Edmond Alexandre Roethinger
Edmond Alexandre Roethinger (1866-1953), est un des plus célèbres facteurs d'orgues français de la première moitié du XXe siècle et fondateur d'une manufacture d'orgues en 1893. Son fils, Max Joseph Alexandre Roethinger, lui succéda à la tête de l'entreprise.
Naissance | |
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Décès | |
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Activité |
Facteur d'orgues (- |
Enfant |
Max Roethinger (d) |
Membre de |
Manufacture de Grandes Orgues et d'Harmoniums Roethinger (d) (- |
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Maître |
Orgue de tribune de l'église Saint-Martin d'Erstein (d) |
Un parcours initiatique d'importance
modifierEdmond Alexandre Roethinger, issu d'une dynastie de facteurs d'orgue, est né le à Strasbourg (Bas-Rhin).
L'apprentissage
modifierDès son jeune âge, il montra une forte aptitude pour les arts graphiques. Il a commencé une formation de verrier, puis d'imprimeur chez Steinbrecht. Mais rapidement, il trouva sa voie dans la facture d'orgues. À 15 ans, il entra comme apprenti chez Heinrich Koulen, où son père Sigismond était compagnon. Après 5 ans de formation initiale (1881-1886), il fit son service militaire dans l'artillerie (jusqu'au 23 septembre 1888).
Le perfectionnement
modifierAprès le service militaire, il retourna alors chez Heinrich Koulen pour commencer à approfondir ses techniques, et prépara un "tour d'Europe" de facture d'orgues. Il partit travailler à Munich, chez Franz Borgias Maerz (1889-1891), et, pendant ses "vacances", il allait visiter des ateliers de facteurs prestigieux. il commença par la Bavière : Koppenberger à Freising, Riederer à Landshut, Hechenberger à Passau, Mühlbauer à Augsbourg, Schlimbach à Wurzburg, Hackl à Rosenheim, Steinmeyer à Oettingen. Mais cela ne suffit pas à ce boulimique d'informations sur la facture d'orgue. Il continua par l'Autriche : Lieber à Linz, Rieger à Vienne-Jägerndorf, Mauracher à Saltzbourg. Puis vint l'Allemagne centrale et du nord : Hildebrand à Leipzig, Dinse à Berlin, Klais à Bonn. Il se rapprocha alors de sa terre natale, en visitant les ateliers du Pays de Bade : bien sûr Walcker à Ludwigsburg, mais aussi Schiessmayer à Stuttgart, Laukhuff à Weickersheim. Ce fut ensuite la Suisse : Goll à Lucerne, Zimmermann à Bâle. Edmond Alexandre Roethinger connaissait déjà l'orgue romantique français : grâce à des liens familiaux. Il séjourna à Paris, où il visita Joseph Merklin (le maître de Koulen) et bien sûr Aristide Cavaillé-Coll. Il entretint aussi de longues relations avec Didier d'Epinal. Durant les années où il travailla pour Maerz, il construisit pour lui 19 orgues, donc celui… de Joseph Rheinberger !
Une entreprise familiale
modifierDurant la première moitié du XXe siècle, c'est probablement la maison Roethinger qui a été la plus prospère, et la plus en vue des entreprises de facture d'orgues alsaciennes. Son nom est indissociable de l'esthétique dite « néo-classique », qui, sur la base d'instruments post-romantiques, a tenté d'ouvrir le répertoire à la musique écrite avant le XIXe siècle.
Edmond Alexandre Roethinger
modifierEdmond Alexandre Roethinger a exercé son activité de 1893 à 1945, date à laquelle il laissa les rênes de l'entreprise familiale à son fils. Il exerça essentiellement son art dans l'Est de la France.
Max Joseph Alexandre Roethinger
modifierMax Joseph Alexandre Roethinger (1897-1981) pris la succession de son père, bientôt aidé par son propre fils.
André Edmond Roethinger
modifierAndré Edmond Roethinger (1928-2008), succéda à son père à la tête de l'entreprise et poursuivit l'activité jusqu'à la fermeture définitive de la maison en 1968.
Une postérité bien établie
modifierL'essentiel des grands noms de la facture alsacienne sont des anciens de chez Roethinger. On pense évidemment aux deux « embauchés de 1921 » : Georges Schwenkedel et Ernest Muhleisen, mais aussi Jean-Georges Koenig et Alfred Kern. Pratiquement toute la facture alsacienne, jusqu'à aujourd'hui, est de près ou de loin apparentée à celle de Roethinger (soit en tant qu'exemple, soit en tant que repoussoir), et l'importance historique de cette maison - outre l'impressionnant parc d'instruments - est et restera fondamentale.
Leur travail comporte plusieurs réalisations remarquables et relevées à l'inventaire du patrimoine français[1]. L'entreprise familiale était basée tout d'abord à Strasbourg, puis à Schiltigheim (Bas-Rhin). Les ateliers de Strasbourg, puis de Schiltigheim ont produit pas moins de 360 orgues et des centaines d'harmoniums.
Œuvres principales
modifier- Amiens (Picardie) : Cathédrale Notre-Dame, remontage de l'orgue de tribune (1936) ;
- Arras : cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast, orgue de tribune achevé en 1962 par A. Roethinger ;
- Chiry-Ourscamp : Abbaye Notre-Dame d'Ourscamp, orgue de la chapelle (1948) ;
- Erstein : Église Saint-Martin, orgue de tribune (1914) ;
- Raon L'Étape (Vosges) : Église Saint-Luc, orgue de tribune (restauration en 1955) ;
- Gérardmer (Vosges) : Église Saint-Barthélémy, orgue de tribune (1958) ;
- Haguenau : Collège des Missions africaines (1935) ;
- Harol : Église Saint-Epvre (1935) ;
- Laon : Église Saint-Martin de Laon, orgue de tribune ;
- Lorient : Église Notre-Dame-de-Victoire, grand orgue et orgue de chœur[2] (1959) ;
- Nancy (Meurthe-et-Moselle) : Basilique Notre-Dame-de-Lourdes (1948) ;
- Strasbourg (Bas-Rhin) :
- Cathédrale Notre-Dame grand orgue de la nef (1935) ;
- Église Saint-Pierre-le-Vieux.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Christian Lutz, « Edmond Alexandre Roethinger », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 47, p. 4889
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Découverte Facteur d'orgue
- Découverte Orgue d'Erstein
- Université de Strasbourg - Biographie de Roethinger
Notes et références
modifier- « culture.fr/recherche/?typeSear… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Les orgues de Lorient », sur Archives et patrimoine de Lorient