2e division d'infanterie coloniale
La 2e division d'infanterie coloniale (2e DIC) est une grande unité des troupes coloniales de l'Armée française. Elle a participé à la Première et à la Seconde Guerre mondiale.
2e division d'infanterie coloniale | |
Défilé de troupes de la 2e DIC à Boulogne-la-Grasse, janvier 1917 | |
Création | 1901 |
---|---|
Dissolution | 1945 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Division d'infanterie coloniale |
Rôle | Infanterie |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Batailles | 1914 - Bataille des Ardennes 1914 - Bataille de la Marne (Bataille de Vitry) 1915 - 1re bataille de Champagne 1915 - 2e bataille de Champagne 1916 - Bataille de la Somme 1917 - Chemin des Dames 1918 - 2e Bataille de la Marne 1918 - 4e bataille de Champagne 1918 - Bataille de Saint-Thierry 1918 - Bataille de la Serre 1940 - Bataille de France |
modifier |
Création et différentes dénominations
modifier- janvier 1892 : création de la 2e division de la marine ou 2e division d'infanterie de marine
- janvier 1901 : renommée 2e division d'infanterie coloniale
- janvier 1924 : dissolution, devient 30e division d'infanterie
- novembre 1927 : recréée à partir de la 30e division d'infanterie comme 2e division d'infanterie coloniale sénégalaise, puis 2e division d'infanterie coloniale
- juin 1940 : renommée 2e division légère d'infanterie coloniale (2e DLIC)
- juillet 1940 : dissolution
- juin 1943 : nouvelle formation de la 2e division d'infanterie coloniale
- août 1943 : renommée 10e division d'infanterie coloniale
- juillet 1945 : nouvelle formation de la 2e division d'infanterie coloniale
- octobre 1945 : dissolution
Les chefs de la 2e division d'infanterie coloniale
modifier- : général Coronnat
- - : général Dubois
- ..
- : général Privat
- : général Houdaille
- : général Bertrand
- - : général de Ferron
- .
- : général Bunoust
- : général Perreaux
- : général Leblois
- : général Mazillier
- : général Sadorge
- : général Joseph Aymerich
- - : général Mordrelle
- - : général Têtart
- - : général Savy
- (dissolution)
- novembre 1927 - ? : général Noguès
- - : général Sylvain Murat
- 1939 : général Paul
- : général Dubuisson
- - juillet 1940 : général Maignan
- (dissolution)
- juin - août 1943 : général Richard[1]
- (dissolution)
- juillet - octobre 1945 : général Ingold[1]
Historique des garnisons, combats et batailles
modifierAvant 1914
modifierLa 2e division de la marine est créée par décisions ministérielles du et du . Elle regroupe deux brigades de deux régiments[2] :
- 3e brigade de la marine
- 4e brigade de la marine
Elle est renommée 2e division d'infanterie coloniale le [3].
La Première Guerre mondiale
modifierComposition
modifierà
- 4e Brigade d'Infanterie Coloniale, Colonel Boudonnet à Toulon
- 6e Brigade d'Infanterie Coloniale général Caudrelier à Marseille
- 22e Régiment d'Infanterie Coloniale Marseille
- 24e Régiment d'Infanterie Coloniale Perpignan et à Sète
à
- 22e Régiment d'Infanterie Coloniale
- 24e Régiment d'Infanterie Coloniale
- 41e Régiment d'Infanterie Coloniale dissous en
- 43e Régiment d'Infanterie Coloniale,
Août à
- 22e Régiment d'Infanterie Coloniale
- 24e Régiment d'Infanterie Coloniale
- 41e Régiment d'Infanterie Coloniale
- 88e Régiment d'Infanterie Territoriale
- 1er Régiment d'Artillerie Coloniale
87e bataillon de tirailleurs sénégalais du au
1914
modifier- 9 - : Transport par V.F. (voie ferrée) dans la région de Revigny et concentration dans celle de Vaubecourt.
- 13 - : Mouvement offensif en direction de Neufchâteau (Belgique), puis par Jubécourt, Montfaucon, Stenay et Chauvency-le-Château.
- 22 - : Engagée dans la bataille des Frontières
- - : Repli sur la Meuse, vers la forêt de Jaulnay
- , combat vers le Mont Saint-Walfroy.
- , défense de la Meuse : Combat vers la forêt de Jaulnay (bataille de la Meuse)
- , continuation du repli vers La Croix-aux-Bois.
- , mouvement offensif vers Châtillon-sur-Bar
- , combats vers Les Petites-Armoises et Brieulles-sur-Bar.
- À partir du 1er septembre, repli, par Cernay-en-Dormois et Saint-Remy-sur-Bussy, jusque dans la région de Saint-Remy-en-Bouzemont.
- 6 - : Engagée dans la 1re bataille de la Marne.
- Du 6 au 11, bataille de Vitry : combats vers Matignicourt-Goncourt.
- À partir du 11, poursuite, par Reims-la-Brûlée et Vanault-les-Dames, jusque vers Massiges.
- - : Combats dans cette région, puis stabilisation du front et occupation d'un secteur vers Ville-sur-Tourbe et la ferme Beauséjour (guerre des mines)
- , violente attaque allemande et contre-attaques françaises vers la ferme Beauséjour.
1915
modifier- - : Engagée dans la 1re bataille de Champagne
- , attaque française et prise du calvaire de Beauséjour, contre-attaques ennemies.
- , attaque française, au nord de Massiges, sur la Verrue, et légère réduction du front, à gauche, jusqu'à l'est de la ferme Beauséjour.
- , attaques allemandes.
- 23 - , attaques françaises, et prise du fortin de Beauséjour. Puis organisation et occupation du terrain conquis
- 8 et , attaque allemande vers le fortin de Beauséjour ; contre-attaques françaises.
- 1er juin - : Retrait du front et repos vers Saint-Étienne-au-Temple.
- À partir du , transport par V.F. dans la région de Ferrières ; repos.
- , transport par camions dans la région de Pommera ; repos et instruction.
- , mouvement vers Halloy-lès-Pernois ; travaux et instruction.
- À partir du , transport par V.F., de la région d'Amiens, dans celle de Vertus ; repos et instruction.
- À partir du , transport par V.F. vers Somme-Vesle, puis mouvement vers Valmy.
- - : Mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers Ville-sur-Tourbe et l'est de la ferme Beauséjour, réduit à droite, le , jusque vers Massiges.
- Engagée, vers Massiges, dans la 2e bataille de Champagne
- 25 - , puis le , violentes attaques françaises et conquête de la main de Massiges ; puis occupation et organisation de la position conquise
- , front étendu, à gauche, jusqu'à Maisons de Champagne.
- 3 - , attaques allemandes et contre-attaques françaises vers le mont Têtu.
- - : Retrait du front et repos vers Auve. À partir du 1er décembre, transport par V.F. dans la région de Betz ; repos et instruction.
1916
modifier- 4 - : Mouvement vers le camp de Crèvecœur ; instruction. À partir du , mouvement vers la région de Flers-sur-Noye, puis vers celle de Villers-Bretonneux.
- - : Mouvement vers le front et occupation d'un secteur entre Foucaucourt et Maucourt
- - : des éléments prennent part aux combats de Frise.
- - : Retrait du front, mouvement vers la région de Démuin ; instruction et travaux.
- - : Occupation d'un secteur entre Foucaucourt et la Somme (au repos du au ).
- , occupation d'un secteur entre Dompierre et la Somme (au repos du 22 au ).
- À partir du 1er juillet, engagée dans la bataille de la Somme
- Les 1er ,2, 3 et , attaques françaises ; prise de Frise, d'Herbécourt et de Flaucourt.
- 6 - : En réserve vers Lamotte-en-Santerre et Proyart.
- - : Engagée, pour la deuxième fois, dans la bataille de la Somme, vers Biaches et Feuillères
- , attaque française vers Biaches et le bois Blaise.
- - : Retrait du front ; transport par V.F. dans la région de Clermont ; repos.
- - : Mouvement par étapes vers Crèvecœur-le-Grand, par Rochy-Condé, Saint-Omer-en-Chaussée et Sarcus ; repos et instruction.
- – : Mouvement par étapes vers la région de Montdidier, par Froissy et Assainvillers
- À partir du , occupation d'un secteur entre le bois des Loges (inclus) et la voie ferrée de Roye à Montdidier (guerre de mines)
- , coup de main français.
