Tourneville-sur-Mer
Tourneville-sur-Mer est une commune française située sur la côte Ouest du département de la Manche en région Normandie.
Tourneville-sur-Mer | |
De haut en bas, de gauche à droite : mairie, château d'Annoville, église Saint-Martin de Lingreville, église de Tourneville. |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Coutances Mer et Bocage |
Maire Mandat |
Sabrina Regnault 2023-2026 |
Code postal | 50660 |
Code commune | 50272 |
Démographie | |
Population municipale |
1 663 hab. (2021) |
Densité | 95 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 57′ 02″ nord, 1° 31′ 37″ ouest |
Altitude | Min. 2 m Max. 61 m |
Superficie | 17,51 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Coutances (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Quettreville-sur-Sienne |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Elle est créée le par la fusion des deux communes d'Annoville et de Lingreville, sous le régime juridique des communes nouvelles.
Géographie
modifierLa commune est littorale, au sud du Coutançais.
Climat
modifierLe climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Coutances », sur la commune de Coutances, mise en service en 1974[8] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 1 061,2 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et à 15 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,9 °C pour 1981-2010[13], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Tourneville-sur-Mer est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Coutances, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[16]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[20].
Toponymie
modifierIl existait avant la révolution la paroisse Tourneville, qui reste aujourd'hui un hameau jouxtant le bourg de la commune de Lingreville[21]. Ce hameau fait le lien entre les deux communes.
Le déterminant sur-Mer a été rajouté pour éviter l’homonymie avec Tourneville dans l'Eure, dans la même région.
Histoire
modifierUn projet de commune nouvelle est initié avec comme périmètre d'étude les communes d'Annoville, Lingreville, Hauteville-sur-Mer, Montmartin-sur-Mer et Regnéville-sur-Mer[22]. Le maire de Hauteville-sur-Mer n'y est pas favorable[23] ; le retrait d'Hauteville brisant la continuité géographique, les maires de Regnéville et Montmartin seront dans l'obligation d'abandonner la réflexion. La démarche toutefois continue avec un périmètre réduit entre les deux communes voisines d'Annoville et Lingreville[24],[25].
Les deux conseils municipaux adoptent le projet début juillet 2022[26]
La commune est créée le par la fusion de deux communes, sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales.
L'arrêté préfectoral fixant les conditions a été publié le [27].
Politique et administration
modifierCommunes fondatrices
modifierNom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
---|---|---|---|---|---|
Lingreville (siège) |
50272 | CC Coutances Mer et Bocage | 9,04 | 1 023 (2020) | 113 |
Annoville | 50015 | CC Coutances Mer et Bocage | 8,47 | 641 (2020) | 76 |
Liste des maires
modifierEn attendant les élections municipales de 2026, le conseil municipal élisant le maire sera composé des 30 conseillers municipaux des deux communes.
Population et société
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.
En 2021, la commune comptait 1 663 habitants[Note 7].
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin du XIIIe siècle, remaniée, dont cinq statues (saint Louis, saint Jean, saint Pierre, sainte Marie-Madeleine, Christ en croix) sont classées à titre d'objets aux Monuments historiques[30].
- Église Notre-Dame d'Anneville en partie du XIe siècle. Deux reliquaires de la première moitié du XVIIIe siècle sont classés à titre d'objets aux monuments historiques[31].
- Église Notre-Dame de Tourneville du XVIIIe siècle. Un ensemble maitre-autel, retable, tabernacle, ainsi que les boiseries et portes de sacristie, le tout de la première moitié du XVIIIe siècle, sont également classés[32].
- Manoir presbytéral.
- Ferme-manoir du Tot XVIe – XVIIIe siècle.
- Ferme-manoir de la Héronnière XVIe siècle.
- Salle des Oyats (ancien presbytère).
- Puits communal au pied du mur du cimetière (enclos paroissial).
- Havre de la Vanlée, site classé[33].
- Estran à bouchots.
Château d'Annoville
modifierSitué à une centaine de mètres de la route reliant Montmartin-sur-Mer et Granville, le château d'Annoville domine les plages d'Annoville et de Hauteville-sur-Mer sur la Côte des Havres. La famille Michel d'Annoville le fait édifier au XVIIe siècle, avec notamment du granite de Chausey acheminé depuis le Havre de Regnéville-sur-Mer. Le granite excédentaire après cette construction permet de bâtir la tour de l'église Notre-Dame d'Annoville. Le château voit s'y rencontrer une partie de la noblesse bas-normande : alliés aux grandes familles du temps, notamment à celle de Tourville, les Michel d'Annoville y donnent des fêtes particulièrement brillantes. Jusqu'à 1935, les boiseries de son vestibule ainsi que le lustre en fer forgé pesant environ une tonne et les grandes tapisseries de sa salle des fêtes témoignent encore de ces splendeurs passées…
À la mort de Pierre Charles Léonor Michel, premier maire d’Annoville en 1789, le château est transmis à son fils aîné : Florent Michel d'Annoville, maire de Muneville-sur-Mer. Le fils-cadet de celui-ci, Nicolas Louis Michel, en hérite (son frère aîné, Léonor Henri, étant mort avant son père), lequel retransmet le château à son unique fils : Charles Marie. À la suite de la disparition en mer de ce dernier en 1879 comme lieutenant de vaisseau (dans le naufrage de la batterie flottante l'Arrogante près de Hyères), le château passe à son fils unique, Marie Charles Louis Raoul, qui n’y réside pas.
Après avoir été déserté durant une trentaine d’années à partir de la guerre franco-allemande de 1870, le château est habité par Georges Michel d'Annoville, un des fils de Pierre Charles Ferdinand Michel d'Annoville (celui-ci étant cousin-germain de Nicolas Louis Michel Michel d'Annoville). Après la mort en 1910 de l’épouse de Georges Michel d'Annoville, Lokoma Amelot de Chaillou (indienne tehuelche de Patagonie adoptée par la famille Amelot de Chaillou), le château est habité par Paul Dutasta (chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères Stephen Pichon), qui y reçoit à plusieurs reprises Georges Clemenceau.
Marie Charles Louis Raoul Michel d'Annoville (fils unique de Charles Marie Michel d'Annoville ci-avant), consul de France au Luxembourg en 1907, meurt sans héritier en 1916 dans les combats de l’ouvrage de Thiaumont lors de la bataille de Verdun (comme sous-lieutenant au 294e régiment d'infanterie). Le château revient alors à sa mère : Marie Charlotte Léonie Le Pelletier d'Angoville (veuve de Charles Marie Michel d'Annoville ci-avant). À la mort de cette dernière en 1930, le château est vendu par la famille Le Pelletier d'Angoville. À partir de 1935, la majeure partie de son contenu est dispersée, notamment un tableau représentant le maréchal de France Anne Hilarion de Costentin de Tourville qui est transmis à la famille Desgrées du Loû à Nantes.[réf. nécessaire]
En 2003, le château est racheté par Pierre de Castellane (1960-2018) qui le restaure, redessine et replante le jardin. Il en fait un lieu culturel en ouvrant la propriété pour des expositions, des spectacles et des conférences.
Personnalités liées à la commune
modifierPour approfondir
modifierBibliographie
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
modifier- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Coutances - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Annoville et Coutances », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Coutances - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Annoville et Granville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1971-2000 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1981-2010 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1991-2020 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Tourneville-sur-Mer ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Coutances », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « La fusion entre Lingreville et Annoville actée pour le 1er janvier ».
- « Annoville. Commune nouvelle : Annoville poursuit la réflexion avec Lingreville », La Manche Libre, (lire en ligne).
- Montmartin-sur-Mer. Commune nouvelle : la fusion n'est pas gagnée .
- Ouest-France, « Lingreville. La commune nouvelle se précise », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
- « Commune nouvelle. Annoville et Lingreville, c'est bientôt fini, place à Tourneville-sur-Mer ! », La Manche Libre, (lire en ligne).
- Délibération n° 2022-43 délibération portant création de la commune nouvelle.
- « Arrêté du 20 septembre 2022 portant création de la commune nouvelle de Tourneville-sur-Mer » (consulté le ).
- « En questions. Tourneville-sur-Mer Sabrina Regnault : "Nous n'avions pas envisagé ce scénario". », sur La Manche Libre, (consulté le ).
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour l'année 2021.
- « Œuvres mobilières à Lingreville », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « 2 reliquaires », notice no PM50000020, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Maître-autel, gradin d'autel, retable, tabernacle, portes de la sacristie, lambris de revêtement », notice no PM50000022, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- [PDF] « DIREN de Basse-Normandie - Les sites classés du département de la Manche » (consulté le ).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressource relative à la géographie :