Canada anglais
Le Canada anglais, aussi appelé Canada anglophone ou Canada hors Québec ou encore ROC — de l'anglais rest of Canada (« reste du Canada »), désigne dans un sens géographique, la portion majoritairement anglophone du Canada, c'est-à-dire les neuf provinces canadiennes où la langue anglaise est, de facto ou de jure officielle (huit où elle est la seule et une, le Nouveau-Brunswick, où elle l'est à côté du français), ainsi que les territoires canadiens du Yukon, des Territoires-du-Nord-Ouest et du Nunavut. On utilise aussi l'expression hors Québec, par exemple dans francophones hors Québec[1].
Dans un sens démographique, l'expression de Canadiens anglais est à privilégier. Elle désigne la population de langue anglaise au Canada sans égard au lieu géographique à l'intérieur du pays. On parle ainsi des Canadiens anglais du Québec pour désigner la minorité anglophone québécoise, qui fait partie de la majorité anglophone du Canada. Le Québec est la seule province où les Canadiens français sont majoritaires, et où le français est l'unique langue officielle. D'importantes communautés francophones résident également au Nouveau-Brunswick (territoire d'origine des Acadiens), dans lequel plus de 245 000 personnes parlent français à la maison (31,8% des habitants de la province), ou l'Ontario, dans lequel plus de 596 000 personnes parlent français à la maison[2]. D'autres minorités francophones sont de surcroît dispersées dans les autres provinces et territoires canadiens. Le Canada comprend également plusieurs autres communautés linguistiques amérindiennes et allophones.
Population et langue de convergence
modifierAu sens politique du terme, le Canada anglais (c'est-à-dire les neuf provinces majoritairement anglophones du Canada), surnommé le « Reste du Canada » (en anglais « ROC » pour Rest of Canada), compte environ 26 millions d'habitants, soit 75 % de la population du Canada. Les habitants de ces provinces sont d'origine britannique mais également d'origines ethniques multiples, dont beaucoup issus d'une immigration récente venant par exemple d'Afrique ou d'Asie. Pour ces non-anglophones de naissance installés au Canada anglais, l'anglais sert alors de langue de convergence interculturelle.
Une minorité historique francophone et d'autres communautés linguistiques
modifierAu sein de la population du Canada anglais, il y a environ 950 000 francophones (soit 4 % de la population de l'ensemble formé par les neuf provinces anglophones) qui constituent la première minorité de facto (c'est-à-dire prouvée naturellement) au Canada anglais, suivis de près par la population de langue chinoise (850 000 personnes) qui représente 3,5 % de la population totale au Canada anglais. De nombreuses autres communautés linguistiques viennent ensuite, comme les Ukrainiens, les Allemands, les Italiens, etc.
Il y a un pourcentage de francophones plus élevé en Louisiane (États-Unis), estimé à 7 %, qu'au Canada anglais. Comme en Louisiane, les communautés francophones du Canada anglais ont globalement connu, au cours du siècle dernier, des taux d'anglicisation élevés, ce qui pose le problème de la « folklorisation linguistique » et de la perte d'identité (et donc de la langue française), à plus ou moins long terme, pour ces communautés.
Le ROC dans la culture
modifierUne célèbre caricature de John Collins de la Gazette de Montréal, publiée en 1942, illustre la divergence entre le ROC et le Québec anticipant la crise de la conscription de 1944[3].
Notes et références
modifier- Travaux publics et Services gouvernementaux Canada Gouvernement du Canada, « FRANCOPHONE hors QUEBEC [2 fiches] - TERMIUM Plus® — Recherche - TERMIUM Plus® », sur www.btb.termiumplus.gc.ca, (consulté le )
- https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/as-sa/98-314-x/98-314-x2011003_1-fra.cfm
- (en) « Musée McCord Museum - To Which Voice Will He Listen? », sur collections.musee-mccord.qc.ca (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Canadiens anglais
- Anglais canadien
- Langue anglaise
- Monde anglo-saxon
- Le Livre noir du Canada anglais
- Québec bashing (dénigrement du Québec)