Pierre Ouzoulias

archéologue, historien et homme politique français

Pierre Ouzoulias, né le , est un archéologue, historien et homme politique français. Membre du Parti communiste français (PCF), il est conseiller départemental du canton de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, depuis 2015, ainsi que sénateur des Hauts-de-Seine depuis 2017 et vice-président du Sénat depuis 2023.

Pierre Ouzoulias
Illustration.
Pierre Ouzoulias en 2018.
Fonctions
Vice-président du Sénat
En fonction depuis le
(1 an, 2 mois et 20 jours)
Élection
Président Gérard Larcher
Sénateur français
En fonction depuis le
(7 ans, 2 mois et 23 jours)
Élection 24 septembre 2017
Réélection 24 septembre 2023
Circonscription Hauts-de-Seine
Groupe politique CRCE (2017-2023)
CRCE-K (depuis 2023)
Prédécesseur Brigitte Gonthier-Maurin
Conseiller départemental des
Hauts-de-Seine
Président du groupe PCF
En fonction depuis le
(9 ans, 8 mois et 22 jours)
Avec Marie-Hélène Amiable (2015-2021)
Hélène Cillières (2021-)
Élection 29 mars 2015
Réélection 27 juin 2021
Circonscription Canton de Bagneux
Groupe politique Gauche Citoyenne, Communiste et Républicaine
Prédécesseur Patrick Alexanian
Biographie
Date de naissance (60 ans)
Nationalité Française
Parti politique PCF
Entourage Albert Ouzoulias (grand-père)
Diplômé de Université de Franche-Comté
Profession Chargé de recherche au CNRS
Résidence Bourg-la-Reine

Biographie

modifier

Origines

modifier

Pierre Ouzoulias est issu d’une famille paysanne originaire de la haute Corrèze et du plateau de Millevaches.

Son grand-père, Albert Ouzoulias (1915-1995), fut un des dirigeants de la résistance à Paris et colonel des FTPF (colonel André)[1]. Militant communiste, il a été conseiller municipal de Paris (1945-1965) et conseiller général de la Seine (1947-1965), puis maire de Palisse (1971-1995), en Corrèze. Sa grand-mère, Cécile Romagon (1912-1986), militante communiste dans l'Aube[2], a été, à partir d’, agent de liaison des FTPF[3].

L'arrière-grand-père de Pierre, Maurice Romagon (1886-1942), a été conseiller général communiste de l'Aube (1937-1942) et fusillé le à la maison centrale de Clairvaux (Aube)[4].

Le frère d'Albert Ouzoulias, Marcel Ouzoulias (1912-2000), a été conseiller municipal communiste (1955-1983) de Virieu-le-Grand dans l'Ain et conseiller général du canton de Virieu-le-Grand (1973-1992)[5].

Le père de Pierre, Maurice Ouzoulias, a été adjoint au maire communiste de Champigny-sur-Marne, conseiller général du canton de Champigny-sur-Marne-Centre (1985-2015), vice-président du conseil général du Val-de-Marne et président (2001-2015) du SIAAP[6]. Son oncle, André Ouzoulias, a été psychopédagogue et formateur d’enseignants[7].

Activités professionnelles

modifier

Pierre Ouzoulias est archéologue et historien[8], spécialiste de l'histoire économique et sociale des Gaules romaines, des sociétés rurales gallo-romaines et des systèmes agricoles de l'Antiquité.

Il commence sa carrière professionnelle comme conservateur du patrimoine au ministère de la Culture entre 1989 et 2007[8]. Il est affecté dans les DRAC de Champagne-Ardenne et d'Île-de-France, ainsi qu'à la direction du patrimoine, en administration centrale. Il est ensuite chargé de mission pour la recherche et la coopération scientifique à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (2007-2008)[8].

Il obtient son doctorat en archéologie à l'université de Franche-Comté en 2006 sous la direction de François Favory. Sa thèse de doctorat porte sur « L'économie agraire de la Gaule »[9].

En 2009, il est recruté par le CNRS en tant que chargé de recherche et affecté à l’UMR ArScAn de la Maison Archéologie & Ethnologie René-Ginouvès de Nanterre, dans l'équipe Archéologies environnementales[10].

Il a enseigné à l'université Paris-Nanterre et à l’École pratique des hautes études, dans le cadre du séminaire de Michel Reddé sur l'histoire et l'archéologie de la Gaule romaine.

Parcours et positions politiques

modifier

Pierre Ouzoulias sympathise très tôt avec les idées communistes mais n'adhère au Parti communiste français (PCF) que dans les années 2000, n’ayant « pas toujours été d'accord avec la ligne officielle »[11]. Il est toutefois proche de la section communiste de Bourg-la-Reine à partir des années 1990 et se présente à plusieurs élections municipales. Il figure sur la liste conduite par Jean-Pierre Lettron à l’occasion de l’élection municipale de Bourg-la-Reine de 2008. Il devient peu après le secrétaire de la section du PCF de cette ville.

Il est le candidat du Front de gauche aux élections cantonales de 2011 dans les Hauts-de-Seine pour le canton de Bourg-la-Reine. Il obtient 507 voix et 5,03 % des suffrages.

En , il est le suppléant de Pascale Le Néouannic (PG) pour l'élection législative dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Sceaux, Châtenay-Malabry, Bourg-la-Reine). Ils recueillent 3 210 voix (5,91%) face à Patrick Devedjian[12]. Le , après l’invalidation de l’élection de Patrick Devedjian, il est de nouveau le suppléant de Pascale Le Néouannic et ils obtiennent 6,93 % des voix.

En , il prend la tête d'une liste Front de gauche à l'élection municipale de Bourg-la-Reine. Elle obtient 445 voix et 5,57 % des suffrages, mais l’autre liste de gauche, dirigée par Denis Peschanski (PS), refuse la fusion et lui interdit ainsi l’entrée au conseil municipal[13].

À la suite du redécoupage cantonal de 2014, les communes de Bagneux et Bourg-la-Reine forment un nouveau canton. Pour les élections départementales de 2015 dans les Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias forme un binôme avec Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux. Au premier tour, le duo arrive en tête avec 33,39 % et 5 117 voix. Il est élu au second tour, avec 8 006 voix et 54,34 % des suffrages, face aux candidats de l'UMP[14]. Au sein du conseil départemental des Hauts-de-Seine, il est membre du groupe Front de gauche et citoyens[15]. À l'issue des élections départementales de 2021, il est réélu, ainsi qu'Hélène Cillières, avec 6 547 voix et 55,83 % des suffrages exprimés[16]. Au sein du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, il préside le groupe de la Gauche citoyenne, communiste et républicaine[17].

Il est signataire d'une tribune collective parue dans L'Humanité du appelant à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle, et pour des candidatures uniques de rassemblement aux législatives[18].

Pierre Ouzoulias est athée mais se reconnait proche de l’Église catholique et des valeurs portées par le christianisme. Selon lui, « christianisme et marxisme ont un point commun majeur : l’histoire a un sens et chacune de nos vies peut en avoir un aussi, si elle est prise dans un grand projet collectif – l’édification de la Jérusalem céleste, ou de la société sans classes ». Il s'est notamment engagé dans la défense des Chrétiens d'Orient. Il est cependant en désaccord avec les positions de l’Église sur certains sujets, par exemple sur la question de l'euthanasie, estimant que les personnes atteintes de maladies douloureuses et incurables doivent avoir droit à une « mort honorable »[19].

Sénateur des Hauts-de-Seine

modifier
 
Pierre Ouzoulias à la tribune de l'orateur dans l'hémicycle du Sénat en novembre 2018.

Il est le candidat en tête d'une liste de large rassemblement des forces de gauche pour les élections sénatoriales de 2017 dans les Hauts-de-Seine. Cette liste obtient 217 voix de grands électeurs, soit 9,54 % des suffrages[20] et devient le nouveau sénateur communiste des Hauts-de-Seine[21].

Pour les élections de 2023, il conduit une liste d’union de la gauche qui obtient 439 voix, soit 18,87 % des suffrages, et un siège[22]. Il manque deux voix pour permettre l’élection de la deuxième de la liste[23].

Fonctions au Sénat

modifier
 
Pierre Ouzoulias lors de l'examen du projet de loi « Pour une école de la confiance », en mai 2019.

Productions parlementaires

modifier

Commission de la culture, de l’éducation et de la communication

modifier
  • Présidence de la mission d’information sur la précarité estudiantine, dont le rapporteur est Laurent Lafon : « Accompagnement des étudiants : une priorité et un enjeu d'avenir pour l'État et les collectivités »[28] dont le rapport est déposé le 6 juillet 2021[29].
  • Rapporteur, avec la sénatrice Anne Ventalon, d’un rapport d’information sur le patrimoine religieux : « Patrimoine religieux en péril : la messe n’est pas dite »[30], publié le 6 juillet 2022[31].
  • Auteur, aux côtés notamment du sénateur Max Brisson, d'une proposition de loi initiée par Catherine Morin-Desailly, relative à la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques ; loi promulguée le 26 décembre 2023[32].

Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

modifier

En mars 2021, il est l’auteur, avec le député Pierre Henriet, d’un rapport[33] sur l’intégrité scientifique[34]. Plusieurs des préconisations ont été intégrées ensuite dans le code de la recherche, notamment l’article L. 211-2[35].

