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L'Office de la langue créole de La Réunion (en créole réunionnais, Lofis la lang kréol La Rényon) est une association loi de 1901 constituée le 3 mars 2006 à l'Hôtel de Région Pierre Lagourgue de Saint-Denis, île de La Réunion, dans les Mascareignes (S-O de l'océan Indien).
Forme juridique | loi de 1901 |
---|---|
But | Valoriser le créole réunionnais dans le cadre du bilinguisme français/créole. |
Fondation | 3 mars 2006[1] |
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Fondateur | Axel Gauvin |
Origine | États-Généraux de la Culture, 29-30 octobre 2004 |
Siège | Le Port |
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Structure | Charte des communes bilingues[2] ; Equipement de la langue créole ; Expositions ; Conférences. |
Site web | http://lofislalangkreollarenyon.re |
Son objet statutaire est « la valorisation du créole réunionnais dans le cadre du bilinguisme français/créole ». Depuis sa création, l'association a poursuivi ce but au travers de différentes actions publiques et programmes – dont le programme Communes bilingues proposé en 2008. Ce programme a donné lieu à la rédaction d'une Sharte/Charte – co-signée en 2016 par huit des vingt-quatre communes de l'île – et à la première traduction en créole réunionnais des articles du Code civil français relatifs au mariage.
Lofis la lang (son abréviation courante, en créole) est membre associé de la Fédération pour les Langues Régionales dans l’Enseignement Public (FLAREP). Il a son siège dans la ville du Port, cité maritime ouvrière du N-O de l'île, au 22 rue Léon de Lépervanche, 97420. Il est présidé depuis 2006 par l'écrivain et militant culturel réunionnais Axel Gauvin.
Contexte
modifierDans une société durablement marquée par la colonisation et des relations de nature très inégalitaires, la reconnaissance du créole comme langue écrite est un processus lent, décrit comme «paradoxal[3]» par certains linguistes spécialistes des créoles et jalonné de polémiques passionnées.
L'extension de la loi Deixonne aux créoles, le 11 mai 2000, puis la reconnaissance par la loi d'Orientation pour l'outre-mer[4] des créoles comme partie-prenante du « patrimoine linguistique de la Nation », ont fortement contribué à apaiser des débats orientés depuis les années 70 par la dichotomie bilinguisme/diglossie[5]. « Le créole a fait une entrée controversée mais légale dans les écoles de la République et le temps de la normalisation est venu » écrit le professeur Lambert-Félix Prudent, dans Les indispensables compromis[6].
Estimant que le temps est venu d'un nécessaire consensus - notamment sur la graphie du créole – après quelque trente années de propositions dont certaines ont fait date (lékritir 77, 2001/Tangol), les fondateurs de Lofis ont proposé de faire de cet organisme « un des outils au service de la préservation, du développement, de la valorisation, de la reconnaissance de la langue créole de La Réunion… »[7]
Lofis la lang est né de la convergence des besoins des “aménageurs de la langue”, manifestés depuis plusieurs décennies, et d'une volonté politique exprimée par la collectivité régionale, notamment lors de l'organisation des États-Généraux de la Culture, les 29-30 octobre 2004.
Objectifs
modifierInspiré par la philosophie des États-Généraux de la Culture d'octobre 2004, en particulier les travaux de la Commission "Langue et Culture"[8], qui ont été à l'origine de sa fondation, Lofis la lang s'est donné pour objectif d'apporter les outils nécessaires à la construction collective d'un « bilinguisme harmonieux »[9] :
- En dégageant notamment le créole des préjugés qui l'entourent : un programme de sondages et d'enquêtes vient à l'appui d'une remise en question des idées reçues ;
- En travaillant sur les représentations des langues présentes à La Réunion ;
- En soutenant le développement de l'enseignement du créole réunionnais, nonobstant le constat fait par certains observateurs[10] de la lenteur de réaction de l'Académie et des difficultés de mise en œuvre ;
- En établissant un lien d'ouverture au monde, entre le plurilinguisme de La Réunion et celui des îles mascarines avoisinantes.
Actions publiques
modifier2016
modifier13-16 avril : Kabarlivlakréolité (2e édition)
2015
modifierExposition Koz ék la lang : Nout manjé, nout mémoire, nout listoire.
2014
modifier16 octobre : Possession, commune bilingue.
25-28 septembre : Kabarlivlakréolité - 1ère édition des Rencontres autour du livre des Mondes Créoles.
24 septembre : Saint-Louis, commune bilingue.
2013
modifierExposition Koz ék la lang : Demoune partou : la lang issi
2012
modifier4-5 octobre Féklèr - Cité des Sciences : Colloque international : Éclairages pluridisciplinaires pour l'aménagement des langues créoles (EPALC), langues en situation de contact inégalitaire. Actes[11] parus (?) chez L'Harmattan, mars-avril 2013.
25 octobre : Sobatkoz desi lékritir Axel Gauvin / Rencontre-débat autour de l'œuvre d'Axel Gauvin, éditions K'A, Saint-Denis. Exposition Koz ék la lang : Santé, maladi, tizane.
2011
modifierExposition Koz ék la lang : An-parmi bann lang kréol.
2010
modifierExposition Koz ék la lang : Kozman/Citations.
28 octobre : Saint-Paul, commune bilingue.
28 octobre : Saint-Denis, commune bilingue.
9 septembre 2010 : Saint-Joseph, commune bilingue.
2009
modifier6 novembre : Entre-Deux et Saint-André, communes bilingues.
28 octobre : Le Port, commune bilingue.
26-28 octobre : Colloque F.L.A.R.E.P.[12] : “ Le créole réunionnais : langue maternelle et régionale, enjeu sociétal ”.
27-29 mai : Féklèr/Éclairages pluridisciplinaires : " Le créole réunionnais et la question orthographique ”.
mars : sondage IPSOS - Le créole à l'école.
2008
modifierCharte des communes bilingues.
2007
modifieroctobre : sondage IPSOS - Les Réunionnais, leur créole et les médias.
11 mai : 1er Féklèr /Conférence-débat : Le créole à l’école, au collège, au lycée, dans le supérieur (Martinique, Maurice, Seychelles, Réunion).
2006
modifierLa célébration du premier mariage en créole, par le maire de la ville de Saint-Paul, Alain Bénard, donne le départ du programme « Communes bilingues », adapté au créole réunionnais d’après un programme de promotion de la langue bretonne (Ofis publik ar brezhoneg) de 2001.
Notes et références
modifier- ↑ Journal Officiel des associations, 13 mai 2006, p. 2414.
- ↑ (langue non reconnue : (fr)) « La Sharte - La Charte », sur Lofis la lang kréol La Rényon
- ↑ Lambert-Félix PRUDENT, Avant-Dire : “Ecrire créole, disent-ils…” dans Axel GAUVIN, Les indispensables compromis – Essai – octobre 2004 - ISBN : 2-87863-044-0, Saint-Denis, La Réunion, Editions UDIR
- ↑ L.O.O.M. n° 2000-1207 du 13 décembre 2000. Son article 18 reconnaît le créole comme « langue régionale ».
- ↑ Paule FIOUX, Bilinguisme et diglossie à l'île de La Réunion - Contribution à l'histoire d'un débat sociolinguistique (1974-2006)
- ↑ Axel Gauvin, L'écriture du créole réunionnais : les indispensables compromis – Essai, Saint-Denis, La Réunion, UDIR, , 148 p. (ISBN 2-87863-044-0)
- ↑ « Lofislalangkreol/présentation »
- ↑ https://fr.wiki.x.io/wiki/Fichier:EG-Langue%26Culture_2004.pdf#file
- ↑ interview d'Axel Gauvin, « Un enfant n'est pas une tête vide qu'il faut remplir : il arrive déjà avec une structure mentale et un vocabulaire. », Le Mauricien, (lire en ligne)
- ↑ Evelyne Adelin et Mylène Lebon-Eyquem, « L’enseignement du créole à la Réunion, entre coup d’éclat et réalité », Tréma, no 31 - L'enseignement des langues régionales en France aujourd'hui : état des lieux et perspectives, , p. 121-132 (ISSN 2107-0997, lire en ligne)
- ↑ « EPALC 2012 - Colloque Cité des Sciences »
- ↑ « 23e Colloque - Journée internationale du Créole », sur Fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public, 26-28 octobre 2009