Un long dimanche de fiançailles (film)
Un long dimanche de fiançailles est un film franco-américain réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2004.
Réalisation | Jean-Pierre Jeunet |
---|---|
Scénario |
Jean-Pierre Jeunet Guillaume Laurant |
Musique | Angelo Badalamenti |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
2003 Productions Warner Bros. France Tapioca Films TF1 Films Productions Gerber Pictures |
Pays de production |
France États-Unis |
Genre |
Drame Guerre Romance |
Durée | 133 minutes |
Sortie | 2004 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Ce film est l'adaptation cinématographique du roman du même nom de Sébastien Japrisot. Nommé dans 12 catégories lors de la 30e cérémonie des César en 2005, le film reçoit cinq César, dont celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Marion Cotillard et du meilleur espoir masculin pour Gaspard Ulliel. Il obtient aussi deux nominations aux Oscars.
Synopsis
modifierDans les tranchées de la Somme, pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats français sont accusés de s’être automutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits jusqu’à un avant-poste nommé « Bingo crépuscule »[1] et abandonnés à leur sort dans le no man's land qui sépare les deux camps. Ils sont apparemment tous tués, soit durant la nuit qu'ils passent entre les lignes, soit durant l'attaque française à la baïonnette qui est lancée le lendemain et repoussée par les Allemands, avec de lourdes pertes parmi les attaquants. Parmi eux figure Manech, un jeune breton, landais originaire de Capbreton, le fiancé de Mathilde, jeune romantique qui ne croit pas à la mort de son amoureux. S’il était mort, elle le saurait. Forte de cette intuition, elle mène son enquête et recueille peu à peu les indices qui l’amènent à découvrir ce qui s’est passé ce jour-là à « Bingo crépuscule ». Utilisant des superstitions, elle souffle sur la poussière qui dissimule cette affaire sombre et mystérieuse. Mathilde engage un détective privé, M. Germain Pire, qui l'aide dans ses recherches.
Fiche technique
modifier- Titre original et québécois : Un long dimanche de fiançailles
- Titre anglais : A Very Long Engagement
- Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet
- Scénario et adaptation : Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant, avec les dialogues de Guillaume Laurant, d’après le roman éponyme de Sébastien Japrisot
- Musique : Angelo Badalamenti
- Direction artistique : Mathieu Junot
- Décors : Aline Bonetto
- Costumes : Madeline Fontaine
- Photographie : Bruno Delbonnel
- Son : Jean Umansky, Vincent Arnardi, Alexandre Widmer, Laurent Kossayan, Guillaume Leriche
- Montage : Hervé Schneid
- Production : Jean-Pierre Jeunet
- Production exécutive : Jean-Patrick Costantini
- Production déléguée : Bill Gerber et Jean-Louis Monthieux
- Production associée : Francis Boespflug
- Production déléguée créatif : Fabienne Tsaï
- Assistante de Production : Houria Yazza
- Sociétés de production[2] :
- France : 2003 Productions, en coproduction avec Warner Bros. France, Tapioca Films et TF1 Films Productions, avec la participation de Canal+ et la région Poitou-Charentes, avec le soutien de la région Île-de-France, la région Bretagne et le CNC
- États-Unis : Gerber Pictures
- Sociétés de distribution[3] : Warner Bros. France (France) ; Warner Independent Pictures (États-Unis) ; Warner Bros. Belgique (Belgique) ; Warner Bros. Canada (Québec) ; Warner Bros. Suisse (Suisse romande)
- Budget : 45 887 769 €[4]
- Pays de production : France, États-Unis
- Langues originales : français, allemand, corse
- Format[5] : couleur - 35 mm - 2,35:1 (Cinémascope) - son DTS | Dolby Digital | SDDS
- Genre : drame, guerre, romance
- Durée : 133 minutes
- Dates de sortie[6] :
- France, Belgique, Suisse romande : [7],[8]
- États-Unis : (Los Angeles et New York) ; (sortie limitée) ; (sortie nationale)
- Québec : [9]
- Classification[10] :
- France : tous publics avec avertissement[11],[Note 1]
- États-Unis : interdit aux moins de 17 ans (R – Restricted)[Note 2]
- Belgique : tous publics (Alle Leeftijden)[7]
- Suisse romande : interdit aux moins de 14 ans[12]
- Québec : 13 ans et plus (13+ / 13 years and over)[9]
Distribution
modifier- Audrey Tautou : Mathilde, orpheline
- Solène Le Péchon : Mathilde à 10 ans
- Gaspard Ulliel : Manech « Le bleuet » Langonnet, amoureux de Mathilde
- Virgil Leclaire : Manech à 13 ans
- Dominique Pinon : Sylvain, oncle et tuteur de Mathilde
- Clovis Cornillac : 2e classe Benoît « Le paysan de la Dordogne » Notre-Dame
- Jérôme Kircher : Caporal Kléber « Bastoche » Bouquet
- Chantal Neuwirth : Bénédicte, épouse de Sylvain, tante et tutrice de Mathilde
- Albert Dupontel : Célestin Poux
- Denis Lavant : 2e classe Francis « Six-sous » Geignard
- François Levantal : le caporal Thouvenel
- Jean-Pierre Becker : Daniel Esperanza
- Dominique Bettenfeld : 2e classe Ange « Droit commun » Bassignano, corse
- Jean-Pierre Darroussin : Caporal Benjamin « Biscotte » Gordes, ami de Bastoche
- Jodie Foster : Élodie Gordes, épouse de Biscotte, d'origine polonaise
- Marion Cotillard : Valentina « Tina » Lombardi, prostituée, amoureuse de Bassignano
- André Dussollier : Maître Pierre-Marie Rouvières
- Ticky Holgado : Germain Pire, détective privé engagé par Mathilde
- Julie Depardieu : Véronique Passavant
- Michel Vuillermoz : P'tit Louis, le bistrotier
- Bouli Lanners : le caporal Chardolot
- Jean-Paul Rouve : le facteur
- Tchéky Karyo : le capitaine Favourier
- Jean-Claude Dreyfus : le commandant Lavrouye
- Michel Robin : le vieil homme qui visite le champ de bataille
- Urbain Cancelier : le curé du village où habitait Benoît Notre-Dame
- Philippe Duquesne : Favart, un soldat dans les tranchées
- Thierry Gibault : le lieutenant Estrangin
- Elina Löwensohn : la sœur de Günther
- Rufus : le Breton
- Maud Rayer : Mme Desrochelles
- Stéphane Butet : Philippot
- Marc Faure : le directeur de la prison
- Rodolphe Pauly : Jean Desrochelles
- Myriam Roustan : la serveuse du café
- Xavier Maly : le compagnon de Chardolot
- Sandrine Rigault : Mariette Notre-Dame
- Till Bahlmann : le prisonnier allemand
- Jean-Gilles Barbier : le sergent
- Louis-Marie Audubert : le soldat fossoyeur
- Marc Robert, Pierre Heitz, Philippe Maymat, Eric Debrosse et Michel Gondoin : les soldats
- Marcel Philippot : le bourgeois
- Pascale Lievyn : la bourgeoise
- Frankie Pain : la patronne du bordel
- Esther Sironneau : l'infirmière
- Stéphanie Gesnel et Frédérique Bel : les prostituées
- Jean-Philippe Bèche : Georges Cornu
- Anaïs Durand : Hélène Pire, la fille de Germain Pire
- Florence Thomassin : la narratrice (voix off)
- Éric Fraticelli (crédité Pido) : homme demandant à Germain Pire s'il cherche Tina Lombardi en Corse
Non crédités
- Anne Marivin : la gardienne de prison
- Alexandre Gillet : lui-même
- Frédéric Cerdal : le narrateur (voix off)
- Isabelle Prigent : une servante
Production
modifierGenèse et développement
modifierLe film est adapté du roman du même nom de Sébastien Japrisot dont les droits constituent la participation minoritaire du studio hollywoodien Warner aux côtés de TF1, Canal +, Tapioca (la société de production de Jean-Pierre Jeunet) et la nouvelle société 2003 Production.
