Zone gérée spéciale de l'Antarctique
Une zone gérée spéciale de l'Antarctique (ZGSA) (en anglais : Antarctic Specially Managed Areas, ou ASMAs) est une partie de l'Antarctique « où des activités sont conduites ou susceptibles d'être conduites dans l'avenir »[1]. La création d'une telle zone est destinée à « faciliter la planification et la coordination des activités, éviter d'éventuels conflits, améliorer la coopération entre les parties et minimiser les répercussions sur l'environnement »[1].
Une ZGSA peut contenir une ou plusieurs zones spécialement protégées de l'Antarctique (ZSPA, destinées à la protection de l'environnement). Contrairement aux ZSPA, les ZGSA ne nécessitent pas de permis d'accès[1].
Liste
modifierIdentifiant | Nom | Description | Coordonnées | Adoption | Déclassement | Promoteur |
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ZGSA-1 | Baie de l'Amirauté, île du Roi-George | Description résumée
La baie de l'Amirauté est une zone aux valeurs écologiques, historiques, scientifiques et esthétiques exceptionnelles. Elle a été pour la première fois visitée par des chasseurs au phoque et à la baleine au 19e et début du 20e siècles et on y trouve encore des vestiges de ces périodes. La zone se caractérise par un magnifique paysage montagneux de glace, des particularités géologiques, de riches aires de reproduction d'oiseaux de mer et de mammifères, divers écosystèmes marins et des habitats de plantes terrestres. Cela fait près de trois décennies maintenant que des travaux de recherche scientifique dans la baie de l'Amirauté après la dernière Année géophysique internationale ont été effectués d'une manière plus permanente. Des études consacrées aux manchots ont été faites sans interruption pendant 28 ans et ce sont les études les plus longues jamais menées en Antarctique. La baie de l'Amirauté possède également l'une des séries historiques les plus longues de données météorologiques collectées pour la péninsule Antarctique, une des zones de la planète la plus sensible aux changements climatiques. La baie de l'Amirauté est devenue un site d'activités humaines de plus en plus diverses, qui ne cessent d'augmenter et d'être de plus en plus complexes. Ces trente dernières années, le nombre de stations dans la zone a augmenté et le nombre de visiteurs s'est accru chaque année pour passer de quelques centaines à plus de 3 000. Une meilleure coordination et planification des activités existantes et futures aidera à éviter ou à atténuer les riques d'interférence mutuelle ainsi qu'à réduire au minimum les impacts sur l'environnement, fournissant ainsi un mécanisme efficace de conservation des particularités très intéressantes qui caractérisent cette zone.
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62° 01′ 21″ S, 58° 15′ 05″ O | M 14 (2014) | FAUX | Brésil, Equator, Peru, Pologne, Etats-Unis d'Amerique |
ZGSA-2 | Vallées sèches McMurdo, terre Victoria du Sud | Description résumée
La région que contient cette ZGSA se distingue comme étant la plus grande des régions relativement libres de glace de l'Antarctique, trente pour cent environ de sa surface étant en grande partie libre de neige et de glace. La zone comprend d'importantes valeurs scientifiques et sylvestres; le terrain des McMurdo Dry Valleys recélant également le relevé des changements climatiques passés. Le climat extrême de la région fournit un précieux analogue des conditions anciennes sur la Terre et des conditions prévalant actuellement sur Mars. La zone comporte des microhabitats et des communautés biologiques inhabituels ainsi que des caractéristiques géologiques et des minéraux spéciaux. Elle présente un environnement quasiment vierge qui, pour l'essentiel, n'a été ni perturbé, ni contaminé par les êtres humains. Leur paysage spectaculaire formé de crêtes élevées et de vallées majestueuses et le contraste entre les sols libres de glace et les glaciers offrent des perspectives uniques d'une grande valeur esthétique. Les activités conduites dans la zone comprennent divers travaux de recherche scientifique, des opérations à l'appui de la science, des médias, des arts, de l'éducation. Les visiteurs comprennent des membres des programmes nationaux officiels ainsi que des touristes. Un site de recherche écologique de longue durée a par ailleurs été établi dans la vallée Taylor.esthétique. Les activités conduites dans la zone comprennent divers travaux de recherche scientifique, des opérations à l'appui de la science, des médias, des arts, de l'éducation et d'autres visiteurs officiels de Programmes Nationaux, et le tourisme. Un site de recherche écologique de longue durée a été établi dans la vallée Taylor.
