Utilisateur:Gloutonbarjo/Ritchy Thibault
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Ritchy Thibault | |
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Militant | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Nationalité | Française |
Parti politique | Indépendant (PEPS) |
Profession | Militant, étudiant, assistant parlementaire |
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Ritchy Thibault est un militant politique français tzigane né en en Gironde. Connu pour sa participation au mouvement des Gilets jaunes dès l'âge de 14 ans, il poursuit ses études en licence d'histoire à Paris et s'engage activement pour les causes de justices sociale et écologique, en étant notamment porte-parole du PEPS. À partir de la rentrée 2024, il est aussi assistant parlementaire de la députée insoumise Ersilia Soudais, avec qui il travaille sur l'antitziganisme. Son activisme, jugé par le gouvernement français comme relevant de l'incitation à la violence, fait l'objet d'une forte répression policière et politique.
Biographie
modifierMilitantisme précoce en Gironde
modifierRitchy Thibault est né en [1] dans une famille de Tziganes dépolitisée, sédentarisée pour l'éducation de ses trois fils à Pineuilh en Gironde. Son père, Manouche, est vendeur de literie sur les marchés ; sa mère, Gitane, est vendeuse de linge de maison[2],[3],[4].
Enfant, Ritchy Thibault prend pour modèle l'engagement de l'abbé Pierre. Les difficultés de ses parents à soutenir son frère aîné atteint de TDAH, le Porrajmos au cours duquel ses grands-parents sont déportés, les discriminations classistes qu'il subit à l'école et l'antitziganisme qu'il vit sur les réseaux sociaux sont pour lui de graves injustices. Il prend conscience de leur généralisation à partir de en participant au mouvement des Gilets jaunes dès l'âge de 14 ans[2],[3]. À ce propos, il est considéré comme le « plus jeune des Gilets jaunes »[5]. En compagnie des 500 personnes du rond-point de Pineuilh, il s'approprie sa citoyenneté et se forme une culture politique en écoutant, en débattant, en lisant beaucoup — par exemple l'anarchiste Élisée Reclus, lui aussi Foyen — et en prenant souvent la parole en public et sur les réseaux sociaux[2],[3].
Devenu lycéen, il créé avec un ami l'association Les Jeunes solidaires et est administrateur de l'association La Jeunesse du pays foyen. Il s'investit également dans le collectif École pour tous — pour lequel il prend la parole à Paris lors d’un événement de l'Unesco —, au sein du lieu de vie citoyen et solidaire Cœur de Bastide et pour l'ouverture d'un jardin partagé dans sa commune[2],[1],[3]. Sa sincérité, ses qualités humaines, son charisme et ses capacités oratoires y sont loués[2],[3]. Il participe aussi aux marches pour le climat[2],[1].
À tout juste 18 ans, Ritchy Thibault est brièvement candidat aux élections législatives de 2021 dans la dixième circonscription de la Gironde, sans étiquette, défendant une approche citoyenne et participative en politique[2],[1],[3].
Ayant obtenu son bac en — ratant de 0,3 points la mention Très bien —, il entreprend un voyage à travers la France durant l'été suivant, au cours duquel il parcoure 5 000 km, à pied et en stop, pour rencontrer divers mouvements militants, partageant des moments avec des chorales féministes, des collectifs de soutien aux sans-papiers, des syndicalistes, et d'autres groupes engagés[2].
Militantisme et études à Paris
modifierÀ la rentrée 2022, accompagné d'un ami rencontré sur le rond-point de Pineuilh, Ritchy Thibault s'installe à Paris pour poursuivre ses études par une licence d'histoire à l'université Paris-Cité, dans le but de palier au manque de connaissance de l'histoire des Tziganes[2],[3],[6]. Parallèlement, il participe à divers médias indépendants tels que Au poste du journaliste David Dufresne[6], Les Insurgés et Quartier général[7] et cofonde deux nouveaux médias indépendants nommés La Luciole, qu'il quitte par la suite, et Peuple révolté[3],[6].
Il devient également porte-parole du collectif Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)[8], organisation qu'il considère comme centrale dans son engagement politique[7]. Proche de toutes les mouvances de la gauche militante, son parcours est marqué par son refus des étiquettes politiques, notamment celles des partis traditionnels comme La France Insoumise, préférant une approche plus inclusive, orientée vers la mobilisation citoyenne et l'action directe. En ce sens, il se reconnaît dans le combat du résistant manouche Raymond Gurême contre l'antitziganisme[3]. Ainsi, il participe activement aux manifestations de 2023 contre la réforme des retraites[3] et les méga-bassines à Sainte-Soline[9] ainsi qu'aux manifestations de 2024 contre les Jeux olympiques d'été à Paris[8], le racisme systémique, les violences policières[10], le projet d'entrepôt logistique Green Dock sur les berges de Seine à Gennevilliers[7] et contre le génocide des Palestiniens par Israël[11].
Ritchy Thibault se fait connaître sur la scène publique lorsqu'il perturbe un débat à la Fête de l'Humanité de 2023, critiquant l'ancien Premier ministre Édouard Philippe pour son rôle délétère durant le mouvement des Gilets jaunes[12],[13]. Il se fait aussi remarquer dans l'émission Touche pas à mon poste ! en 2023 où il défend ses idées face à une députée Renaissance et au président du Rassemblement National Jordan Bardella[3]. Ses prises de paroles virulentes lors de manifestations créent également de fortes controverses, notamment son interpellation du président Emmanuel Macron lors du Salon de l'agriculture de 2024[6] et un discours appelant à l'intifada lors d'une manifestation en opposition au génocide des Palestiniens en octobre de la même année[14].
Cette exposition médiatique lui vaut des moqueries et des intimidations sur les réseaux sociaux comme dans la rue, dont certaines de la part de policiers[3]. Il est régulièrement confronté à des contrôles de police, à des gardes à vue — six au cours de l'année 2023, toutes classées sans suite —[15] et reçoit des plaintes pour incitation à la violence[9]. Par ailleurs, Ritchy Thibault fait l'objet de deux notes des services de renseignements français au sein du fichier des personnes recherchées depuis pour « radicalisme d'extrême-gauche » et tendance à « provoquer des troubles à l’ordre public » et au sein du fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique depuis 2024 pour « proximité avec des mouvements extrémistes »[9].
Alors qu'un collectif de soutien à Ritchy Thibault composé de 23 organisations et de diverses personnalités de gauche et d'extrême-gauche dénonce un « acharnement répressif » et une « criminalisation de [leurs] luttes »[15], le député macroniste Mathieu Lefèvre juge qu'il « prône le désordre et le chaos »[16]. les médias d'extrême droite que sont Europe 1 et le Journal du Dimanche l'accusent de « haine anti-police » et de haine anti-Macron[9],[17], tandis que le journal satirique Charlie Hebdo le considère comme un « martyr politique qui embarrasse La France insoumise »[18].
À la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale en par Emmanuel Macron et des élections législatives partielles qui voient élire la députée insoumise Ersilia Soudais, Ritchy Thibault devient l'un de ses quatre assistants parlementaires[11], tout en continuant sa troisième année de licence d'histoire[7]. L'objet de son travail auprès de la députée tourne principalement autour de l'antitziganisme, dans les buts de déposer une résolution à propos de la reconnaissance du Porrajmos, le génocide des Tziganes, et de rédiger un rapport parlementaire portant sur les mauvaises conditions de vie dans les aires d'accueil pour les gens du voyage[7].
Controverses
modifierAppel à l'intifada
modifierLe , lors d'un discours commun avec une militante de l'Union juive française pour la paix durant une manifestation contre le génocide des Palestiniens par Israël, Ritchy Thibault déclare que « le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l'intifada. »[14]. Ces propos, repris dans de nombreux médias, créent une controverse. Ils font l'objet d'un signalement auprès de la procureure de la République par la préfecture de police de Paris pour « incitation à la haine, à la violence et la discrimination »[9],[14]. Selon R. Thibault, il s'agit d'un « appel à la mobilisation » sorti de son contexte[14].
Interdiction d'entrée à l'Assemblée nationale
modifierAlors que Ritchy Thibault est assistant parlementaire de la députée Ersilia Soudais, l'entrée du siège de l'Assemblée nationale lui est refusée le par les gendarmes de la Garde républicaine sur ordre de Yaël Braun-Pivet, présidente de cette chambre. Dans un courrier ultérieur, elle invoque un « risque de trouble à l'ordre public » et un refus d'entrée « à titre conservatoire ». À noter que R. Thibault est interdit de présence au palais Bourbon et à l'hôtel de Lassay, l'empêchant ainsi de participer aux réunions parlementaires de travail et de formation et d'accéder aux bureaux de Poste et de reprographie, mais peut toujours se rendre à son bureau et à celui de sa députée situés en dehors de ces bâtiments[11],[19],[4].
Y. Braun-Pivet ne mentionne pas de déclaration ni d'acte précis de la part de R. Thibault. Selon des fuites officieuses dans la presse, cette décision serait en lien avec la plainte de Bruno Retailleau et l'appel à l'intifada de R. Thibault[11],[19]. Cette décision est soutenue par les députés de Renaissance et du Rassemblement national[16].
Ritchy Thibault se dit « victime d'une cabale médiatique, policière et politique » et juge cette décision « discriminatoire car fondée sur ses opinions politiques »[11],[4],[7]. Selon la députée Ersilia Soudais, il s'agit d'« une ingérence gravissime dans un cabinet parlementaire d’opposition ». Le syndicat CGT des collaborateurs parlementaires juge cette « décision inédite à caractère discriminatoire ». Il en dénonce le « caractère arbitraire et l'absence totale de transparence » ainsi que l'inexistence de voie de recours[11],[4]. Ritchy Thibault annonce faire des signalements non juridictionnels auprès des institutions française et onusienne garantes des droits de l'homme et réfléchit à un recours auprès du tribunal administratif. Son avocat voit dans la décision de Y. Braun-Pivet une « dérive autoritaire des institutions »[4],[7].
Affaires judiciaires
modifierPlainte de Jordan Bardella
modifierLe président du Rassemblement national Jordan Bardella porte plainte contre Ritchy Thibault suite à ses propos tenus dans l'émission Touche pas à mon poste ! du où il affirme : « Oui, le fascisme est une menace à éradiquer ». Une enquête préliminaire est ouverte par le commissaire de Boulogne-Billancourt le pour « menace de crime ou délit contre un élu public »[15]. Dans une tribune, un collectif de soutien à R. Thibault dénonce une « inversion grave de la culpabilité » et réaffirme ses propos[15].
Plainte d'Emmanuel Macron
modifierLe , dans un contexte de fortes manifestations des agriculteurs, Ritchy Thibault interpelle le président Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture en lui criant « L’éborgneur, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques ! ». Il est violemment arrêté et fait 46 heures de garde à vue. L'Élysée porte plainte au nom du président pour « menaces de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l’encontre de monsieur Emmanuel Macron, personne investie d’un mandat électif public, dans l’exercice ou du fait de ses fonctions »[6]. Dans une tribune, un collectif de soutien dénonce « la criminalisation de [leurs] luttes et la fascisation de l'appareil d’État » tout en réaffirmant ses propos[15]. Annoncée pour le , l'audience est reportée au [20].
Plainte de Bruno Retailleau
modifierLe , Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur, annonce un dépôt de plainte contre Ritchy Thibault, pour « injure publique envers une administration publique ». Les faits considérés concernent un post du sur le réseau social X où R. Thibault évoque son fichage par la police en qualifiant les policiers d'« enfants de Pétain »[11],[19],[21].
Ouvrage
modifier- Ritchy Thibault, Arrachons une vie meilleure ! : Le manifeste du jeune activiste face aux périls qui guettent l'humanité, Massot éditions, 29 août 2024, 144 pages, (ISBN 9782380354362)
Références
modifier- Linda Douifi, « Pays foyen : Ritchy Thibault, un lycéen candidat aux élections législatives », sur Sud-Ouest,
- Camille Bauer, « Ritchy Thibault, le Tzigane qui veut changer le monde », sur Humanité,
- Iban Carpentier, « Réforme des retraites : gilet jaune, étudiant, qui est Ritchy Thibault, un des jeunes visages de l'opposition à la loi ? », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine,
- Nadiya Lazzouni, « Braun-Pivet s'acharne sur un insoumis - Des ghettos à Gaza: le scandale occulté par les médias », sur Le Média, , passage vidéo entre 4 min 40 s et 9 min 48 s.
- Mahaut Chaudouët-Delmas, Le pouvoir jeune. Mettre l'avenir entre les mains de ceux qui vont le vivre., Éditions de l'Aube, , 200 p. (ISBN 9782815956574)
- Anaïs Condomines, « Salon de l’agriculture : le gilet jaune Ritchy Thibault a-t-il passé 50 heures en garde à vue pour avoir interpellé Macron ? », sur Libération,
- Alexis Poulin, « Ritchy Thibault : "On veut faire payer aux Gilets Jaunes de faire de la politique" », sur Chaîne vidéo Le Monde moderne sur Youtube,
- Antoine Ripoche, « JO 2024. Youth for Climate, Saccage2024… Qui sont ces collectifs qui s’opposent aux Jeux de Paris ? », sur Ouest-France,
- Jean-Baptiste Marty, « Dans le viseur de la justice, Ritchy Thibault, attaché parlementaire d’Ersilia Soudais, inscrit dans au moins deux fichiers de police », sur Europe 1,
- Caroline Coq-Chodorge, « D’abord interdite, la manifestation contre le racisme s’est déroulée dans le calme », sur Mediapart,
- Jean Poustis, « Interdit d'accès à l'Assemblée nationale, Ritchy Thibault, collaborateur parlementaire d'Ersilia Soudais, dénonce "une cabale politique" », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine,
- « À la Fête de l’Humanité, ce gilet jaune a voulu empêcher le débat Philippe-Roussel », sur Huffington Post,
- Baptiste Marin, « VIDÉO - Fête de l'Huma : le débat entre Édouard Philippe et Fabien Roussel perturbé par un militant », sur RTL,
- Linda Douifi, « « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada » : les propos du militant girondin Ritchy Thibault choquent, il dénonce une phrase sortie de son contexte », sur Sud-Ouest,
- Collectif, « "Face à la répression contre Ritchy Thibault, faire bloc et être solidaire" », sur Politis,
- Alexis Delafontaine (édité par Charlotte Dacquet), « «Un militant politique qui prône le désordre et le chaos» : à l'Assemblée, on approuve l'exclusion de Ritchy Thibault », sur Europe 1,
- Marion Retailleau, « Ritchy Thibault, attaché parlementaire d'Ersilia Soudais (LFI), inscrit dans deux fichiers de police », sur le Journal du Dimanche,
- Julie Lescarmontier, « « Ce n’est personne » : Ritchy Thibault, l’assistant parlementaire que personne ne veut connaître », sur Charlie Hebdo,
- Charles Delouche-Bertolasi et AFP, « Ritchy Thibault, collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais, interdit d’accès à l’Assemblée nationale », sur Libération,
- Henri Braun, avocat de Ritchy Thibault, « Bref compte-rendu du procès de Ritchy Thibault du 9 août 2024 », sur Billet de blog du club de Mediapart,
- AFP, « Retailleau dépose plainte contre un attaché parlementaire LFI », sur Le Figaro,
Liens externes
modifier* {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Palette|Roms}} {{Portail|politique française|minorités|Gironde}} [[Catégorie:Personnalité de l'extrême gauche française]] [[Catégorie:Rom de France]] [[Catégorie:Naissance en avril 2004]] [[Catégorie:Personnalité liée à la Gironde]]