France Binard
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France Binard, plus connue sous le nom de plume de Véra Hérold, née le à Bordeaux et morte le à Saint-Yrieix-sous-Aixe, est une poétesse et céramiste[1] française.
Biographie
modifierFrance Renée Binard perd 8 membres de sa famille maternelle dans les camps de concentration nazis dont sa mère, juive polonaise, qui avait été une sympathisante de Jean Jaurès durant la Première Guerre mondiale[2].
Au printemps 1944, elle rencontre le peintre Jacques Hérold, qu'elle épouse après son divorce avec sa première femme Violette.
Elle est une figure importante du groupe surréaliste jusqu'à ce qu'elle le quitte en 1947 ou 1948, en solidarité avec Victor Brauner, exclu pour « dandisme apolitique »[3]. En 1948, elle fonde avec Sarane Alexandrian, Claude Tarnaud, Jindřich Heisler et Stanislas Rodanski la revue surréaliste NEON (5 numéros de janvier 1948 à avril 1949). Cette revue, qui se propose d'apporter une nouvelle lumière sur le monde et d'aller du Néant à l'Être, porte en exergue la formule « N'Être rien Être tout Ouvrir l'être »[4].
Brièvement membre des Jeunesses communistes après la guerre, elle rejoint en 1957 le réseau Jeanson[Note 1] — qui opère en tant que groupe de soutien du FLN durant la guerre d'Algérie — principalement en collectant et en transportant fonds et faux papiers. Elle est arrêtée en février 1960, en même temps que d'autres membres du réseau, comme la peintre tachiste américaine Gloria de Herreda, avec qui elle vivait à Paris, ou le comédien Jacques Charby[5],[6]. Leur procès collectif débute en septembre 1960[7]. Défendue par Jacques Mercier et Gisèle Halimi[8] (ensuite remplacée par Claudine Nahori[8]), France Binard est condamnée pour atteinte à la sûreté de l'État à 10 ans de réclusion[9] et incarcérée à la prison de la Petite-Roquette[10]. En 1961, six détenues du réseau Jeanson s'en évadent, après plusieurs mois de préparation physique[11]. France Binard, qui devait s'enfuir avec elles, ne parvient pas à s'échapper et reste emprisonnée jusqu'en mars 1963[12]. Après quoi elle part en Algérie où elle acquiert la nationalité algérienne[13].
Elle meurt en 2003 à Saint-Yrieix-Sous-Aixe[14].
Œuvres
modifier- Le Grand Je, revue NEON, 1948 (NEON, dans les collections de la bibliothèque Kandinsky [2])
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifier- Paul Păun, Les Esprits animaux, Bucarest, Infra-noir, 1947 - Véra Hérold : destinataire de l'envoi [3]
- Paul Păun, La Conspiration du silence, Bucarest : Infra-noir, 1947 - Véra Hérold : destinataire de l'envoi [4]
Liens externes
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Notes et références
modifierNotes
modifier- Elle aurait été recrutée par Dominique Darbois.
Références
modifier- Patrick Kessel, Giovanni Pirelli, Le Peuple algérien et la guerre : Lettres et témoignages - 1954-1962, L'Harmattan, 1 oct. 2003, page 529
- Martin Evans, Mémoires de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, 2000 [lire en ligne]
- Keith Aspley, Historical Dictionary of Surrealism, Scarecrow Press, 2010 [lire en ligne]
- Christophe Dauphin, Sarane Alexandrian ou le grand défi de l'imaginaire, L'Âge d'Homme, 2006 [lire en ligne]
- « L'affaire était « mûre » », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Aurore, (consulté le ), p. 13
- Robert Jasseron, Wilaya métro, Paris, Les Presses du mail, (lire en ligne), p. 17
- « Les adeptes du « professeur » Jeanson (en fuite) chef du réseau de soutien F.L.N. », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Aurore, (consulté le ), p. 9
- « L'affaire de réseau de soutien au F.L.N. », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Aurore, (consulté le ), p. 7
- Martin Evans, Mémoires de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, 2008, p. 11
- Gilles Perrault, Un homme à part, Fayard, 2006, [lire en ligne]
- « Le régime trop soupe de La Roquette a favorisé l'évasion des 6 égéries du FLN », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Aurore, (consulté le ), p. 5
- « France Binard a été remise en liberté », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Penelope Rosemont, Surrealist Women, Bloomsbury Publishing, 2000 [lire en ligne]
- Fichier des décès de l'INSEE [1]
