Questel (entreprise)
Questel est un éditeur de logiciel et un prestataire de services pour les secteurs de la propriété intellectuelle, du droit des marques et de l’innovation, ayant des bureaux dans 28 pays, et dont le siège social est situé à Paris, en France. L'entreprise fournit des logiciels et des services de recherche, d’analyse et de gestion. Elle intervient tout au long du cycle de vie de l'innovation incluant le management des idées, la gestion de l'invention ainsi que l’aide à l'écriture, la traduction, le dépôt international et le renouvellement des brevets et des marques. Actuellement, plus de 400 salariés sont actionnaires de l'entreprise. Questel souhaite créer une valeur durable pour toutes ses parties prenantes tout en ayant une démarche responsable envers l'économie, la société, et l'environnement. En ce sens, l'entreprise a défini un plan RSE sur 5 ans et travaille actuellement à la certification B-Corp. En 2021, Questel SAS a remporté la médaille d'or EcoVadis, preuve de son implication dans des démarches et actions RSE. Grâce à une stratégie d'acquisition réussie et de multiples LBO, Questel est aujourd'hui "proche du statut de licorne"[2].
Questel | |
Logo Questel | |
Ancien nom | Télésystèmes |
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Création | 1978 |
Forme juridique | SAS |
Siège social | Paris France |
Président | Charles Besson |
Activité | Traitement de données, hébergement et activités connexes (d)[1] |
Produits | Orbit (d) |
Société mère | France Télécom (- |
Effectif | 1800 |
SIREN | 329326896 |
Site web | https://www.questel.com/ |
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Historique
modifierOrigine
modifierDans les années 1970, alors que les États-Unis mènent une politique nationale de circulation de l'Information scientifique et technique, en lançant notamment MEDLINE, la France souhaite développer ses compétences dans le domaine de l'information afin d'assurer une indépendance nationale sur ces enjeux stratégiques[3]. Pour travailler sur ces questions, le Bureau national de l'information scientifique et technique (BNIST) est créé en 1973, avant de devenir la Mission interministérielle de l’information scientifique et technique (MIDIST) en 1979. C'est à cette époque que la structure oriente sa politique sur la mise en œuvre d'un « centre serveur national »[4] sur les recommandations du rapport Aigrain-Dejou[5].
Cette opération sera confiée à Télésystèmes, filiale du groupe qui deviendra France Télécom. Le est lancé le serveur Questel[6]. Dans les premiers temps régie intéressée, la structure reçoit des subventions de l'État de plusieurs millions de francs par an (132 millions sur la période 1978 - 1986)[7].
La structure qui était jusqu'alors une division de Télésystèmes devient une structure indépendante en 1989 tout en restant une filiale du groupe France Télécom. La société se développe en rachetant son concurrent américain Orbit et prend le nom de Questel.Orbit.
À la fin des années 1990, son propriétaire essaie de vendre la société sans y parvenir et c'est finalement en 2000 que la structure Intelligence Property Group nouvellement créée rachète 80 % des parts de l'entreprise, France Télécom conservant les 20 % restants quelque temps avant de les céder[8].
LBO
modifierDepuis sa création, Questel a réalisé quatre LBO. En 2008, Questel bénéficie du soutien de l'investisseur européen Syntegra Capital[9],[10]. En 2015, à l'issue d'un long processus, un LBO secondaire permet à Raise et CAPZA[11] (anciennement Capzanine), deux fonds de capital-développement français, de relayer Syntegra dans cette ancienne spin-off de France Télécom[12]. Trois ans plus tard, un troisième LBO permet l'entrée de IK Investment Partners (en) au capital de Questel[13],[14]. Cette opération s'effectue dans le contexte d'une forte croissance interne et d'opérations de croissance externe avec l'acquisition des entreprises américaines ITIP[15] et MultiLing[16]. En 2020, Eurazeo investit dans l'entreprise aux côtés de Raise et IK Investment Partners afin d'accompagner Questel dans sa stratégie de croissance, sur de nouveaux marchés, de nouvelles zones géographiques, et de nouveaux métiers[17].
Localisation
modifierOutre son siège social à Paris, Questel a plusieurs entités régionales à Alexandria (pour les États-Unis), à Singapour (pour l'Asie-Pacifique) à Tokyo (pour le Japon) et à Shanghai (pour la Chine). Elle a également des implantations dans de nombreux pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie, la Tunisie, l'Inde, Taiwan, la Corée du Sud, le Canada, le Brésil, la Colombie et le Pérou[18].
En France, Questel dispose de quatre implantations, à Paris (Siège social), à Sophia-Antipolis (Recherche et développement), à Montpellier (Innovation ouverte) et à Grenoble (Société de conseil).
Acquisitions
modifierDepuis le milieu des années 2000, Questel mène une politique active d’acquisitions, procédant au rachat de multiples sociétés de toutes tailles, afin de renforcer sa présence sur certains marchés spécifiques comme les outils de recherche, d'analyse et de gestion de portefeuille de brevets et de marques (Gem 360[19], Intellixir[20], ULT[21], NRI Cyber Patent[22], AboutInnovation.com[23]), le conseil et les services associés à la propriété intellectuelle (Avenium[24], Concur IP[25]), la gestion de frais et le dépôt international de brevets (ITIP ProFiciency[26],[27], Direct Validation[28]), les services de traduction (Multiling[29]), le dépôt et le renouvellement des marques (Brandstock[30], RenewalsDesk[31]) et la gestion de l'innovation (Expernova[32], Yoomap[33]). En 2021, Questel a maintenu sa politique en procédant à l'acquisition de :
- doeLegal[34], un fournisseur d'outils pour les opérations juridiques des entreprises ;
- innosabi[35], un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions logicielles pour la gestion des idées et l'innovation collaborative ;
- NovumIP[36], un groupe de technologie de propriété intellectuelle composé de Pavis et Novagraaf ;
- Morningside[37], une entreprise qui équipe les organisations de solutions de bout en bout en matière de langues et de propriété intellectuelle.
Produits et services
modifierS'appuyant sur la base de données Orbit.com et sur une suite de logiciel SaaS, les solutions de Questel sont regroupées en deux grandes catégories : veille économique et technologique pour les brevets et les marques, veille stratégique pour l'innovation et gestion des actifs intellectuels.
Questel propose également une offre de services complète pour soutenir ses clients tout au long de cycle de l'innovation.
En 1996, le premier service de recherche de brevets en ligne jamais développé, nommé Qpat.com, est créé par Questel. En 2010, Orbit.com est conçu et remplace Qpat.com. Deux ans après, Questel débute les formations eLearning sur la propriété intellectuelle. Dès 2014, l'entreprise va concevoir une multitude de services et logiciels :
- 2014 : Orbit IP Business Intelligence[38], un outil d'analyse des données pour aider à la prise de décision ;
- 2015 : Orbit Express, un outil pour la recherche facile de brevets et base de données de brevets ;
- 2016 : Orbit Intellectual Asset Management (IAM)[39]. et Orbit Trademark pour la recherche, l'analyse et la surveillance des marques ;
- 2017 : Orbit Chemistry, destiné aux professionnels de la propriété intellectuelle dans le domaine de la chimie organique, des produits pharmaceutiques et des sciences de la vie ;
- 2018 : Orbit BioSequence, qui permet la recherche d'acides aminés et de séquences d'ADN dans Orbit Intelligence ;
- 2019 : Orbit Innovation remplacé par le logiciel innosabi Insight et Orbit Partnering remplacé par innosabi Partner ;
- 2020 : Orbit Capture, Orbit Blockchain pour l'horodatage et la protection basés sur la blockchain, et Orbit Tech (remplacé par la plateforme collaborative innosabi Tech).
Origines
modifierLe serveur Questel (1979)
modifierQuestel est un serveur qui offre l'accès à des banques de données réalisées par des producteurs tiers, dans des domaines divers. Il participe, dans les années 1980 et 1990, à transformer, par l'accès à l'information numérisée, les processus d'archivage et de gestion de documentations[40],[41],[42],[43],[44],[45]. Lors de son lancement en 1979, Questel met à disposition de ses usagers une douzaine de bases bibliographiques françaises ainsi que Chemical Abstracts Service[46]. L'accès au serveur, situé à Valbonne-Sophia-Antipolis[47], se fait à l'aide du réseau transpac[48] et du logiciel Mistral.
Comme la plupart des serveurs disponibles à l'époque, l'accès à Questel est payant et intègre plusieurs éléments : un droit d'entrée (sous la forme d'un abonnement annuel, 1 290 francs en 1992 par exemple); un coût proportionnel à la durée de connexion, variable selon la base consultée[49]; une majoration pour la consultation des références et des conditions particulières pour les options (0,70 francs pour la sauvegarde d'un résultat par exemple en 1992 toujours)[50].
Le service QPat (1996)
modifierAu début des années 1980, dans le cadre d'un accord trilatéral, l'Office Européen des Brevets (OEB), Le United States Patent and Trademark Office (USPTO) et l’Office des Brevets du Japon (JPO) conviennent de rendre accessibles toutes leurs bases de données non confidentielles sur les brevets[51],[52].
Pour un coût marginal, ces données deviennent librement accessibles au public sur Internet. Les informations mises à disposition comprenaient alors le texte intégral et les images des brevets du monde entier. Leur disponibilité offraient de nouvelles perspectives pour les services de recherche commerciale.
Questel lance alors le tout premier service de recherche de brevets en ligne en 1996. Ce service propose l’accès à une base de données de plus de 1,8 million de documents, appelée QPat, contenant tous les brevets délivrés entre et [53]. Ce service permettait une recherche dans les titres et les résumés des brevets ainsi que l’accès au texte intégral du document, la livraison et l'envoi de copies numériques et l'offre d'un service de veille automatique[54].
Orbit Intelligence et Orbit trademark
modifierOrbit Intelligence et Orbit trademark sont des applications dédiées à la veille économique et technologique pour les marques et les brevets. Elles permettent de consulter les publications provenant de plus de 110 autorités nationales de délivrance des brevets et de 126 autorités pour les marques. L'information est normalisée et restructurée pour permettre facilement la recherche simple ou complexe (booléenne ou similarité), l'analyse personnalisée (diagramme, nuage de points, radar, réseaux, cartographie, etc), le partage et la veille automatique.
Orbit Invention et Orbit Innovation
modifierOrbit Invention est une plate-forme qui favorise le développement d'une idée au travers de challenges et de revues par un comité de pairs ; l'ensemble est associé à un processus de validation interne par étapes. Orbit Innovation est une application de veille stratégique qui permet de rechercher et d'analyser l'innovation de futurs partenaires, fournisseurs, clients ou concurrents.
Orbit Asset
modifierOrbit Asset est une application qui permet la gestion de portefeuille de tous types d'actifs intellectuels. Le logiciel permet de structurer les contenus par produits, entités ou domaines d'activité, d'automatiser les renouvellements, de faciliter les tâches administratives et d'évaluer en temps réel les actifs pour faciliter la prise de décision stratégique.
Un guichet unique de services
modifierQuestel propose également un bouquet de services tout au long du cycle de l'innovation pour soutenir ses clients dans les différentes étapes de la création et de la gestion des brevets et des marques. Ces services accompagnent toute la durée de vie d'un actif : l'état de l'art (antériorité et liberté d'exploitation), la rédaction et la traduction des revendications, la réponse à un rapport d'examen, le dépôt international et les renouvellements.
Notes et références
modifier- Sirene (registre national des sociétés).
- « Questel proche du statut de licorne », sur CFNEWS, 2021-01-08cet17:50:00 (consulté le )
- Jean-Michel Salaün, « Les politiques scientifiques en information scientifique et technique », dans Martine Poulain, Histoire des bibliothèques françaises, t. III, Paris, Cercle de la librairie, , 1187 p. (ISBN 978-2-7654-0973-1), p. 685-701
- Souad Odeh, Le positionnement des intermédiaires en économie de l’information numérique : le cas de l’industrie bibliographique, Lyon, Université Lumière-Lyon-II, , 257 p. (lire en ligne)
- Titré Les échanges scientifiques internationaux sur les problèmes de réseau et de système d'IST, ce rapport au président de la République de mars 1979 n'a pas été publié.
- (en-US) « History & News - Questel », (consulté le )
- Jiaji Ma, Pouvoirs publics et serveur Questel, ENSSIB, , 107 p. (lire en ligne)
- « Questel : premier serveur d'information brevets », sur www.bases-netsources.com (consulté le )
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- « Le fonds SYNTEGRA cède sa participation dans QUESTEL, FUSACQ Buzz », sur www.fusacq.com (consulté le )
- « Raise et Capzanine relaient Syntegra dans Questel », sur capitalfinance.lesechos.fr, Capital Finance — Les Echos, (consulté le )
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- « Expériences, évolutions : Les documentalistes en mouvement », Le Monde, (lire en ligne)
- « Une araignée dans la pinède Les télécommunications sont devenues une industrie majeure. Et un atout », Le Monde, (lire en ligne)
- « L'information professionnelle électronique " En ligne ", en disques et surtout en forme », Le Monde, (lire en ligne)
- « Banque de données pour le sous-sol », Le Monde, (lire en ligne)
- « Oredic, trois ans après », Le Monde, (lire en ligne)
- « L'électronique dépoussière les archives », Le Monde, (lire en ligne)
- Serge Cacaly et Yves-François le Coadic, « Fifty years of scientific and technical information policy in France (1955-2005) », Journal of Information Science, (lire en ligne)
- François Russo, « Destin et maîtrise de l'information écrite », Études, , p. 621-632 (lire en ligne)
- Clarisse Marandin et Jean-Émile Tosello-Bancal, Des banques de données : pour les étudiants, les enseignants, les chercheurs, Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, , 6e éd., 50 p.
- Anny Maximin, « Bases et banques de données juridiques et économiques françaises », Bulletin des bibliothèques de France, vol. 26, no 7, , p. 391-405 (lire en ligne)
- Marie-France Blanquet, L'industrie de l'information : l'offre et la demande, , 239 p.
- (en) « Patent Trilateral Activities », sur uspto.gov, USPTO (consulté le )
- (en) « Orbit Reincarnated », sur questia.com, Questia, septembre - octobre 2013 (consulté le )
- (en) « QPAT-US now offering 20+ years of patents for testing », sur questel.com, Questel, (consulté le )
- (en) « Intellectual property information. A case study of Questel-Orbit », sur researchgate.net, ResearchGate, (consulté le )
Liens externes
modifier
- (mul) Site officiel
- Ressource relative aux organisations :
- « Site Orbit dédiée aux développements de Questel », sur static.orbit.com (consulté le )