Royaume du Sine

ancien pays
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Le royaume du Sine (aussi : Sin ou Siin en langue sérère) est un ancien royaume pré-colonial le long de la rive nord du delta du Saloum dans l'actuel Sénégal. Une grande partie de la population du royaume était et est toujours sérère[1]. Les rois portaient le titre de Maad a Sinig ou Mad a Sinig (en sérère). Le terme Bour Sine est également utilisé principalement par les non-sérères en se référant aux rois sérères. Le mot Bour et ses dérivés tels que Buur est le mot wolof pour roi[2],[3].

Royaume du Sine
Siin

13501969

Devise Dial - fi - mayou to Tiin
Hymne Fañ na NGORO Roga deb no kholoum O Fañ-in Fan-Fan ta tathiatia
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Sin (Nord-Ouest) et ses voisins (fin XIXe siècle)
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Mbissel, puis Diakhao
Langue(s) Seereer-Siin
Religion Religion sérère
Histoire et événements
1350-1370 Maad a Sinig Maysa Wali Jaxateh Manneh (période Guelwar) succède au trône.
1969 Mort de Maad a Sinig Mahecor Diouf (le dernier roi du Sine)

Maad a Sinig, Maad, Mad, Mad a Sinig, Bur.

Entités suivantes :

Avant 1350, la classe sérère Lamanique détient le pouvoir et gouverne ce royaume, le royaume du Baol etc. Après eux, c'était leur descendance paternelle et le Wagadou clan maternel (les princesses de la famille royale de l'empire du Ghana – avant l'effondrement de l'empire). Le premier est la période Lamanique et la suite de la période de Wagadou. Les dynasties Sérères paternelle poursuivi, mais le Wagadou dynastie maternelle a été remplacé par le Guelwar en 1350 (Maissa Waly Dione – 1350 – 1370). Maad a Sinig Mahecor Diouf dernier roi du Sine (1924 -1969) - décédé en 1969. Après sa mort, le royaume du Sine a été incorporé dans Sénégal indépendant en 1969.

Le terme Bour Sine est employé à tort comme titre des Rois du Sine. Mais leur titre est bien Maasinig qui signifie roi du Sine. Ceux qui parle de Bour Sine comme titre en prétextant que les explorateurs portugais désignaient les sérères comme Barbacini qui est dérivé du sérère ou encore que sur les tombes des derniers rois est marqué le terme Boir Sine, ignorent d'une part que le Sine ne se nomme pas comme tel en sérère mais plutôt Sinig d'où le titre Maasinig, d'autre part, ils ignorent que les Portugais ayant été en contact avec les wolofs avant les sérères, se sont basé sur un terme qu'ils découvert chez les Wolofs. Ce phénomène est semblable à l'appellation « peul » ou enmouve « bambara » qui sont des termes Wolofs que les Français ont pris chez des informateurs wolofa wt avec lesquels ils ont désignés ces peuples qui se désignent eux-mêmes sous les noms de « pulo/fulbe » et « bamanan kan » pour les bambaras. spent uis ces dernières années, avec le mouvement de la renaissance de la culture sérère, certains préfèrent utiliser le terme sérère Mad a Sinig pour se référer aux rois sérères.

Histoire

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Selon la tradition orale, le « royaume du Sine » apparaît avant 1400[4]. Maysa Wali Jaxateh Manneh[5] fuit le Kaabu avec sa famille après la bataille de Troubang vers 1335 et obtient l'asile auprès de la noblesse sérère du Sine[6],[7]. Il était membre de la dynastie maternelle des Guelwar du Kaabu, famille vaincue par la dynastie maternelle concurrente des Nyanthio lors de la bataille de Troubang. Les Guelwar se seraient alors fondus au sein des Sérères par mariage[7]. Maysa Wali, assimilé au sein de la culture sérère, sert comme conseiller juridique auprès de la noblesse sérère du Sine composant "Le Grand Conseil des Lamanes". Il est ensuite élu et couronné dans les règles par la noblesse et le peuple sérères[7]. Près d'une décennie après son couronnement, il participe à la fondation de l'empire du Djolof, en soutenant Ndiadiane Ndiaye. Il est le premier roi de du Sine dans l'actuel Sénégal qui à volontairement donner son allégeance à Ndiadiane Ndiaye, faisant du Sine un vassal de l'empire du Djolof[8],[9].

 
Résidence du roi du Sine à Diahaw (AOF).

Vers le début de 1550, les royaumes du Sine et du Saloum renversent le joug du Jolof et deviennent des royaumes indépendants[10]. Les rois du Sine ainsi que du Djolof continuent à suivre les religions traditionnelles africaines. Le , le marabout musulman Maba Diakhou Bâ est tué à la bataille de Fandane-Thiouthioune [11] par le roi du Sine Coumba Ndoffène Famak Diouf alors qu'il tente de prendre le contrôle du Sine et d'en faire une terre musulmane[12]. Les rois du Sine conservent leurs titres et une reconnaissance officielle pendant la période coloniale et jusqu'en 1969 avec la mort de Mahecor Diouf, le dernier roi du Sine, qui a régné de 1924 à 1969[13].

 
Plan de la résidence du Maad a Sinig à Joal.

Les explorateurs Portugais du XVe siècle nomment le Sine « royaume de Barbaçim », et ses habitants Barbacins, terme généralisé par les premiers auteurs à l'ensemble des Sérères. D'autres auteurs contestent et font des Serreos et Barbacins des peuples distincts. Les anciennes cartes européennes recourent fréquemment, pour désigner le fleuve Saloum, à l'expression la « rivière des Barbacins / Barbecins »[14].

Il est maintenant reconnu que les termes Serreos (Sereri) et Barbacini ont été effectivement, une corruption de l'expression wolofe Buur ba Sine, signifiant « roi du Sine », par Alvise Cadamosto - le navigateur du XVe siècle[15]. Alvise fait, à tort, une distinction entre les Sereri (les gens Sérères) et le Barbacini, ce qui semble indiquer qu'il faisait référence à deux entités différentes. En fait, le Royaume du Sine était un royaume Sérère sous la souveraineté du roi du Sine (Barbacini). Alvise n'avait jamais été lui-même dans le pays Sérère, ses récits au sujet des gens du Sine étaient principalement basées sur ce que ses interprètes wolof lui disaient. Or, tel que rapporté par Alvise lui-même, les Wolofs du Cayor étaient en conflit régulier avec le Sine-Saloum. Voir:

  • les Nduts, entre la " falaise " de Thies et le lac Tanma, soit une région de collines (tangor) en Ndut,
  • les Nones, qui peuplent la région qui s'étend autour de Thies et le Nord du Jobaas,
  • les Saafens, qui peuplent un petit massif de collines en bordure de l'océan autour de Njas,
  • les Barbacini (Seh), autre désignation des sérères du Sine.

La structure politique du Sine comprend les 'Lamanes (le chef de la province, à ne pas confondre avec les Lamanes anciens), les héritiers présomptifs comme le Buumi, le Thilas et le Loul, le Grand Farba Kaba (chef de l'armée), le Farba mbinda (ministre des Finances) et le Grand Jaraaf (conseiller du roi et tête du Conseil des électeurs chargés d'élire les rois) [16],[17].

Structure politique du Sine

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Le schéma suivant donne une version condensée de la structure politique du royaume du Sine[17].

Maad a Sinig (roi du Sine)

  • Héritier présomptifs
  • Hiérarchie centrale
    • Grand Jaraaf (Tête du noble Conseil et Premier ministre)
    • Grand Farba Kaba (Chef de l'armée)
    • Farba mbinda (Ministre des finances)
    • Linguère (La reine. Chef de la cour des femmes)
  • L'entourage royale
    • Paar no Maad (Le griot du roi. Il est très puissant et influent. Habituellement très riche)
    • Famille
  • Commandements territoriaux (Les de titres)
    • Lamane (Détenteurs de titre et noblesse terrienne)

Symboles

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L'hymne du Sine était « Fañ na NGORO Roga deb no kholoum O Fañ-in Fan-Fan ta tathiatia » (nul ne peut rien contre son prochain sans la volonté divine)[18]. Sa devise était : « Dial - fi - mayou to tiin » (servir et produire avec désintéressement)[18]. Son drapeau était blanc, en signe de paix[18].

