Pierre Rauscher, né le à Saint-Dié-des-Vosges et mort le 22 avril 1945 en Allemagne, est un militaire français.

Pierre Rauscher
Pierre Rauscher
Le lieutenant-colonel Pierre Rauscher.

Naissance
Saint-Dié (Vosges, France)
Décès (à 45 ans)
Allemagne
Origine Français
Allégeance Drapeau français République française (1911-1940)
Drapeau de la France France libre (1940-1945)
Formation Prytanée national militaire
École spéciale militaire de Saint-Cyr(1919)
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19141945
Commandement 1er régiment d'infanterie
Conflits Première Guerre mondiale
Armée du Levant
Seconde Guerre mondiale
Résistance Française
Distinctions Officier de la Légion d’honneur
Croix de guerre avec palme
Médaille de la Résistance avec rosette
Famille Général Edouard Rauscher, son père

Biographie

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Le lieutenant-colonel Pierre Rauscher est né le à Saint-Diè (Vosges) d'un père général d'infanterie. Il rejoint le Prytanée national militaire puis est appelé à servir pendant la Première Guerre mondiale. Il termine la guerre adjudant au 30e bataillon de chasseurs à pied. Il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en novembre 1919, d'où il sort bien classé.

Il part ensuite faire campagne au Levant au sein de l'Armée du Levant de 1926 à 1932. Diplômé de l'École de guerre en juillet 1939, il combat pendant sur la Somme pendant la bataille de France sans jamais désespérer au sein du 1er régiment d'infanterie[1].

Il aide son commandant de régiment, le colonel Bertrand, à organiser la résistance du 1er R.I. La région de Sancoins-Blet-Charenton lui est ainsi confiée. Il commande le 3e bataillon constitué de quatre compagnies. Cependant, entre et , de nombreux cadres sont arrêtés par la Gestapo. Trois commandants – dont Pierre Rauscher –, trois lieutenants, un lieutenant-colonel et un colonel sont arrêtés[2].

Il a pour fonction de récupérer les parachutages et de cacher le matériel à la tête d'un groupe de dix-sept hommes[3].

Pierre Rauscher est ainsi arrêté chez lui le 10 décembre 1943, devant sa femme et deux de ses enfants. Il est incarcéré à Bourges, au Bordiot. Bien que torturé, il ne révèle rien. Il est, comme de nombreux prisonniers, réconforté par Alfred Stanke, le "Franciscain de Bourges", infirmier allemand qui s'occupait des prisonniers.

Le , il est transféré à la prison d'Orléans, puis déporté en Allemagne via le camp de Compiègne. Le 9 juin, il arrive au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen. Il est alors mis au travail forcé dans une usine[4].

En avril 1945, il est transféré au camp de Buchenwald, face à l'avancée américaine, il est évacué sur celui de Flossenbürg. Il y reste quatre jours avant de repartir dans une colonne de 22 000 déportés vers la frontière tchèque. Il y est aperçu le 22 avril après-midi, mais lorsque les Américains libèrent la "colonne de la mort", il n'est pas retrouvé par ses camarades français. Il serait mort entre Watterfeld et Cham[5].

Il est porté disparu en octobre 1945.

Hommages et décorations

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Décorations

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« Dès la dissolution de l’armée, a organisé la résistance de son bataillon. Grâce à son ascendant, a réussi à maintenir sur place une grande partie de ses cadres et de sa troupe. A camouflé des armes, du matériel, des vivres. A conduit les équipes de parachutages. Arrêté par la Gestapo en 1943, a été déporté en Allemagne. Son bataillon est demeuré dans la résistance et, dès août 1944, s’est retrouvé, complet, armé et prêt à l’action. Au cours de ses interrogatoires, n’a fourni aucun renseignement à l’ennemi. »

Hommages

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plaque RAUSCHER rue du Four à Saint-Amand Montrond
  • Une plaque a été inaugurée à son nom à Saint-Amand-Montrond, rue du Four (devenue aujourd'hui rue du commandant Pierre Rauscher).
  • Une rue a été inaugurée à son nom à Saint-Amand, ainsi qu'une rue au nom du colonel Bertrand en hommage à la résistance qu'ils ont menée dans la ville et dans la région[6].
  • La promotion 219 du Prytanée national militaire est la promotion Lieutenant-colonel Rauscher. Un chant de promotion à son hommage à également été composé :
     
    Rue du commandant Pierre Rauscher à Saint-Amand.
  Colonel Rauscher
Ton

(Ton) Du vieux Bahut, Promotion Rauscher
(Tous) Chantons notre parrain.

Premier couplet

Élevé dans l’amour de la mère Patrie
Par un père officier général d’infanterie
Vous vous forgez au très glorieux Prytanée
Une âme de chef, un idéal d’officier.
Mais sous les drapeaux vous êtes appelé
A combattre l’ennemi au fond d’une tranchée
Avant d’enfin pousser les portes de St Cyr
Où vous vous engagez à servir ou périr.

Refrain

Que notre foi et que nos ambitions,
soient guidées par vos pas Colonel Rauscher.
Admirable officier français,
Souvenons-nous de votre valeur.
Même au plein cœur de l’horreur.
Vous vous battez, vous faites honneur au Prytanée.

Couplet 2

La guerre vous rappelle, l'Europe se déchire
du Levant à la Somme, vous luttez sans faiblir.
La France plie le genoux mais vous restez debout
Refusant la défaite, résistant jusqu'au bout.
Exemplaire pour vos hommes, vous avez réussi
A garder l’unité du 1er d’infanterie ;
Et vous n’abdiquez pas l’honneur d’être une cible
Face à la gestapo vous restez impassible.

Refrain
Couplet 3

Endurant la torture par un compatriote
Vous ne trahissez rien, gardant la tête haute.
Déporté en Allemagne, votre supplice débute
Traîné de camp en camp c’est votre dernière lutte.
Vous succombez lors de la marche de la mort
Disparu sans un bruit par un glacial aurore.
Ô Colonel Rauscher, la promotion s’engage
A suivre votre exemple de force et de courage !

Refrain

Notes et références

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  1. « Lieutenant Colonel Pierre Rauscher | Anciens du 1er RI Berry », (consulté le ).
  2. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  3. Malou Lorenzon, « Quand le 1er régiment d’infanterie entrait en résistance | Pupille de la nation et Orphelin de guerre » (consulté le ).
  4. « rauscher | Anciens du 1er RI Berry », (consulté le ).
  5. Association des déportés et familles des disparus du camp de concentration de Flossenbürg & Kommandos, « Fiche Pierre Rauscher », Fiche déporté,‎ (lire en ligne   [PDF]).
  6. Centre France, « Samedi, en centre-ville, la rue du Four est devenue la rue du Commandant-Rauscher », sur www.leberry.fr, (consulté le ).

Liens externes

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