85e régiment d'infanterie (France)

Le 85e régiment d'infanterie (85e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française, à double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de Diesbach, un régiment d'infanterie suisse au service du royaume de France, et du 10e régiment d'infanterie légère créé à partir des chasseurs du Gévaudan.

85e régiment d’infanterie
Image illustrative de l’article 85e régiment d'infanterie (France)
Insigne régimentaire du 85e régiment d'infanterie (1939).

Création 1796
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Composée de 11e division d'infanterie
Ancienne dénomination Régiment de Salis
Devise Fidelitate et Honore
Honneur et Fidélité
Hardiment
(Devise de 1939)
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Passage du Tyrol 1797
Auerstaedt 1806
Sebastopol 1855
Solférino 1859
Verdun 1916
L'Aisne 1918
Saint-Thierry 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Guerres napoléoniennes
Première Guerre mondiale
Bataille de France
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
Médaille d'or de la Ville de Milan

Création et différentes dénominations

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Le 85e régiment d’infanterie a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro entre le 76e et le 99e, d’être l’héritier des traditions de deux régiments : le 85e régiment d'infanterie de ligne, et le 10e régiment d'infanterie légère.

Colonels et chefs de corps

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Le drapeau du régiment de Diesbach

Historique des garnisons, combats et batailles

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85e demi-brigade
  • 1814-1815 : 37 officier tués, 18 officiers morts de leurs blessures, et 111 officiers blessés.

Second Empire

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Le décret du 24 octobre 1854 réorganise les régiments d'infanterie légère les corps de l'armée française. A cet effet le 10e régiment d'infanterie légère prend le numéro 85 et devient le 85e régiment d'infanterie de ligne.

Le 4e bataillon du 85e de ligne, formé par le dépôt du régiment à Gray (Haute-Saône)[3] et destiné à rejoindre le 35e régiment de marche, ne le rejoint pas[4] et est envoyé en septembre opérer dans les Vosges[5]. Le , le dépôt se déplace de Gray à Besançon, où le 5e bataillon formé par le dépôt et le 4e bataillon revenu des Vosges sont regroupés le dans un régiment, dénommé 85e régiment d'infanterie de ligne bis, qui devient le 14 le 50e régiment de marche. Lé dépôt se replie le 17 de Besançon à Villefranche-sur-Mer. Un bataillon de marche du 85e de ligne, resté à Besançon, entre dans la formation du 63e régiment de marche[3].

De 1871 à 1914

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Militaires et officiers du 85e RI à Cosne en 1892.

Le , le 85e régiment de marche, formé pendant la guerre, fusionne dans le 85e régiment de ligne[6]. Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1873, le régiment fournit un bataillon pour former le 131e régiment d'infanterie de ligne[7].

Le 27 mars 1871, des éléments du régiment rentrant de captivité sont amalgamés avec d'autres éléments de diverses unités pour former le 1er régiment d'infanterie provisoire[8]

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le régiment, renommé 85e régiment d'infanterie, fournit un bataillon pour former le 150e régiment d'infanterie[9].

Première Guerre mondiale

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Portrait d'un soldat mobilisé au 85e RI en 1914.
  •  : à la mobilisation, il donne naissance au 285e régiment d’infanterie, régiment de réserve.
  •  : le régiment est rassemblé sur le champ de manœuvre de Myennes.
    Depuis quatre jours déjà, l'ordre de mobilisation générale des armées de terre et de mer avait été affiché sur les murs de la ville de Cosne. En longues files, les réservistes avaient rejoint leurs unités, cantonnées dans les villages de Cours, de Saint-Père et de Myennes. Et maintenant sur ce terrain d'exercice semblant trop étroit, ils défilent la tête haute. La population civile entoure les troupes formées en carré et le colonel Rabier prononce une allocution qui émeut tous les cœurs. Le régiment, pantalons rouges et capotes bleues, défile musique en tête, dans les rues de Cosne sous les acclamations et les fleurs[10].
  •  : embarquement dans les trains et départ vers les frontières.
  • Bataille de Sarrebourg
  • Bataille de Lorraine :

L'armistice survient alors que le régiment est en repos depuis le "sur les bords de la Marne, dans la région d'Épernay"[13].

  • Le , le général Maistre, commandant le GAC remet, à Fourmies, la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918 aux drapeaux des 85e, 95e, 13e, 29e RI et à l’étendard du 1er RAC. Les régiments sont représentés respectivement par un bataillon, le Chef de Corps et le Drapeau.
  • Le  : défilé à Paris puis le régiment regagne à pieds Myennes (Nièvre) d'où il était parti cinq ans plus tôt. Acclamation tout au long de sa route[13].
  • Le  : le 85e RI se forme sur le terrain de manœuvres de Myennes où il est rejoint par les drapeaux des 285e RI et 61e RIT ainsi que par les hommes du dépôt ayant appartenu au régiment. À 9 heures, il se met en marche vers l’entrée de la ville et se masse en face de la tribune officielle élevée sur le trottoir de l’hôpital. Discours de réception du Maire – allocution du Sous-Préfet. Réponse du chef de corps. Les jeunes filles de la ville fleurissent les officiers et hommes de troupe du régiment qui passent ensuite sous l’arc de triomphe élevé à l’entrée de la rue de Paris et défilent par cette rue et la rue Saint-Agnan au milieu d’acclamations de la population de la ville massée sur leur passage. À 10h45, le régiment regagnait la caserne Binot qu’il avait quitté le . Journal de Marche arrêté au . Le lieutenant colonel Sallé, commandant le 85e RI. Signé : Sallé

Le régiment est dissous à Cosne-sur-Loire le [14].

Seconde Guerre mondiale

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Drapeau

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Il porte, cousues en lettres d’or dans ses plis, les inscriptions suivantes[16] :

 

 

Décorations

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Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918   avec deux palmes (deux citations à l'ordre de l'armée) ; et de la Médaille d'or de Milan.

Une seconde citation à l'ordre de l'armée confère au 85e régiment d'infanterie le droit au port sur son drapeau de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 le .

Traditions et uniformes

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  •  : nouvelle ordonnance pour la tenue du régiment : habit rouge, collet et revers bleu céleste, doublure blanche, veste et culotte en drap blanc, col noir, poches en travers garnies de trois boutons, trois petits sur le parement, sept petits sur le revers, trois gros en dessous ; boutons blancs unis collés et mastiqués sur bois; chapeau tricorne bordé d'un galon blanc. Cet uniforme ne fut plus modifié jusqu'en 1792.

Insigne

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Cathédrale dorée Jeanne d’Arc à cheval.

Fidelitate et Honore « Honneur et Fidélité », cette devise a été reprise par la Légion étrangère. Hardiment (devise de 1939).

Musique

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  • Lors d'un voyage en Prusse afin d'y étudier l'organisation de l'armée de Frédéric II, le colonel Ladislas de Diesbach Belleroche entendit à Berlin une marche militaire qui le frappa. Il se la procura pour en doter son régiment. Elle demeura la marche du régiment de Diesbach jusqu'à son licenciement en 1792, puis le 85e la reprit vers 1875. Il existe également une version pour piano. Elle est toujours jouée à Fribourg dans une version d'E. Lauber.
  • Le Salut du 85e, marche composée par son chef de musique F. Petit, est considéré comme la Marseillaise Cosnoise[17].
  • Refrain : Ton numéro comme étincelle / Partout flambe, ne l'oublie pas, / Qu'il te soit plus cher que ta belle, / Petit soldat ne l'oublie pas, / Petit soldat ne l'oublie pas.

Personnalités ayant servi au régiment

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Notes et références

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  1. Marie Célestin Louis Henri Ange Rabier sur Mémoire des Hommes.
  2. Léon Augustin Thuriet sur Mémoire des Hommes.
  3. a et b Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au  : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), p. 165-167
  4. La guerre de 1870-71 : La défense nationale en Province, vol. 40, Paris, R. Chapelot et Cie, (lire en ligne), p. 142
  5. Xavier Euvrard, Guerre de 1870. La première Armée de l'Est, reconstitution exacte et détaillée de petits combats, avec cartes et croquis, Paris, , 268 p. (lire en ligne), p. 26, 54, 62, 88, 91, 101, 110 & 121
  6. Belhomme 1902, p. 567.
  7. Belhomme 1902, p. 596.
  8. Charles Tanera : Historique du 101e régiment d'infanterie de ligne, page 30 et suivantes
  9. Belhomme 1902, p. 769.
  10. Extrait du Livre Historique du 85e Régiment d'Infanterie pendant la grande guerre 1914-1918
  11. Raconté par Henri Carré (lieutenant 4e section, 12e compagnie, 95e RI), texte tiré de La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922
  12. La Hundling-Stellung, dernière ligne de défense allemande qui passait par Saint-Quentin-le-Petit.
  13. a et b Historique du 85e régiment d’infanterie pendant la Grande Guerre 1914-1918 (Anonyme, Chapelot) Numérisé par Jérôme Charraud.
  14. Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 198-199.
  15. À partir du Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969).
  16. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  17. Caserne Binot.

Annexes

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Sources et bibliographie

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  • SAGE (Capitaine E.) : Historique du 85e régiment d'infanterie de ligne et du 10e régiment d'infanterie légère, 1690-1876 (continué jusqu'en 1891). Manuscrit in-4 ; 1012 p. + nombreuses planches hors-texte de dessins originaux (aquarelles de différents types d'uniformes par E. Arnoux ; plusieurs portraits de colonels à l'encre de chine, 1 vue de Saint-Agnan de Cosne et 1 vue de la cathédrale de Fribourg).
  • Alain-Jacques Tornare : Le régiment suisse de Diesbach au service du Roi face à la Révolution dans le Nord/Pas-de-Calais (1789-1792). In « Revue du Nord », N° double, tome LXXI, Lille, juillet- - p. 739-756 ; et in « Bulletin de l’Association de la noblesse du royaume de Belgique » no 189, Bruxelles, - p. 36-43.
  • Alain-Jacques Tornare : Le régiment de Diesbach au service de France, agent de diffusion des idées révolutionnaires. Colloque : Fribourg et la France au temps de la Révolution française, Université de Fribourg, .
  • Historique du 85e régiment d'infanterie
  • Historique du 85e Régiment d'Infanterie - Campagne 1914 – 1918
  • Victor Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, t. 5, Henri Charles-Lavauzelle, (lire en ligne).

Liens externes

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Articles connexes

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