Wikipédia:RAW/2014-05-30

Brèves

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  • La génération Y, c'est quoi en deux-trois mots ? « J'avais déjà deux vies ; une réelle, une connectée. » « Je n'ai jamais vraiment compris comment marchait Wikipédia, mais je l'utilise en permanence. » [vidéo] (fr)[1] (min 10 s à min 22 s)
  • Selon le spécialiste en sécurité informatique Bruce Schneier, dans un article publié en mars 2013, donc voici plus d'un an, l'« Internet est un État surveillé[trad 1]. » [NdT : Schneier fait implicitement un parallèle sémantique avec État policier, État totalitaire, mais je ne trouve pas l'adjectif idoine.] Peu importe ce que nous pouvons croire, nous sommes continuellement surveillés. Google nous surveille, que ce soit sur son site ou les autres sites qu'il peut consulter. Facebook fait de même, y compris pour les internautes qui n'ont pas recours à ses services. Apple utilise les iPhone et les iPad pour le faire. Un journaliste a utilisé un logiciel dans le but de connaître qui le surveillait. Il a compté 105 sociétés sur une période de 36 heures. Schneier explique que le FBI a identifié la maîtresse de David Petraeus, patron de la CIA de 2010 à 2011, en corrélant les activités de la femme dans Internet à ses présences dans les hôtels. Même si elle envoyait des messages de façon anonyme, les ordinateurs notaient toutes sortes d'informations, tout comme les ordinateurs des hôtels. Après utilisation de filtres et autres logiciels, c'est le seul nom qui est apparu partout. Schneier affirme que la production de données est un sous-produit du fonctionnement des ordinateurs actuels. De plus, ces données sont stockées pour l'éternité. « Voici ce qu'est un État qui surveille ; et c'est efficace au-delà de tout ce qu'aurait pu imaginer George Orwell[trad 2]. » Chacun peut bien sûr chercher à masquer son identité ou sa navigation, ou encore utiliser des prête-noms, mais il y a trop de façons différentes de suivre un individu pour espérer échapper à la surveillance. Si vous n'êtes pas convaincu, pensez à Petraeus, qui était pourtant patron de la CIA. Toujours selon Schneier, les gouvernements et les sociétés travaillent main dans la main pour perpétuer cette surveillance. Ils ont obtenu ces avantages sans que personne, ou presque, ne s'y oppose. [2]
  • Selon Vladimir Poutine, Internet est un projet issu des efforts de la CIA. Toujours selon lui, une personne qui rédige une information qui touche des milliers de personnes doit être considérée comme éditeur d'un média d'importance. Le parlement russe a voté en faveur d'une loi qui restreint la liberté d'expression des blogueurs. En effet, tout blogue consulté plus de 3 000 fois par jour est assimilé à un média et donc soumis à des obligations de divulgations envers le gouvernement russe. Par cette loi, la Russie rejoint le Pakistan, la Chine, la Turquie et l'Iran. Le texte de la loi est si vague qu'il serait difficile de savoir ce qui est exigé ou toléré. Des hébergeurs de blogues ont réagi en bloquant les compteurs de consultations à moins de 3 000.
Le parlement russe a aussi voté en faveur d'une loi qui prévoit des sanctions contre les sites Web qui publient l'un des quatre (4) mots qualifiés de vulgaires (nom des parties génitales, sexe et prostitué, qui ne sont pas explicitement mentionnés dans le texte de la loi) [3]
  • Dans le cadre d'un GLAM, la Bibliothèque nationale australienne s'est engagée à répondre aux demandes sur les articles de la Wikipédia en anglais liés au WikiProject Australia. C'est « un précédent important pour la communauté bibliothécaire, que ce soit chez nous ou à l'international, puisqu'ils jugent que les wikimédiens forment une partie de leur clientèle [...] répondre à une demande de référence d'une personne aide cette personne, alors que répondre à un wikipédien aide des milliers de personnes[trad 3] ! » [4]
  • Selon une étude, les commentaires chargés (par exemple, « Seul un idiot ne voit pas l'avantage de cette technologie ») amènent les lecteurs à voir défavorablement les informations véhiculées par les articles. Si les commentaires sont polis, les lecteurs conservent leur première perception. « Ça ressemble un peu au Wild West. Les trolls gagnent[trad 4]. » [5], [6]
 
Le Palais de l'Industrie à Paris. Une image remarquable de Commons. Actuellement, Commons possède 9 096 fichiers dans l'ensemble des catégories du commons:Category:Metropolitan Museum of Art.
  • En 2011, cette infolettre a mentionné shapecatcher.com, un service de reconnaissance de caractères unicodes. Le site est toujours en ligne et le nombre de caractères reconnus est passé de 10 877 (fin 2011) à 11 817 (en mai 2014), mais les kanjis/hanjas chinois, coréens et japonais ne sont toujours pas reconnus.
 
Grains d'avoine cultivée et d'orge commune, ainsi que des produits issus de leur transformation. Un featured picture de la Wikipédia en anglais.
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Recherche et éducation

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  • Est-ce que les gens notables vivent plus longtemps ? : Quatre universitaires de l'université Ben Gourion du Néguev ont analysé en fonction du genre, de la profession et de l'âge de la mort 7 756 articles biographiques de Wikipédia en anglais traitant de personnes décédées entre 2009 et 2011[1]. 84 % des articles concernait des hommes et leur âge de décès était inférieur à celui des femmes (76,31 ans vs. 78,5 ans).
    Les sportifs professionnels et les artistes meurent plus jeunes (73,04 ans) ainsi que les creative workers (74,68 ans). D'un autre côté, les professionnels et les universitaires meurent plus vieux (82,63 ans).
    Deux des auteurs ont publié un autre article intitulé Wikiometrics: A Wikipedia Based Ranking System[2]. Appliquant leur modèle aux universités et aux revues académiques, ils ont obtenu de fortes corrélations avec certaines autres mesures telles le facteur d'impact.
 
Max Klein (2011).

  • Fossé des genres : Max Klein publie sur son blog une analyse de catégories avec Wikidata. En étudiant les données des catégories female et male, il a obtenu des rapports du contenu de la première sur la seconde variant de 8,83 % (sur Wikipédia en slovène) à 19,97 % (sur Wikipédia en serbe). Wikipédia en français arrive en 34e position avec un rapport de 14,10 % [10]

  • Dans Academic opinions of Wikipedia and open-access publishing[3], des chercheurs de l'université de Western Ontario se penchent à nouveau sur la perception de Wikipédia et des revues en libre accès par le milieu académique.
    Sur 120 universitaires interrogés fin 2011-début 2012, 77 % affirment avoir lu Wikipédia, 43 % affirment y avoir fait au moins une édition et 15 % disent avoir écrit un article. Quatre répondants affirment qu'ils ont été « crédités [par leur institution] pour avoir passé du temps à réviser des articles de Wikipédia liés à leur carrière académique[trad 5]. »
    Plus les personnes interrogées ont de l'expérience avec Wikipédia, plus elle voient des avantages à la manière d'éditer des wikis. Les principaux avantages soulignés sont la réduction des coûts (40 %), la révision continue (19 %), la possibilité de corriger après la publication (52 %), rendre les articles accessibles avant leur validation (27 %) et toucher un lectorat plus large (8 %). Les principaux désavantages serait la stabilité douteuse (86 %), l'absence de liens avec les bibliothèques et moteurs de recherches académiques (55 %), une qualité (43 %), une crédibilité (57 %), une acceptation (78 %) et un impact (56 %) académiques plus faibles.
    54 % des répondants sont conscients que Wikipédia possède une procédure de labellisation (peer-review process) et un tiers d'entre-eux considère qu'il est moins rigoureux que celui des revues scientifiques. Aucun des répondants n'a cependant démontré posséder une connaissance significative du sujet.
    75 % sont peu disposés à ce que d'autres personnes interviennent sur leur brouillon (papers-in-progress) et 25 % sont préoccupés par l'absence de contrôle sur les changements réalisés après la publication. Une majorité de répondants accepte mal la révision faite par les Wikipédiens. La préoccupation la plus partagée à ce niveau est qu'ils ignorent les qualifications des réviseurs.
    Les répondants font plusieurs suggestions pour rendre Wikipédia plus acceptable à l'université. La suggestion la plus courante est de « rendre les articles labellisés accessibles à partir des bibliothèques universitaires[trad 6] » et, de manière plus générale, de faciliter le repérage de ces derniers.
    Les auteurs de l'étude concluent que plus les chercheurs sont en contact avec les wikis et les publications en accès libre, plus ils sont à l'aise avec ces derniers. Leur attitude envers ces modèles éditoriaux est liée à leur familiarité avec ces derniers, l'environnement académique et leur statut professionnel.
  • Taha Yasseri et Jonathan Bright de l'Oxford Internet Institute ont publié une série de billets dans lesquels ils analysent, sur plusieurs versions linguistiques de Wikipédia, les pages consultées avant, pendant et après les élections européennes de 2009[4],[5],[6]. Ils ont non seulement confirmé l'idée que le lectorat de Wikipédia est influencé par la couverture médiatique, mais également que Wikipédia est un substitut à cette dernière (acts as "media replacement"), c'est-à-dire que les gens recherchant de l'information en ligne sur les résultats des élections sont allés la chercher sur Wikipédia plutôt que sur les sites de nouvelles.
 
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Vers une bibliothèque universelle et libre ?

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Selon l'historien Robert Darnton, la venue de la Digital Public Library of America (DPLA) est un pas important vers une bibliothèque universelle et libre. [11]

 
Scientific American, page couverture de l'édition de septembre 1848

Les bibliothèques et les laboratoires de recherche sont soumis à une pression économique de plus en plus élevée. Ils sont donc amenés à faire des choix qui ne sont pas toujours dans l'intérêt public. Ils voient une augmentation régulière du prix des abonnements aux périodiques scientifiques. Depuis 1976, leur prix moyen a augmenté à un taux quatre fois supérieur à l'inflation. Par exemple, le coût moyen d'un périodique de chimie est passé de 33 US$ en 1970 à plus de 4 000 US$ en 2014. Aux États-Unis, des bibliothèques de recherche annulent des abonnements parce qu'elles sont à la fois soumises à cette augmentation et des budgets en baisse. Le marché des périodiques scientifiques est dominé par trois sociétés : Reed Elsevier, Wiley-Blackwell et Springer, qui publient 42 % de tous les articles scientifiques. Pour réduire cette pression sur les coûts, le Congrès des États-Unis a modifié certaines politiques de publications. Dorénavant, tout article publié grâce à des travaux subventionnés par les National Institutes of Health doit être mis gratuitement à la disposition du public dans PubMed Central. Les éditeurs ont cependant obtenu un délai de publication de 12 mois, ce qui leur permet de continuer à profiter des ventes d'articles rédigés grâce à des fonds publics américains. Non contentes de cet avantage, elles ont tenté en 2011 de modifier notablement le mandat de la NIH, mais devant la vague de protestations, le projet de loi a été retiré. En mai 2014, elles tentent de faire bloquer un projet de loi qui donnerait un libre accès aux données et aux résultats de recherches payées par des agences fédérales américaines dont le budget d'exploitation dépasse annuellement 100 millions US$.

La valeur de la gratuité des articles scientifiques n'est pas une question de nature intellectuelle. Les résultats obtenus par la recherche alimentent plusieurs grands secteurs de l'économie américaine. Par exemple, l’Human Genome Project, qui a coûté 3,8 milliards US$ au gouvernement fédéral américain, a déjà produit presque 800 milliards en applications commerciales, parce que tous les résultats de recherche sont dans le domaine public. Linux, le système d'exploitation libre et gratuit, a permis à plusieurs sociétés de créer de nouvelles applications à un faible coût, notamment Google [NdE : qui exploite un immense parc de serveurs pilotés par une version maison de Linux]. Cependant, devant des prix de plus en plus élevés, des hôpitaux et des laboratoires de petites tailles annulent des abonnements. Pour compenser les diminutions de revenus, les maisons d'édition exigent plus d'institutions ayant des budgets considérables. Des institutions répliquent. Par exemple, NPG a annoncé à l'université de Californie qu'il exigerait une augmentation de 400 % pour 66 périodiques à partir de 2010. Cette université, qui a publié 5 300 articles dans ces périodiques pendant les six années précédentes, a organisé un boycott. En France, l'université Pierre-et-Marie-Curie a annulé son abonnement à Science lorsqu'on lui a annoncé une augmentation de 100 %. L'université Paris V a annulé l'abonnement à près de 3 000 périodiques.

 
Dans la serre d'Édouard Manet. Photo d'une résolution époustouflante : 30 000 × 22 943 pixels, contenus dans un fichier qui pèse 189,42 Mio. Un featured picture de la Wikipédia en anglais et une image remarquable de Wikimedia Commons. Photo prise dans le cadre du Google Art Project.

Le modèle d'entreprise des périodiques imprimés remonte au XIXe siècle à la suite de la professionnalisation des scientifiques. Au XXIe siècle, Internet augmente la fluidité des échanges et réduit notablement le coût de diffusion des résultats de recherches. Par exemple, arXiv publie gratuitement des articles en physique, mathématique, informatique, biologie quantitative et finance. Ils ne sont pas systématiquement évalués par des pairs, mais sont quand même susceptibles d'être critiqués. Cependant, la promesse d'un Internet gratuit se heurte aux visées mercantiles des sociétés, qui filtrent les contenus du cyberespace.

Darnton propose que les maisons d'édition facturent le traitement des articles et qu'ils soient publiés sous une licence libérale. Les chercheurs pourraient inclure ces coûts dans leurs frais de recherche et les périodiques pourraient poursuivre leurs activités de publication. L'université Harvard maintient HOPE (Harvard Open-Access Publishing Equity), un programme qui subventionne les frais de publications ; un groupe d'universités américaines propose COPE (Compact for Open-Access Publishing Equity) qui poursuit des objectifs semblables ; d'autres université américaines, dont l'université Johns-Hopkins, font aussi des efforts dans ce sens.

Cependant, plusieurs scientifiques ne sont pas enthousiastes à l'idée de ne plus publier dans les périodiques prestigieux, puisque la progression de leur carrière est corrélée à la publication dans ceux-ci. Quelques scientifiques ont cependant lancé des périodiques open source, dont le lauréat du prix Nobel en médecine ou physiologie Harold Varmus qui a obtenu un grand succès avec son Public Library of Science (PLOS) et Paul Crutzen, lauréat du prix Nobel de chimie, qui édite le périodique Atmospheric Chemistry and Physics. Ils exigent des frais de traitement et dégagent des surplus, qui servent à subventionner d'autres projets open source. Le département des arts et sciences de l'université Harvard a mis en ligne DASH (Digital Access to Scholarship at Harvard), un entrepôt d'articles évalués par des pairs que n'importe qui peut consulter. En mai 2014, DASH comprend 17 000 articles et enregistre plus de 3 millions de téléchargements. D'autres universités rapportent un succès semblable.