Les Dioundioung ou junjung (chantés par plusieurs musiciens comme Yandé Codou ou Youssou Ndour "Dioundioung ya thia Sine ") sont des tambours liés à l'histoire du royaume sérère. Ils ne résonnaient que pour le roi, le Bour Sine. Tous les vendredis, ils se faisaient entendre au petit matin dans la cour royale. C'était pour annoncer la tenue du conseil royal (comme le conseil hebdomadaire des Ministres actuellement). Leur sortie était aussi autorisée lors d'une guerre contre des envahisseurs. Envahisseurs, car le Sine n'a jamais franchi ses frontières pour attaquer un autre royaume. Il a, de tout temps, essayé de son mieux pour entretenir des relations de bon voisinage avec les royaumes frontaliers.

Toutefois, lorsqu'une confrontation avec un envahisseur tirait en longueur, le Bour Sine faisait battre les tambours royaux. Leur battement était synonyme d'appel au ralliement de tous les hommes valides afin que la défaite de l'ennemi soit rapide. Pour rappel, à la bataille de Fandane, lorsque Lat Dior, très au fait de cette réalité, a entendu cette sonorité, il conseilla à Maba de battre en retraite. Il était certain qu'après des heures combats, les forces de l'Almamy ne pourraient plus contenir l'affluence de Salmakors qui menaçait. Car les Dioundioung, au-delà de leur aspect mystique, sonnaient la mobilisation de tout ce que le royaume comptait comme hommes valides selon Cheikh Sanou Mône Diouf Diakhao.

Liste de souverains

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XIXe siècle Junjung du Sine.

Ils portaient le titre de Maad Siin ou Maad a Sinig

  • Biram Pate Ñilan Njay (1785 ?)
  • Latsuk Ñilan Samba Juf
  • Latsuk Fañam Fay
  • Bukar Cilas Jajel Juf
  • Amakodu Samba Juf
  • Bukar Cilas Sangay Juf
  • Bukar Cilas a Mbotil Juf
  • Bukar Cilas Mahe Sum Juf
  • Mbay Fotlu Jog Juf
  • Amakodu Mahe Ngom Juf
  • Latsuk Coro Fata Fay
  • Njaka Ndofen Ñilan Jogoy Fay (1837 ?)
  • Amakumba Mboj (183.-1839)
  • Amajuf Ñilan Fay Juf (1825-1853) (Maad a Sinig Ama Diouf Gnilane Faye Diouf)
  • Kumba Ndofen Famak Juf (1853-1871) (Maad a Sinig Coumba Ndoffène Famak Diouf)
  • Sanu Mon Fay (1871-1878)
  • Semu Mak Juf (1878-1881)
  • Amadi Baro Juf (1881-1884)
  • Mbake Mak Kodu Njay (1884-1885 : premier règne)
  • Jaligi Sira Juf (1885-1886)
  • Mbake Mak Kodu Njay (1886 : deuxième règne)
  • Ñoxobay Semu Juf (1886-1887)
  • Mbake Ndeb Njay (1887-1898)
  • Kumba Ndofen Fandeb Juf (1898-1924) (Maad a Sinig Coumba Ndoffène Fandepp Diouf)
  • Mahekor Juf (1924-1969) (Maad a Sinig Mahecor Diouf)

Notes et références

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  1. (en) Martin A. Klein, Islam and Imperialism in Senegal, Sine-Saloum, 1847–1914, Edinburgh University Press (1968). p 7
  2. Oliver, Roland; Fage, John Donnelly; Sanderson, G. N., The Cambridge History of Africa. Cambridge University Press, 1985. (ISBN 0521228034). p 214
  3. (en) Dawda Faal, Peoples and empires of Senegambia: Senegambia in history, AD 1000-1900, Saul's Modern Printshop (1991). p 17
  4. Sarr, Alioune, Histoire du Sine-Saloum, Introduction, bibliographie et Notes par Charles Becker, BIFAN, Tome 46, Serie B, n° 3-4, 1986-1987. pp 21-22
  5. Nombreuses variations : Maysa Wali Jon, Maïssa Wali Jon, etc.
  6. Alioune Sarr, Histoire du Sine-Saloum (Sénégal). Introduction, bibliographie et notes par Charles Becker. Version légèrement remaniée par rapport à celle qui est parue en 1986-87. pp 19-22
  7. a b et c Ngom, Biram (Babacar Sédikh Diouf) : La question Gelwaar et l’histoire du Siin, Université de Dakar, Dakar, 1987, p. 69
  8. Dioup, Cheikh Anta & Modum, Egbuna P. "Towards the African renaissance: essays in African culture & development", 1946-1960, p28
  9. Diouf, Niokhobaye, Chronique du Royaume du Sine,
  10. West Africa, Issues 3600-3616. West Africa Pub. Co. Ltd., 1986. p 2359
  11. Aussi connu sous le nom de la Bataille de Somb
  12. Diouf, Niokhobaye. "Chronique du royaume du Sine." Suivie de notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine par Charles Becker et Victor Martin. (1972). Bulletin de l'Ifan, Tome 34, Série B, n° 4, (1972). pp 727-729
  13. Klein, Martin A. Islam and Imperialism in Senegal, Sine-Saloum, 1847–1914, Edinburgh University Press (1968). p XV
  14. Teixeira da Mota (1946: Pt. 1, p.58). Pour une description détaillée du XVIe siècle portugais du Royaume du Sine, voir Almada(1594: Ch.2)
  15. Boulègue, Jean. Le Grand Jolof, (XVIIIe - XVIe Siècle). (Paris, Edition Façades), Karthala (1987), p 16
  16. Sarr, pp 21-30
  17. a et b Klein, Martin A. Islam and Imperialism in Senegal, Sine-Saloum, 1847–1914, Edinburgh University Press (1968). p 12
  18. a b et c Diouf, Mahawa. Ethiopiques n°54. Revue semestrielle de culture négro-Africaine. Nouvelle série volume 7. 2e semestre 199.

Annexes

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Bibliographie

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  • Jean Boulègue, Le Grand Jolof, (XVIIIe - XVIe Siècle). (Paris, Édition Façades), Karthala (1987), p. 16
  • Angélique Diop, Le Siin de 1859 à 1891, Dakar, Université de Dakar, 1976, 103 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Niokhobaye Diouf, « Chronique du royaume du Sine », Suivie de notes sur les traditions orales et les sources écrites concernant le royaume du Sine par Charles Becker et Victor Martin. (1972). Bulletin de l'IFAN, Tome 34, Série B, no 4, (1972)
  • Gorgui Alioune Diouf, Les Royaumes du Siin et du Saalum des origines au XIXe siècle : mise en place du peuplement. Évolution du système économique et socio-politique, Dakar, Université de Dakar, 1984, 289 p. (Thèse de 3e cycle)
  • Mahawa Diouf, « L'information historique : l'exemple du Siin » in Éthiopiques no 54, 2e semestre 1991)
  • Niokhobaye Diouf, « Chronique du Royaume de Sine », Bulletin de l'IFAN, Série B, Tome 34, no 4,
  • (en) Dawda Faal, Peoples and empires of Senegambia: Senegambia in history, AD 1000-1900, Saul's Modern Printshop (1991)
  • Amad Faye, La poésie funèbre en pays sereer du Sine, Dakar, Université de Dakar, 1980, 212 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • (en) Dennis Charles Galvan, The State Must Be Our Master of Fire: How Peasants Craft Culturally Sustainable Development in Senegal. Berkeley, University of California Press, 2004
  • (en) Martin A. Klein, Islam and Imperialism in Senegal, Sine-Saloum, 1847–1914, Edinburgh University Press, 1968 (texte remanié d'une thèse)
  • Victor Martin (et al.) ,« Trois documents d'Ernest Noirot sur l’histoire des royaumes du Siin et du Saalum (Sénégal) » (présentés et commentés par Victor Martin, Charles Becker et Mohamed Mbodj et publiés dans le Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire, tome 42, Série B, no 1, , p. 37-85)
  • Biram Ngom, La question gelwaar et l’histoire du Siin, Dakar, Université de Dakar, 1987, 69 p. (Diplôme d’Études Approfondies)
  • Alioune Sarr, Histoire du Sine-Saloum. Introduction, bibliographie et Notes par Charles Becker, BIFAN, Tome 46, Serie B, no 3-4, 1986-1987.

Articles connexes

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Liens externes

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