Bruno Retailleau

homme politique français

Bruno Retailleau, né le à Cholet (Maine-et-Loire), est un homme politique français, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Michel Barnier depuis le .

Bruno Retailleau
Illustration.
Bruno Retailleau en 2019.
Fonctions
Ministre de l'Intérieur
En fonction depuis le
(2 mois et 2 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Michel Barnier
Gouvernement Barnier
Prédécesseur Gérald Darmanin
Président du groupe UMP puis Les Républicains au Sénat

(9 ans, 11 mois et 23 jours)
Élection 7 octobre 2014
Réélection 27 septembre 2017
30 septembre 2020
27 septembre 2023
Prédécesseur Jean-Claude Gaudin
Successeur Mathieu Darnaud
Sénateur français

(20 ans)
Élection 26 septembre 2004
Réélection 28 septembre 2014
27 septembre 2020
Circonscription Vendée
Groupe politique RASNAG (2004-2011)
UMP (2011-2015)
LR (2015-2024)
Successeur Brigitte Hybert
Président du conseil régional des
Pays de la Loire

(1 an, 8 mois et 26 jours)
Élection
Prédécesseur Jacques Auxiette
Successeur François Pinte (intérim)
Christelle Morançais
Président du conseil général de la Vendée

(4 ans, 5 mois et 2 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Philippe de Villiers
Successeur Yves Auvinet
Vice-président du conseil régional des
Pays de la Loire

(6 ans et 5 jours)
Élection 28 mars 1998
Président François Fillon
Jean-Luc Harousseau
Député français

(2 ans, 4 mois et 25 jours)
Élection 27 novembre 1994
Circonscription 4e de la Vendée
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique NI
Prédécesseur Philippe de Villiers
Successeur Philippe de Villiers
Conseiller général de la Vendée

(26 ans, 5 mois et 26 jours)
Circonscription Canton de Mortagne-sur-Sèvre
Prédécesseur Gérard Brosset
Successeur Cécile Barreau
Guillaume Jean
Biographie
Nom de naissance Bruno Daniel Marie Paul Retailleau
Date de naissance (64 ans)
Lieu de naissance Cholet (France)
Nationalité Française
Parti politique MPF (1994-2010)
UMP (2012-2015)
LR (depuis 2015)
Diplômé de IEP de Paris
Nantes Université
Profession Dirigeant de société
Religion Catholicisme romain

Élu en 1988 au conseil général de la Vendée (qu'il présidera de 2010 à 2015), il a été député de 1994 à 1997 puis sénateur de la Vendée de 2004 à 2024 et président du conseil régional des Pays de la Loire de 2015 à 2017.

D'abord membre du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, qu'il quitte en 2010, il adhère à l'UMP (devenu Les Républicains) dont il préside le groupe au Sénat de 2014 à 2024 et dont il échouera à devenir président en 2022 face à Éric Ciotti. Il est également président du club de réflexion politique Force républicaine depuis 2017.

Famille et études

Fils d'un négociant en grains[1], il naît le à Cholet[2]. Aîné d'une famille de quatre enfants[3], il grandit à Saint-Malô-du-Bois, commune du canton de Mortagne-sur-Sèvre dans le bocage vendéen, à sept kilomètres du Puy du Fou[4] et dont son père a été maire[5],[6].

Il apprend à monter à cheval à l'âge de dix ans, et s'intéresse au dressage ainsi qu'au cheval ibérique[7].

Il étudie au lycée Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans le département de la Vendée, établissement dont l’enseignement représente l’une des trois branches de la spiritualité montfortaine et mariale[8].

Entre 1982 et 1983, Bruno Retailleau a effectué son service militaire à Saumur, au sein de l'École d'application de l'arme blindée cavalerie[9]. D'abord élève officier de réserve, il a ensuite obtenu le grade d'aspirant grâce à son classement à la sortie[9].

Bruno Retailleau est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (service public, 1985) après une maîtrise de sciences économiques à l'université de Nantes[2],[10].