1917
modifier- 1er janvier - :
- 1er , réduction du front, à gauche, jusqu'à Beuvraignes, puis, le , jusqu'à la lisière nord du bois des Loges.
- en réserve.
- 16 - : Poursuite de l'ennemi (Repli Allemand) : Progression par Candor, Catigny, Frétoy-le-Château, Berlancourt, Cugny et Jussy.
- , franchissement du canal Crozat.
- - : Retrait du front ; mouvement vers Saint-Just-en-Chaussée, puis vers Soissons, par Avricourt, Amy, Beuvraignes, Tilloloy, Méry, Roberval et Béthisy-Saint-Pierre ; repos.
- 6 - : Occupation d'un secteur entre l'Aisne et le sud de Vauxaillon.
- 15 avril : Bataille du Chemin des Dames : Occupation de Laffaux ; puis organisation du terrain conquis, entre la ferme le Bessy et la route de Soissons à Laon.
- - : Retrait du front ; repos vers Soissons.
- , mouvement vers le front : éléments en secteur vers Laffaux.
- 9 - : Occupation d'un secteur vers la ferme le Bessy et le nord-ouest de Nanteuilla-Fosse.
- - : Retrait du front, puis transport par V.F. dans la région de Vesoul ; repos et instruction au camp de Villersexel.
- , mouvement vers Bessoncourt.
- - : Mouvement vers le front, puis occupation d'un secteur entre le canal du Rhône au Rhin et Leimbach.
- 15 - : Retrait du front ; transport par V.F. dans la région de Château-Thierry ; mouvement vers Fismes et Maizy.
- - : Occupation d'un secteur vers Chevreux et le plateau des Casemates : Engagements nombreux.
- - : Retrait du front ; repos et instruction au camp de Dravegny.
- - : Mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers Chevreux et le plateau des Casemates : Nombreux engagements, particulièrement violents le .
- - : Retrait du front ; repos et instruction vers Condé-en-Brie.
- - : Mouvement vers le front et occupation d'un secteur entre la ferme Vauclerc et le nord de la ferme de la Creute, étendu à gauche, le , jusque vers la ferme Brunin.
- - : Retrait du front ; repos dans la région de Ville-en-Tardenois, puis, à partir du , dans celle de Vertus, de Champigneul-Champagne et d'Oiry.
1918
modifier- - : Occupation d'un secteur entre la ferme des Marquises et le fort de la Pompelle : Le 1er mars, attaque ennemie sur le fort de la Pompelle.
- - : Rôle défensif dans ce secteur, aux abords de Reims, pendant la 2e bataille de la Marne
- - : Engagée dans la bataille de la montagne de Reims (4e bataille de Champagne) : Arrêt de l'offensive allemande sur la position principale.
- , contre-offensive générale (2e bataille de la Marne) : Progression jusqu'au front Saint-Euphraise, Vrigny.
- - : Retrait du front et repos vers Tours-sur-Marne (à partir du , éléments en ligne vers Verzenay)
- - : Occupation d'un secteur entre Prunay et les abords est de Reims : Combats vers Prunay.
- 4 - : Engagée dans l'exploitation de la bataille de Saint-Thierry : Combats sur la Suippe et sur l'Aisne ; progression jusque vers Nanteuil-sur-Aisne et Condé-lès-Herpy.
- - : Engagée, jusqu'au , dans la bataille de la Serre (combats vers Herpy), puis organisation des positions conquises dans la région de Château-Porcien.
- 5 - : Reprise de l'offensive : engagée, vers Nanteuil-sur-Aisne et l'ouest d'Herpy, dans la Poussée vers la Meuse. Poursuite au nord de Château-Porcien.
- 9 - : En 2e ligne et repos vers Novion-Porcien.
Rattachements
modifierAffectation organique : 1er corps d'armée colonial d' à
- –
- 7 –
- 5 –
- –
- 7 –
- –
- –
- –
- –
- –
- –
- –
- 1er –
- –
- –
- –
- –
- –
- –
- –
L'entre-deux-guerres
modifierLa division est renommée 30e division d'infanterie le [3].
En conséquence de la loi du 13 juillet 1927 sur l'organisation générale de l'armée, la 2e division d'infanterie coloniale sénégalaise est recréée le par transformation de la 30e division d'infanterie. Avec son état-major à Toulon, elle est alors constituée comme suit[4] :
- 3e brigade coloniale, à Marseille :
- 22e régiment d'infanterie coloniale, à Aix et Marseille,
- 12e régiment de tirailleurs sénégalais, à Aix, au camp de Fréjus et à Draguignan,
- 53e bataillon de mitrailleurs indochinois, à Montélimar,
- 4e brigade coloniale, à Toulon :
- 4e régiment de tirailleurs sénégalais, à Toulon et Arles,
- 8e régiment de tirailleurs sénégalais, à Toulon et Marseille,
- 38e régiment d'artillerie coloniale, à Toulon et Nîmes.
La Seconde Guerre mondiale
modifierLa bataille de France
modifierÀ la mobilisation, la 2e division d'infanterie coloniale se trouve rattachée au secteur des Alpes. Son départ pour le Moyen-Orient est considéré puis abandonné. La 2e DIC est alors constituée comme suit[5] :
- Régiment d'infanterie coloniale du Maroc (à partir du ),
- 4e régiment de tirailleurs sénégalais,
- 8e régiment de tirailleurs sénégalais,
- 2e régiment d'artillerie coloniale,
- 202e régiment d'artillerie lourde coloniale,
- 72e groupe de reconnaissance de division d'infanterie.
La division est transformée le 7[3] ou en 2e division légère d'infanterie coloniale (format réduit), constituée des[5] :
- 8e régiment de tirailleurs sénégalais,
- 2e régiment de marche d'artillerie coloniale (1er et 2e groupes du 2e RAC et 5e groupe du 202e RALC),
- 4e demi-brigade de chasseurs pyrénéens (7e et 8e BCPyr),
- 72e groupe de reconnaissance de division d'infanterie.
Elle quitte le le théâtre d’opération des Alpes pour celui du Nord-Est. Elle est engagée par éléments isolés lors de la bataille de la Seine (notamment à Montereau). Puis elle se replie, tout en continuant de combattre, sur la Loire, la Creuse et enfin sur la Vienne[5].
Elle est dissoute le [3].
Nouvelle formation
modifierSelon les plans français lancés fin 1942 pour créer l'Armée française de la Libération, la 2e division d'infanterie coloniale doit être recréée en Afrique-Occidentale française comme une division coloniale motorisée. Sa création a lieu le mais elle est renommée 10e division d'infanterie coloniale dès le (la formation de cette 10e DIC est ensuite abandonnée début 1944)[3],[6].
Après 1945
modifierLa 2e division d'infanterie coloniale est recréée le . Elle est dissoute le [1] pour former le lendemain le groupement colonial no 2, lui-même dissous le [3].
Insigne
modifierL'insigne de la division, adopté en 1940, présente un écu azur au lion passant d'argent, chargé d'une ancre d'or sur le tout[7].
Annexes
modifierNotes et références
modifier- Marie-Anne Corvisier de Villèle, Inventaire des archives de la Guerre : Série P 1940-1946, t. II : Grandes unités, Château de Vincennes, Service historique de l'Armée de terre, , 270 p. (ISBN 2-86323-114-6, lire en ligne), p. 131
- « Extrait des décisions ministérielles des 31 décembre 1891 et 27 janvier 1892 (Marine) », dans Charles-Jean Lassalle, Code de législation et d'administration militaires en vue du temps de guerre, t. I, Paris, Bloud et Barral, , 940 p. (lire en ligne), Armée coloniale, p. 120
- Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 24
- « Deux divisions d'infanterie dissoutes », L'Ouest-Éclair, no 12796, , p. 3 (lire en ligne)
- « Les combattants de l'honneur (I) », L'Ancre d'Or, , p. 27-38 (lire en ligne)
- Paul Gaujac, « L’ armée coloniale se prépare pour la bataille de Provence », Ancre d'or Bazeilles, no 341, , p. 26 (lire en ligne)
- Pierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re éd. 2013) (lire en ligne), p. 36
Articles connexes
modifier- Tirailleurs sénégalais
- Liste des divisions françaises de la Première Guerre mondiale
- Liste des divisions françaises de la Seconde Guerre mondiale