Les scientifiques écrivent régulièrement des livres, mais reçoivent très peu pour ces efforts. Le plus souvent, ils ont des revenus pendant les deux premières années de publication. Ensuite, les livres entament un lent processus d'oubli, mais leurs créateurs souhaitent qu'ils soient encore lus. Les acteurs du libre accès souhaitent prolonger la période « utile » de ces ouvrages. Une organisation, Authors Alliance, invite les scientifiques à mettre leurs ouvrages en ligne dans des entrepôts à but non lucratif. Il y a cependant des écueils. Comment convaincre les maisons d'édition de renoncer à leurs droits ? Quel serait le bon moment pour les ayants droits de céder leurs droits d'auteur ? Peut-être en ayant recours à un système de redevances calqué sur celui des pays scandinaves ? Des sociétés proposent des modèles alternatifs, telles Knowledge Unlatched qui garantit aux maisons d'édition un revenu stable et fixe, peu importe le nombre de copies électroniques en circulation. 250 bibliothèques participent à ce programme et se partagent 28 livres récemment publiés de treize maisons d'édition. OpenEdition Books, en France, vend des abonnements pour consulter et télécharger sa collection d'ouvrages électroniques ; ces ouvrages peuvent être imprimés sans frais supplémentaires. Open Book Publishers vend des PDF, lesquels peuvent être imprimés sans frais.

Les concepteurs de la Digital Public Library of America (DPLA) ont voulu créer un compétiteur à l'un des plus ambitieux projets de numérisation d'ouvrages écrits, Google Book Search (que l'on peut traduire par « Service de recherche de livres de Google »). Après avoir numérisé, sans frais d'emprunt et sans verser un seul droit, des millions de livres des bibliothèques, Google a demandé à celles-ci des frais de consultation. Des maisons d'édition ont exigé des frais de copyright et les poursuites judiciaires se sont terminées à l'amiable, Google Book Search se transformant en une gigantesque bibliothèque numérique payante. Cette entente a cependant été annulée en mars 2011 par une cour fédérale américaine, car c'était ouvrir la porte à un monopole sur le droit au commerce. Google a mis un terme à son projet initial, que la DPLA veut reprendre à son compte.

 
Façade principale de la New York Public Library.

La DPLA, au contraire de Google Book, ne s'appuie pas sur une base de données contrôlée par une seule entité. C'est plutôt un projet fédérateur à but non lucratif qui offre un guichet unique aux organisations qui souhaitent distribuer librement leurs contenus via des Content hubs (points de services maintenus par des institutions participantes). Les grandes collections (plus de 250 000 ouvrages) de la New York Public Library, la Smithsonian Institution et le HathiTrust, apportent le plus gros des contenus. Ceux-ci sont mis en valeur au niveau local et la DPLA vise à rien de moins qu'avoir un Content hub par État américain. Plus d'un millier de développeurs ont participé gratuitement à la mise au point de son infrastructure logicielle, qui comprend un moteur de recherche qui fait appel à des métadonnées pour faciliter les recherches. À cause des lois sur la propriété intellectuelle, presque tous les ouvrages produits après 1923 aux États-Unis ne peuvent être consultés via la DPLA. Cependant, des cours de justice américaines étudient la possibilité d'appliquer le fair use à ces ouvrages pour des fins éducatives.

Des bibliothécaires participent à l'effort de promotion de la DPLA : ils invitent les gens à numériser leurs œuvres personnelles (des lettres, des cartes postales et des annuaires scolaires) et à les publier sur la DPLA. Parmi les services offerts, les utilisateurs peuvent se constituer une bibliothèque personnelle et les lecteurs de la Wikipédia peuvent consulter une liste d'ouvrages de la DPLA qui ont des thèmes apparentés. D'autres services sont aussi offerts grâce à des extensions qui se greffent à la DPLA.

La DPLA diffuse des ouvrages dans plus de 400 langues et 30 % des internautes qui les consultent n'habitent pas les États-Unis. Elle veut aussi établir des liens avec Europeana, élargissant à la fois son public et ses collections. Par ailleurs, les intérêts qui tentent d'influencer le gouvernement fédéral américain sont aussi à l’œuvre à Bruxelles, où le Conseil européen doit se pencher sur les mêmes enjeux. Dans dix ans d'ici, les historiens verront peut-être 2014 comme l'année qui a donné naissance à la première bibliothèque numérique libre.

<commentaire de Cantons-de-l'Est : Darnton n'a pas mentionné BAnQ, ebooksgratuit.com, Gallica, Internet Archive, Les Classiques des sciences sociales, Projet Gutenberg et Wikisource. Il y en a certainement d'autres.>

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Dans les coulisses de la Wikimedia

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  • Vous êtes curieux de connaître la répartition horaire des contributions d'un bénévole ? Voyez pour Gtaf. Dans le premier diagramme, horizontalement, ce sont les 24 heures d'une journée (à partir de minuit) ; verticalement, ce sont les jours de la semaine en commençant par dimanche (Sun). Si le pseudonyme comprend une espace, saisir un souligné à la place. Le programme peut créer un diagramme pour plusieurs contributeurs ; il suffit de séparer leur pseudonyme par une espace dans la boîte de saisie User's Name. Plus le nombre de contributions est grand, plus le programme prend de temps pour compléter son travail (et votre ordinateur peut devenir moins réactif). Les diagrammes sont publiés sous CC BY-SA 4.0 International.
  • Magnus Manske a créé trois mini-jeux visant à ajouter des informations sur Wikidata.
    1. On vous présente deux items de Wikidata et des extraits de Wikipédias linguistiques, puis l'on vous demande si l'un est le doublon de l'autre. Vous cliquez sur l'un des trois boutons : sujet identique, je ne sais pas ou différent. Même si les textes ne sont pas nécessairement en français, une courte analyse suffit souvent pour se faire une idée, une fois sur deux.
    2. On vous présente des extraits d'un item de Wikidata et l'on vous demande si c'est une personne. Parfois, une illustration apparaît. Vous cliquez sur l'un des trois boutons : « c'est une personne », « je ne sais pas » ou « ce n'est pas une personne ».
    3. On vous présente des extraits d'un item de Wikidata et l'on vous demande si c'est « un homme », « je l'ignore » ou « une femme ».
Pour participer, vous devez être identifié-e sur MediaWiki.org, puis autoriser l'exécution d'un script en votre nom (délégation de tâche via OAuth). [12] et (fr)[13]
 
