OCLC 50242148)
  • (en) Leonard Feinberg, Where the Williwaw Blows : The Aleutian Islands-World War II, Pilgrims' Process, (ISBN 0-9710609-8-3, OCLC 57146667)
  • (en) Brian Garfield, The Thousand-Mile War : World War II in Alaska and the Aleutians, Fairbanks, University of Alaska Press, (1re éd. 1969) (ISBN 0-912006-83-8, OCLC 33358488)
  • (en) Donald M. Goldstein et Katherine V. Dillon, The Williwaw War : The Arkansas National Guard in the Aleutians in World War, Fayettville, University of Arkansas Press, , 416 p. (ISBN 1-55728-242-0, OCLC 24912734, présentation en ligne)
  • (en) Otis Hays, Alaska's Hidden Wars : Secret Campaigns on the North Pacific Rim, University of Alaska Press, (ISBN 1-889963-64-X)
  • (en) John A. Lorelli, The Battle of the Komandorski Islands, Annapolis, United States Naval Institute, , 212 p. (ISBN 0-87021-093-9, OCLC 10824413)
  • (en) Samuel Eliot Morison, Aleutians, Gilberts and Marshalls, June 1942-April 1944, vol. 7 of History of United States Naval Operations in World War II, Champaign, University of Illinois Press, (1re éd. 1951), 389 p. (ISBN 0-316-58305-7, OCLC 7288530)
  • (en) Jonathan Parshall et Tully, Anthony, Shattered Sword : The Untold Story of the Battle of Midway, Dulles, Virginia, Potomac Books, (ISBN 1-57488-923-0, OCLC 60373935)
  • (en) Galen Roger Perras, Stepping Stones to Nowhere, The Aleutian Islands, Alaska, and American Military Strategy, 1867 - 1945, Vancouver, University of British Columbia Press, , 274 p. (ISBN 1-59114-836-7, OCLC 53015264)
  • (en) Gregory J. W. Urwin, The Capture of Attu : A World War II Battle as Told by the Men Who Fought There, Bison Books, (ISBN 0-8032-9557-X)
  • (en) Ralph Wetterhahn, The Last Flight of Bomber 31 : Harrowing Tales of American and Japanese Pilots Who Fought World War II's Arctic Air Campaign, Da Capo Press, , 357 p. (ISBN 0-7867-1360-7)
  • (en) George L. MacGarrigle, Aleutian Islands, United States Army Center of Military History (lire en ligne)


Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier