Yoav Gallant

homme politique et général israélien

Yoav Gallant (יואב גלנט), né le à Jaffa en Israël, est un officier général des forces de défense israéliennes et un homme politique israélien, ministre de la Défense durant la Guerre Israël-Hamas de 2023-2024.

Yoav Gallant
Illustration.
Yoav Gallant en 2023.
Fonctions
Ministre israélien de la Défense
Membre du cabinet de guerre[note 1]

(1 an, 10 mois et 7 jours)
Premier ministre Benyamin Netanyahou
Gouvernement Netanyahou VI
Cabinet de guerre
Prédécesseur Benny Gantz
Successeur Israël Katz
Ministre de l'Enseignement supérieur
Ministre des Ressources en eau
[note 2]
(5 mois et 17 jours)
Premier ministre Benyamin Netanyahou
Gouvernement Netanyahou V
Prédécesseur Ze'ev Elkin
Successeur Postes supprimés
Ministre de l'Éducation

(1 an et 27 jours)
Premier ministre Benyamin Netanyahou
Gouvernement Netanyahou V
Prédécesseur Rafi Peretz
Successeur Yifat Shasha-Biton
Ministre de l'Immigration et de l'Intégration

(1 an, 4 mois et 8 jours)
Premier ministre Benyamin Netanyahou
Gouvernement Netanyahou IV
Prédécesseur Yariv Levin (intérim)
Benyamin Netanyahou
Successeur Pnina Tamano-Shata
Ministre de la Construction et du Logement

(3 ans, 7 mois et 26 jours)
Premier ministre Benyamin Netanyahou
Gouvernement Netanyahou IV
Prédécesseur Uri Ariel
Successeur Yifat Shasha-Biton
Député à la Knesset
En fonction depuis le
(5 ans, 6 mois et 17 jours)
Élection 9 avril 2019
Réélection 17 septembre 2019
2 mars 2020
23 mars 2021
1er novembre 2022
Législature 21e, 22e, 23e, 24e et 25e

(3 ans, 9 mois et 2 jours)
Élection 17 mars 2015
Législature 20e
Biographie
Date de naissance (66 ans)
Lieu de naissance Jaffa (Israël)
Nationalité Israélienne
Parti politique Koulanou (2015-2019)
Likoud (depuis 2019)
Père Michael Gallant
Mère Fruma
Conjoint Claudine
Diplômé de Université de Haïfa
Religion Judaïsme

Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) demande à la Cour l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il lui est reproché la suspicion de crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre »[1].

Biographie

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Famille et jeunesse

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Yoav Gallant est né dans une famille d'immigrants juifs polonais. Sa mère, Fruma née Segal, est une survivante de la Shoah qui a embarqué sur le SS Exodus lorsqu'elle était enfant[2]. Avec d'autres réfugiés de ce navire, elle est déportée en 1947 par les Britanniques à Hambourg en Allemagne puis arrive en Palestine en 1948. Elle est infirmière de profession. Son père, Michael, né en URSS, a combattu les nazis en Ukraine et en Biélorussie, puis immigré en Palestine en 1948, servi dans la brigade Guivati pendant la guerre israélo-arabe de 1948, et l'unité des Renards de Samson, et considéré comme l’un des meilleurs tireurs d’élite de Tsahal. Il participe à l'opération Yoav de 1948-49, au cours de laquelle il est le premier soldat à pénétrer dans le fort d'Iraq Suwaydan. Il nomme son fils relativement à cette opération[3].

La famille Gallant quitte le quartier Givat Aliya de Jaffa et s'installe d'abord à Ramat Gan puis à Givatayim où le jeune Yoav étudie au lycée David Kalai[4]. Gallant reçoit un B.A. en économie et en gestion financière à l'université de Haïfa[5].

Carrière

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Carrière militaire

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Yoav Gallant commence sa carrière militaire en 1977 comme commando de marine, dans l'unité appelée « Flottille 13 ».

En 1982, il quitte Tsahal et se rend en Alaska aux États-Unis où il travaille comme bûcheron

À la fin des années 1990, Gallant s'engage dans les forces terrestres, finalement pour obtenir le grade de major général tout en devenant le secrétaire militaire du Premier ministre et, plus tard, le commandant du commandement régional du Sud.

En 2005, il supervise le retrait israélien de la bande de Gaza décidé par Ariel Sharon[6].

Il dirige l’offensive israélienne contre la Bande de Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009, qui coute la vie à plus de 1 400 Palestiniens et à 13 Israéliens. Un rapport de l’ONU critiqué, le rapport Goldstone, estime l'armée israélienne coupable de crimes de guerre au cours de cette offensive[6] qui, selon les enquêteurs de l'ONU, avait adopté une stratégie « conçue pour punir, humilier et terroriser la population civile »[7].

Le , le ministre de la Défense Ehud Barak annonce que Gallant va succéder à Gabi Ashkenazi à la tête de l'état-major de l'armée israélienne, cela sans attendre les conclusions d'une enquête concernant des documents attribués à Gallant, dans lesquels celui-ci aurait dénigré ses concurrents à ce poste[8].

Le , le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Ehud Barak annulent sa nomination à la tête de l'état-major. L'annonce vient après des mois de scandale entourant sa nomination en raison d’allégations par la presse d’appropriation illégale de terrains près de sa maison dans le moshav Amikam. Après avoir mené une enquête sur ces allégations, le procureur général Yehouda Weinstein informe le Premier ministre Netanyahou qu'il ne pourra pas défendre juridiquement la nomination de Gallant[9].

Carrière politique

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Après sa retraite de l'armée israélienne en 2012, Yoav Gallant est nommé PDG de Nammax Oil and Gas, une société d'exploration pétrolière et gazière contrôlée par Benny Steinmetz, puis Gallant quitte son poste en juin 2014[10].

En novembre 2013, il est nommé président de l'Association des amis de l'organisation des handicapés de Tsahal[11].

Gallant rejoint le parti Koulanou en et devient député à la Knesset.

Il est cité dans l'affaire des Panama Papers en avril 2016[12].

Le 2 janvier 2019, il démissionne de la Knesset et quelques jours plus tard, il annonce son adhésion au Likoud et devient ministre de l'Immigration et de l'Intégration[13]. Entre cette date et fin 2022, il occupe divers postes ministériels dans le gouvernement.

Il est un fervent partisan des colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international[6].

Ministre de la Défense dans le gouvernement Netanyahou VI à partir du , Netanyahou annonce vouloir le limoger le pour avoir critiqué la réforme judiciaire israélienne de 2023 (en) proposée par le Premier ministre[14], mais face aux manifestations, la réforme tout comme son renvoi sont gelés[15], puis Netanyahou annonce revenir sur son limogeage le [16].

À la suite de l'attaque du Hamas du contre des localités israéliennes, ayant causé la mort de 1 140 personnes, des viols et actes de tortures, suivie de l'enlèvement de 240 otages de tous âges, Yoav Gallant annonce un « siège complet » de la bande de Gaza où vivent 2,3 millions de Palestiniens : « Pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau[note 3], pas de gaz, tout est fermé (…) Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence »[19],[6]. Il annonce également la mobilisation de 300 000 réservistes de l'armée pour préparer la guerre et éradiquer le Hamas. Le , Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, demande le lancement d'un mandat d'arrêt contre lui, mais aussi Benyamin Netanyahou et plusieurs hauts responsables du Hamas. Lui et le Premier ministre israélien sont accusés de « provoquer l'extermination, provoquer la famine comme méthode de guerre, y compris le refus de l'aide humanitaire, cibler délibérément les civils dans les conflits », notamment en raison des bombardements israéliens sur la bande de Gaza[20].

En , près de 57 % des Israéliens se déclarent favorables à son remplacement par Ofer Winter (he), le responsable du massacre du vendredi noir (en) pendant la guerre de 2014 à Gaza, qu'il venait de refuser de promouvoir au grade de major général (alouf)[21],[22].

En septembre 2024, après un an d'échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël, l'armée israélienne commence à bombarder massivement le Liban, puis entreprend en octobre une opération terrestre pour affaiblir le Hezbollah[7].

En désaccord avec le Premier ministre sur la conduite de la guerre, Yoav Gallant est limogé par celui-ci en novembre 2024, et remplacé par Israël Katz[23].

Famille et vie privée

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Yoav Gallant est marié à Claudine, née Alanqua, une lieutenant-colonelle à la retraite de Tsahal, et vit au moshav Amikam. Ils ont un fils et deux filles[24],[25].

Sa sœur cadette est l'écrivaine et éditrice Yael Ichilov (he).

Notes et références

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  1. Depuis le 11 octobre 2023 et le déclenchement de l'attaque du Hamas contre Israël, jusqu’à sa dissolution le 17 juin 2024.
  2. Par intérim jusqu'au .
  3. En temps habituel, Israël fournit à la bande de Gaza moins de 10 % d'eau potable. Le reste est livré par l’Egypte ou produite par l’usine de dessalement de Gaza - laquelle ne peut pas fonctionner correctement quand le carburant livré par l'ONU est volé par le Hamas pour un usage militaire[17]. Le , deux des trois aqueducs venant d'Israël sont réouverts, qui fournissent comme auparavant, environ 10 % de l'eau consommée dans la bande de Gaza[18].

Références

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  1. Voir sur lemonde.fr.
  2. « First Israeli monument to 'Exodus' inaugurated in Haifa », The Jerusalem Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Amir Rappaport, « Operation Yoav », Ma'ariv supplement Saturday, 21 April 2006
  4. (he) Amir Oren, « מינוי יואב גלנט לרמטכ"ל ה-20 | ההימור של אהוד ברק » [« Nomination de Yoav Galant au poste de 20e chef d'état-major, Le pari d'Ehud Barak »], הארץ,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Hanan Greenberg, « 1st chief of staff from Naval Commando », Ynetnews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b c et d « Guerre Israël-Hamas : Yoav Gallant, un ministre de la Défense en première ligne », sur France 24,
  7. a et b Jean-Philippe Rémy, « En Israël, les guerres sans fin de Yoav Gallant, ministre de la défense », sur Le Monde, .
  8. (en) « Barak names Gallant as next chief of staff », YNet News, 22 août 2010.
  9. (en) Jonathan Lis, « Cabinet votes Gallant in as next IDF chief of staff », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Moshe Golan, « אין גז ב"אפרודיטה 2" - 100 מיליון דולר ירדו לטמיון » [« Il n'y a pas de gaz dans "Aphrodite 2" - 100 millions de dollars ont été perdus »], Globes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « (trad) Gallant : « L'Iran se cache. Quand ils voudront imposer des sanctions, il sera trop tard » », sur thepost.co.il,
  12. (en) « Israeli Diamond Tycoons Listed in Leaked Panama Papers », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (trad.) Sarogi News, « Yoav Galant annonce officiellement : « Fier de rejoindre le Likoud » », sur le site « Sarogi », 9 janvier 2019
  14. « Réforme de la justice en Israël : Nétanyahou renvoie le ministre de la défense », sur Le Monde, (consulté le )
  15. « Israël : Netanyahu reporte le limogeage du ministre de la Défense », sur Boursier.com, (consulté le ).
  16. « Israël: Benjamin Netanyahu décide de conserver son ministre de la Défense », L'Opinion, (consulté le )
  17. Felicia Sideris, « Est-il vrai qu'en temps normal, Israël ne livre que 8% de l'eau à Gaza ? », sur TF1 Info, (consulté le )
  18. Jeremy Sharon, « Israël rouvre le deuxième des trois pipelines d’eau vers Gaza », sur The Times of Israël Français, (consulté le )
  19. « "Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz" : après les attaques du Hamas, un "siège complet" de la bande de Gaza », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  20. (en) Ivana Kottasová, « EXCLUSIVE: ICC seeks arrest warrants against Sinwar and Netanyahu for war crimes over October 7 attack and Gaza war », (consulté le )
  21. (he) « ערוץ 14 בסקר דרמטי: מה דעת הציבור על סערת מינויי הרמטכ"ל? »,‎ (consulté le )
  22. (en) Emanuel Fabian, « Controversial IDF officer to be released after being passed over for promotion again », sur The Times of Israel, (consulté le )
  23. « Guerre au Proche-Orient : trois questions sur le départ du ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, limogé par Benyamin Nétanyahou », sur Franceinfo, (consulté le )
  24. (en) Yedioth Ahronoth, « Yoav Galant's race to the top », Ynetnews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (he) Amir Bohbot, « (trad.) De la marine au chef d'état-major : le personnage de Yoav Galant », sur makorrishon.co.il, (consulté le ).

Liens externes

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