Publications

modifier

Ouvrages

modifier
  • Pierre Ouzoulias, Christophe Pellecuer, Claude Raynaud, Paul Van Ossel et Pierre Garmy (dir.), Les Campagnes de la Gaule à la fin de l’Antiquité, Antibes, Association pour la promotion et la diffusion des connaissances archéologiques, , 640 p. (ISBN 2-904110-31-3)
  • Pierre Ouzoulias et Laurence Tranoy (dir.), Comment les Gaules devinrent romaines, Paris, La Découverte, , 318 p. (ISBN 978-2-7071-5907-6)

Articles

modifier
  • Fanette Laubenheimer, Pierre Ouzoulias et Paul Van Ossel, « La bière en Gaule. Sa fabrication, les mots pour le dire, les vestiges archéologiques : première approche », Cultivateurs, éleveurs, artisans dans les campagnes de Gaule Romaine, actes du VIe colloque de l’association AGER tenu à Compiègne (Oise) du 5 au , Revue archéologique de Picardie, trimestriel No 1/2 (2003), p. 47-61.
  • « Nos natura non sustinet. À propos de l’intensification agricole dans quatre terroirs du nord des Gaules », Gallia, no 71.2,‎ , p. 307-328 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le )
  • « Les céréales vêtues dans l’Antiquité : menues observations en hommage à François Sigaut » dans François Lerouxel et Julien Zurbach (eds.), Le changement dans les économies antiques, Bordeaux Pessac, Ausonius éditions (coll. « Scripta antiqua »), 2020, p. 81‑144.

Notes et références

modifier
  1. « Notice OUZOULIAS Albert. Pseudonyme : Colonel ANDRÉ, par Claude Pennetier, Marcel Rivollier, Charles Sowerwine », sur maitron.fr, .
  2. « Notice ROMAGON Cécile, épouse OUZOULIAS Cécile. Pseudonyme : MARTIAL, par Claude Pennetier », sur maitron.fr, .
  3. Cécile Ouzoulias-Romagon, J’étais agent de liaison FTPF, Messidor, 1988, p. 121-136.
  4. « Notice ROMAGON Maurice, par René Lemarquis », sur maitron.fr, .
  5. « Notice OUZOULIAS Marcel par M. Rivollier », sur maitron.fr, .
  6. Voir sur leparisien.fr.
  7. Luc Cédelle, « André Ouzoulias (1951-2014), psychopédagogue et formateur d'enseignants », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. a b et c « Fiche de M. Pierre Ouzoulias », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  9. Pierre Ouzoulias, « L'économie agraire de la Gaule : aperçus historiographiques et perspectives archéologiques », sur theses.fr, (consulté le ).
  10. « Page de l'équipe sur le site de l'UMR ArScAn », sur arscan.fr.
  11. « Dans les prestigieuses classes prépa de Lakanal », sur sceaux.blog.lemonde.fr, (consulté le ).
  12. « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Municipales à Bourg-la-Reine : les indépendants jouent les trouble-fête », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Résultats des élections départementales 2015, site du ministère de l'Intérieur.
  15. « Site du Conseil départemental des Hauts-de-Seine », sur hauts-de-seine.fr.
  16. Résultats des élections départementales 2015, site du ministère de l'Intérieur.
  17. « Pierre OUZOULIAS », sur hauts-de-seine.fr (consulté le ).
  18. « Rassemblement à gauche. Quelle candidature pour l’élection de 2017 ? », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Loi séparatisme : au Sénat, un allié communiste pour les évêques », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  20. « Élections sénatoriales de 2017 dans les Hauts-de-Seine », sur interieur.gouv.fr.
  21. A la suite de Brigitte Gonthier-Maurin, Roland Muzeau, Michel Duffour, Jacqueline Fraysse-Cazalis, Monique Midy, Anicet Le Pors, Guy Schmaus et André Aubry.
  22. « Hauts-de-Seine (92) - Elections sénatoriales 2023 », sur resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  23. Anne-Sophie Damecour, « Sénatoriales dans les Hauts-de-Seine : les leçons d’un scrutin plein de surprises », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  24. « Composition du Bureau du Sénat », sur senat.fr, (consulté le ).
  25. « Pierre Ouzoulias, entre Indiana Jones et Proudhon », sur Le Journal des arts (consulté le ).
  26. « Pierre Ouzoulias réélu au Sénat », sur Le Journal des arts (consulté le )
  27. « Sénatoriales : quels parlementaires proches des sujets enseignement… », sur aefinfo.fr (consulté le ).
  28. « Accompagnement des étudiants : une priorité et un enjeu d'avenir pour L'État et les collectivités », sur senat.fr, (consulté le ).
  29. « La mission d’information sénatoriale sur les conditions de la vie étudiante… », sur aefinfo.fr (consulté le ).
  30. « Patrimoine religieux en péril : la messe n'est pas dite », sur senat.fr, (consulté le ).
  31. « Le plan du Sénat pour les petits édifices cultuels », sur Le Journal des arts (consulté le ).
  32. Laurence Caramel, « Le Parlement français adopte une loi sur la restitution de restes humains à des États étrangers », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Promouvoir et protéger une culture partagée de l'intégrité scientifique », sur senat.fr, (consulté le ).
  34. Dominique Leglu, « L’intégrité scientifique, un nouveau rapport parlementaire », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
  35. « L’Opecst appelle à revoir l’évaluation des chercheurs pour favoriser… », sur aefinfo.fr (consulté le ).

Liens externes

modifier