Risque sismique dans les Côtes-d'Armor
Le risque sismique dans les Côtes-d'Armor est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département des Côtes-d'Armor (région Bretagne, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type séisme se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.
Géographie | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Zonage sismique | |
2-faible | 373 communes |
Vulnérabilité de la population | |
2-faible | 576 042 habitants[1](2011) |
Vulnérabilité du bâti | |
2-faible | 328 307 logements[1] (2011) |
modifier |
Les 373 communes du département se répartissent en trois zones : 0 sont en zone sismique « très faible », 373 sont en zone de sismicité « faible » et 0 en zone « modérée ». Selon les zones, certains bâtiments doivent respecter la réglementation parasismique les concernant.
Histoire
modifierAu cours des 500 dernières années, la base de données SisFrance des séismes historiques en France, gérée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), recense les événements ressentis dans au moins une commune du département. Ces séismes historiques n’ont jamais entraîné de dommages matériels importants. Les 25 les plus récents sont les suivants[2] :
Date | Heure | Localisation épicentrale[note 1] | Région ou pays de l'épicentre | Intensité épicentrale |
---|---|---|---|---|
30 septembre 2002 | 10 h 6 min 50 s | Vannetais (Hennebont-Branderion) | Bretagne | |
30 septembre 2002 | 6 h 44 min 48 s | Vannetais (Hennebont-Branderion) | Bretagne | 5,5 |
1er décembre 1987 | 12 h 8 min 10 s | Montagnes Noires (Langonnet) | Bretagne | 4 |
21 avril 1986 | 4 h 23 min 22 s | Monts d'Arrée (Corlay) | Bretagne | 4 |
4 septembre 1981 | 4 h 41 min 59 s | Manche (Nord Aber Wrac'h) | Bretagne | 5 |
13 janvier 1979 | 15 h 38 min 2 s | Monts d'Arrée (Bourbriac) | Bretagne | 4 |
30 août 1975 | 14 h 7 min 50 s | Trégor (Begard) | Bretagne | 5,5 |
4 mars 1965 | 0 h 47 min 13 s | Craonnais et Segréen (Le Lion-d'Angers) | Anjou | 5,5 |
22 mars 1959 | 22 h 36 min | Atlantique (S-W. Belle-Ile) | Bretagne | |
2 janvier 1959 | 6 h 20 min 50 s | Cornouaille (Melgven) | Bretagne | 7 |
23 janvier 1951 | 2 h 50 min | Trégor (Guingamp) | Bretagne | |
17 novembre 1950 | 2 h 15 min | Manche (Golfe de Saint-Malo) | Bretagne | |
17 novembre 1950 | 2 h 6 min 30 s | Pays Dinannais (Saint-Suliac) | Bretagne | 5 |
15 novembre 1946 | 4 h 34 min | Monts d'Arrée (Huelgoat) | Bretagne | 5 |
15 octobre 1945 | 19 h 15 min | Landes de Lanvaux (Baud) | Bretagne | 5 |
7 février 1932 | 3 h 25 min | Plateaux Bretons (Josselin) | Bretagne | 5 |
7 juin 1931 | 0 h 25 min 1 s | Mer du Nord (Dogger Bank) | Grande-Bretagne | |
11 novembre 1930 | 18 h 43 min | Manche (S-E. Jersey) | Îles Anglo-Normandes | |
11 novembre 1930 | 18 h 27 min | Manche (S-E. Jersey) | Îles Anglo-Normandes | |
9 janvier 1930 | 19 h 38 min 17 s | Landes de Lanvaux (Meucon) | Bretagne | 7 |
29 octobre 1929 | 0 h 38 min | Landes de Lanvaux (Elven) | Bretagne | 4,5 |
3 janvier 1929 | 4 h 10 min | Plateaux bretons (Josselin) | Bretagne | 5 |
23 décembre 1928 | 22 h | Trégor (Tréguier) | Bretagne | |
23 décembre 1928 | 18 h 4 min | Jersey | Iles Anglo-Normandes | 5 |
23 décembre 1928 | 4 h 10 min | Penthièvre (Lamballe ?) | Bretagne |
Zonage sismique
modifierPour chaque commune du territoire national, un aléa sismique, c'est-à-dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur une période de temps donnée, a pu être défini à partir de l'analyse des données de la sismicité historique (données issues de témoignages et de documents bibliographiques recensés depuis environ 1 000 ans), des données instrumentales (mesurées par des appareils depuis une cinquantaine d’années) et par l'identification des failles actives. Le précédent zonage sismique de 1991, en vigueur jusqu’à fin , se fondait sur des données sismologiques antérieures à 1984. Le nouveau zonage a bénéficié de l’amélioration de la connaissance de la sismicité historique et des nouvelles données de sismicité instrumentale et historique depuis 1984[3]. À l’issue de cette étude probabiliste, une nouvelle carte nationale de l’aléa sismique a été publiée par le ministère chargé de l'écologie le [3] et a abouti à un découpage de la France en cinq zones de sismicité défini par décret du [4] (article D563-8-1 du code de l’environnement), allant de la zone 1, de sismicité très faible, à la zone 5, de sismicité forte.
Antérieurement à 2011, le département du Finistère était entièrement classé en zone 0, risque négligeable mais non nul, en application du décret n° 91-461 du et sur la base du découpage cantonal au [5]. Depuis 2011, le département est classé en zone de sismicité faible[4].
Prévention du risque sismique
modifierTravaux de réduction de la vulnérabilité
modifierLes travaux de réduction de la vulnérabilité (mitigation) des enjeux bâtis passe par une vérification de la conformité des structures aux règles parasismiques en vigueur.
Réglementation parasismique
modifierL’objectif de la réglementation parasismique est la sauvegarde des vies humaines pour une secousse dont le niveau d’agression est fixé pour chaque zone de sismicité, dans des limites économiques supportables pour la société[6]. Les articles R563-1 à R563-8 du Code de l’environnement distinguent deux types d’ouvrages :
- les ouvrages « à risque normal » comprenant les bâtiments, équipements et installations pour lesquels les conséquences d’un séisme demeurent circonscrites à leurs occupants et à leur voisinage immédiat»[7] ;
- les installations classées « à risque spécial » correspondant « aux bâtiments, équipements et installations pour lesquels les effets sur les personnes, les biens et l’environnement de dommages même mineurs résultant d’un séisme peuvent ne pas être circonscrits au voisinage immédiat desdits bâtiments, équipements et installations ». La nouvelle réglementation parasismique, définie par l'arrêté du , s'impose à ces ouvrages, quel que soit le niveau d'aléa[8].
La catégorisation des bâtiments est la suivante[9] :
Selon qu'il s'agisse de constructions neuves ou de travaux sur constructions existantes, les règles parasismiques applicables àdépendent de la zone sismique, de la catégorie du bâtiment, ainsi que du niveau de modification envisagé sur la structure[9] :
Zone | Catégorie de bâtiment |
Bâti neuf Règles |
Bâti existant | |
---|---|---|---|---|
Types de travaux | Règles de construction | |||
2 - faible | IV | Eurocode 8[10] = 0,70 m/s2 |
> 30 % de SHON créée > 30 % de plancher supprimé à un niveau |
Eurocode 8[10] = 0,42 m/s2 |
Prise en compte du risque dans l'aménagement
modifierPlan de prévention des risques
modifierLe Programme National de Prévention du Risque Sismique, appelé Plan Séisme, établi par l’État français, qui s’est achevé à la fin de l’année 2010, a permis d'améliorer la prise en compte du risque sismique dans les constructions grâce, en partie, à l’élaboration d'un nouveau corpus réglementaire, et préalablement, la modification du zonage sismique établi à partir d'études probabilistes[11].
Document d’urbanisme
modifierLe code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU) permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées[12].
Permis de construire
modifierEn zone de sismicité très faible, aucune réglementation parasismique n'est imposée à l'exception des bâtiments à risque spécial, ayant une réglementation spécifique.
En zone de sismicité faible (zone 2), des règles de construction para-sismiques s'appliquent pour les bâtiments neufs de catégorie III et IV et existants pour la catégorie IV en fonction du niveau de la modification apportée par les travaux : l'habitat individuel n'a aucune contrainte règlementaire à respecter en matière de norme constructive. Par ailleurs, en zone de sismicité faible, pour limiter la vulnérabilité des personnes à ce risque, l'ajout ou le remplacement des éléments non structuraux (cheminées...) doit être effectué en respectant les prescriptions de l'Eurocode 8 partie 1 pour les bâtiments de catégories III et IV.
Information sur le risque sismique
modifierInformation préventive
modifierLe maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales, départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs[13].
Information des acquéreurs ou locataires
modifierL’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre. Concernant le risque sismique, seules les communes en zone de sismicité de 2 à 5 sont soumises à cette obligation, en application de l’arrêté du 19 mars 2013[14]. Le , le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a publié un site Internet dénommé "Géorisques" dédié aux risques majeurs qui donne à l'ensemble des usagers les informations réglementaires sur les risques auxquels ils sont soumis en localisant leur habitat directement sur une carte ou en saisissant leur adresse. Ce site permet en particulier aux notaires et agences immobilières d'éditer l'état des risques naturels et technologiques à fournir obligatoirement aux acquéreurs ou locataires[15].
Organisation des secours
modifierAu niveau départemental
modifierEn cas de survenue d'un séisme de grande ampleur affectant plusieurs communes du département, le plan Orsec départemental[note 2] serait déclenché et mis en œuvre. Ce plan définit, en application de la loi n° 2004-811 du de modernisation de la sécurité civile, l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, le préfet est directeur des opérations de secours. Il élabore et déclenche le dispositif Orsec[16].
Au niveau communal
modifierLe maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention[17].
Notes et références
modifierNotes
modifier- L’épicentre est le point théorique situé à la surface terrestre à la verticale du foyer du séisme
- Orsec : Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile.
Références
modifier- Eider, Base de données régionales et départementales sur l'environnement, l'énergie, le transport, le logement et la construction
- « Liste des séismes régionaux ressentis dans le département des Côtes-d'Armor »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sisfrance.net (consulté le ).
- « Le zonage sismique de la France », sur risquesmajeurs.fr, (consulté le ).
- Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.
- « Zonage sismique antérieur à 2011 », sur icab.fr (consulté le ).
- « La prévention du risque sismique en France »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
- Article R563-3 du Code de l'environnement
- « Les ICPE à risque spécial », sur planseisme.fr (consulté le ).
- « La nouvelle règlementation parasismique applicable aux bâtiments dont le permis de construire est déposé à partir du 1er mai 2011 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
- Application obligatoire des règles Eurocode 8
- « Le site internet de la prévention du risque sismique » (consulté le ).
- « Informations transmises aux maires pour l’élaboration de leur document communal d’information sur les risques majeurs - zone de sismicité faible », sur prim.net (consulté le ), p. 6.
- « Dossier d'information communal sur les risques majeurs », sur risquesmajeurs.fr (consulté le ).
- « Information de l’Acquéreur ou du Locataire (IAL) : obligations du vendeur ou du bailleur »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (consulté le ).
- « Géorisques : un site d’information pour évaluer les risques près de chez vous »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur service-public.fr, (consulté le ).
- « Présentation du dispositif ORSEC », sur mementodumaire.net (consulté le ).
- « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur mementodumaire.net (consulté le ).
Bibliographie
modifier- Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Risque sismique - dossier d'information
- La nouvelle réglementation parasismique applicable aux bâtiments dont le permis de construire est déposé à partir du 1er mai 2011