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Portrait d'homme, anciennement identifié comme Denis Diderot (portrait par Fragonard, vers 1769)
Portrait d'homme, anciennement identifié comme Denis Diderot (portrait par Fragonard, vers 1769)

Lumières
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« Enfin toutes les ombres sont dissipées. Quelle lumière brille de toute part ! » — Turgot Wikiquote

Qu'est-ce que les Lumières ?

Qu'est-ce que les Lumières ? (Was ist Aufklärung ?) Emmanuel Kant en 1784 répond dans un opuscule célèbre à cette question, posée ironiquement dans une revue berlinoise par un pasteur conservateur hostile au mariage laïc. Le sarcasme du pasteur devient alors une grande question philosophique : Kant avance pour les Lumières une devise, Sapere aude, ose savoir.

Au fil du XVIIIe siècle, la métaphore des Lumières en est venue en effet à définir tout un mouvement culturel et philosophique qui a rassemblé les intellectuels en Europe et particulièrement en France, au point qu'il a donné au siècle son nom de siècle des Lumières. Héritiers de l'humanisme, auquel ils ont cherché à donner une dimension universelle et politique, les penseurs des Lumières ont marqué le domaine du savoir (science et philosophie) et de l’art (la littérature en particulier) par leurs questions et leurs critiques fondées sur la « raison éclairée » de l’être humain et sur l’idée de liberté.

Par leur engagement contre les oppressions religieuses, morales et politiques, les membres de ce mouvement, qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour le progrès, combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la superstition auxquels ils étaient confrontés, ont procédé à l'inventaire encyclopédique et au progrès de tous les savoirs, ouvert la réflexion éthique sur l'engagement politique concret, fondé une nouvelle discipline de la philosophie, l’esthétique. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis et la Révolution française... voir l'article Lumières

Lumière sur...

Julien Offray de La Mettrie
Julien Offray de La Mettrie

Julien Jean Offray de La Mettrie, né à Saint-Malo le 12 décembre 1709 et décédé le 11 novembre 1751 à Potsdam, était un médecin (spécialisé dans les maladies sexuellement transmissibles) et philosophe matérialiste français.

Il défendit un matérialisme radical.

Il fit ses humanités au collège de Coutances. Destiné par son père à embrasser la carrière ecclésiastique, il suivit les cours de logique de l'Abbé Cordier, un ardent janséniste, au collège de Plessis, mais choisit l'année d'après d'arrêter la théologie pour devenir médecin. En 1728 il obtint le bonnet doctoral à la faculté de Rennes. En 1733, il se rend à Leyde, en Hollande, pour assister aux cours d'Herman Boerhaave, et en 1742, il retourne à Paris, où il obtient le poste de médecin des gardes françaises. Il commence par publier des ouvrages sur des sujets médicaux. Pendant une attaque de fièvre, il remarque sur lui l'action de circulation accélérée sur la pensée, ce qui le mène à la conclusion que les phénomènes physiques devaient être représentés comme les effets de changements organiques dans le cerveau et le système nerveux.

Image du mois

Le Pèlerinage à l'île de Cythère est un tableau d'Antoine Watteau, réalisé en 1717, et présenté par le peintre comme œuvre de réception à l'Académie royale de peinture. Il est reçu à l'Académie, qui crée spécialement pour lui le genre de la fête galante. Le tableau est aujourd'hui exposé au musée du Louvre.

Ce tableau illustre bien les contradictions de la France des Lumières, partagée entre l'insouciance des fêtes galantes, et l'inquiétude et la mélancolie que restitue le style de Watteau.

Principaux articles

Penseurs par pays

Voici les noms des principaux penseurs des Lumières, parfois suivis (entre parenthèses) des œuvres les plus représentatives du mouvement.

Le saviez-vous ?

Jean Meslier (1664-1729), est le curé d'Étrépigny de 1689 à sa mort en 1729.

Indigné, il dénonce en chaire de vérité les mauvais traitements que fait subir le seigneur de Touilly aux paysans de sa paroisse. Sévèrement tancé par l'évêque de Reims, il ne fera plus parler de lui de son vivant mais sa vengeance posthume aura des répercussions considérables.

À partir des Essais de Montaigne et de la Démonstration de l'existence de Dieu de Fénelon, il rédige ses propres Pensées et sentiments, volumineux mémoire manuscrit recopié en trois exemplaires qu'il lègue clandestinement à ses paroissiens. Ce testament philosophique fait de lui un précurseur des Lumières. Il y est le premier à professer un athéisme sans concession tandis qu'il développe avant la lettre un matérialisme rigoureux.

De nouvelles copies circulèrent sous le manteau et l'ensemble des intellectuels du 18e siècle les liront clandestinement et subiront l'influence de Meslier. Voltaire fait publier en 1762 des extraits de cette œuvre si corrosive qu'il en réécrit et édulcore certains passages ! D'Holbach publia, quant à lui, Le bon sens du Curé Jean Meslier suivi de son testament.