Tswana (peuple)
Les Tswana sont une population bantoue d'Afrique australe, vivant principalement en Afrique du Sud, au Botswana – qui leur doit son nom et où ils sont largement majoritaires – ainsi qu'en Namibie. Ils constituent le rameau occidental des Sotho [1]. Leur nombre total était estimé à plus de 3 millions de personnes en 1996.
Population totale | >3 millions (1996)[1] |
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Régions d’origine | Transvaal |
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Langues | setswana |
Religions | christianisme, religions traditionnelles |
Ethnies liées | Sothos |
- 0–20 %
- 20–40 %
- 40–60 %
- 60–80 %
- 80–100 %
Ils vivent d'agriculture et surtout d'élevage[2]. D'importantes communautés sont établies autour des points d'eau en bordure du désert du Kalahari[1].
Les Tswana sont subdivisés en de nombreux sous-groupes dont les plus importants sont les suivants : Bahurutshe, Bakaa, Bakgatla, Bakwena, Bamelete, Bangwaketse, Bangwato, Barolong, Barolong Sekela, Barolong Tshidi, Batawana, Batlhaping, Batlharo et Batlokwa[2].
Ethnonymie
modifierSelon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Abetswana, Batswana, Bechuana, Beetjuan, Brina, Briqua, Cauna, Chuana, Chwana, Coana, Cuana, Sotho de l’Ouest, Sotho occidentaux, Tawana, Tchwana, Tshwana, Tswanas[3].
En langue locale Motswana est le singulier de BaTswana.
Histoire
modifierIl y a environ un millier d'années les ancêtres des Tswana vivaient en grand nombre dans le sud-ouest du Transvaal[1].
Vers l'an 1600 les Tswana s'installent au Botswana et au Bophuthatswana (en Afrique du Sud) où ils établissent de puissantes chefferies, fortement hiérarchisées[2].
Des missionnaires chrétiens abordent ces populations dans les années 1820 et le christianisme s'y propage[1].
Au XIXe siècle, installées entre le Transvaal et le désert du Kalahari, les tribus Tswana subissent les assauts de Shaka, le fondateur de l'empire zoulou. Ils sont en outre décimés par les grandes famines de 1822 et 1837. Cette année-là ils tombent sous la coupe des États Boers[2].
En raison de leurs conditions de vie difficiles, beaucoup de Tswana ont été contraints à l'émigration[1].
Langue
modifierIls parlent une langue bantoue, le tswana (ou setswana).
Société
modifierLa société tswana traditionnelle est une société de classes. Elle connaît une division du travail stricte, les hommes se consacrant à l'élevage et à la chasse, les femmes aux travaux agricoles et domestiques[2].
Les croyances traditionnelles et le culte des ancêtres coexistent avec le christianisme. En particulier le badimo – une sorte de divinité – faisait partie intégrante de la vie quotidienne dans la société précoloniale et toutes les activités sociales prenaient grand soin de ne pas offenser les dieux[4]. La polygamie y était autorisée[2]. Sous l'influence du christianisme et des autorités coloniales, ces croyances ont évolué, mais certaines pratiques subsistent.
Ethnographie
modifierLe missionnaire congrégationaliste écossais Robert Moffat vécut parmi les Tswana pendant de longues années, entre 1820 et 1870, et communiqua le fruit de ses observations à la Société londonienne de géographie.
L'anthropologue britannique Isaac Schapera (1905-2003) leur consacra de nombreux travaux.
Personnalités d'origine tswana
modifier- Gagoangwe, reine et reine-mère du BaNgwaketse.
- Ntebogang Ratshosa, régente des BaNgwaketse
- Khama III, roi du peuple Bamangwato
- James Moroka (1891-1985), médecin et homme politique sud-africain
- Tshepo Motsepe, deuxième dame de l'Afrique du Sud
- Seretse Khama, premier président du Botswana
- Seretse Ian Khama, président du Botswana, fils du précédent
Notes et références
modifier- (en) J. S. Olson, The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 567.
- (en) Mohamad Z. Yakan, Almanac of African Peoples & Nations, Transaction Publishers, New Brunswick, N.J., 1999, p. 676-677.
- Source BnF [1]
- Daniel Compagnon et Brian T. Mokopakgosi (dir.), Le Botswana contemporain, Karthala, Paris ; IFRA, Nairobi, 2001, p. 41 (ISBN 2-8458-6149-4).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Paul-Lenert Breutz, A history of the Batswana and origin of Bophuthatswana : a handbook of a survey of the tribes of the Batswana, S. Ndebele, QwaQwa, and Botswana, P.-L. Breutz, Ramsgate, R.S.A., 1989, 521 p. (ISBN 0-620-13969-2)
- (en) Harvey Campion, Bophuthatswana, where the Tswanas meet, Valiant Publishers, Sandton, 1977, 133 p. (ISBN 9780868840222)
- Auguste Glardon, Robert Moffat apôtre des Béchuanas, G. Bridel, Lausanne, 1888, 110 p.
- (de) Friedrich Gollbach, Leben und Tod bei den Tswana : das traditionelle Lebens- und Todesverständnis der Tswana im südlichen Afrika, D. Reimer, Berlin, 1992, 279 p. (ISBN 3-496-00414-2)
- Roger Guérin, « Béchuanas et Griquas », in Au pays des Cafres et des Zoulous, M. Barbou, Limoges, 1886, p. 39-49
- (en) Martin Hinrich Karl von Lichtenstein, Foundation of the Cape [and] About the Bechuanas. Being a history of the discovery and colonisation of Southern Africa-fragment of an unpublished manuscript written circa 1811 and a translation of 'Ueber der Beetjuanas' originally published in 1807. Translated, edited and with a biographical introd. By O. H. Spohr, A. A. Balkema, Le Cap, 1973, 113 p. (ISBN 0-86961-030-9)
- Brian T. Mokopakgosi, « L'expansion des groupes tswana », in Daniel Compagnon et Brian T. Mokopakgosi (dir.), Le Botswana contemporain, Karthala, Paris ; IFRA, Nairobi, 2001, p. 27-28 (ISBN 2-8458-6149-4)
- Sol T. Plaatje, « Mhudi », traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Jean Sévry, Actes Sud Littérature, Lettres africaines, novembre, 1997 / 11,5 x 21,7 / 312 pages (ISBN 978-2-7427-1467-4)
- (en) Paul Mmolotsi Rantao, Setswana culture and tradition, Pentagon Publishers, Gaborone (Botswana), 2006, VIII-88 p. (ISBN 978-99912-5779-2)
- (en) Isaac Schapera et John L. Comaroff, The Tswana, Kegan Paul International in association with the International African Institute, Londres ; Wiley, New York, 1991 (nouvelle éd. révisée), 99 p. (ISBN 0-7103-0421-8)
- (en) Isaac Schapera, A handbook of Tswana law and custom, J. Currey, Oxford, 2004, XIV-326 p. (ISBN 0-85255-294-7) (reproduction en fac-simile de l'édition de Münster-Hamburg, 1994)
- (en) Stephen Volz, Chief of a heathen town : Kgosi Sechele and the arrival of Christianity among the Tswana, African Studies Program, University of Wisconsin-Madison, Madison, 2001, 55 p. (ISBN 0-942615-51-4)
Discographie
modifier- (en) Music of the Tswana people, ARC Music, East Grinstead, West Sussex ; Clearwater, 2000
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :