Rue Henry-Monnier
La rue Henry-Monnier est une voie située dans le quartier Saint-Georges du 9e arrondissement de Paris, en France.
9e arrt Rue Henry-Monnier
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Situation | |||
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Arrondissement | 9e | ||
Quartier | Saint-Georges | ||
Début | 38, rue Notre-Dame-de-Lorette | ||
Fin | 27, rue Victor-Massé | ||
Morphologie | |||
Longueur | 210 m | ||
Largeur | 11,7 m | ||
Historique | |||
Création | 1830 | ||
Dénomination | |||
Ancien nom | Rue Bréda | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 4502 | ||
DGI | 4571 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 9e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierElle commence 38, rue Notre-Dame-de-Lorette et se termine 27, rue Victor-Massé (place Gabriel-Kaspereit).
Origine du nom
modifierElle porte le nom de l'artiste Henry Bonaventure Monnier (1799–1877).
Historique
modifierEn vertu d'une ordonnance royale du , M. Bréda, un propriétaire local, a été autorisé à convertir le passage qui portait son nom en deux rues publiques, l'une, la « rue Bréda », de 11,69 mètres, l'autre, la rue Clauzel, de 9,75 mètres de largeur, formant à leur jonction une place triangulaire, la place Bréda.
Les conditions suivantes furent imposées à ce propriétaire[1],[2] :
- de livrer gratuitement à la ville de Paris le sol des deux rues et de la place triangulaire qui sera formée à leur rencontre ;
- de supporter les premiers frais de pavage, d'éclairage et d'établissement de trottoirs ;
- de ne pas élever au-delà de 16 mètres de hauteur les maisons à construire dans la rue Clauzel, qui débouchera sur la rue des Martyrs, et qui n'aura que 9,75 mètres de largeur ;
- l'élargissement à 11,69 mètres de la rue Bréda aura lieu immédiatement sur tous les terrains appartenant actuellement à M. Bréda, et seulement par mesure de voirie, au-devant des propriétés qui lui appartiennent.
Le quartier de Notre-Dame-de-Lorette et du lotissement de la Nouvelle Athènes en général, et plus particulièrement la rue Bréda (souvent anglicisée en Breda-Street[3]), deviennent à partir du règne de Louis-Philippe un lieu où émerge une forme de prostitution, et d'où sont originaires les « lorettes[4] ».
En 1905, elle prend le nom initial de « rue Henri-Monnier » avant de voir son orthographe corrigée en 2003 en « rue Henry-Monnier ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- No 6 : domicile de la poétesse Louise Colet (1810-1876) en 1840. La maison faisait l'angle de la rue Bréda et de la rue Neuve-Bréda (rue Clauzel)[5]. C’est à cette adresse qu’elle crée son salon littéraire fréquenté par Musset, Vigny, Hugo, Baudelaire, Nerval, Barbey d'Aurevilly, Cousin, Dumas, etc[6].
- No 11 : la famille d'Eva Gonzalès
- No 15 : l'artiste peintre Eva Gonzalès y vécut chez ses parents. Elle épousa le peintre graveur Henri Guérard et vécurent au no 2 de la même rue[7].
- No 21 : dans les années 1870 le peintre Norbert Gœneutte (1854-1894) s'installe ici[8]; Studio où Blanche d'Alessandri-Valdine donne des cours de danse[9],[10].
- No 26 : Karl Girardet y avait son atelier où il est mort.
- No 28 : le peintre Jules Dupré (1811-1889) y eut un atelier[11].
- No 29 : emplacement de la Souris, bar lesbien tenu par Madame Palmyre où Colette et Toulouse-Lautrec avaient leurs habitudes[12].
- No 30 : le compositeur espagnol Sebastián Iradier (auteur, entre autres, de la chanson La Paloma) y élut domicile de 1855 à 1857[réf. nécessaire].
- No 34 (et 27, rue Victor-Massé) : immeuble de style néo-Renaissance inscrit depuis 1977 aux monuments historiques[13]. Le peintre orientaliste Théodore Chassériau (1819-1856) y eut un atelier.
- La première Académie Ranson fut fondée dans cette rue en . Après la mort de Paul Ranson, son épouse reprit l'établissement et le transféra rue Joseph-Bara[réf. nécessaire].
- Les grands-parents de François Truffaut, Jean et Geneviève de Monferrand, vivaient rue Henry-Monnier. François Truffaut a vécu avec eux jusqu'à la mort de Geneviève de Monferrand en 1942[14].
- Le peintre Georges Michel (1763-1848) eut dans la rue Bréda un atelier que sa veuve conserva après 1843[15].
Art et littérature
modifier- Émile Blain, Potins grivois d'un concierge de la rue Bréda, Paris, 1889.
- Arnold Bennett, Un conte de bonnes femmes, Paris, Éditions Gallimard, 1931.
Notes et références
modifier- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- « Paris : rue Bréda (Henry Monnier) », Galerie de cartes postales anciennes de Paris, 9e arrondissement, sur CPArama.com, (consulté le ).
- En 1866 par exemple, Félix Baumaine et Charles Blondelet avaient composé une chanson pour une ronde-galop, intitulée Breda-Street, sur une musique de Jules Javelot. On peut la consulter sur Gallica.
- Dictionnaires d'argot du XIXe siècle, entrée « Lorette », www.russki-mat.net.
- Bernard Vassor, L'Attentat de la rue Bréda: Louise Colet et Alphonse Karr, Association Autour du Père Tanguy. [Le billet indique à tort comme adresse le № 2.]
- Régis Jauffret et Alain Bouldouyre, Dictionnaire amoureux de Flaubert, Plon, coll. « Dictionnaire amoureux », (ISBN 978-2-259-31061-1)
- Blandine Bouret, « Mémoires des lieux. Les ateliers du bas-Montmartre. II : autour de la place Pigalle », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 22, 1er juin 2001, p. 44-46.
- Julie Maraszak, Sociabilités familiales intellectuelles et artistiques, autour d'une femme artiste au XIXe siècle: Eva Gonvzalès (1849-1883), Universités de Bourgogne, 2016, p.226.
- David Alliot, Madame Céline, Tallandier, , 432 p. (ISBN 9791021020931, présentation en ligne).
- « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
- André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Roissy-en-Brie, Éditions A. Roussard, 1999, 640 p. (ISBN 9782951360105), p. 216.
- (en-US) Leslie Choquette, « Beyond the Myth of Lesbian Montmartre: The Case of Chez Palmyre », Historical Reflections/Réflexions Historiques, vol. 42, no 2, , p. 75–96 (ISSN 0315-7997 et 1939-2419, DOI 10.3167/hrrh.2016.420205, lire en ligne, consulté le ).
- Notice no PA00088956, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Antoine de Baecque et Serge Toubiana, François Truffaut, Éditions Gallimard, , p. 29-31.
- André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, p. 419.