Rue de l'Hôtel-Colbert
La rue de l'Hôtel-Colbert est une voie située dans le quartier de la Sorbonne du 5e arrondissement de Paris.
5e arrt Rue de l'Hôtel-Colbert
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Situation | |||
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Arrondissement | 5e | ||
Quartier | Sorbonne | ||
Début | 13, quai de Montebello | ||
Fin | 9, rue Lagrange et 18, rue des Trois-Portes | ||
Morphologie | |||
Longueur | 88 m | ||
Largeur | 10 m | ||
Historique | |||
Création | 1202 | ||
Dénomination | |||
Ancien nom | Rue des Rats Rue d'Arras Rue des Petits-Degrés Rue des Rats-Place-Maubert |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 4577 | ||
DGI | 4661 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierLa rue de l'Hôtel-Colbert est desservie à proximité par la ligne 10 à la station Maubert - Mutualité.
Origine du nom
modifierLa voie est ainsi appelée en raison de l'hôtel particulier que l'on suppose avoir appartenu à la famille du ministre Colbert[1].
Historique
modifierCette très ancienne rue est sise sur le clos Mauvoisin en 1202.
Elle s'appelle tout d'abord « rue d'Arras » en 1300, et elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous la forme « rue d'Aras ». Le poème indique exactement : « Et l'autre en la rue d'Aras, Ou se nourrissent maint grant ras. »
Le plus ancien censier de l'abbaye Sainte-Geneviève indique le nom de « rue des Rats » en raison d'une enseigne[2].
Alors appelée « rue des Rats », elle formait l'une des limites du fief du Clos de Garlande.
En 1520, elle est toujours désignée sous ce nom, puis comme « rue des Petits-Degrés » entre 1680 et 1830 dans sa partie nord vers la Seine[1].
Elle est citée sous le nom de « rue des Ratz » dans un manuscrit de 1636.
Elle est toutefois référencée, en 1812, dans l'ouvrage de Jean de La Tynna sous le nom de « rue des Rats-Place-Maubert ». Cet ouvrage indique également : « La rue des Petits-Degrés était située autrefois en face de la rue des Rats. C'était une descente de la rue de la Bûcherie à la rivière; elle est maintenant bouchée. »
Elle devient le , la « rue de l'Hôtel-Colbert » dans sa totalité par suite des protestations des habitants de la partie sud de la rue toujours appelée « rue des Rats » et prend le nom d'un simple hôtel meublé, situé à l'angle de la rue des Trois-Portes[3]. Ce bâtiment n'est pas à confondre avec l'ancien hôtel particulier des Isalis, situé au n°20, dit à tort de Colbert[3].
Au XIXe siècle, cette rue qui commençait à la Seine traversait la rue de la Bûcherie[4] et finissait rue Galande[5], était située dans l'ancien 12e arrondissement de Paris.
Les numéros de la rue étaient noirs. Le dernier numéro impair était le no 13 et le dernier numéro pair était le no 18[6].
En 1888-1889, la rue va perdre 30 mètres de longueur du côté de son débouché sur la rue Galande lors du percement de la rue Monge prolongée (devenue rue Lagrange).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- Au no 5-7 se trouve la maison dite aujourd'hui hôtel Colbert, faisant angle avec le no 11 de la rue de la Bûcherie, et classé aux monuments historiques depuis 1957[7]. Le bâtiment a accueilli la bibliothèque russe Tourguenev à partir de 1938. Les Nazis ont spolié cette institution de ses collections et elle n'a pas récupéré ces locaux au sortir de la Guerre[8].
- Au no 20 (ancien no 14) se trouvait l’ancien hôtel des Isalis, dit à tort de Colbert : construit par Goret de Saint-Martin en 1650 et ayant appartenu avant la Révolution à la famille des Isalis[3], ensuite démoli[1] à la fin du XIXe siècle du fait du percement de la rue Lagrange[3].
- une maison au riche décor qui fut détruite en 1889. Il était orné de bas-reliefs sculptés à l’antique par Thibault Poissant représentant Apollon et les neuf Muses, placés dans les panneaux entre les croisées de la cour[9]. On se ne sait malheureusement que peu de choses de cet hôtel.
- Une plaque commémorative souligne que Simone de Beauvoir a écrit le Le Deuxième Sexe à cet endroit.
- Au nord du n°12: sur le mur du bâtiment de l’ancienne école de médecine situé au 15 rue de la Bûcherie, subsiste l’inscription : Rue des Rats. Ce bâtiment a été régulièrement confondu, au XX siècle, avec l'ancien hôtel des Isalis, sous l'appellation "ancien hôtel de Colbert"[10].
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La rue des Rats, sur le plan de Turgot, en 1739.
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Vue de la cour de l'ancien hôtel des Isalis, dit de Colbert, en cours de démolition, avec les bas-reliefs de Poissant encore en place.
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Amphithéâtre Winslow de l'ancienne faculté de médecine de Paris en 1898.
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La Maison des Étudiants (transformation de 1909) en 2011.
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Détail des façades de l'hôtel Colbert en 2011.
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Inscription portant l’ancien nom de la rue : rue des Rats.
Notes et références
modifier- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, fac-similé de l'édition de 1844, p. 147.
- Jaillot, Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, Berger-Levrault, , tome 4, quartier Saint-Benoît, page 213.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris,
- Plan cadastral de Paris dans ses limites avant de 1860 côté Seine et rue de la Bûcherie.
- Plan cadastral Paris dans ses limites avant de 1860 côté rue Galande.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris.
- Notice no PA00088441, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Patricia Kennedy Grimsted, « Livres et archives pillés en France par l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) », Bulletin des bibliothèques de France, (lire en ligne).
- Jean de La Tynna indique dans son ouvrage : « Au no 14 est la maison dite “de Colbert”, habitée par M. Lebègue, imprimeur, où l'on admire plusieurs bas-reliefs anciens et d'une excellente composition. ».
- Jean Girardot, Histoire du 15 rue de la Bûcherie, Éditions Défense de la France, , 103 p., p. 66
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris. [1]