Bas-relief d'un Dvarapala à Banteay Kdei en Angkor, Cambodge. Image remarquable de Wikimedia Commons.
  • Le Schreibwettbewerb est un concours de rédaction qui se tient dans la Wikipédia en allemand depuis dix ans. Les participants n'ont pas à améliorer les articles dits essentiels. Wikimedia Deutschland remet des prix insolites aux gagnants, par exemple une soirée à l'opéra suivie d'une période de discussion, ou un tour cycliste dans le port d'Hambourg. [14]
  • Des wikipédiens germanophones ont obtenu le renvoi de Pavel Richter, directeur de Wikimedia Deutschland (WMDE), qui a occupé ce poste depuis 2009. Des membres du chapitre se sont opposés à cette demande, expliquant que Richter a été un patron responsable qui a maintenu une saine gestion financière de WMDE, organisation qui a vu augmenter le nombre d'adhérents et qui est de plus en plus connue du public. L'un des anciens membres du conseil d'administration rappelle que WMDE fait des représentations politiques pour assouplir la loi sur la propriété intellectuelle, subventionne des projets informatiques (tel Wikidata), informe la presse des activités wikimédiennes et apporte son aide à des projets qui poursuivent des buts complémentaires (tel OpenStreetMap). C'est possible grâce à son enviable situation financière, un budget annuel d'environ 10 millions USD.
Les « mutins » expliquent que WMDE ne s'intéresse pas suffisamment aux wikimédiens, que l'organisation manque de transparence financière et que les employés protègent leur poste. Il semblerait que Richter ait favorisé l'embauche de jeunes professionnels sans expérience et centralisé de plus en plus de pouvoirs. Plusieurs contrats de travail ont été annulés au bout de deux ans, sans raison valable, ce qui amène son lot d'incertitudes parmi le personnel, qui compte une cinquantaine d'employés. Le salaire de Richter serait de beaucoup plus élevé que la moyenne pour des organisations de cette taille.
[15], (de)[16], (de)[17] <On en discute au Bistro.>
  • La WMF met à l'essai une nouvelle façon d'inviter les contributeurs anonymes à s'inscrire, espérant qu'elle freinera le déclin du nombre de participants. [18]
  • Huit mois après la tenue de Wikimania 2013 à Hong Kong, l'organisation responsable de son organisation, Wikimedia Hong Kong (WMHK), n'a toujours pas remis le rapport financier de l'événement. Même si les participants ont beaucoup apprécié l'événement, la WMF exige que WMHK produise un tel rapport, parce qu'elle a versé 300 000 USD pour la tenue de l'événement. La WMHK n'a pas été capable de dire si les sommes ont été employées aux fins prévues, ni s'il reste des fonds. La faute peut-être au refus du FDC d'accorder une somme supplémentaire pour le travail de comptabilité à la suite de manquements administratifs de la part de WMHK. Un contributeur affirme que WMHK n'a pas à produire de rapport, puisque les participants sont satisfaits de Wikimania 2013. Un autre réplique que la WMF doit démontrer qu'elle utilise sagement les fonds remis par les donateurs. [19]
  • Grâce à l'outil GLAMorous, vous pouvez savoir, selon différents critères, combien et sur quels wikis de la Wikimedia sont utilisés des fichiers de Wikimedia Commons.
On peut ainsi rechercher les wikis selon la catégorie des fichiers, incluant une série de noms de collaborateurs à la banque de fichiers. On constate ainsi, par exemple, que 46 813 fichiers sont crédités à la Bibliothèque du Congrès, 44 % d'entre eux sont utilisés 147 692 fois sur l'ensemble des wikis de la Wikimedia (recherche).
L'outil permet également de faire une recherche selon le nom utilisateur. Ainsi, Thesupermat (d · c · b) est crédité de 23 678 fichiers, dont 2 046 sont utilisés 4 261 fois sur les wikis de la Wikimedia (recherche).
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« Le désir d'être lu est peut-être l'une des forces les moins reconnues dans l'univers du Savoir[trad 7],[7]. »
Robert Darnton
Rédigé/traduit par Cantons-de-l'Est (d · c), Gtaf (d · c) et Simon Villeneuve (d · c)
Citations originales
  1. (en) « The Internet is a surveillance state. »
  2. (en) « This is what a surveillance state looks like, and it's efficient beyond the wildest dreams of George Orwell. »
  3. (en) « it's a great precedent for the library community here (and also internationally) to see Wikimedians as a potential usergroup of their services that they really want to engage with. After all—answering a reference enquiry from one person helps that person, but answering a Wikipedian helps thousands! »
  4. (en) « It's a little bit like the Wild West. The trolls are winning. »
  5. (en) « credited for time spent reviewing Wikipedia articles related to their academic careers. »
  6. (en) « making the promoted peer-reviewed articles searchable from university libraries »
  7. (en) « The desire to reach readers is maybe one of the most underestimated forces in the world of knowledge. »
Notes
Références
  1. (en)Nir Ofek, Lior Rokach, Armin Shmilovici, Gilad Katz: Do Famous People Live Longer? A Wikipedia Analysis. ResearchGate, January 2014. PDF
  2. (en)Lior Rokach, Gilad Katz: Wikiometrics: A Wikipedia Based Ranking System. ResearchGate, January 2014. PDF
  3. (en)Lu Xiao, « Academic opinions of Wikipedia and open-access publishing », Online Information Review, vol. 38, no 3,‎ (ISSN 1468-4527, résumé)  
  4. (en)Taha Yasseri, Jonathan Bright, « The electoral information cycle », Can social data be used to predict elections?
  5. (en) Taha Yasseri, Jonathan Bright, « Outliers on the electoral information cycle. », Can social data be used to predict elections?
  6. (en) Taha Yasseri, Jonathan Bright, « Media effect or media replacement? », Can social data be used to predict elections?
  7. (en) Robert Darnton, « A World Digital Library Is Coming True! », The New York Review of Books,‎ (lire en ligne, consulté le )