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77° 00′ 00″ S, 162° 00′ 00″ E | M 1 (2004) | FAUX | Nouvelle Zélande, Etats-Unis d'Amerique |
ZGSA-3 | Cap Denison, baie du Commonwealth, terre de George V, Antarctique oriental | Description résumée
Le cap Denison est située au centre de la baie du Commonwealth, un littoral marge de 60 km dans Terre George V. La zone est l'un des principaux sites des premières activités humaines dans l'Antarctique et revêt une grande importance historique, culturelle et scientifique. C'est là que se situait la base de l'expédition antarctique australasienne de 1911-1914, montée et dirigée par Douglas Mawson, plus tard Sir Douglas Mawson. Symbole majeur de ‘l'époque héroïque' de l'exploration antarctique, c'est l'un des six derniers sites de cette époque qui subsistent aujourd'hui. C'est également au cap Denison qu'ont été réalisées certaines des études antarctiques les plus anciennes et les plus complètes de géologie, géographie, géomagnétisme, astronomie, météorologie, glaciologie, océanographie, biologie, zoologie et botanique. Le cap Denison a également servi de base de départ à de nombreuses explorations à l'intérieur des terres et on y trouve des objets associés à ces expéditions en traîneau, notamment des caches à provisions et du matériel. Le cap Denison n'est pas seulement l'endroit le plus venteux l'Antarctique, c'est aussi l'endroit le plus venteux de la planète au niveau de la mer. Ce site présente ainsi le contexte physique et symbolique de l'isolement et des conditions extrêmes qu'ont endurés les membres de l'expédition et, par voie d'association, tous les chercheurs et explorateurs de l'‘époque héroïque'.
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67° 00′ 31″ S, 142° 40′ 43″ E | M 1 (2004) | VRAI | Australie |
ZGSA-4 | Île de la Déception | Description résumée
Dans la zone se trouve un des deux seuls volcans de l'Antarctique où ont été observées des éruptions volcaniques. L'île Déception est une île antarctique unique qui présente d'importantes valeurs naturelles, scientifiques, historiques, éducatives et esthétiques et un environnement à l'état sauvage. Elle contient une caldeira en activité et en déformation permanentes. Par conséquent, il est probable que l'île de la Déception soit le théâtre de nouvelles éruptions. La zone contient une flore exceptionnellement riche, dont 18 espèces au moins n'ont pas été répertoriées ailleurs en Antarctique. De très petites communautés biologiques absolument uniques, associées aux zones géothermiques de l'île, revêtent une importance particulière. Huit espèces d'oiseaux de mer se reproduisent sur l'île, y compris la plus importante colonie au monde de manchots à jugulaire. L'habitat benthique de port Foster revêt un intérêt écologique en raison des perturbations naturelles issues de l'activité volcanique.associées aux zones géothermiques de l'île, revêtent une importance particulière. Huit espèces d'oiseaux marins se reproduisent sur l'île, y compris la plus importante colonie
au monde de manchots à jugulaire. L'habitat benthique de port Foster revêt un intérêt écologique en raison des perturbations naturelles issues de l'activité volcanique. |
62° 57′ 00″ S, 60° 38′ 00″ O | M 3 (2005) | FAUX | Argentine, Chili, Norvege, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis d'Amerique |
ZGSA-5 | Station Amundsen-Scott South Pole, Pôle Sud | Description résumée
La ZGSA englobe une zone d'environ 26 400 km2 du plateau plateau polaire qui comprend la station Admundsen-Scott à 90° de latitude sud ainsi que des sites de recherche et de surveillance continue. La zone est située dans une région de grande valeur scientifique reposant sur plusieurs facteurs dont l'air le plus pur de la planète, l'isolement de la zone par rapport à tout bruit, vibration et interférence électromagnétique, sa stabilité géophysique, des conditions uniques de la glace et l'isolement du personnel de la station. La zone a également une grande valeur historique et comprend le Piquet Officiel et la tente de campagne d'Admunsen. Les activités conduites dans la zone comprennent divers travaux de recherche scientifique à vocation internationale, des opérations d'appui à la science, à la médecine, aux médias, aux arts, à l'éducation et au tourisme.
