Roy Cohn
Roy Cohn, né le à New York et mort le à Bethesda, est un avocat américain.
Naissance | |
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Sépulture |
Cimetière Union Field (d) |
Nom dans la langue maternelle |
Roy Marcus Cohn |
Nom de naissance |
Roy Marcus Cohn |
Nationalité | |
Formation |
Université Columbia École Horace Mann (en) Columbia Law School Ethical Culture Fieldston School (en) |
Activités | |
Père |
Albert C. Cohn (en) |
Parti politique | |
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Personne liée |
Il acquiert sa notoriété lors des enquêtes lancées par le sénateur Joseph McCarthy. De 1974 à 1986, il est le conseiller juridique de Donald Trump et de son père.
Biographie
modifierFamille et formation
modifierNé dans une famille juive aisée du Bronx, à New York, Roy Marcus Cohn est le fils unique d'un juge, Albert C. Cohn (1885-1959) et d'une mère Dora très protectrice[1], (née Marcus ; 1892-1967)[2].
Après la crise de 1929, son oncle est incarcéré et Roy va régulièrement le voir à la prison de Sing Sing[1].
Diplômé en droit de l'université Columbia, il devient assistant du procureur fédéral[1].
Carrière
modifierAnnées 1950
modifierLors de l'affaire Rosenberg, c'est Cohn qui conduit l'interrogatoire de David Greenglass : il obtient de celui-ci qu'il reconnaisse la responsabilité de sa sœur, Ethel Rosenberg, dans une affaire d'espionnage pour le compte des Soviétiques. Bien que rétracté, cet aveu sera déterminant dans la condamnation à mort des époux Rosenberg[1].
Durant la chasse aux sorcières menée dans les années 1950 par le sénateur Joseph McCarthy, il est le conseiller juridique et, selon certains commentateurs, le « cerveau » de ce dernier[3],[4].
Années 1970-80
modifierDe 1974 à 1986, il est le conseiller juridique de Donald Trump et de son père[5]. Ils s'étaient rencontrés dans les années 1970, mus par la même volonté d'intégrer la bonne société new-yorkaise, où ils n'étaient guère considérés, malgré l'aisance de leurs familles respectives[1].
Certains commentateurs attribuent à l'influence qu'il exerça sur Donald Trump le mépris affiché par celui-ci, y compris durant sa présidence, pour les institutions de l'État, en particulier la Justice, et l'État de droit[4]. Dans une interview accordée à Newsweek en 1979, Trump dit de lui : « Si vous avez besoin de quelqu'un qui peut devenir brutal[6] contre vos opposants, vous faites appel à Roy[7],[8]. »
Conseiller juridique de nombreuses personnalités new-yorkaises, finalement devenu un membre actif de la vie mondaine de la ville, il use de méthodes très critiquées pour attaquer les adversaires de ses clients, se concentrant à les détruire psychologiquement et à systématiquement contre-attaquer en les accusant[8],[9]. L'auteur Sam Roberts résume ainsi sa stratégie :
« Premièrement, ne transigez jamais, n'abandonnez jamais ; deuxièmement, contre-attaquez immédiatement ; troisièmement, peu importe ce qui arrive, peu importe à quel point vous êtes dans la mouise, revendiquez toujours la victoire[1]. »
Il a été également un avocat de la mafia, notamment de John Gotti[10].
C'est également lui qui assure la défense des propriétaires d'une fameuse boîte de nuit, le Studio 54 à New York, accusée de fraude fiscale[réf. souhaitée].
Mort
modifierAprès avoir condamné publiquement l'homosexualité, alors qu'il avait lui-même des relations homosexuelles[11], Roy Cohn meurt du sida en 1986, malgré les traitements qu'il reçoit en AZT en soudoyant les chercheurs pour obtenir le vrai traitement et non le placebo[12] ; et ce, même s'il affirme publiquement jusqu'au bout qu'il s'agit d'un cancer du foie[1].
Dans la culture
modifier- Citizen Cohn (téléfilm) de Frank Pierson, 1992, avec James Woods dans le rôle-titre.
- Angels in America, pièce de théâtre en deux parties de Tony Kushner, 1991/1992, adaptée par la suite à la télévision et à l'opéra.
- Angels in America, mini-série de Mike Nichols, HBO, 2003, avec Al Pacino dans le rôle de Roy Cohn (alors mourant du sida).
- Roy Cohn/Jack Smith de Jill Godmilow, 1994, avec Ron Vawter dans les rôles de Roy Cohn et de l'artiste et cinéaste Jack Smith (mort du sida en 1989)[13].
- Billie Holiday, une affaire d'État, film de Lee Daniels, 2021, interprété par Damian Joseph Quinn.
- Fellow Travelers, minisérie, 2023, interprété par Will Brill (en).
- The Apprentice, film de Ali Abbasi, 2024, interprété par Jeremy Strong.
Notes et références
modifier- Marie Brenner, « L'immoraliste », Vanity Fair n°79, , p. 74-81.
- « Mrs. Albert C. Cohn Dies. Roy Cohn’s Mother, 74 », in The New York Times, 6 juin 1967.
- « Roy Cohn, l'avocat total », 10 septembre 2020, lepoint.fr, par Charles Consigny.
- (en) Michael Kruse, « Trump’s Long War with Justice », Politico Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
- « The Roots of Trump’s Cruel Populism », Bill Moyers & Michael Winship, Consortiumsnews.com, 16 juin 2016.
- Anglais : vicious ; cf. traductions sur larousse.fr.
- « Avec Roy Cohn, Donald Trump a pris des leçons de brutalité », tdg.ch, 16 septembre 2020, par Michel Audetat
- ‘He Brutalized For You’, Michael Kruse, Politico Magazine, 8 avril 2016.
- Les 80 secondes « Roy Cohn, lʹavocat du diable de Philippe Corbé », France Inter, 5 octobre 2020, par Nicolas Demorand.
- Philip Carlo, Confessions d'un tueur à gages, K&B Éditeurs, 2008, p. 275.
- « Roy Cohn, le mauvais génie de Donald Trump », Sept.info, (lire en ligne, consulté le ).
- Nicholas von Hoffman, « The snarling death of Roy M. Cohn », Life Magazine, mars 1988.
- Adaptation d'une pièce de théâtre filmée lors de la dernière représentation six mois avant la mort de Ron Vawter, lui-même atteint du sida et mort d'une crise cardiaque en .
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Sidney Zion, The autobiography of Roy Cohn, Lyle Stuart Inc, 1988 (ISBN 0-8184-0471-X)
- Eric Hobsbawm, « Epitaph for a Villain: Roy Cohn », in Uncommon People, Resistance, Rebellion and Jazz, Abacus, 1999
- Philippe Corbé, Roy Cohn. L'avocat du diable, Grasset, 2020 [radio] Vertigo L'invité : « Philippe Corbé, Roy Cohn. Lʹavocat du diable », rts.ch, 29 septembre 2020, par Pierre Philippe Cadert et Anne-Laure Gannac.
Liens externes
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- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :