Roger Rabiniaux
Roger Bellion, connu sous son nom de plume Roger Rabiniaux (né le à Levallois-Perret et mort le à Châtillon[2]) est un préfet, écrivain et poète français.
Préfet de l'Ariège | |
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Sous-préfet de Thiers Arrondissement de Thiers | |
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André Lazorthes-Barez (d) Guy Migeon (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Roger Bellion |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Enfant |
Dominique Bellion (en) |
Distinctions | |
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Archives conservées par |
Archives nationales (19930584/5)[1] |
Biographie
modifierÉtudes
modifierRoger Bellion fut élève au lycée François-Ier de Fontainebleau et au lycée Lakanal de Sceaux[2]. Il obtint par la suite une licence de lettres et une de droit[3].
Carrière administrative
modifierNommé instituteur, il devient en 1940 fonctionnaire des Travaux publics, puis en 1942 rédacteur au cabinet du secrétaire d'État aux communications Jean Berthelot[2].
Ayant reçu l'ordre de la Francisque[4], il entre dans l'administration préfectorale en 1942, sous le régime de Vichy, carrière qu'il poursuivra après la Libération[3].
Dans le même temps, il s'engage dans la Résistance ; c'est à ce titre de résistant qu'il sera désigné en 1984 comme expert historique par le juge d'instruction chargé de l'affaire Papon[5]. Comme expert, il conclut que Maurice Papon avait « évité des déportations en opérant 130 radiations dans le fichier des Juifs »[6].
Son action comme sous-préfet sous l'Occupation est cependant critiquée en 1997 par Michel Slitinsky qui lui reproche d'avoir, comme secrétaire général de la préfecture de Saône-et-Loire, organisé en 1942 des convois de déportés de la zone libre vers les camps de Pithiviers et de Drancy et d'avoir supervisé le STO en Ardèche en 1943[7].
Carrière préfectorale
modifierIl eut une longue carrière préfectorale sous le nom de Roger Bellion, occupant notamment les postes suivants[2] :
- concours de chef de cabinet de préfet,
- secrétaire général de l'Ardèche, par intérim du au
- sous-préfet de Forcalquier, par intérim du au
- sous-préfet de Condom, du au
- sous-préfet de Saint-Flour, (sous-préfet de troisième classe) du au , (sous-préfet de deuxième classe)
- sous-préfet de Thiers, (sous-préfet de deuxième classe) du au , (sous-préfet de première classe) du 28 au
- sous-préfet de Toul, (hors classe personnelle) du au
- sous-préfet de Sens, (hors classe personnelle) du au , (hors classe spéciale) à compter du
- préfet de l'Ariège, du au
- préfet hors cadre, [8]
Carrière artistique
modifierIl publie des poèmes dans diverses revues littéraires avant de faire paraître les cinq volumes d'Un jeune homme des années trente — dont Le Soleil des dortoirs — et se manifeste avec éclat en 1951 en publiant L'Honneur de Pédonzigue, ouvrage parrainé par Maurice Nadeau, Jean Paulhan et Raymond Queneau[9].
Il a écrit en 1958 une chanson avec Jean Ferrat, interprétée pat Georgie Viennet, Betty de Manchester[10].
Récompenses et distinctions
modifierIl a été membre de l'Académie de l'humour, de l'Académie Rabelais, lauréat du prix Guillaume-Apollinaire pour Les Faubourgs du ciel[11], du Prix Courteline pour Les Enragées de Cornebourg (1957), du prix Sainte-Beuve pour Le Soleil des dortoirs (1965).
Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1977 et commandeur de l'Ordre national du mérite en 1986[2].
Famille
modifierIl est le père de Dominique Bellion (né le à Saint-Flour[2], Roger Bellion étant alors sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Flour) lui aussi préfet.
Œuvres
modifier- Les Faubourgs du ciel, 1943 — prix Guillaume-Apollinaire (1942)[11]
- L'Honneur de Pédonzigue, préface de Raymond Queneau, Corréâ 1951, et Éditions Cent Pages 2001 et 2003
- Les Vertus craboncrague, Éditions du Scorpion, 1952
- Les Enragées de Cornebourg, Buchet-Chastel, 1957
- Impossible d'être abject, Buchet-Chastel, 1958 et Phébus, 1998
- Les Rues de Levallois, Buchet-Chastel, 1964 — prix Lucien Tisserant (1965) de l'Académie française[12]
- Le Soleil des dortoirs, 1965 — prix Sainte-Beuve
- À la chaleur des hommes, Buchet-Chastel, 1966
- La Bataille de Saumur, Buchet-Chastel, 1971
- Les Bonheurs de la guerre, Buchet-Chastel, 1973
- La Fin de Pédonzigue, Jean-Claude Simoën, 1978
Notes et références
modifier- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_131 »
- Notice « Bellion (Roger, Nicolas, Pierre) » (né en 1914), pages 78 et 79 in René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870-mai 1982), Paris, Archives nationales (France), 1994, 555 pages, 26 cm (ISBN 2-86000-232-4).
- Gabrielle Rolin. La mort du romancier Roger Rabiniaux. Le Monde, 31 octobre 1986. Lire en ligne
- Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 23 — première édition en 1987.
- Pascale Nivelle. Papon : « Mascarade indigne ». Libération, 8 octobre 1997. Lire en ligne
- Il y a 20 ans s'ouvrait le procès de Maurice Papon. La Croix, 29 septembre 2017. Lire en ligne
- Michel Slitinsky. Procès Papon, le devoir de justice. FeniXX, 1997, (ISBN 9782402303644)
- Décret du 13 juin 1974, JORF du 14 juin 1974.
- Patrick Berthomeau, Magazine littéraire, no 270, octobre 1989, p. 75
- VIENNET Georgie. Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social. Lire en ligne
- (en) E. C. Bufkin, Foreign literary prizes: romance and germanic languages, R.R. Bowker, (ISBN 978-0-8352-1243-4), p. 43-44
- « Prix Lucien Tisserant », sur Académie française (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la littérature :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Article consacré à Roger Rabiniaux sur le site Le Matricule des Anges