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90° 00′ 00″ S, 0° 00′ 00″ E | M 2 (2007) | FAUX | Etats-Unis d'Amerique |
ZGSA-6 | Collines Larsemann, Antarctique oriental | Description résumée
La zone est une zone libre de glace de 40 km² qui comprend également les îles proches du littoral connues ensemble sous le nom de collines Larsemann et le plateau qui y est contigu. La zone libre de glace se compose de deux grandes péninsules (Stornes et Broknes), de quatre petites péninsules et d'environ 130 îles côtières. D'importantes recherches cientifiques sont entreprises sur le site et des navires de tourisme offrent des excursions à la journée. L'accroissement du tourisme en Antarctique pourrait impliquer un passage permanent de touristes dans les collines Larsemann; par ailleurs, le projet de création d'une piste d'atterrissage sur neige compactée à proximité de l'ancienne piste d'atterrissage pourrait entraîner un nombre croissant de visites et des séjours de plus longue durée, voire des possibilités d'hébergement à terre pour la nuit. La première période d'intense activité humaine, entre 1986 et 1989, et la conduite ultérieure des travaux de recherche scientifique et des opérations de soutien dans la zone ont provoqué des changements notables de l'environnement local, notamment sur le versant est de Broknes. La construction des bâtiments, d'installations associées et de routes d'accès a entraîné des dégradations physiques de la surface libre de glace. La rupture des roches et l'exposition de la couche de pergélisol due au passage répété des véhicules ont causé une érosion de surface et modifié le réseau de drainage. Des déversements accidentels d'hydrocarbures et le rejet des eaux usées à la surface du sol ont provoqué une contamination chimique de certains lacs et de certains sols. Plusieurs espèces de flores introduites ont également été détectées.
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69° 30′ 00″ S, 76° 19′ 58″ E | M 2 (2007) | FAUX | Australie, Chine, Inde, Roumanie, fédération de Russie |
ZGSA-7 | Sud-ouest de l'île Anvers et bassin Palmer | Description résumée
La région qui englobe le sud-ouest de l'île Anvers et le bassin Palmer, y compris son cordon insulaire, présente une gamme importante de valeurs naturelles, scientifiques et pédagogiques pour ses visiteurs; elle constitue aujourd'hui une zone d'activités de plus en plus considérables, de nature à la fois scientifique, touristique et logistique. Il sied de noter en particulier que les travaux de recherche scientifique menés à l'intérieur de la zone sont importants pour l'examen des interactions écosystémiques et des changements liés à l'environnement dans la région ainsi que pour l'étude de la manière dont ceux-ci sont en rapport de façon plus générale avec l'Antarctique et l'environnement à l'échelle planétaire. Ces travaux de recherche sont importants pour les travaux du Comité pour la protection de l'environnement, de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) et du système du Traité sur l'Antarctique dans son ensemble. Ces programmes de recherche mondialement importants et ces séries de données à long terme risquent d'être mis en péril si des activités devaient avoir lieu dans la zone marine, qui n'étaient pas gérées comme il se doit pour éviter les conflits potentiels et les interférences possibles.
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64° 50′ 00″ S, 64° 30′ 00″ O | M 1 (2008) | FAUX | Etats-Unis d'Amerique |
Notes et références
modifier- Annexe V du Protocole de Madrid relatif au Traité sur l'Antarctique, article 4, 1991 (voir archive)
Annexes
modifierArticle connexe
modifierLien externe
modifier- Registre de l’état des plans de gestion pour les Zones Spécialement Protégées de l'Antarctique et les Zones Gérées Spéciales de l’Antarctiques - Secrétariat du Traité sur l’Antarctique, mis à jour en 2009