Tournage
modifierLe tournage s'est déroulé du au .
La scène de l’hôpital de campagne a été tournée au hangar Y de Meudon. Les scènes du village breton ont été tournées à Locronan (Finistère) et notamment dans les jardins de l'ancien presbytère. Ce jardin aménagé par la production du film n'a duré qu'une saison. Le lieu de résidence de Mathilde se situe à Plougrescant (Côtes-d'Armor).
Certaines scènes parisiennes du film ont été tournées à Pontoise (Val-d'Oise), place de la harengerie, en raison de l'aspect « XIXe siècle » du lieu, au restaurant « Chartier »[13] dans le 9e arrondissement de Paris. Les scènes de tranchée ont été tournées près de Montmorillon (Vienne), sur un terrain militaire (ancien terrain des armées de l'Otan[14]). L'équipe avait creusé des tranchées qui sont maintenant recouvertes.
Lieux de tournage par département
modifier- Aisne
- Corse
- Côtes-d'Armor
- Finistère
- Oise
- Paris
- Place de l'Opéra
- Halles de Paris
- Gare de Paris Austerlitz
- Vienne
- Hauts-de-Seine
- Val-de-Marne
- Val-d'Oise
Accueil
modifierCritique
modifierBox-office
modifierPays | Box-office | Nbre de sem. | Classement TLT[16] | Date |
Box-office Mondial | 70 115 868 $ | - | - | Total |
Box-office États-Unis/Canada | 6 524 389 $ | - | 3 520e | Total |
Box-office Belgique | 246 543 entrées | - | - | Total |
Box-office France | 4 413 839 entrées | - | - | Total |
Box-office Suisse | 129 829 entrées | - | - | Total |
Polémiques
modifierSur la nationalité du film
modifierBien que la majorité des acteurs soient français et l’ensemble des scènes tournées en France, cette coproduction a été jugée étrangère le en raison de la forte participation de la société américaine Warner Bros. aux frais de production, ce qui lui a fait perdre le droit à une future subvention du centre national de la cinématographie. Le film participa néanmoins aux César du cinéma dans la catégorie générale. Avec un coût de 45 millions d’euros, c’est l’un des films « français » les plus coûteux jamais produits.
Le Conseil d'État a finalement décidé que le film était bel et bien américain, et qu’il n’aurait pas de double nationalité, cela malgré la réalisation française et le casting à plus de 98 % français (décision du Conseil d'État 2007/283319 du ). Le producteur délégué du film étant largement contrôlé par la firme Warner, le film n’a donc pu être éligible à une subvention de 8 millions d’euros du CNC[17].
Sur le patriotisme des soldats corses
modifierUn des soldats condamnés à mort, Ange Bassignano tenter de se rendre aux Allemands en criant : « Je ne suis pas Français, je suis Corse, moi ». Une polémique s’est ensuivie en Corse, d’autant plus que le personnage est veule, lâche et sournois. À l’origine, le soldat devait être marseillais, mais le réalisateur a choisi d’en faire un Corse parce que, explique-t-il, il voulait à tout prix filmer la beauté de l’île (et non créer une polémique). À la suite de cette affaire, le film a été retiré des salles de cinéma en Corse dont celles de Propriano. Beaucoup de Corses, soldats dans l’armée française, sont morts pour la France durant la première guerre mondiale ; cette phrase porterait ainsi préjudice à leur mémoire.
Distinctions
modifierEntre 2004 et 2005, Un long dimanche de fiançailles a été sélectionné 52 fois dans diverses catégories et a remporté 17 récompenses[18],[19].
Distinctions 2004
modifierCérémonie ou récompense | Catégorie / Récompense | Nommé(es) / Lauréat(es) | |
---|---|---|---|
Association des critiques de cinéma de Chicago | Prix CFCA du meilleur film en langue étrangère | Un long dimanche de fiançailles | Lauréat |
Association des critiques de cinéma de Saint-Louis | Prix SLFCA du meilleur film en langue étrangère | Un long dimanche de fiançailles | Lauréat |
Association des critiques de cinéma du sud-est | Meilleur film en langue étrangère | Un long dimanche de fiançailles | Nomination |
Cercle des critiques de cinéma de Floride | Prix FFCC du meilleur film en langue étrangère | Un long dimanche de fiançailles | Lauréat |
Cercle des critiques de cinéma de Kansas City | Prix KCFCC du meilleur film étranger | Un long dimanche de fiançailles | Lauréat |
Société des critiques de cinéma de Boston | Meilleur film en langue étrangère | Un long dimanche de fiançailles | Nomination |
Meilleure photographie | Bruno Delbonnel |
Distinctions 2005
modifierAnalyse
modifierRéférences à d'autres œuvres
modifier- On retrouve dans ce film de nombreuses sources d’inspiration : la couleur sépia de l’image évoque l’atmosphère des albums de bande dessinée de Jacques Tardi, certaines scènes font allusion au facteur de Jour de fête de Jacques Tati, et la bande sonore rappelle le thème du film Les sentiers de la gloire. Il y a aussi une allusion à un film partageant le même thème : Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov : les deux héroïnes attendent la lettre de leur fiancé et se lancent des paris étranges dont l'issue sera, selon elles, décisive pour l'accomplissement de leurs espoirs comme atteindre un certain point avant la fin d'un compte à rebours.
Autour du film
modifier- Le film restitue le Paris du début du XXe siècle, notamment en reconstituant des monuments disparus (palais du Trocadéro, Halles de Paris, moulins de Montmartre) ou transformés (gare d'Orsay, rue Watt).
- Le making-of du film (Une année au Front, 74 min) a obtenu le prix du jury au festival du making-of de Romorantin en 2006[20].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Classification CNC France : « La Commission se prononce pour un visa tous publics avec avertissement : "Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes spectateurs ". »
- Classification États-Unis : Les enfants de moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte - « Classé R pour la violence et la sexualité. »
Références
modifier- Sébastien Japrisot explique dans son livre qu'un Portrait de Byng au crépuscule donne le nom de la tranchée Bingo Crépuscule. À noter que cette explication n'est pas reprise dans le film.
- « « Un long dimanche de fiançailles - Société de Production / Sociétés de distribution » » ((en) sociétés de production et de distribution), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- « Un long dimanche de fiançailles - Société de Production / Sociétés de distribution », sur Unifrance.org (consulté le ).
- « Budget du film Un long dimanche de fiançailles », sur JP box-office.com (consulté le ).
- « « Un long dimanche de fiançailles - Spécifications techniques » » (spécifications techniques), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- « « Un long dimanche de fiançailles - Dates de sortie » » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- « Un long dimanche de fiançailles », sur cinebel.dhnet.be (consulté le ).
- « Un long dimanche de fiançailles », sur cineman.ch (consulté le ).
- « Un long dimanche de fiançailles », sur cinoche.com (consulté le ).
- « « Un long dimanche de fiançailles - Guide Parental » » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- « Visa et Classification - Fiche œuvre Un long dimanche de fiançailles », sur CNC (consulté le ).
- « Guide Parental suisse », sur filmrating.ch (consulté le ).
- « Bouillon Chartier – UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES », sur www.parisfaitsoncinema.com (consulté le )
- Au XXe siècle, les forces de l’OTAN ont acquis à l’amiable ou en expropriant[réf. nécessaire] les fermes de l’est de Montmorillon. Les dernières parcelles ont été achetées en 1956. Des troupes américaines ont occupé le camp jusqu’en novembre 1966 où les autorités françaises ont pris possession du terrain.
- « L’auberge Ravoux - UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES », sur www.parisfaitsoncinema.com
- Tous les temps - All Time
- Le Monde, 10 août 2007
- « « Un long dimanche de fiançailles - Distinctions » » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- « Palmares du film Un long dimanche de fiançailles », sur Allociné (consulté le ).
- « Palmarès du Festival du Making-Of 2006 »
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :