Shinji Sōmai

réalisateur japonais

Shinji Sōmai (相米慎二, Sōmai Shinji?), né le à Morioka et mort le à Isehara, est un réalisateur japonais.

Shinji Sōmai
Naissance
Morioka (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonais
Décès (à 53 ans)
Isehara (Japon)
Profession Réalisateur
Films notables Typhoon Club
Wait and See

Biographie

modifier

Selon son grand frère, le premier contact de Shinji Sōmai avec le monde du cinéma remonte à 1958 lorsqu'il avait tout juste dix ans. Cette année-là, Tomu Uchida tourne son film La Fête des forêts et des lacs (1958) en extérieur du côté du village de Shibecha près de Kushiro, où la famille de Sōmai s'est installée quelques années auparavant. Son frère rapporte que le jeune Sōmai se rendait régulièrement sur le lieu du tournage avec un cahier à la main pour poursuivre l'actrice Ineko Arima dont il était devenu fan[1]. Cette passion pour le cinéma semble ne l'avoir jamais quitté et le réalisateur reconnaît lui-même avoir été un « eiga-seinen » (garçon cinéphile) jusqu'à sa dernière année de lycée[2]. En 1965 il réalise ainsi avec deux amis un film amateur en 8mm de soixante-sept minutes ayant pour titre Vers la fin de nos jours (日々の果てに, Hibi no hate ni?), malheureusement perdu.

Sōmai entre en 1967 à l'université Chūō à Tokyo où il s'engage immédiatement dans les mouvements étudiants qui à cette époque agitent le Japon. Il participe notamment aux violentes manifestations de 1971 contre la construction de l'Aéroport international de Narita. Il quitte ensuite, sans aller au bout de son cursus universitaire, le monde de l'activisme pour rentrer à la Nikkatsu comme assistant-réalisateur contractuel. Il y fait ses premiers pas dans l'industrie cinématographique en travaillant notamment sous les ordres de Chūsei Sone. Après cette période de formation il quitte le studio avec Kazuhiko Hasegawa pour qui il travaille sur deux films, Le Meurtrier de la jeunesse et L'Homme qui a volé le soleil, respectivement en 1976 et 1979. À cette époque il rencontre l’écrivain Ryū Murakami alors âgé de 25 ans et travaille pour lui comme assistant réalisateur de son premier long-métrage Bleu presque transparent en 1979[3]. Ce dernier le décrit comme « un théoricien qui ne savait pas s’exprimer ; un homme qui aimait rire, mais restait silencieux » et fut marqué par sa manière de travailler et de diriger les acteurs qu'il décrit comme très bienveillante. Pour l'écrivain, les films de Somai sont « tous empreints de bienveillance, de chaleur et d’un peu de cruauté. »[3] Il travaille également sous les ordres de Shūji Terayama avec le film Le Labyrinthe pastoral, grâce à l'invitation de Tatsuo Suzuki, l'un des chefs opérateurs les plus importants du Japon de l'après-guerre. En 1980, il passe lui-même à la réalisation en tant que réalisateur indépendant. Son style, caractérisé par l'emploi fréquent du plan-séquence, est parfois comparé à celui de Kenji Mizoguchi que ce soit au Japon ou en Occident. Il est surtout connu du grand public japonais pour son film Sailor Suit and Machine Gun, meilleure recette au box office d'un film japonais en 1982. Sa mort prématurée a mis un terme à une carrière brillante mais atypique et encore méconnue de l'Occident.

Shinji Sōmai a été choisi en 1990 par les lecteurs du célèbre magazine Kinema Junpō comme le cinéaste japonais numéro un des années 1980.

En 2012, le festival international d'Édimbourg, le Festival des trois continents et la Cinémathèque française proposent une rétrospective intégrale de l’œuvre de Shinji Sōmai[4],[5],[6].

Filmographie

modifier

Fiction

modifier

Documentaire

modifier

Distinctions

modifier

  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.

Récompenses

modifier

Sélections

modifier

Notes et références

modifier
  1. Enokido Kōji, Eiga no hito, Sōmai Shinji, in Enokido Kōji (Ed.) Sōryoku Sōmai Shinji tokushū, Eigageijutsu, n°401, 2002, p. 12
  2. Sōmai Shinji, Nihon eiga wo sasaeru hitto to atarashii sainō, in Aoki Shinya (Ed.), Shineasuto Sōmai Shinji, Kinema junpō-sha, 2011, p. 54
  3. a et b Ryū Murakami (trad. Amira Zegrour), « Souvenir de Sōmai Shinji » [archive], sur TScHum - Traductions Sciences Humaines, (consulté le )
  4. (en) « Event List / Edinburgh International Film Festival », sur edfilmfest.org.uk (consulté le ).
  5. « Intégrale Shinji Sômai - Festival des 3 Continents », sur Festival des 3 Continents (consulté le ).
  6. Mathieu Capel, « Shinji Sômai, carnavalesque : Du 12 décembre 2012 au 6 janvier 2013 », sur cinematheque.fr (consulté le ).
  7. « Le Mont Gassan de Shinji Sômai », sur 3continents.com (consulté le ).
  8. « Festival des 3 Continents 1986 », sur 3continents.com, (consulté le ).
  9. (ja) « 67e prix Kinema Junpō - (1993年) », sur kinenote.com (consulté le ).
  10. (en) « 49th Berlinale - Berlin International Film Festival », sur fipresci.org (consulté le ).
  11. (ja) « 73e prix Kinema Junpō - (1999年) », sur kinenote.com (consulté le ).
  12. (ja) « 25e cérémonie des Japan Academy Prize - (2002年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le ).
  13. (ja) « 56e cérémonie des prix du film Mainichi - (2001年) », sur mainichi.jp (consulté le ).
  14. « Typhoon Club », sur www.3continents.com (consulté le ).
  15. « 1987 Compétition », sur www.3continents.com (consulté le ).

Liens externes

modifier