Catholique pratiquant[11], il est marié à une médecin et père de trois enfants[12]. Il n'a pas de lien de parenté avec l'autre personnalité politique Sylvie Retailleau[13].

Carrière professionnelle

Dirigeant du Puy du Fou

Passionné d'équitation, c'est en participant comme cavalier bénévole à La Cinéscénie du Puy du Fou que Bruno Retailleau est repéré, à 17 ans, par Philippe de Villiers en 1978[14],[10]. Ce dernier, créateur du spectacle, en fait vite son second[15] et lui confie la mise en scène de La Cinéscénie pendant près de 25 ans[16],[17] tout en l'intégrant dans la direction artistique.

En 1989, à la création de la société anonyme du Grand Parc (initialement Le Grand Parcours), qui gère le parc d'attractions associé à la Cinéscénie, il en devient le président[18],[17].

Il est exclu brutalement de la société du Puy du Fou[19] en janvier 2010[20], sans explication, même si un différend politique pourrait l'expliquer, selon certains médias[21].

Dans la communication

En 1985, il prend la direction générale adjointe de la radio locale Alouette située aux Herbiers[5],[22], puis de 1987 à 1994, la direction générale de l'école de communication Sciencescom, ultérieurement intégrée à l'école de commerce Audencia à Nantes.

Parcours politique

Premiers mandats

C'est aux côtés de Philippe de Villiers que Bruno Retailleau commence sa carrière politique. Élu au conseil général de la Vendée en 1988, dans le canton de Mortagne-sur-Sèvre, il sera réélu en 1994, 2001 et 2008, à chaque fois dès le premier tour[23].

Lors de sa création par Philippe de Villiers, Bruno Retailleau rejoint le Mouvement pour la France, parti très implanté en Vendée, dont il devient le vice-président[réf. souhaitée].

Au sein de l’exécutif départemental, il devient d’abord vice-président à l’issue du renouvellement de 1994, puis premier vice-président en 2004[23].

Entrée à l'Assemblée nationale

Suppléant de Philippe de Villiers lors des élections législatives de 1993, il devient député en octobre 1994, à la suite de la démission de de Villiers, élu au parlement européen. Élu, dès le premier tour, lors d'une élection législative partielle, le , il détient ce mandat jusqu'aux élections législatives de 1997, lors desquelles Philippe de Villiers décide de revenir siéger à l'Assemblée nationale[24].

Sénateur de la Vendée

Élu sénateur de la Vendée le , Bruno Retailleau est, au Sénat, membre de plusieurs groupes d'études sénatoriaux (Artisanat et services, Littoral et mer, Économie agricole alimentaire, Élevage, Énergie, Médias et nouvelles technologies, Postes et communications électroniques), et préside la commission du dividende numérique[25].

En 2005, Bruno Retailleau s'oppose à la privatisation des autoroutes, car elles vont « fragiliser l'ensemble du système de financement des infrastructures de transport en France », et « encourager la monopolisation dans ce secteur » puisqu'elles ne s'inscrivent pas dans un cadre concurrentiel et que le « gâteau » est partagé en « monopoles géographiques », ce qui revient à privatiser « la rente autoroutière » et non le « risque »[26].

En , après avoir voté contre le traité de Maastricht[27], il vote également contre la ratification du traité de Lisbonne[28] « parce qu’il reniait la parole du peuple souverain » et allait instaurer « la primauté du droit européen » sur les « normes constitutionnelles » de la France[29].

En , il est secrétaire de la mission temporaire sur l'organisation et l'évolution des collectivités territoriales mise en place par le Sénat[30].

En , le Premier ministre, François Fillon, lui confie une mission temporaire portant sur les mesures qui permettraient d’augmenter le nombre des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France et d’accroître leur contribution à la réindustrialisation du pays[31]. Il préside la mission d'information sur les conséquences de la tempête Xynthia[32].

Il est, depuis 1998, un intime de François Fillon. Alors que celui-ci est Premier ministre depuis 2007, le nom de Bruno Retailleau est cité, en , pour entrer au gouvernement comme secrétaire d'État à l'économie numérique[33], mais le président du MPF, Philippe de Villiers, s'y oppose, voyant dans la proposition faite à son bras droit par le Premier ministre un débauchage susceptible de nuire à sa campagne des élections européennes[1],[34].

Président du conseil général de la Vendée

 
Bruno Retailleau en 2010.

À la suite de la démission de Philippe de Villiers de la présidence du conseil général de la Vendée et de son retrait de la vie politique, le , Bruno Retailleau assure l'intérim de la présidence du conseil général en sa qualité de premier vice-président[35]. Le suivant, il est élu président du conseil général avec 25 voix sur 31[36]. Il est réélu le après le renouvellement partiel de l'assemblée départementale[37].

En 2014, Bruno Retailleau s'oppose, au nom des « nos racines culturelles et de nos traditions populaires », à la décision du tribunal administratif de Nantes d'interdire la présence d'une crèche de Noël dans le hall du conseil général de la Vendée, qu'il préside alors[38],[39]. La cour administrative d'appel de Nantes annule finalement ce jugement en 2015 : Bruno Retailleau se félicite alors d'« une victoire juridique et politique »[40].

Adhésion et ascension à l'UMP

Le , Bruno Retailleau annonce qu'il n'est « plus sur la même longueur d'onde » que Philippe de Villiers et qu'il quitte le Mouvement pour la France, « ne se retrouvant plus » dans la stratégie du mouvement[41]. Il entretient depuis des relations tendues avec lui[42].

Bruno Retailleau adhère à l'UMP fin , devenant aussitôt membre du comité de campagne de Nicolas Sarkozy et secrétaire national du parti chargé de la compétitivité et des PME[43]. Seul candidat, il est élu à l'unanimité à la tête de la fédération UMP de la Vendée le , succédant à Louis Guédon[44].

Il est à l'initiative du « Cercle vendéen », organisation lancée le afin d’attirer des projets d'implantations d'entreprises, ainsi que des idées d'innovations et des perspectives de développement économique[45],[46].

Président du groupe UMP puis REP au Sénat

À compter du , après avoir été réélu sénateur de la Vendée, il devient président du groupe UMP au Sénat, ayant remporté une primaire face à Roger Karoutchi[47]. Il est réélu après les élections sénatoriales de 2017[48], de 2020 et de 2023.

Il est membre du groupe sénatorial de solidarité, de liaison et de vigilance concernant les chrétiens et les minorités au Moyen-Orient[49].

En 2016, compte tenu du naufrage du pétrolier Erika, il contribue par la suite à faire inscrire le principe du préjudice écologique dans le code civil[1].

En 2017, Mediapart le cite comme bénéficiaire, pour un montant de 3 029 euros en mars 2012, du système des « remboursements de frais » au sein du groupe UMP au Sénat; un système mis en cause dans l'affaire de détournement de fonds publics[50],[51],[52]. Bruno Retailleau indique qu'il s'agissait du remboursement sur factures du financement d'« activités politiques » (impression de journaux, matériel informatique, etc.)[50].

Bruno Retailleau dépose fin 2019 une proposition de loi pour interdire les « listes communautaristes » aux élections[53],[54].

En 2021, « la gestion de l’épidémie ayant mis en lumière un grave défaut d’humanité », il dépose une proposition de loi visant à créer un droit de visite pour les malades, les personnes âgées et handicapées qui séjournent en établissements et qui ont été condamnées à l’isolement lors de la crise sanitaire[55].

Président du conseil régional des Pays de la Loire

Bruno Retailleau annonce sa candidature[56] aux élections régionales de décembre 2015 dans les Pays de la Loire où il mène une liste commune entre Les Républicains et l'UDI. Durant sa campagne, Bruno Retailleau affirme sa volonté de voir la reprise des travaux de construction de l'aéroport du Grand Ouest. Il rencontre le Premier ministre, Manuel Valls, le 15 décembre 2015, afin de s'assurer du soutien de l'État à ce projet[57] ; il explique dans les colonnes du Point qu'il est prêt à employer la force pour expulser les zadistes, qu'il qualifie de « minorité bornée et ultra-violente »[58].

Sa liste arrive en tête au premier tour, avec 33,49 % des suffrages, et l'emporte au second, avec 42,70 % (54 des 93 sièges du conseil régional), face aux listes socialiste de Christophe Clergeau (37,56 % des voix et 26 sièges) et Front national de Pascal Gannat (19,74 % des voix et 13 sièges)[59]. Le 18 décembre 2015, il est élu président du conseil régional par 54 voix sur 93 et succède ainsi au socialiste Jacques Auxiette[60]. Parmi ses engagements de campagne, figurent l'augmentation des aides à l'apprentissage[61], un soutien accru à la ruralité et aux PME, ainsi que la diminution des dépenses de fonctionnement de la région Pays de la Loire[62].

En , en raison de la nouvelle législation sur le cumul des mandats, il démissionne et cède la présidence de région à Christelle Morançais pour conserver son mandat de sénateur.

Fidèle de François Fillon

En , après avoir soutenu François Fillon lors du congrès de l'UMP de , qui débouche sur une importante crise politique interne, il est nommé responsable du pôle projet avec la copéiste Valérie Debord, afin d'assister Hervé Mariton[63],[64].

Il est un des premiers soutiens de François Fillon pour la primaire française de la droite et du centre de 2016[65] et coordonne la campagne de celui-ci pour l'élection présidentielle de 2017. Alors que le candidat doit faire face à plusieurs défections de son camp à la suite du Penelope Gate, Bruno Retailleau fait partie, avec Jérôme Chartier et Valérie Boyer, du « noyau dur » de ses soutiens[66].

En , à la suite de la publication du livre-enquête Bienvenue Place Beauvau qui lève le voile sur une prétendue utilisation de la machine policière à des fins politiques sous le quinquennat de François Hollande, il porte avec d'autres ténors LR à la connaissance du Parquet national financier et au procureur de la République une douzaine de faits qui seraient délictueux[67],[68].

Soutien de La Manif pour tous (il déclare souhaiter « réécrire » la loi Taubira), il est considéré, en dépit de son éloignement de Philippe de Villiers, comme un représentant de la « droite dure » par le journal Le Canard enchaîné[69], mais assure avoir un projet au « barycentre des convictions de la droite, la liberté pour l’économie, l’autorité avec l’État et un certain nombre de valeurs civilisationnelles »[70].

Après l'élection présidentielle de 2017, François Fillon lui transmet la présidence du micro-parti Force républicaine (comptant environ 10 000 adhérents) et le soutien de son ami et leveur de fonds Arnaud de Montlaur[71],[72],[73].

Primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2022

Considérant qu'une élection primaire pour désigner le candidat du parti LR à l'élection présidentielle de 2022 est nécessaire pour éviter une élimination de la droite dès le premier tour, Bruno Retailleau est le premier candidat à se déclarer officiellement le [74],[75],[76]. Mais il renonce à sa candidature en août 2021[77],[78]. Rappelant que « la droite n'est pas soluble dans le macronisme », Bruno Retailleau indique qu'il votera blanc lors du second tour opposant le président sortant, Emmanuel Macron, et la candidate du RN, Marine Le Pen[79],[80].

Candidat à la présidence des Républicains

Le , Bruno Retailleau se déclare candidat à l'élection pour la présidence du parti Les Républicains prévue début décembre, lors du congrès des Républicains de 2022[81],[82]. Il reçoit le soutien de 108 parlementaires (députés, sénateurs et députés européens) LR[83] et de personnalités telles que François Fillon[84], Gérard Larcher[85], François-Xavier Bellamy[86], Othman Nasrou[87], Julien Aubert[86].

Lors du premier tour, il obtient 34,45 % des voix, se qualifiant pour le second tour face à Éric Ciotti (42,73 %)[88]. Il échoue au soir du second tour du scrutin, le , battu avec 46,3 % des voix[89],[90].

Ministre de l'Intérieur

Le , Bruno Retailleau est nommé, après plusieurs échanges entre Matignon et l'Élysée, ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement Michel Barnier, succédant à Gérald Darmanin[91],[92].

Le , il annonce vouloir « prendre tous les moyens » pour faire « baisser l'immigration ». Il veut rétablir le délit de séjour irrégulier, délit que la France a abrogé par une loi du . Cette abrogation faisait suite à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne se fondant sur la directive retour et déniant aux États membres le droit de punir de prison un étranger en séjour irrégulier[93]. Bruno Retailleau déclare également vouloir réformer l'Aide médicale d'État, que, dans l'état actuel des choses, il trouve trop favorable aux étrangers en situation irrégulière[94]. Ses propos sur l'immigration (« l'immigration n'est pas une chance ») et sur l'état de droit (qu'il décrit comme n'étant ni intangible, ni sacré) créent des tensions entre une partie du gouvernement et des membres du parti présidentiel[95].

Le 8 octobre, lors de son premier discours devant les préfets, il annonce que plusieurs accords sont en cours de négociation avec des pays comme l'Irak, le Kazakhstan et l'Égypte, afin de permettre le renvoi de ressortissants étrangers qui ne peuvent être expulsés vers leur pays d'origine[96]. Le lendemain, il déclare qu'il va mettre fin à la Circulaire Valls pour durcir les conditions de régularisation des sans papiers[97].

Le , le gouvernement annonce qu'il portera une nouvelle loi immigration début 2025[98]. Bruno Retailleau indique qu'il s'agira d'un texte similaire à celui déjà voté l'année précédente par le parlement, mais partiellement censuré par le Conseil Constitutionnel[99]. Il précise également son intention de prolonger de 90 à 210 jours le délai maximum en centre de rétention administrative pour les étrangers "dangereux"[99].

Dans une circulaire envoyée aux préfets le , le ministre de l’Intérieur demande aux préfectures de police une « complète mobilisation » afin de « renforcer le pilotage de la politique migratoire » et d'obtenir des « résultats »[100],[101]. Le même jour, au cours de la visite d'État du président de la République française au Maroc, il annonce, depuis Rabat, avoir négocié un accord avec son homologue afin de « raccourcir les délais d'extradition » des immigrés marocains sous OQTF[102],[103].

Positionnement idéologique

Bruno Retailleau se réclame d’une droite « qui s’assume »[104] refusant tout accord avec le macronisme[105]. D'ailleurs, si Bruno Retailleau devient le président du parti, l'ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy — qui avait toutefois déjà pris ses distances pour se rapprocher de LREM — affirme qu'il quittera le parti[106].

Qualifié régulièrement de «libéral-conservateur »[107],[108], il prône de grandes réformes sur le travail, l’État et le modèle social français, et en appelle à « une politique de civilisation » contre l’islamisme ou le wokisme[105],[109]. Partisan d’une réponse plus ferme en matière de sécurité, Bruno Retailleau défend une « révolution pénale »[110] comprenant des mesures telles que l’instauration de courtes peines de prison dès les premiers actes délinquants, l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans et la suspension des aides sociales et familiales pour les parents n’assumant pas leurs responsabilités éducatives.

Plaidant pour « une refondation intellectuelle » de la droite, Bruno Retailleau ambitionne de redonner un corpus idéologique à sa famille politique[111] et appelle la droite à se saisir des nouveaux enjeux comme l’écologie, à laquelle il a consacré un ouvrage[112]. Il propose sur ce sujet de relancer le nucléaire, défend l'idée d’une taxe carbone mais s'oppose aux subventions aux énergies renouvelables[112].

Questions régaliennes

En , il estime que les dispositions envisagées du projet de loi immigration du gouvernement conduiraient à une augmentation de l’immigration dans le pays[113].

Suite à sa nomination comme Ministre de l'Intérieur, le discours de celui-ci reprend, selon Mediapart, « les mots et les thèses du Rassemblement national contre l’État de droit et l’immigration », et vise à « séduire l’extrême droite »[114].

Questions sociales et économiques

Il défend, en règle générale, la réduction de la dépense publique et la diminution du nombre de fonctionnaires[115].

En 2016, il s'oppose à la proposition de loi contre le délit d'entrave numérique à l'IVG, soutenant une entrave à la liberté d'expression[116]. Par corollaire, il s'oppose à l'inscription en 2024 de l'interruption volontaire de grossesse en tant que liberté dans la Constitution l'estimant « superfétatoire »[117],[118].

En 2018, il estime dans un entretien accordé au journal Les Échos qu'une augmentation de la TVA aurait été « une mesure de compétitivité efficace », à la différence de l'augmentation de CSG actée par le gouvernement d'Édouard Philippe l'an précédent, et que les 20 milliards de coûts budgétaires affectés à la suppression de la taxe d'habitation « auraient été mieux utilisés à baisser le coût du travail »[119]. Il qualifie également de « désolante » la forte hausse du SMIC préconisée par son homologue au sein du parti LR Guillaume Peltier, jugeant que le « refrain antilibéral » sous-tendu par cette proposition montre l'utilité de son club de réflexion Force républicaine dans le débat public[119].

En 2019, il se prononce par ailleurs pour le retour à la semaine de travail de 39 heures pour les salariés[120].

Pour faire face à la crise économique entraînée par le confinement, il défend l'augmentation du temps de travail hebdomadaire[121], le recul de l'âge de départ à la retraite[122] et s'oppose à toute hausse d’impôt pour les plus riches[115].

En 2021, il coécrit, avec Hervé Marseille qui occupe la présidence du groupe Union centriste au Sénat, une résolution non contraignante portant sur la « lutte contre toutes les formes d'antisémitisme »[123]. Cette initiative se révèle analogue à celle antérieurement adoptée de peu à l'Assemblée nationale en 2019 et qui assimile l'antisionisme à la définition de l'antisémitisme[123].

Il défend en un amendement visant à réduire la revalorisation du RSA prévue du fait de l'inflation[124].

Santé

En , quelques jours après le début du confinement, Bruno Retailleau appelle à utiliser la chloroquine promue par le professeur Didier Raoult face à l'épidémie de Covid-19, estimant qu’« elle a un avantage, elle n'est pas chère » et que « de toute façon, qu'est-ce qu'on risque ? Les gens meurent »[125]. Quelques jours après avoir déclaré à propos du traitement à la chloroquine « peut-être faut-il simplement le prescrire en milieu hospitalier. Mais on élargit tout de suite la prescription. Et il faut que le directeur général de la Santé dise à tous les hôpitaux de France : allez-y »[125], Bruno Retailleau affirme qu'il n'a « jamais demandé sa généralisation »[126].

Jugeant en 2021 le système de santé français trop coûteux par rapport à son niveau d’efficacité, il appelle à en réduire le coût, notamment en diminuant le nombre de personnels administratifs[127].

Questions sociétales

Bruno Retailleau est inspiré par des valeurs catholiques traditionalistes[128]. Il dénonce l'héritage de Mai 68, estimant que « les racines du mal, c'est l'idéologie soixante-huitarde »[128].

Il s'oppose au mariage entre personnes de même sexe en France[129]. Il estime que cette mesure « est le cheval de Troie de la PMA et de la GPA »[130]. En décembre , au sénat, il vote contre le projet de loi visant à interdire les thérapies de conversion, qui est approuvé avec 305 voix contre 28[131],[132].

Fin 2022, après l'assassinat d'une jeune fille par une ressortissante étrangère, connu médiatiquement comme « l'affaire Lola », il propose l'instauration d'un délit de « non-assistance à Français en danger »[133].

En , dans le contexte des émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk, Bruno Retailleau déclare « Malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques »[134], ce qui est critiqué comme étant des propos racistes[135]. Aurélien Pradié (LR) dénonce lui des « propos idéologiquement racistes » et une « pensée fascisante »[136].

Détail des fonctions et mandats électifs

À l'Assemblée nationale

Au Sénat

  • Depuis le  : sénateur, élu dans la Vendée (RASNAG de 2004 à 2011, apparenté UMP de 2011 à 2012, UMP de 2012 à 2015, LR depuis 2015).
  •  : président du groupe UMP puis Les Républicains.

Au niveau local

Fonctions politiques

  • Depuis le  : président de la fédération UMP puis Les Républicains de la Vendée[137].
  • Février 2012 –  : secrétaire national de l'UMP chargé de la compétitivité et des PME[43].
  • Nommé le délégué général adjoint au projet de l'UMP avec Valérie Debord sous Hervé Mariton[138].

Synthèse des résultats électoraux

Élections législatives

Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Issue
1994 MPF 4e de la Vendée 73,41 1er Élu

Élections sénatoriales

Année Parti Département Voix % Rang Sièges
2004 MPF Vendée 894 61,70 1er
2  /  3
2014 UMP 1 173 68,48 1er
3  /  3
2020 LR 1 225 70,77 1er
3  /  3

Élections régionales

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.

Année Parti Région 1er tour 2d tour Sièges obtenus
Voix % Rang Voix % Rang
2015 LR Pays de la Loire 424 951 33,49 1er 620 249 42,70 1er
54  /  93

Congrès des Républicains

Année Parti 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
2022 LR 22 815 34,45 2e 28 977 46,30 2e Battu

Publications

  • Les entreprises de taille intermédiaire au cœur d'une nouvelle dynamique de croissance, La Documentation Française, , 170 p. (ISBN 978-2110081629).
  • Refondation, Éditions de l'Observatoire, , 288 p. (ISBN 979-1032906286).
  • Aurons-nous encore de la lumière en hiver ? - Pour une écologie du réel, Éditions de l'Observatoire, , 140 p. (ISBN 979-1032924266).

Pour approfondir

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a b et c Marion Mourgue, « Les confidences de François Fillon à l'heure de passer le témoin à Bruno Retailleau », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  2. a et b Biographie de « Bruno Retailleau », Who’s Who, fiche mise à jour le [lire en ligne].
  3. Jean-Louis Beaucarnot, Le tout-politique 2022, Éditions de l'Archipel, , 429 p. (ISBN 978-2809843385), Fiche de Bruno Retailleau.
  4. « Les mardis de l'ESSEC accueillent Bruno Retailleau » in Le guide des mardis de l'Essec du , [lire en ligne].
  5. a et b Carl Meeus, « Présidence LR : un fauteuil pour deux », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  6. Nathalie Schuck, « Bruno Retailleau, la droite culturelle », sur le site du magazine Le Point, (consulté le ).
  7. « Bruno Retailleau, passionné d'équitation », sur Le Figaro, (consulté le ).
  8. Emmanuel Galiero, « Bruno Retailleau après l’assassinat du père Olivier Maire : “Ce drame est le produit d’un fiasco judiciaire” », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  9. a et b Jules Torres, « Bruno Retailleau : 20 jours pour bousculer Beauvau et imposer son tempo », sur Le Journal du Dimanche, (consulté le )
  10. a et b Eric Lecluyse, « Pays de la Loire: Bruno Retailleau au scanner », sur le site du magazine L'Express, (consulté le ).
  11. Tristan Quinault-Maupoil, « Bruno Retailleau, le fidèle inoxydable de François Fillon », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le ).
  12. Mariana Grépinet, « Les révélations de la campagne », Paris Match, 20-26 avril 2017, p. 32-33.
  13. Marion Perroud, « Sylvie Retailleau, nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur », sur le site du magazine Challenges, (consulté le ).
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